30 août 2012

Embrassez qui vous voudrez

Ce film est adapté du roman Vacances anglaises de Joseph Connolly. Michel Blanc a lu ce livre, il l'a aimé, et quand Michel Blanc aime il fait croquer. Au resto il est insupportable, il passe tout le repas à porter sa fourchette vers la bouche de ses invités quitte à en foutre partout. L'ambition de Blanc avec ce film c'est de réaliser LE film choral français pour entrer dans le guiness book des films comptant le plus grand nombre de personnages et de chassés-croisés. Ce film franco-italo-britannique raconte l'histoire d'une chiée de personnages qui se croisent, en vacances entre le Touquet et le Fouquet's. Une vieille bourgeoise (Charlotte Rampling) dont le couple s'enlise car son mari est un putanier fumeur de Havanes (Dutronc), une femme (Karin Viard) qui parvient à grand peine à cacher sa déchéance financière et matérielle et qui dégueule toute sa haine sur son mari (Denis Podalydès) car elle n'a pas les moyens de faire comme ses copines, une séductrice (Carole Bouquet) persécutée par un mari jaloux (Blanc himself), une mère célibataire en mal d'amour (Gaspard Ulliel), une adolescente déboussolée (Mélanie Laurent), une altesse royale princesse de Savoie, de PACA et de Piémont (Clotilde Courau), un indigène (Sami Bouajila), un acteur dont ma mère est fan (Vincent Elbaz), et maints autres personnages... bref tout un réseau de parasites qui se matent le nombril, enfermés dans leurs petits tracas de morpions pleins aux as ! Le film réunit dix générations de comédiens (on a compté), en faisant le grand écart de Macaulay Culkin à Michel Bouquet.


On a essayé de représenter à l'aide de flèches rouges tous les jeux de regards travaillés par l'affiche, qui annonce la multitude de tromperies et de coups de putes prévus par le scénario (on notera que Lou Doillon est au cœur de la tourmente et que Jacques Dutronc n'en a rien à foutre !)

C'est le Short Cuts français ! Quand un acteur devient réalisateur, c'est souvent pour faire un film choral afin de donner un rôle à tous ses potes en mal de caméras, parce qu'il connaît les vicissitudes de la vie d'acteur au plus près et qu'il veut donc leur filer la plus grosse part du gâteau. C'est pour ça que Mitchum Blanc a voulu adapter le roman réputé inadaptable de Jennifer Connoly, inadaptable car bourré à craquer de personnages secondaires et de sous-intrigues. Il aurait au moins fallu un triptyque et six heures de métrage par opus pour torcher ce scénario. Mais Blanc a préféré faire un film choral à mille voix. C'est l'apanage des acteurs qui passent derrière la caméra, à commencer par Emilio Estevez dans Bobby. Le vrai souci, quand un acteur passe de l'autre côté tout en jouant dans son propre film, c'est qu'il a généralement du mal à tenir discrètement la caméra tout en se plaçant devant pour jouer la comédie. Les seuls cas de figure où ça "passe", c'est quand il s'agit d'un acteur porno qui tourne son premier gonzo, là bizarrement, ça "passe" et on appelle ça un POV.


La volonté de mettre en valeur ses petits camarades est légèrement contredite par ce genre de plans où Michel Blanc cinéaste est vraiment au plus bas.

A la fin de ce que l'on appellera donc son propre POV, Michel Blanc, rendu fou furieux par sa paranoïa démesurée et incontrôlable quant aux supposées infidélités de sa femme (le personnage interprété par Carole Bouquet, assailli de toutes part), bouscule cette dernière dans un geste rageur et l'envoie valser sur le plumard de l'hôtel. C'est là que survient l'upskirt. Blanc, voulant se la jouer Verhoeven, a demandé à Madame Bouquet, "loin d'être fanée" selon l'un des mille personnages masculins qui font des pieds et des mains pour la séduire, de faire un culbuto sur le sommier, histoire de refroidir l'ambiance du film. Cette vision fut accompagnée d'un bruit, "pschuit" (décollez votre joue en la pinçant avec deux doigts), qui fit même lâcher sa perche au perchman stagiaire du film, depuis converti moine reclus et qui, tous les matins, sonne les matines avec ses frères témoins de Jéovah. On retombe dans nos pires travers là ! C'est trop laid ce qu'on écrit. Mais putain à chaque fois qu'on décide d'écrire sur un de ces gros navets français qui comptent dans leurs rangs certaines de nos stars hexagonales, on replonge. Une conclusion peut-être ?


Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc avec Michel Blanc, Carole Bouquet, Karin Viard, Vincent Elbaz, Denis Podalydès, Charlotte Rampling, Mélanie Laurent, Gaspard Ulliel, Lou Doillon, Sami Bouajila, Clotilde Courau et Jacques Dutronc (2002)

7 commentaires:

  1. Ce dernier paragraphe ! :-o

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  2. Trop bon le dernier paragraphe! POV c'est pour Point Of View, et non pas Call Of Duty comme certains font lerreur parfois.

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  3. Le derier paragraphe m'a flingué de rire, ce qui est un mal pour un bien ou un bien mais un mal vu que je suis présentement assigné à résidence au bureau, entouré par des turkishs pas vraiment delights qui me reluquent et associent ma grimace étranglée à la préparation d'un mauvais coup contre eux, possiblement dans l'esprit de la cause kurde...

    Je ne te remercie pas Il a Osé.

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  4. Voila ma réaction en lisant votre article :http://s1.lemde.fr/image/2012/08/30/540x0/1753356_4_8677_le-meme-obama-not-bad-apparu-sur-reddit_8aa0b0c0116ca2c2a48df8ef6938131b.jpg

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  5. Je n'ai pas aimé ce dernier paragraphe, c'est potache, irrespectueux, gratuit et dégueulasse, Laurent Blanc ne roule pas en BM!

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  6. Horrible ce dernier paragraphe sur le sexe de Carole Bouquet. Quel affreux commentaire de votre part. Je suis choqué tellement vous osez. Pauvre Carole ! 1 : castée, mariée et renversée sur un lit par Michel Blanc, 2 : calomniée par vous. Mais, bon, on ne va se fâcher pour si peu :D

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