27 septembre 2012

Quelques heures de printemps

Le dernier film de Stéphane Brizé porte assez mal son titre étant donné que c'est l’œuvre la plus entièrement sombre, glauque, austère, cafardeuse et déprimante qui soit. "Torture flick" aurait été plus adapté. Stéphane Brizé voulait donner un gros coup de pied dans le petit monde du snuff movie et c'est réussi. Son film raconte l'histoire d'Alain (Vincent Lindon), un conducteur de poids-lourd fraîchement sorti de 18 mois de taule pour un délit mineur qui va habiter chez sa mère malade (Hélène Vincent), atteinte d'un cancer du cerveau en phase terminale, en attendant de retrouver un boulot puis un appartement. Écrire le résumé de l'histoire est déjà une souffrance en soi mais quand ça vous remet le film en tête c'est traumatisant. Tourner ce genre de film, où tout est unanimement noir, des personnages aux décors en passant par les costumes, les dialogues, la résolution et le reste, devrait être interdit.




On se demande déjà comment des gens peuvent y trouver leur compte durant la conception, l'écriture, la préparation, les répétitions, le tournage, le montage, l'étalonnage, la promotion et ainsi de suite. Vivre avec ce film pendant une heure trois quarts est déjà un supplice mais pendant un ou deux ans... Faut-il être animé d'une confiance en soi sans faille et avoir une foi inépuisable en son travail pour ne jamais remettre en question un tel projet et ne jamais montrer le moindre doute quant au bienfondé de cette entreprise de destruction de moral massive. Il faut aussi faire preuve de bien peu d'égards à l'endroit du public pour l'enfermer pendant une heure et quarante huit minutes (après l'avoir peut-être aguiché avec un titre léger et mensonger au possible) dans un univers morbide et sans la moindre issue (même l'amourette de Lindon avec Seigner prend mochement fin sur le parking du LeaderPrice local), dénué du plus petit trait d'humour, du moindre instant de légèreté, d'une seule couleur ou d'un soupçon d'espoir, un film où même le chien, interprété par le chanteur Cali, et qui est pourtant le personnage le plus aimable et attendrissant de l'histoire, finit empoisonné et secoué de spasmes dans une mare de vomi.




Le film de Brizé fait revoir à la hausse The Descendants, le dernier Alexander Payne, qui traitait aussi, quoique de façon différente, de la mort d'une mère, et qui le faisait pourtant lui-même assez maladroitement. En même temps le film de Brizé fait revoir à la hausse strictement tous les autres films et fait passer ses opus précédents, y compris les plus moroses (comme Je ne suis pas là pour être aimé) pour de fières comédies. Peut-être sommes-nous trop sensibles ? Trop vulnérables et facilement atteignables par de tels sujets plombants, angoissants et malaisants ? Ce n'est pas la première fois qu'on dit d'un film qu'il est immensément cafardeux (pour citer quelques exemples : Partir, Un heureux événement, D'amour et d'eau fraîche, Les Bien-aimés, Welcome et Toutes nos envies, deux films de Lioret déjà avec Lindon, ou, pour sortir de nos frontières, ceux qu'on croyait hors-concours, Tyrannosaur, Detachment et Dark Horse), et on pourrait passer pour de fragiles spectateurs à fleur de peau vite largués par les films trop tristes. Mais là n'est pas la question. C'est toujours dans la manière que ces films sont insoutenables. En l'occurrence dans la façon qu'a Brizé de peindre son sujet, avec ce naturalisme misérabiliste à toute épreuve, ces personnages au choix inexistants ou agaçants, cette mise en scène au moins aussi cadavérique que la mère condamnée du héros, notamment lors de l'antépénultième plan du film, où Brizé a le tact infini de filmer l'interminable mort de la vieille femme en direct, laquelle, après s'être exilée en Suisse avec son fiston, absorbe un liquide létal (du jus d'orange Lidl Solevita, pour ceux qui connaissent ce breuvage mortel) et serre Vincent Lindon dans ses bras en lui murmurant qu'elle l'aime juste avant de trépasser. On sent que si Hélène Vincent était parvenue à maintenir sa poitrine inerte trois minutes de plus on y aurait eu droit aussi. Nous venons de vous révéler la fin du film mais à priori la bande annonce vous avait mis sur l'énorme piste du final forcément sordide de l'affaire.





Rarement un film nous aura à ce point donné l'envie de plier les voiles à chaque minute et d'essayer de l'oublier au plus vite, de faire comme si rien ne s'était passé, comme si cette œuvre n'existait pas. Passent encore les longs plans sur la mère mourante qui se tape un puzzle avec son voisin, d'accord pour le rendez-vous à Pôle Emploi en temps réel, on passera sur les mille et un plans où Lindon trie des bouteilles en plastique dans une entreprise de recyclage (merci la conseillère Pôle Emploi pour le superbe taff du coup), on se fera aux mille et deux reprises à l'identique du même plan sur la mère subissant un scanner du cerveau, on digérera peut-être aussi les innombrables coups de gueule de Lindon et de sa mère (dont un coup d'éclat particulièrement fort où le fils va jusqu'à menacer sa mère du poing en lui demandant "Pourquoi tu me fais chier ?", et on aimerait se retrouver dans la même situation mais face à Stéphane Brizé lui-même, nu comme un ver), toutes ces choses horribles passent encore (c'est faux, ça ne passe pas du tout, pas une seconde, c'est encore coincé là !), mais pourquoi Brizé va-t-il jusqu'à filmer ses personnages en train de manger de la merde à chaque repas ? Quel control freak fou dangereux faut-il être pour se délecter d'une telle déchéance sociale, physique, affective et psychologique ? Quel est le projet ? Filmer la vraie vie des vrais gens, forcément atroce à tous les niveaux et à chaque instant ? Faire pleurer ces messieurs-dames qui penseront nécessairement à leur propre mère, morte ou à mourir ? Quelle grandeur y a-t-il à provoquer de l'émotion avec une telle histoire, celle d'une mère et d'un fils séparés par la mort et n'ayant jamais su s'aimer avant le dernier soupir ? La moitié des français au moins est captivée de la même manière au quotidien par le journal de 13h de Jean-Pierre Pernaud. Filez le même scénario à cette même moitié des français et ils vous feront chialer aussi, même s'ils ne savent pas filmer, vu que Brizé ne nous rappelle jamais dans ce film qu'il a pour cela un quelconque talent particulier.





Au moins avons-nous trouvé le défi ultime au jeu "Action ou vérité". Le petit malin qui osera choisir Action, pour ne pas avoir à avouer la date de son premier rapport intra-espèces, s'entendra dire : "Mate Quelques heures de printemps de Stéph' Brizé, toi l'amateur d'horror flicks et de torture porn, tu vas goûter ce que c'est que l'hardcore". Nous sommes allés voir ce film entre amis, entre frères, côte à côte on s'est serré les coudes en se raccrochant à quelques blagues n'ayant souvent aucun rapport avec le film, à quelques regards bienveillants, à ces choses que le film ne sait décidément pas délivrer. Le plus fragile d'entre nous se sera amusé à compter les apparitions des anciens membres des Nous C Nous à l'image, comme un drôle d'échappatoire à la déprime ambiante : on n'en compte aucun au casting même s'il y a un sosie d'Eric Collado, l'obèse marseillais de l'ancienne bande de Dujardin, qui incarne un ami de Lindon récemment père d'un bébé déjà mal dans sa peau (et sans doute triste de participer à ce film) qui passe la scène à hurler pour, lui aussi, nous les briser. Le plus solide dans notre équipée aura quant à lui passé la séance à observer le grain de beauté un peu trop gros qui lui pousse au milieu du ventre, surmonté d'un poil menaçant (une sorte de crête à la Titeuf), qui risquait de se transformer en mélanome (ou en mygale risquant de migrer vers son crâne ?) sous l'influence ô combien néfaste de ce film affreux. Triste soirée.





P.S. Comme vous pouvez le remarquer nous avons décidé d'illustrer cette critique de façon assez originale avec des images de choses qui nous donnent le sourire, ou plutôt qui nous le rendent, celui-là même que nous a volé Brizé. Pas question d'infester davantage notre blog avec des images de son film.




Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, Hélène Vincent et Emmanuelle Seigner (2012)

28 commentaires:

  1. Tout en haut de mes pires films de l'année aux côtés de Detachment ! Je ne le conseillerais même pas à mon pire ennemi.

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  2. Le naturalisme c'était déjà dégueulasse sous Zola, mais depuis que des cinéastes nous montrent ce qu'on nous laissait imaginer, c'est encore plus néfaste.

    D'ailleurs, j'attends votre éditorial sur le caractère néfaste du cinéma : que ne FAUT-il pas montrer ? Et pourquoi ? Peut-on tout mettre dans un film ? Pas besoin d'aller jusqu'à Irréversible ou Ken Park, d'ailleurs. Est-ce utile, moralement valable, agréable... que de montrer des horreurs (je vous laisse définir et mettre des bornes à ce mot) ?

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  3. Eh bien je m'inscris en faux. Je vais pas essayer de vous expliquer que c'est génial hein, votre avis est trop tranché pour ça, et c'est vrai que le film est très chaud à supporter, principalement du fait de son sujet. Mais je peux vous dire comment moi je l'ai ressenti, ce que j'y ai vu (en deux fois parce que ça va être trop long).

    Déjà j'y ai vu le film d'un réalisateur avec un regard, un regard hyper aiguisé sur ses personnages, ses décors, ses acteurs. C'est sûrement en partie ce qui le rend si difficile : les personnages et les décors vivent et existent très fort. Or comme les personnages sont socialement modestes et d'humeur mutique et triste, et que les décors sont à l'avenant, bah ces sentiments se resentent très forts. C'est peut-être pas très agréable, mais ça reflète une première grosse qualité de cinéaste.
    Parce que mon principal désaccord avec vous, c'est quand vous dites que la mise en scène de Brizé est nulle ou inexistante ou je ne sais quoi. Elle est minimaliste certes, frontale oui, très peu découpée en effet, mais tout sauf nulle. Ces très longs plans fixes (parfois traversés de petits et lents mouvements d'appareil) qui prennent le temps avec les comédiens d'installer et de construire la scène à partir de pas grand-chose (car oui, les personnages ne font et ne disent pas grand-chose), c'est très beau et pas du tout facile à faire. Parce que des films naturalistes glauques qui essaient de faire du Dardenne mais ne dégagent que de l'artificialité y'en a un paquet. Ici ça vit, ces personnages ils vivent, ils vivent mal, sans arriver à se parler, mais ils vivent, leurs repas, leurs puzzles, leurs compotes, leurs silences et leurs petites phrases sèches et affreuses elles sont putain de vivantes !
    Au-delà du suicide assisté, le sujet du film c'est une relation entre une mère et son fils qui ne sont jamais parvenus à se parler. Bah ces gens, ces attitudes, ces cuisines avec ces chiens dedans, ces rues de petite ville de Province, j'en ai connu par dizaine quand j'étais môme. Evidemment ça ne suffit pas à faire un bon film, mais c'est quand même une sacrée qualité d'aboutir à une peinture aussi précise et vivante d'un milieu, fût-il difficile. (à suivre)

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  4. (suite)

    Par ailleurs il y en a des pointes de légèreté et d'humour, à travers le personnage du vieux voisin, du gros pote jeune papa (c'est l'acteur principal du Roi de l'évasion de Guiraudie, il est très bon), dans les débuts de la relation avec Seigner... Et quand bien même, un film doit-il être méprisé parce qu'il est globalement très sombre ? Et puis il est sombre certes, les personnages sont cruels entre eux, mais le film n'est pas cruel avec les personnages. Quand le mec de l'association lui demande si elle a eu une belle vie, la mère a l'air étonnée et répond spontanément "Ben je sais pas, c'est ma vie quoi", et ça résume assez bien le ton du film et son ambiance. On n'est pas dans le misérabilisme ou la dénonciation d'une condition économique, sociale ou je ne sais quoi, on est dans la peinture de quelques vies parmi d'autres, de façon frontale et dure certes, mais pas misérabiliste ou putassière. Puis les personnages sont empêchés mais quand même ils agissent, fut-ce maladroitement. Lindon se plante dans les grandes lignes avec tout le monde mais il réfléchit, il agit, il gueule, il est pas dans la lamentation. La mère prend sa (fin de) vie en main de façon hyper résolue. Et évidemment, sous la grosse couche de merde et de non-dits qui recouvre leur relation, on sent poindre tout le film ce qui advient dans l'antépénultième plan que vous citez, de façon inévitable et encore une fois frontale et donc courageuse et belle.
    On reproche à plein de films récents de brutaliser et de malmener leurs spectateurs (on a beaucoup pu lire ça dans les Cahiers récemment, à propos de ce film, de celui d'Haneke et de plein d'autres films Cannois). Je trouve que ça se justifie chez Haneke et chez d'autres, chez qui la mise en scène n'est là que pour appuyer la thèse pré-établie du cinéaste et la rentrer de force dans la tête du spectateur en le brutalisant, en lui montrant des choses insoutenables de façon inattendue et violente, sans échapatoire. Je trouve que le Brizé est dépourvu de ce défaut. Juge-t-il ses personnages, nous dit-il que leur attitude est mauvaise ? Qui peut dire en sortant du film ce qu'il pense de l'euthanasie, du suicide assisté ? Pas moi en tous cas. Il regarde juste ces personnages, sans concessions mais avec bienveillance, et c'est très émouvant.

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    1. Pour essayer de te répondre brièvement (et en 2 parties aussi) :

      Sur la question du regard, aiguisé, qui rend les personnages et les décors très "existants", ça me paraît assez vrai. En effet on a le sentiment de respirer les odeurs de propreté et de café chaud (sans parler des fragrances du bon gros clébard) chez la vieille mère maniaque de Lindon qui passe sa vie en blouse à nettoyer le sol et à préparer des gâteaux trop cuits. On a ce sentiment d'abord parce qu'on a tous plus ou moins connu ça effectivement, chez une grand-mère ou une grand-tante de banlieue provinciale chez qui nos parents nous traînaient quand on était enfant et chez qui on s'ennuyait à mourir (un peu comme devant le film, très cohérent donc). Ensuite parce qu'il y a une forte dimension documentaire là-dedans, naturaliste, réaliste jusqu'à la lie. C'est un sentiment de vérité, de réalité, de "vie" qu'on aurait devant un bon documentaire à la Depardon ou façon Striptease il me semble. Certes Brizé prend son temps (et quel temps…) pour filmer tout ça et laisser ses acteurs (très bons dans leur registre, celui de la "mort dans l'âme", y'a pas de doute) donner une vraisemblance maladive aux séquences. Mais je parlerais "d'observation clinique" plutôt que de "regard" (le pire dans l'affaire c'est que ce film imbuvable, contre lequel chaque parcelle de ma personne est remontée, me pousse à dénigrer Stéphane Brizé que par ailleurs j'apprécie(ais), notamment pour un film sympathique comme Mademoiselle Chambon).

      Du point de vue de la mise en scène on s'en tient en effet à ces infinis plans fixes qui captent toute la tristesse ambiante, avec parfois un petit panoramique par ci ou un petit panoramique par là, pour bien signifier la séparation entre l'âne et le cochon. A part ça… Trouver cela "difficile à faire" peut-être, mais "très beau", c'est au-dessus de mes forces, je l'avoue. A la limite le seul moment que je retiens sur le plan formel (et si je me force) c'est celui, vers la fin du film, où Lindon revoit Seigner sur le parking du LeaderPrice, s'approche d'elle, suivi par un panoramique latéral, mais pour se tenir à un bon mètre de distance une fois que le cadre les a réunis en plan fixe, distance réduite soudainement quand Seigner, qui n'a pas entendu un murmure de Lindon, dit "Comment ?" en faisant un pas en avant pour combler l'espace précédemment habité par le sac plastique qu'elle tenait dans les mains (et qui jusque là volait la vedette aux acteurs…), avant de tracer faire ses courses. Le traitement de l'espace dans cette séquence est à peu près intéressant. Je m'en tiendrai strictement là en ce qui me concerne au niveau du travail formel de Brizé. Je considère donc la mise en scène de ce film comme relativement morte, autant que ce qu'elle montre, qui "existe" au sens sartrien du mot mais ne "vit" pas.

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    2. Sur le sujet ensuite, ces quartiers, ces maisons, ces personnes qui existent vraiment. On le sait tous que ça existe, de même que le cancer et la mort, sans vouloir me répandre ici j'ai moi-même vécu ce que raconte le film (en pire, pour plein de raisons), et je peux certifier que c'est un portrait très précis en effet, peut-être trop même, d'une précision macabre sans intérêt, d'une frontalité totale certes (filmer l'agonie de la mère en direct et en plan séquence ne me paraît pas fondamentalement courageux et surtout loin d'être "beau") mais qui exclue toute finesse et toute ouverture et qui, oui, nous impose un spectacle accablant (deux fois plus j'imagine si on l'a déjà vécu), nous écrase littéralement dans nos fauteuils sous le poids de l'horreur, sans nous laisser respirer une seconde. Les pointes de légèreté et d'humour dont tu parles, je ne les ai absolument pas vues ! Le vieux voisin, tout gentil qu'il est, est aussi misérable que la mère, l'ami en surpoids a manifestement une belle vie de merde, lui qui est au chômage et que sa femme empêche d'aider un copain (même son bébé, qui pourrait nous offrir un peu de tranquillité et d'espoir dans tout ce bourbier, passe la scène à hurler), quant à Seigner elle ne fait qu'être baisable et dès qu'il s'agit de communiquer c'est pour finir aussi sec en dispute, la fille refusant de comprendre le silence pourtant assez parlant de Lindon sur son passé puis l'envoyant chier quand il vient s'excuser, drôles de bouffées d'air frais… Quant à se marrer là-devant, ou même à sourire, ce serait de la folie douce.

      Un film ne doit pas être condamné parce qu'il est très sombre mais quand il n'est strictement que ça, quand il en rajoute des tonnes dans la noirceur, quand il s'y complaît et ne fait rien d'autre que nous asséner sa lourdeur et son bourdon pendant deux heures sans la moindre rémission ni le moindre élan quelconque (ni dans la forme ni dans le fond), quand il s'acharne à nous pourrir l'humeur pour des semaines sans but, il peut légitimement être condamné oui. Surtout quand, contrairement à ce que tu dis, le film en question ne sait même pas se montrer tendre envers ses personnages. Tu prétends qu'il n'est pas cruel à leur égard mais je ne ressens aucun amour pour les protagonistes ou pour leur condition là-dedans, et si Brizé en a il ne parvient jamais au grand jamais à nous le transmettre. Les personnages sont unanimement nuls, des ratés, ils font systématiquement les mauvais choix, sont incapables de parler sans hurler, infoutus de s'aimer (sauf à mourir trois minutes après), maniaques ou bordéliques, incompréhensifs ou rancuniers, et ils vont jusqu'à empoisonner le clebs, la seule créature un peu agréable sur Terre d'après Brizé. Alors certes ce dernier ne nous martyrise pas pour asseoir une thèse, et n'est donc peut-être pas aussi détestable qu'un Haneke, mais au final on se demande bien pourquoi il nous martyrise, et cette question sans réponse, loin de m'émouvoir, me rend furieux.

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    3. Je comprends très bien la majeure partie de ton argumentaire (sans y souscrire), je crois qu'on a bien exposé nos points de vue et qu'on voit bien où se trouvent nos désaccords. Je m'en tiendrai donc là :-)

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    4. Ow Rémi, entre celui-là et Dark Horse, en moins d'un mois, tu vas ptet arrêter d'aller au cinéma pendant un moment non ? pour retrouver l'envie de vivre :/

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    5. Hier j'ai regardé des bonus des films de Will Ferrell puis je me suis mis un petit Rohmer pour dormir tranquille.

      Par contre au contraire ! Je vais vite retourner au cinéma pour aimer la chose à nouveau, en allant voir le film de De Oliveira et celui de Resnais.

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    6. Mauvais plan, Rémi : le Oliveira est bien cafardeux dans son genre. Mais au moins tu pourras faire une battle mentale de vieillards sublimes entre la grande Hélène Lonsdale et l'immense Michael Vincent.

      Le Resnais, déjà, est plus rigolo (pas dur).

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    7. Peut-être mais au moins je suis à peu près certain de voir du cinéma et du grand, or, comme on le dit dans l'article, c'est pas les sujets cafardeux en eux-mêmes qui nous rebutent, c'est quand ils sont traités de façon atroce, ce dont Oliveira est, j'en suis persuadé, incapable.

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    8. putain Simon......

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  5. Ce film m'a vachement donné envie de revoir I Wish de Kore-Eda. Je me le remate ce soir, si j'ai le temps. Ça va me regonfler à bloc ! Un beau film tout frais avec de belles choses dedans...

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  6. Je me suis un peu fait chier devant I Wish, moi. D'ailleurs je ne l'ai jamais terminé. C'est beau oui, mais...

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    1. La fin c'est le plus beau moment du film !! Tu l'as regardé jusqu'où ? Je peux comprendre qu'il puisse laisser un peu de côté, c'était aussi mon cas durant une partie du film, mais, notamment grâce à sa sublime conclusion, il a fini par tout particulièrement me toucher, me causer. Et avec le recul, je l'aime vraiment beaucoup. :)

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    2. La sublime conclusion je l'ai largement sentie venir. Je me suis arrêté après vingt ou trente minutes. C'était mignon tout plein mais attendu, trèèèèèèèès lent, trop pour moi, et puis je n'avais rien à quoi m'accrocher. Ni sentiment, ni personnage, ni décor ou idées. C'est sans doute un très "beau" film, mais je m'en fiche un peu ^^

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    3. Et il se passe quoi à la fin, tocardo ?

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    4. Enfin, je veux pas dire qu'elle est surprenante ou quoi, mais la façon qu'a Kore-Eda de la raconter est très belle et c'est dommage de pas la voir. Chacun son kiff !

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    5. J'avais pas bien lu ton message.
      Si tu as juste vu 20 ou 30mn du film, je te réponds même pas. Ignore tout ça. Laisse pisser. Et tant pis pour ouat.

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  7. Je suis bloqué sur la photo de Zizou depuis ce matin 8h.

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    1. Elle est magnifique cette photo.
      Il me manque cet enfoiré... Le voir balle au pied... Le voir évoluer sur un terrain... :(

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    2. J'ai l'impression d'être veuf depuis qu'il n'évolue plus. Tout simplement veuf.

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  8. Ok je n'irai donc pas voir ce film... merci !

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  9. Un film immensément joyeux, qui laisse le spectateur en fin de séance serein et apaisé, comme vous le dites.

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  10. Mademoiselle Chambon était déjà une des plus grosses purges que j'ai jamais vu. C'est même pas du naturalisme, c'est de la posture naturaliste, ce qui est mille fois pire.

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    1. Mademoiselle Chambon était pourtant plutôt sympathique, m'est avis. En tout cas si tu l'as détesté à ce point ne t'approche jamais de Quelques heures de printemps.

      Ma critique de Chambon :

      http://ilaose.blogspot.com/2011/03/mademoiselle-chambon.html

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