25 août 2012

Associés contre le crime

Il y a des films dont on se demande "mais POURQUOI ?"... Tous les matins en ce moment je passe devant une grande affiche du film Associés contre le crime de Pascal Thomas avec Catherine Frot et André Dussollier. C'est la troisième adaptation d'Agatha Christie par la même équipe depuis 2005, après Mon petit doigt m'a dit et Le Crime est notre affaire (le seul que j'aie vu et qui me tiendra confortablement et soigneusement éloigné des deux autres). Quand on sait le nombre de projets passionnants qui ont du mal à se monter et qu'on voit des trucs pareils se tourner à la chaîne sans problème, on a envie de se taper la tronche contre les murs jusqu'à ce que mort s'en suive. Visez-moi un peu la sérigraphie atroce des affiches de ce triptyque infernal :



Le truc c'est que chacun de ces merdiers score à peu près un million deux cent mille entrées (pour vous situer dîtes vous que L'Art d'aimer ou L'Apollonide n'ont pas fait plus de deux cent mille entrées, soit un petit million de moins), d'où l'acharnement des producteurs à nous abreuver des aventures déprimantes de deux vieux croutons en plaid à carreaux. Il faut croire qu'il y a officiellement un million deux cent mille addicts d'Agatha Christie en France qui iront systématiquement voir les adaptations franchouillardes des bouquins de la vieille anglaise à bouclettes peroxydées. Et les types qui sortent ces films viennent juste de piger qu'il fallait peut-être les caser en plein mois d'août pour grossir leurs stats (en même temps peut-être que les fans vont commencer à se lasser ?), au moment où les gens font d'une pierre deux coups en allant joyeusement se faire fusiller à bout portant l'épiderme et les cellules grises sur une plage de la Côte d'Azur où ils emportent tous ces romans de gare à deux francs parmi lesquels les best-sellers d'Agatha Christie surnagent. Alors qui de la poule et qui de l’œuf ? Est-ce que les Dix petits blacks se vendent par colis parce que Pascal Thomas (qui, rappelons-le, est coupable d'avoir commis Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour...) les conseille une fois par an à son public ? Ou est-ce que c'est parce qu'il tape dans la masse des abonnés aux romans policiers de l'été que Thomas Pascal décroche le jackpot à chaque nouveau pet de ciné ? C'est un filon comme un autre. Je pense qu'on aura encore droit à une chiée plus quinze d'autres films de Chantal Thomas toujours avec Dédé Ducolbac et Catherine Froc réunis dans des poses pornographiques et des costumes en bois d'ébène sur des affiches aux couleurs primaires avec un rond jaune plus ou moins rond au milieu, et qu'il faut juste faire comme si de rien n'était.


Associés contre le crime de Pascal Thomas avec André Dussollier et Catherine Frot (2012)

22 commentaires:

  1. Dussolier donne de plus en plus l'impression d'être dessiné par Gotlib ! Flippant !

    RépondreSupprimer
  2. J'en ai vu aucun mais j'ai toujours considéré ces films comme des petites comédies policières sympatoches, sans grande envergure mais correctes. Peut-être parce que j'aimais bien Agatha Christie et parce qu'il y a Dussolier (et Frot dans une moindre mesure). Et du coup ce que tu en dis me pousserait presque à les lancer :D

    RépondreSupprimer
  3. Les affiches sont de plus en plus "sexy". Sur la prochaine, ils se foutront dedans et moi je serai au tout premier rang pour mater ça et accrocher le poster dans mon salon car entre Frot et Ducolbac... y'a du matos.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu fais un gif animé à partir des trois affiches en partant de la dernière pour aller vers la première tu obtiens déjà un gros porno.

      Supprimer
  4. Premier film : levrette. Deuxième film : missionnaire. Troisième film : cul-à-cul. Pour le prochain volet, l'affiche représentera Dédé et Catherine en sixty nine !

    RépondreSupprimer
  5. Un réalisateur fana d'Agatha Christie n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les amoureux de la romancière britannique, qui espèrent des adaptations quoi qu'il en coûte (sans tenir compte de la qualité). Comme le dit le proverbe, la route pour l'enfer est pavée de bonnes intentions. Comme le dit la chanson, ces pelloches sont faites "pour le plaisiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiireuh !" ... et Ed Wood prenait énormément de plaisir à faire ses films. Il se considérait génie du cinématographe. M'est d'avis que Pascal Thomas s'imagine aussi comme le fan ultime d'Agatha Christie, en plus d'avoir trouvé un bon filon :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A noter que Pascal Thomas en est en réalité à sa quatrième adaptation d'Agatha Christie puisqu'il avait réalisé "L'Heure zéro" en 2007 - en dehors du cadre de la série Dédé Dussollier/Pierre-Alain Frot - avec François Morel, Danielle Darrieux, Melvil Poupaud, Laura Smet et Chiara Mastrianni.

      P. Thomas s'impose donc comme l'adaptateur câble HDMI attitré d'A. Christie.

      Supprimer
  6. pourquoi un tel mépris pour les lecteurs de ce genre de livres?...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est pas faux.

      Supprimer
    2. Je ne méprise pas ces gens-là, je méprise ces romans-là. Quand je dis que les vacanciers vont joyeusement se faire dorer la pilule en lisant au mieux Agatha Christie au pire Levy/Musso/Foenkinos, je crois que c'est un fait (il faudrait faire un sondage mais je pense qu'ils sont plutôt contents de ce qu'ils font) et quand je dis que l'immense majorité de cette non-littérature tend à produire l'effet d'une lobotomie, je méprise les ouvrages en question, pas ceux qui les lisent. A la limite chacun fait ce qu'il veut de son temps et de son cogito. Le problème c'est qu'à ne pas vouloir passer pour méprisant il ne faudrait absolument rien dire de ces liasses d'ordures qui se vendent à des millions d'exemplaires. Difficile de dire à quelqu'un qu'il/elle lit de la merde sans que la personne se sente identifiée à sa lecture, du coup ne doit-on rien dire ?

      Supprimer
    3. Paul-Emile Geoffroy25 août, 2012 22:04

      Et surtout, pour l'amour de Dieu, l'amour du respect de gauche républicain de mon zgeg nous amène à une autre question : ne doit-on rien lire, enfin ?

      Supprimer
    4. Je n'ai aucun mépris pour Agatha Christie et ses romans. J'en ai dévoré quelqu'uns. J'aime bien la série Hercule Poirot. Mais les films de Pascal Thomas, à part L'heure Zéro, sont mauvais, nuls à chier, merdiques, ... (je parle des Dussolier et Frot ici chroniqués ^^).

      Supprimer
  7. Hum... Faudrait voir à pas mettre Agatha Christie dans le même sac que Musso ou Lévy (ce que tu ne fais pas), voire dans le même sac que tous ces romans de gare moisis. C'est quand même un monument du roman policier, avec un vrai sens du suspens et une écriture tout à fait correct (même si je pense que les traductions l'appauvrissent). C'est pas du grand roman, mais je pense pas qu'on puisse qualifier ça de merde ;) ! Après, faut aimer le genre. Je dis pas que je suis une grande fan, mais que si c'est ça du roman de gare... Bah le vacancier moyen se cramerait ptête moins le neurone ;) !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Disons que je n'ai aucun goût pour ces romans policiers que certains nommeraient volontiers "para-littérature". Je ne les mets tout de même pas dans le même sac que Musso, Levy et compagnie (ce serait faire trop d'honneur à ces derniers) mais le fait est que cela fait partie du panel de référence que le vacancier moyen emporte dans son sac de plage (large éventail qui va, globalement, d'Agatha Christie et Dan Brown à Marc Lévy et Guillaume Musso en passant Katherine Pancol...)

      Supprimer
    2. Ouaip, constat est lâmà, mais le fait est que, contrairement aux autres auteurs que tu cites, Christie n'est pas lue qur par le vacancier moyen ^_^ . Après, les livres et les films n'ont à peu près rien à voir. D'ailleurs, le réalisateur s'est gardé de prendre des héros trop connu de la romancière, et leur a préféré un couple qui apparaît très peu. Sans doute pour être moins emmerdé par les critiques pointilleux sur le sens du mot "adaptation"... Ce n'est qu'une supposition... !

      Supprimer
    3. "Para-littérature" ! Tu t'es lu et relu quand tu as écrit ça ? Alors à la limite on peut appliquer ça au cinéma et ranger les films policiers et les films noirs dans du "para-cinéma", regardé par des idiots sans cervelle.

      Supprimer
    4. Tout dépend des films, c'est au cas par cas. Et au même titre que les romans du même nom, il y en a d'excellents et beaucoup de très mauvais qui, oui, pourraient souffrir cette appellation. Je te ferai remarquer au passage que je n'ai jamais écrit "roman policier = para-littérature", j'ai dit que certains puristes font cet amalgame abusif que la médiocrité d'une grande partie de la production du genre appelle malheureusement à faire.

      Supprimer
  8. "Il n'y a pas de thèmes mineurs, il n'y a que des écrivains mineurs" Philippe Djian.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et Philippe Djian est bien placé pour le savoir... -__-

      Supprimer