
Le film tient du pur drame hollywoodien, s'inscrivant aussi dans la grande tradition du film de boxe. Pendant plus d'une heure on assiste sans souffrir aux déboires d'une famille misérable, dans une ville misérable. A un certain point on se demande même pourquoi on nous dresse ainsi le portrait d'une bande de ratés, voire de tarés. Et puis quand le personnage de Christian Bale sort de taule, la tendance s'inverse et les personnages se mettent à agir de façon plus intelligente, dès lors le film s'humanise et se sauve lui-même. On est alors content que les choses se passent mieux pour les personnages, que la famille se réconcilie pour le meilleur, et ce soulagement qu'éprouve le spectateur, c'est le signe d'un bon film. Devant Les Petits mouchoirs, par exemple, j'ai quand même sabré le champagne quand Dujardin se fait exploser la gueule par un camion, et le film n'avait commencé que depuis cinq minutes. Autre exemple, le final de ce même film de Guillaume Canet où tous les personnages chialent tour à tour et où moi je m'esclaffais comme un con sur mon canapé tout en jetant mes savates vers mon écran Samsung 36cm, acheté récemment et j'en suis méga content. La comparaison démontre qu'il n'est pas évident de se prendre de passion pour des personnages quand le récit s'est d'abord appliqué à nous les dépeindre comme autant de gros cons, et c'est bien le signe qu'il y a dans le film de David O. Russell un vrai talent de conteur.
C'est grâce à ce tour de force catharsique, finalement j'arrête là cette phrase, je vais pas plus loin, je trouve qu'il y a assez de talent dans cet assemblage de mots pour y mettre un terme. Bref donc c'est grâce à ce truc-là, cette implication émotionnelle et cette identification aux protagonistes, que la scène de combat finale nous prend aux tripes, d'autant plus qu'on reste toujours sur nos gardes, ne sachant rien de ce qui va advenir. J'ai maté toute la séquence les poings levés, en danseuse, regagnant mon "corner" à la moindre frayeur pour me vautrer sur le tabouret qui décore l'angle de mon salon, prostré, et demandant à mon chien de m'asperger de contrex. La fin du film m'a donc fait ma soirée. A ce moment-là j'ai ressenti une poussée d'adrénaline qu'il n'est pas commun d'éprouver devant un film. Ma copine a semble-t-il éprouvé la même montée d'amphétamines puisqu'elle m'a "abîmé" à la fin du film, et faire ça en pleine journée de la femme ça passe moyen. En parlant de meuf et d'émotion forte, je dois avouer, vous m'avez vu venir, que la peau blanchâtre d'Amy Adams me donne des idées folles. Cette peau de porcelaine donne envie de casser de la vaisselle. Elle ne me laisse pas indifférent cette actrice, c'est un fait.
Pour en revenir au film à proprement parler et pour conclure, on peut dire que cette œuvre ne brille pas par une qualité formelle hors-norme. David O. Russell fait poliment son boulot, sans échouer mais sans briller. On notera quelques idées bien placées, comme certains décadrages - et attention ici j'emploie un vocabulaire technique haut de gamme - et une utilisation assez bien vue des bruitages au début du film lorsque Chris Bale cavale pour rejoindre son frère à l'entraînement, sa course étant rythmée par le son digne d'un roulement de tambour du pushing ball qui rebondie sur les poings affutés de Marky Mark Wahlberg, déjà en train de s'entraîner dans le gymnase que Bale tente de rejoindre au plus vite. On terminera en saluant le duo formé par ces deux acteurs, qui ont donné vie à des personnages auxquels ils rendent un bel hommage.
Marky Mark a parfois le regard trouble face à Amy Adams...
Pour en revenir au film à proprement parler et pour conclure, on peut dire que cette œuvre ne brille pas par une qualité formelle hors-norme. David O. Russell fait poliment son boulot, sans échouer mais sans briller. On notera quelques idées bien placées, comme certains décadrages - et attention ici j'emploie un vocabulaire technique haut de gamme - et une utilisation assez bien vue des bruitages au début du film lorsque Chris Bale cavale pour rejoindre son frère à l'entraînement, sa course étant rythmée par le son digne d'un roulement de tambour du pushing ball qui rebondie sur les poings affutés de Marky Mark Wahlberg, déjà en train de s'entraîner dans le gymnase que Bale tente de rejoindre au plus vite. On terminera en saluant le duo formé par ces deux acteurs, qui ont donné vie à des personnages auxquels ils rendent un bel hommage.
The Fighter de David O. Russell avec Christian Bale, Mark Wahlberg et Amy Adams (2011)