Que deviens-tu tonton Harrison ? Harrison Ford, toi qui nous as tant faits rire, pleurer, aimer... Toi qui nous as transportés dans une galaxie fort lointaine dans ton costume de Chewbacca, planqué sous une tonne de poils. Toi que je prenais pour un pénitent immortel après ton rôle dans le miraculeux Indiana Jones et la Dernière Croisade. Toi toi mon toi, toi toi mon tout mon roi. Toi qui es ensuite allé mendier la résurrection de ton rôle le plus mythique pour un pitoyable quatrième opus d’Indiana Jones où tu étais bien le seul à surnager au milieu de cet océan de médiocrité. Je m’arrête là car je me rends compte que j’ai la mémoire qui flanche. Une chose est sûre : Harrison Ford était l’acteur au top, le nec plus ultra d’Hollywood et l’un des mes petits chouchous. Celui auquel je rêvais de ressembler, au point de me scarifier le menton avec fougue pour avoir la même cicatrice, qui s’est depuis transformée en une hideuse seconde bouche.
Triste nouvelle : Harisson Ford n’est plus. L’acteur est aujourd’hui réduit à se singer dans Morning Glory. Dans ce terrible film de Roger Michell, il incarne une légende de la téloche sur le déclin, un reporter enfermé dans les frontières de la ville de New-York, un as du scoop dont les cheveux blancs sont condamnés à terme à tomber les uns après les autres pour notre plus grand effroi. Je vous l’avoue sans honte : j’ai découvert avec ce film la véritable voix de mon idole putride. Son génial doubleur français m’avait persuadé que ma star fétiche devait en réalité avoir une voix d’ange. Quel ne fut pas mon étonnement lorsque je l’ai entendu prononcer ses premières lignes de dialogues en remuant ses vieilles lèvres pâteuses dans ce terrible film que j’ai eu la sale idée de regarder en version originale à plein volume ! Le vieux bonhomme a failli faire exploser mon installation 5.1 achetée à prix d’or chez Lidl. Sa voix de basse vient des Enfers. Il ne parle pas, il grogne, il gronde, il fait trembler les murs. Je n’avais jamais entendu un son si grave. Et pourtant, quand j’étais gosse, je me trouvais en première ligne lors de l’explosion de Tchernobyl. Quelle idée d'aller promener mon chien Flocon sur un affluent du Dniepr encore gelé ! Je me suis pris le fameux nuage en plein dedans, j’en ai bouffé. Je dis « bouffer » car on pouvait littéralement croquer les atomes d'iode 131 et de césium 137, et à l’époque, moi qui adorais les odeurs suspectes et particulièrement tout ce qui schlinguait la Mort, j’allais pas faire le difficile quand une énorme masse noire au goût d'outre-tombe se présentait d’elle-même face à ma tronche enfarinée et à la truffe de mon fidèle Flocon, aussi taré que moi sur ce coup-là. Si je mate tant de films, c’est parce que j’ai quatre paires d’yeux réparties tout autour de ma tête. Ma famille me surnomme affectueusement « l’Araignée », mes amis m’appellent respectueusement Spider-Man, mais dans la rue, c’est plutôt des « Tarentula » ou des « Veuve noire » qu’on me lance à tout bout de champ en m'attaquant à coups de balai. Et ce, malgré le port d’une casquette Umbro qui cache trois de mes yeux. Trois sur huit, c’est pas mal, mais pas assez, je reste un freak. Bref. Je m’égare, et revenons plutôt au cas Ford, le mien étant déjà réglé et consigné par les chercheurs du laboratoire Ecolab de Toulouse. Pour moi, le fameux mystère du grand bloop n’en est plus un. Ce son d’origine inconnu et d’une puissance inédite que les sous-marins américains ont enregistré au large de l’Atlantique durant l'été 1997 n’était autre que ce bon vieil Harrison qui venait de se refermer une porte sur les doigts après avoir créé un puissant courant d'air dans sa maison pour tenter d'évacuer l'odeur pestilentielle d'un de ses pets avant que Calista Flockhart ne revienne des courses.
L'âge de plomb. Quelle plante illégale faut-il fumer pour transformer son organe vocal en un tel instrument de malheur ? Que faut-il boire pour être condamné à ne pisser que du scotch ?
Dans ce film, Harrison Ford incarne donc un vieux présentateur télé à la dérive auquel une jeune productrice propose de retourner au métier en animant son émission matinale. Pour renouer avec le succès et faire grimper l'audience de cette émission, rien de mieux selon elle que de remettre au goût du jour une légende urbaine de la petite lucarne. Cette jeune femme est incarnée par Rachel McAdams à deux voies. Et quand on y pense, son personnage se retrouve un peu dans la même situation qu’un Raymond Domenech en 2005, réduit à faire appel à Zidane et ses sbires pour réussir à qualifier les Bleus en Coup'dum'. Sauf que cette fois-ci, c’est pas du tout du toof et pas de festoche zizou à la clé ; c’est que de la téloche et c’est ultra chiant. Le personnage principal de ce triste film, c’est cette jeune femme insupportable, hyperactive et surexcitée. Son seul objectif et son plus grand rêve ? Percer dans le monde du petit écran. Belle. Accessoirement, elle ne dirait pas non à un homme qui accepterait d’avoir des rapports sexuels bestiaux réguliers avec elle. C’est elle-même qui le dit de cette façon, avec ces mots-là, mais plus vulgairement puisqu'en anglais. Cette femme ne recherche pas l’amour. Non non, certainement pas, c’est bien trop démodé, et ça risquerait de faire correspondre le film au genre « comédie romantique » auquel il est bêtement associé sur les sites spécialisés. Non, son personnage veut simplement un compagnon d'infortune sexuelle, concept apparemment à la mode, pour qu’elle puisse se dire très égoïstement que sa propre sexualité est épanouie, et que donc tout va bien pour elle si l'on ajoute à cela son inévitable réussite professionnelle. Il faut aussi nécessairement que son compagnon de jeu ait l’air profondément idiot, soit tanqué comme une baraque à frites, n’ait aucun charme et possède un visage lisse comme un cul de bébé. Le dénommé Patrick Wilson correspond à la description, alors quand ce playmobil vivant débarque à l’écran, le clitoris de McAdams ne fait qu’un tour : elle a trouvé son étalon. En aparté, si cet acteur insipide sans doute aperçu dans tout un tas de séries et de films médiocres plaît effectivement à la majorité des femmes, alors moi, mes 12 yeux et mes 11 testicules, on abandonne.
Sur un rythme effréné et une musique omniprésente, on suit donc notre héroïne en tailleur se démener pour faire de sa matinale une émission phare de la télé américaine et de son vagin une autoroute à quatre voies. L’actrice est surmontée d’une coupe de cheveux ridicule, avec une frange faite de mèches molles qui tombent disgracieusement sur son petit visage cafi de grains de beauté disgracieusement disposés, et vers laquelle elle n’arrête pas de souffler pour y voir plus clair. On dirait une vieille jument fatiguée. Elle porte souvent des mini-jupes et se trimballe parfois en culotte après s’être amusée avec son mâle, mais comme le réalisateur doit plutôt s’appeler Michèle Roger que Roger Michell, sachez qu’on ne voit jamais rien d'intéressant à l’écran. Amateurs de culs rebondis, de cuisses ciselées et de mollets galbés, passez votre chemin. Pourtant, "Morning Glory", je crois bien que c'est comme ça que l'on désigne la fameuse gaule du matin chez les anglosaxons. D'où le titre de l'album mythique d'Oasis, (What da ?!) Morning Glory, qui est une référence à une célèbre anecdote de tournée du groupe, mettant en scène le surprenant mastodonte du chanteur Noel Gallagher et une groupie crédule. Je m'attendais donc à un film un peu plus ouvert sur ce point-là. Mais j'étais drôlement naïf pour attendre cela de la part de l'auteur du platonique Coup de foudre à Notting Hill et du Diable s'habille en Prada col roulé.
De l'art de faire du placement putride de produit. Combien de pommes distinguez-vous dans cette image ?
Évidemment, McAdams parvient à ses fins, et réussit dans tout ce qu’elle entreprend, ce qui après s’être tuée à la tâche pendant 1h30, était tout de même bien mérité. Mais au bout du compte, le film nous apprend que l’important, ça n’est pas le boulot et la réussite sociale, mais la famille, les proches, et le simple bonheur de vivre en général, quitte à ne pas gagner des dizaines de milliers de dollars par mois. C’est le personnage d’Harrison Ford qui apprend la nouvelle à notre héroïne à la toute fin du film dans un plan séquence de 10 minutes qui a fait vibrer mon immeuble, au point qu'il a reçu le label de résistance aux séismes d'une amplitude de 7 sur l'échelle de Richter, alors que le film nous a martelé tout l'inverse pendant presque deux plombes. Il lui sort sa petite leçon de vie avec sa voix d’outre-tombe qu’on a plutôt envie d’écouter. A ce moment-là Ford, sans doute agacé d’être dans ce long-métrage où il ne manie jamais le fouet, fout véritablement les j’tons. Avec ses mille et une rides, sa serpillère blanche en déliquescence sur la tronche, sa bouche de travers et tout son visage qui tomberait s'il n'était pas simplement retenu par la force de ses cordes vocales, l’acteur impressionne et tétanise. Je finirai en m’adressant à lui : Harrison Ford, tu appartiens au siècle passé. Et ta voix renferme en elle toutes ses tragédies. Tu es le Prince des Ténèbres.
Morning Glory de Roger Michell avec Rachel McAdams, Harrison Ford, Patrick Wilson et Diane Keaton (2011)
J'ai vu le Diable s'habille en Prada il y a quelques jours, c'est... la même histoire.
RépondreSupprimerCombien de pommes distinguez-vous dans cette image ?
RépondreSupprimer2 !!
Bravo :)
RépondreSupprimerterrible la toph d'harrison ford....
RépondreSupprimerJ'ai envie de te répondre comme sur VDM : tu l'as bien mérité !
RépondreSupprimerRegarder un film par le même auteur des navrants Nothing Hill et Le diable s'habille en Prada, fallait pas avoir froid aux yeux. Apparemment, vu que tu en as 8, c'est le cas ^^
seul intérêt du film:
RépondreSupprimerhttp://www.tinygif.net/pictures/1193326514c61d8fc2dba8.gif
ce cul!! merci ;)
RépondreSupprimerJe n'y avais même pas prêté attention quand j'ai vu le film, peut-être trop captivé par le fantôme d'Harrison et sa terrible voix.
RépondreSupprimerIl est effectivement du genre rebondi et taffé au quotidien.
Sur la première photo Harrison a un air de Gignac ! O_O
RépondreSupprimerMouais. L'air méga con en moins. ^^
RépondreSupprimerJ'ai ajouté cette photo tout à l'heure. :)
Je suis tout à fait d'accord avec les propos de Rémi : http://media.rtl.fr/online/image/2011/0112/7650212778_andre-pierre-gignac.jpg
RépondreSupprimerJ'avoue !
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