

Une fois de plus on a de quoi se plaindre des affres du principe d'adaptation cinématographique d'histoires vraies, survenues dans les vraies vies de personnages réels. Parce que la véritable Julia Child avait cette voix insupportable on nous l'inflige pendant deux heures, et, pire encore, on l'impose à Meryl Streep, cette immense actrice qui se complait dans une imitation gênante. Amy Adams n'est pas non plus au top de sa forme, piégée dans le maigre rôle d'une New-Yorkaise bien d'aujourd'hui dont le langage est pollué par quantité de tics verbaux et autres expressions accablantes, du style : "I can't write a blog, I mean... hello !". Pouah...

Curieux projet que ce film qui prétend tenir le spectateur non pas en haleine mais en salive. Le pari d'Ephron c'est de nous scotcher à nos canaps en nous refilant les crocs. Pour ce faire elle nous raconte avec maladresse l'histoire d'une jeune femme qui crée un blog (on retrouve après You've got mail tout l'amour de Nora Ephron pour le cliquetis du clavier d'ordinateur portable et pour le web en général), blog pour lequel elle testera jour après jour les 524 recettes de Julia Child (Meryl Streep donc), une anglaise fière comme Artaban d'avoir découvert la cuistance française dans les années 50. J'ai crevé la dalle pendant deux plombes. Voilà le résultat. Une des fâcheuses conséquences de ce scénario cocasse c'est que l'ingénieur du son a choisi de mettre l'emphase sur tous les sons de bouche, ces bruits de gueule à vomir, ce pur dégueulis sonore que chacun produit en mangeant et qui n'est supportable que si l'on est soi-même en train de grailler, ce qui n'était pas mon cas devant ce maudit film, tous ces gargouillis dégueulasses que les ingénieurs du son gomment habituellement sur leur table d'étalonnage afin de les réduire au silence.

Dans une scène particulièrement violente Amy Adams prépare la bouffe pour elle et son mari, faisant revenir du pain dans de l'huile avant de le recouvrir de tomates et de poivrons (un genre de bruschetta d'infrita), pour ensuite gober le tout sous forme de tartines ultra juteuses. Rien que d'en parler j'ai versé huit litres de salive sur mon clavier rétroéclairé macbookpro, on dirait la voie lactée par temps couvert. Seulement voilà... les bruits de pain craquant et de mastication saliveuse sont largement amplifiés, et on a l'impression de se faire bouffer aux petits oignons par un film omnivore sans prétention. Alors on subit, et on se réjouit que l'histoire ne porte pas sur les 524 façons de chier selon Julia Child.
Julie & Julia de Nora Ephron avec Meryl Streep, Amy Adams et Stanley Tucci (2009)

Dans une scène particulièrement violente Amy Adams prépare la bouffe pour elle et son mari, faisant revenir du pain dans de l'huile avant de le recouvrir de tomates et de poivrons (un genre de bruschetta d'infrita), pour ensuite gober le tout sous forme de tartines ultra juteuses. Rien que d'en parler j'ai versé huit litres de salive sur mon clavier rétroéclairé macbookpro, on dirait la voie lactée par temps couvert. Seulement voilà... les bruits de pain craquant et de mastication saliveuse sont largement amplifiés, et on a l'impression de se faire bouffer aux petits oignons par un film omnivore sans prétention. Alors on subit, et on se réjouit que l'histoire ne porte pas sur les 524 façons de chier selon Julia Child.
Julie & Julia de Nora Ephron avec Meryl Streep, Amy Adams et Stanley Tucci (2009)