4 décembre 2010

Copacabana

Cette affiche couleurs de selles a peut-être plus d'attrait que le film qu'elle essaie de nous vendre. Un bien triste film. Un de ces drames franco-français comme on en a trop vus. Isabelle Huppert est toujours aussi bonne comédienne et sa fille, Lolita Chammah, est plutôt bonne tout court, mais y'a quand même de quoi se flinguer... Le début est assez prenant. Attention, pas le tout début ! Ce pré-générique bon à se pendre... Non, juste après, ça devient presque intéressant de suivre cette mère, véritable femme cougar, excentrique et bien conservée, méprisée par sa fille en quête de stabilité qui refuse de l'inviter à son mariage imminent. On demande à voir... Et sur ces relatives bonnes bases de "film pour comédiens", le scénario se casse la gueule en faisant un virage à 180° qui nous emmène du côté d'Ostende où le personnage de la mère s'exile pour fuir sa progéniture ingrate et refaire sa vie grâce à un boulot minable de promoteur immobilière en banlieue belge. J'ai cessé de respirer depuis ce moment-là et je doute de pouvoir finir cet article avant de clamser du coup. Vous avez déjà eu envie de passer une plombe et demi en plein hiver à Ostende vous ? Pas oim. Marc Fitoussi oui apparemment. Chacun sa merde. Mais qu'il ne nous la fasse pas goûter à ce moment-là. C'est pourtant ce qu'a entrepris Fitoussi : nous faire croquer dans son gros cafard.



Du coup le personnage de la mère rencontre mille et une difficultés pénibles, dans un décor craspec, sous les ordres d'une patronne insupportable (sous les traits d'Aure Atika), et en compagnie de collègues de travail imbuvables. Et elle lutte contre les éléments, contre ce qu'il faut bien appeler la vie, une vie de chienne, une vie de merde, putride, comme semble les aimer Marc Fitoussi, car elle est éprise de justice et de liberté, au point d'ailleurs de s'amouracher d'un couple de clodards qui ont un chien, clébard qu'on les entend plusieurs fois interpeller par le doux nom d'Ecstasy. Je connais des gens qui nomment leur bestiole de compagnie par le nom d'un truc qu'ils aiment bien grailler, Cannelle par exemple, ou Ciboulette... Et ma foi. Fitoussi a dû avoir vent de ce genre de pratiques domestiques et, s'étant demandé ce que mangent les pauvres et les clochards, il en est naturellement arrivé à Ecstasy. Plus j'y pense plus je me dis que j'aimerais bien rencontrer ce Marc Fitoussi et tailler le bout de gras avec lui, il aurait certainement des tas de choses à m'apprendre sur le genre humain. Je vais peut-être clore ce chapitre déjà trop long par une photo de la fille d'Isabelle Huppert, Rosh Hashanah, qui reste assez jolie, et il n'est pas commode de l'être dans un tel merdier de film. De toute façon une seule photo supplémentaire du film serait trop insupportable pour moi. Tout de suite donc, une photo au hasard de Marouana Chamakh avec sa mère.



Je ne sais pas comment finir... Peut-être en racontant la fin du film pour m'en défaire tout à fait. A la fin du film donc, la mère est virée pour avoir invité les deux punks à chien qu'elle a pris en affection à dormir dans l'immeuble dont elle est censée louer les appartements. On la remercie en lui refilant sa prime de licenciement, qu'elle court claquer dans un casino, car elle a 2 de QI et 18.4 de tension qui lui dictent de faire ça à ce moment-là. Un peu essoufflées par cette cavalcade, ses trois idées de merde réunies lui conseillent de tout miser sur un seul chiffre en une seule fois à la roulette russe, ce qu'elle fait, et vu que la chance sourit souvent aux plus cons, elle gagne le gros lot. Du même coup les beaux-parents de sa fille de pute acceptent de la croiser au mariage des deux jeunes tourtereaux, auquel elle convie gaiement toute une troupe de danseurs brésiliens à la manque, car d'une, elle est restée profondément débile, et de deux, le Brésil et tous ses travelos à plumes sont sa grande passion, d'où le titre.


Copacabana de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert, Lolita Chammah et Aure Atika (2010)