
A l'affiche justement, on retrouve Corey Feldman, l'emblématique enfant-acteur de cette génération des années 80s (vu dans Gremlins du même Joe Dante, dans Stand By Me, dans Les Goonies aussi), en jeune ado décérébré fan de hard rock. Tom Hanks, pour en revenir à mon idole, joue un père de famille franchement désintéressé de son cocon (pourtant son épouse est interprétée par Carrie Fisher qui personnellement et depuis sa toge d'esclave dans Le Retour du Jedi m'a toujours inspiré des actes sexuels interstellaires pratiqués à la vitesse de la lumière). Le héros est en effet un jeune trentenaire rangé des voitures qui ne peut plus voir sa femme et ses gosses en peinture et qui rêve éveillé, un personnage assez proche du Richard Dreyfuss de Rencontre du 3ème type. Un connard instable et irresponsable, pour le dire sans nuance, un éternel adulescent en quête de sensations fortes, comme ce cinéma-là en a tant et tant racontés.
Voilà pour le résumé vite fait bien fait de ce film pour gosses à moitié raté. A moitié seulement ! Faut voir le plan d'ouverture : le logo Universal, vous le voyez tous, la terre qui tourne sur elle-même, sauf que là, dans Les Banlieusards, elle se fige tout d'un coup et alors la caméra fait un zoom immense sur l'Amérique pour atterrir sans discontinuer pile poil dans la rue où se déroule le film ! OW ! Je n'ai qu'un truc à dire c'est wouah. Je me demande encore comment cet enfoiré de Joe Dante a pu réaliser ce plan incroyable. Sans doute depuis une fusée, ou depuis la lune. Depuis la lune ?
Vous croyez qu'un réalisateur américain a pu aller sur la lune pour son film ? Le mystère restera entier. Quoi qu'il en soit, dans cette banlieue où le plan s'achève, une nouvelle famille vient de s'installer, les Klopeck. Ce blaze est un savant mélange des mots "clodo", "clopeux", "craspec", "kopek" et "Popek", le comique-troupier. Les Klopeck sont donc d'emblée ultra bizarres. Ce sont des juifs d'Europe de l'est, sales et méchants, qui foutent les foies aux banlieusards que sont leurs nouveaux voisins. Tous nos chers abrutis issus de la middle-class américaine si chère à Tim Burton vont donc mener une enquête musclée sur ces zombies vampiriques polonais, une enquête qui trouvera son terme quand ils auront réussi à foutre le feu à la baraque des moscovites...
A la fin du film la messe est dite : il ne faut pas être raciste. Car ces gens venus d'ailleurs sont en fait normaux et le citoyen moyen des pays développés est un gros connard paranoïaque. Mais une fois la morale posée, Joe Dante réaffirme quand même que les Polonais de son film sont bel et bien des sauvages aux yeux rouges et aux dents longues, pour relancer l'action de sa comédie ! Il en a rien à battre Dante, il est comme ça. C'est peut-être aussi pour ça que ce film finalement douteux n'est pas resté dans les annales. L'idée en somme c'est de dire à ces cons de banlieusards à la manque d'éteindre leurs télés et de mater dans la rue, y'a des potes potentiels à se faire et peut-être même des gros tarés d'étrangers à massacrer. C'est un point de vue, j'imagine. C'est le point de vue de Joe Danté.
Les Banlieusards de Joe Dante avec Tom Hanks et Carrie Fisher (1989)