
L'Amour c'est mieux à deux est un film de la pire espèce. Il fait partie de ceux qui nous tiennent en otage jusqu'au générique de fin, parce que tant de nullité fascine et tient en haleine. Quoique, je suis un menteur, puisque j'écris ces mots alors que le film se termine dans mon dos. Tout d'abord, ce film est terriblement con. On ne croit pas une seule seconde à cette histoire d'une débilité folle, où l'on voit un Clovis Cornillac, dans la peau d'un trentenaire apparemment puceau, rompre avec Virginie Efira avant même de "passer à l'acte", après quelques jours pourtant idylliques passés avec elle, sous prétexte que leur rencontre n'est pas le pur fruit du hasard (ça a été manigancé par son pote, incarné par un Manu Payet tout bonnement insupportable avec sa tronche qui tiendrait dans ma godasse). Or, pour Cornillac, sans cette condition de hasard total, le véritable amour ne peut pas exister. On a donc ce gros gars de plus de 30 ans, qui s'est peut-être jamais dégommé la moindre meuf, et qui voit cette énorme bombe d'Efira, avec ses impressionnants atouts qui vont jusqu'à faire trembler le cadre dès qu'elle moufte un peu, lui être totalement acquise, rester entièrement zen dans son slibard pourtant gonflé à bloc... A côté de ça, le film de Farrugia nous dépeint pourtant à quel point les meufs et les gars sont des bestiaux infiniment vulgaires et cons, à mon image, tous guidés par leur seule richesse : un appétit sexuel insatiable. Après avoir rompu avec Efira, Cornillac cherche à tromper son chagrin en se "faisant" sa secrétaire, très open, mais sans cette fois-ci se poser trop de questions. Dans le même temps, une autre meuf ne voit aucun problème à offrir ses services intimes, simplement pour filer un coup de pouce à son amie Efira, et plus exactement pour que le copain de cette dernière "craque" et couche avec, afin qu'Efira puisse le surprendre en flagrant délit et le plaquer (il est devenu encombrant étant donné que Cornillac a refait surface, ça sert aussi à nous montrer que tous les gars sont des teubs sur pattes - tandis que les meufs du film sont directement issues de cerveaux de tels mecs, chaud...) ; elle regrette d'ailleurs que ça soit interrompue, car elle aurait adoré se faire dégommer gratos. Je raconte peut-être méga mal, mais pas plus mal que Farugia, soyez-en sûrs.

Plus triste encore, ce film n'est quasiment jamais drôle, à part quand il sombre clairement dans le ridicule le plus désolant et quand Cornillac se permet un petit écart (ce qui arrive hélas peut-être une fois ou deux seulement). Bien entendu, c'est aussi une comédie romantique des plus dégueulasses, suivant à la seconde près ce schéma narratif infiniment merdique et imbuvable que les films ricains ont déjà usé jusqu'à la corde.
L'Amour c'est mieux à deux est surtout infâme et sort tout droit des crânes malades de gens qui font vraiment de la peine. De véritables connards qui profiteront jusque sur leurs lits de mort d'un vague souvenir embelli par le poids des années et d'une petite réputation acquise il y a des lustres, grâce à des gens plus doués qu'eux, également devenus merdeux depuis. Je parle au pluriel alors que je vise bien entendu Dominique Farrugia, qui est lui-même bien trop souvent amené à penser au pluriel quand il s'agit d'acheter un billet d'avion ou une place de cinéma (il doit pas y aller souvent).
Pour boucler la boucle : mon papi disait aussi, en pointant son seul doigt valide vers le ciel façon E.T., "ce qui est passé finit toujours par repasser", une idée que l'idole des jeunes Mc Solaar a d'ailleurs reformulée à sa sauce dans son plus célèbre tube "Bouge de là". Cette idée, par contre, j'en suis moins convaincu, surtout depuis que mon vieux père m'a effacé de ses contacts MSN et a remplacé maman par une jeunette pleine aux as dont il attend la fin. Et pour revenir à notre homme, je sais pas si, comme moi, vous êtes branchés en continu sur I-Télé, mais sachez qu'on y passe en boucle les mêmes images : Dominique Farrugia, déguisé en pingouin, se rendant à l'Elysée en décapotable pour y recevoir une médaille. La Légion d'honneur, qui récompense "les vertus et les services rendus à la nation". Lui et moi, on est pas nés sous la même étoile. On est peut-être de la même planète, mais surement pas du même monde. Monde de merde.
L'Amour c'est mieux à deux de Dominique Farrugia et Arnaud Lemort avec Clovis Cornillac, Virginie Efira et Manu Payet (2010)