Si vous avez bien lu ma critique de The Hospital, vous avez pu remarquer que je suis assez fan du dénommé George C. Scott, cet acteur principalement connu du grand public pour son rôle dans Docteur Folamour de Stanley Kubrick mais aussi pour avoir incarné le fameux Général Patton et refusé son Oscar du meilleur acteur pour sa prestation. Alors quand il s'agit de parler d'un film fantastique très réussi, et injustement méconnu, que ce regretté acteur porte encore une fois sur ses épaules, je réponds évidemment présent. Et puis il faut dire que même si ce film sorti en 1980 jouit de sa petite réputation auprès de quelques connaisseurs fouinards, il a tout de même bien besoin d'un petit coup de pouce pour se faire encore davantage connaître. En effet, The Changeling n'est pas verni : en plus d'être bêtement réintitulé en version française L'Enfant du Diable (alors qu'il n'y est jamais question de Satan), il porte exactement le même titre original qu'un récent mélo hollywoodien imbuvable réalisé par une légende sur le déclin au service d'une actrice ridicule au patronyme antinomique. En outre, le réalisateur de The Changeling, Peter Medak, n'a strictement rien fait d'autre de notable, ni avant ni après. Ah si, il est connu pour avoir réalisé au moins un épisode de chaque série américaine qui existe, de 17 à la Maison à The Gang Bang Theory en passant par Dr House femme médecin. Oh ça lui en a fait du travail, il ne s'est jamais ennuyé, mais alors, ce n'est pas avec ça qu'on se souviendra de lui... Bref, pour faire plus court : ce film, on est pas grand monde à le connaître et j'essaie modestement de réparer cette anomalie.
Le film débute de façon très brutale. George C. Scott est avec sa femme et sa petite fille en partance pour un week-end en famille quand leur voiture tombe en panne sur une route de montagne très enneigée. Alors qu'il appelle un dépanneur depuis une cabine téléphonique, George C. Scott assiste, impuissant, à un terrible accident provoqué par un camion dont le conducteur a visiblement perdu le contrôle et qui vient, lancé à toute allure, s'encastrer sur sa petite famille qui, inconsciemment, jouait sur la chaussée. L'ambiance plutôt gaie et légère qui régnait jusque-là est comme qui dirait foutue en l'air. Cette introduction terrible et tragique pèsera, assez curieusement, sur tout le reste du film, comme un souvenir trop lourd et désagréable que l'on garde avec nous, tristement, à l'image du personnage principal, un homme brisé, que l'on retrouve quelques temps plus tard, déménageant dans un grand manoir également hanté et qui renferme un terrible secret...
The Changeling est à première vue une banale histoire de maison hantée. Mais progressivement, l'intelligence d'un scénario bien ficelé qui parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin, la mise en scène très simple mais appliquée du sympathique faiseur derrière tout ça, et surtout, l'interprétation impeccable de George C. Scott, en font au bout du compte un film assez remarquable. Tout est ici très bien amené. Certaines scènes pourtant toutes bêtes sont d'une très grande efficacité et parviennent à faire peur sans user d'effets faciles, sonores (pas de coups de violons soudains) ou visuelles (rien de monstrueux ou de gore à l'image). Je pense notamment à cette scène de spiritisme où une médium vient donc communiquer avec l'esprit hantant la maison et où la tension monte crescendo. Et je me remémore à l'instant ce moment a priori anodin, où après que George C. Scott a quitté une pièce, le plan s'éternise curieusement, pour se terminer sèchement sur le son particulièrement dissonant produit par une touche de piano qui s'est enfoncée toute seule... C'est peut-être moi qui suis une petite nature, mais à ce moment-là, je me suis littéralement fait dessus, et je vous avoue ça sans honte, dans mon baggy encore trempé. Peut-être aussi que tout cela fonctionne parce que nous sommes facilement attachés au personnage incarné par George C. Scott et que nous partageons son malheur. Avec son regard de chien battu et son allure de vieux colosse abîmé par la vie, l'acteur contient dans sa présence puissante et fantomatique toute la peine du monde. On le suit bien volontiers dans son enquête qui l'amène à faire le deuil de sa propre tragédie en même temps qu'il découvre une histoire effroyable mais plausible et non tirée par les cheveux, comme c'est hélas trop souvent le cas dans les films de ce genre aujourd'hui.
Selon moi, ce film est par exemple infiniment mieux que le pourtant plus connu Poltergeist, qui date de la même époque mais qui a l'avantage d'avoir collé à lui le nom très vendeur de Steven Spielberg, son producteur et scénariste, alors que c'est en réalité Tobe Hooper, l'homme d'un seul film, qui l'a mis en boîte, sans inspiration. Mais The Changeling est d'abord, comme je l'ai dit, un très bon film fantastique, ce qui est finalement quelque chose d'assez rare, surtout de nos jours, où il est donc de bon ton de s'envoyer des œuvres oubliées du passé.
Le film débute de façon très brutale. George C. Scott est avec sa femme et sa petite fille en partance pour un week-end en famille quand leur voiture tombe en panne sur une route de montagne très enneigée. Alors qu'il appelle un dépanneur depuis une cabine téléphonique, George C. Scott assiste, impuissant, à un terrible accident provoqué par un camion dont le conducteur a visiblement perdu le contrôle et qui vient, lancé à toute allure, s'encastrer sur sa petite famille qui, inconsciemment, jouait sur la chaussée. L'ambiance plutôt gaie et légère qui régnait jusque-là est comme qui dirait foutue en l'air. Cette introduction terrible et tragique pèsera, assez curieusement, sur tout le reste du film, comme un souvenir trop lourd et désagréable que l'on garde avec nous, tristement, à l'image du personnage principal, un homme brisé, que l'on retrouve quelques temps plus tard, déménageant dans un grand manoir également hanté et qui renferme un terrible secret...
The Changeling est à première vue une banale histoire de maison hantée. Mais progressivement, l'intelligence d'un scénario bien ficelé qui parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin, la mise en scène très simple mais appliquée du sympathique faiseur derrière tout ça, et surtout, l'interprétation impeccable de George C. Scott, en font au bout du compte un film assez remarquable. Tout est ici très bien amené. Certaines scènes pourtant toutes bêtes sont d'une très grande efficacité et parviennent à faire peur sans user d'effets faciles, sonores (pas de coups de violons soudains) ou visuelles (rien de monstrueux ou de gore à l'image). Je pense notamment à cette scène de spiritisme où une médium vient donc communiquer avec l'esprit hantant la maison et où la tension monte crescendo. Et je me remémore à l'instant ce moment a priori anodin, où après que George C. Scott a quitté une pièce, le plan s'éternise curieusement, pour se terminer sèchement sur le son particulièrement dissonant produit par une touche de piano qui s'est enfoncée toute seule... C'est peut-être moi qui suis une petite nature, mais à ce moment-là, je me suis littéralement fait dessus, et je vous avoue ça sans honte, dans mon baggy encore trempé. Peut-être aussi que tout cela fonctionne parce que nous sommes facilement attachés au personnage incarné par George C. Scott et que nous partageons son malheur. Avec son regard de chien battu et son allure de vieux colosse abîmé par la vie, l'acteur contient dans sa présence puissante et fantomatique toute la peine du monde. On le suit bien volontiers dans son enquête qui l'amène à faire le deuil de sa propre tragédie en même temps qu'il découvre une histoire effroyable mais plausible et non tirée par les cheveux, comme c'est hélas trop souvent le cas dans les films de ce genre aujourd'hui.
Selon moi, ce film est par exemple infiniment mieux que le pourtant plus connu Poltergeist, qui date de la même époque mais qui a l'avantage d'avoir collé à lui le nom très vendeur de Steven Spielberg, son producteur et scénariste, alors que c'est en réalité Tobe Hooper, l'homme d'un seul film, qui l'a mis en boîte, sans inspiration. Mais The Changeling est d'abord, comme je l'ai dit, un très bon film fantastique, ce qui est finalement quelque chose d'assez rare, surtout de nos jours, où il est donc de bon ton de s'envoyer des œuvres oubliées du passé.
The Changeling (L'Enfant du diable) de Peter Medak avec George C. Scott, Trish Van Devere et Melvyn Douglas (1980)
c'est peut-être mon film de maison hantée préféré ! ^^
RépondreSupprimerGeorge C. Scott, il a un putain de nez associé à son putain de blaze !
RépondreSupprimerTu me fous envie de me faire peur !
RépondreSupprimerCe film me donne vraiment envie.
RépondreSupprimerGénial ! Il me terrorise à chaque fois que je le vois et pourtant je le connais pas cœur...et tou cela sans effets, ni spéciaux, ni autres...
RépondreSupprimerj'aime bcp ce film que j'ai découvert grace à cette liste de Martin Scorcese: http://www.thedailybeast.com/blogs-and-stories/2009-10-28/martin-scorseses-top-11-horror-films-of-all-time/
RépondreSupprimerMerci pour ce lien :)
RépondreSupprimerPeter Medak a réalisé Romeo is bleeding qui est sympa ... et surtout The Ruling Class 1972 qui est un film complètement barré sur les riches anglais (je n'ai pas dépassé la première demi-heure -faut faire une pause tellement le film rend compte de quelque chose de cinglé- mais ce début vaut la peine pour voir Peter O Toole se prendre pour le Christ)
RépondreSupprimerAh oui j'aimerais bien le voir celui-ci. :)
RépondreSupprimerFaut que je le vois celui-la!
RépondreSupprimerCe film est un pur Monument du Cinéma Fantastique des années 1980 qui reste pour moi une référence!
RépondreSupprimerMerci merci merci ! j'ai passé un super moment avec ce film dont je n'avais pas entendu parler, croyant à tort que c'était la sombre merde homonymique précitée...
RépondreSupprimerDe rien, ça fait plaisir ! :)
RépondreSupprimerun grand film fantastique!
RépondreSupprimerUne des rares fois où un film m'a réellement mis mal à l'aise. J'avais 16 ans et ce film m'avait bluffé par son climat oppressant et l'intelligence de son scénario. J'ai réussi à le trouver en vhs et en import usa pour le dvd. Vivement qu'ils se décident enfin à le sortir en dvd pour l'europe...
RépondreSupprimerCité par Olivier Père dans sa liste des meilleurs films de 1980 :
RépondreSupprimerhttp://olivierpere.wordpress.com/2012/09/17/les-meilleurs-films-des-annees-80-best-films-of-the-80s/
:-*
Ah ça me rassure que tu te sois aussi fait dessus lors du passage avec les notes de piano, j'avais peur d'être devenu incontinent.
RépondreSupprimerJe vais regarder ça dès que possib'!
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira !
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