

Je suis pourtant allé voir ce film au cinéma, animé par les plus louables intentions et dans les meilleures conditions possibles : VO sous-titrée, son impeccable, écran géant, place d'ordinaire réservée aux handicapés, confort extra, calebard XXL et McDo à la clé sans avoir à sortir un seul péso de ma poche ! Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour que je sois pleinement réceptif à l’œuvre de McQueen, avant, pendant et après. Impossible de "passer à côté". Or, j'ai passé tout le film dans un entre-deux plutôt désagréable, trouvant tour à tour le film assez intéressant ou des plus agaçants. Une chose est sûre, et je ne ferai pas preuve d'originalité en disant cela : Michael Fassbender porte le film à bout de zgeg dans un rôle pourtant difficile d'homme souffrant d'une sévère addiction sexuelle. L'acteur est réellement bluffant et parvient presque à lui seul à nous captiver. Je ne peux pas en dire autant de la mise en scène de Steve McQueen, parfois élégante et juste, je le reconnais, mais aussi très souvent énervante car trop maniérée, presque poseuse, étouffante.

Shame m'a donc paru enchaîner les temps forts et les temps faibles, ces derniers étant certainement plus marquants que les premiers. Je pense par exemple à cette scène se voulant à coup sûr très émouvante où l'actrice Carey Mulligan interprète la chanson "New York New York" quasiment a capella. Une scène d'une longueur et d'une lourdeur équivalentes, terribles, où il commence par se passer quelque chose, certes, où l'actrice risque gros et se met à nu, à l'évidence, mais beaucoup trop tape-à-l'œil, carrément lourdingue. J'avoue m'être senti très mal à l'aise pour l'actrice et pour le film en général, chose qu'il est assez rare que je ressente à ce degré-là. Il faut aussi que je précise qu'à côté de moi était assis mon frère Poulpard aka "Brain Damage" qui s'est alors mis à soupirer si bruyamment que j'ai d'abord cru que la climatisation de la salle avait sauté. Cette scène-là l'a dégommé sur place, et à partir de ce moment il se serait même tiré de la salle si je n'avais pas été à ses côtés... Cette scène-clé, assez osée, il faut le reconnaître, est pourtant décrite par certains critiques comme l'une des plus belles qu'on ait pu découvrir au cinéma en 2011. "Agree to disagree !" Ce fut pour moi un véritable calvaire et j'emploie là un terme fort mais qui correspond totalement à ce moment si pénible.

Shame m'a donc paru enchaîner les temps forts et les temps faibles, ces derniers étant certainement plus marquants que les premiers. Je pense par exemple à cette scène se voulant à coup sûr très émouvante où l'actrice Carey Mulligan interprète la chanson "New York New York" quasiment a capella. Une scène d'une longueur et d'une lourdeur équivalentes, terribles, où il commence par se passer quelque chose, certes, où l'actrice risque gros et se met à nu, à l'évidence, mais beaucoup trop tape-à-l'œil, carrément lourdingue. J'avoue m'être senti très mal à l'aise pour l'actrice et pour le film en général, chose qu'il est assez rare que je ressente à ce degré-là. Il faut aussi que je précise qu'à côté de moi était assis mon frère Poulpard aka "Brain Damage" qui s'est alors mis à soupirer si bruyamment que j'ai d'abord cru que la climatisation de la salle avait sauté. Cette scène-là l'a dégommé sur place, et à partir de ce moment il se serait même tiré de la salle si je n'avais pas été à ses côtés... Cette scène-clé, assez osée, il faut le reconnaître, est pourtant décrite par certains critiques comme l'une des plus belles qu'on ait pu découvrir au cinéma en 2011. "Agree to disagree !" Ce fut pour moi un véritable calvaire et j'emploie là un terme fort mais qui correspond totalement à ce moment si pénible.

L'actrice aux petites fossettes, véritablement sur tous les fronts en 2011, parvient tout de même à s'en relever. Suffisamment, en tout cas, pour que sa relation avec son frère (Fassbender donc) soit l'un des aspects les plus réussis du film. Car à part ça, j'ai eu l'impression que McQueen ne faisait pas grand chose du sujet pourtant assez original et intéressant dont il a audacieusement décidé de se saisir : l'addiction sexuelle de son personnage principal. Le cinéaste choisit de nous dresser le portrait d'un homme malade sans avoir un regard critique ni explicatif sur sa condition ; son film pourrait en ressortir grandi, mais ici, bien au contraire, à force de jouer avec cette distance fragile dans le traitement de son personnage, Steve McQueen finit un peu par ennuyer et par nous laisser un goût d'inachevé. En outre, quand le jeune cinéaste nous donne des pistes nous expliquant l'origine de l'addiction du frère et de l'état dépressif de la sœur, il le fait via des dialogues faussement sibyllins ("We're not bad people. We just come from a bad place.") qui ont plus eu le don de m'agacer qu'autre chose. Sans crier à l'arnaque totale, puisqu'il y a aussi quelques bonnes choses dans Shame, je ne ferais donc clairement pas partie des ardents défenseurs de ce film. Après le déjà très remarqué Hunger (que je n'ai pas vu), Steve McQueen reste un cinéaste à suivre, mais il demeure encore un simple espoir qui a toujours tout à confirmer. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il gagnerait peut-être à être plus modeste et moins sûr de lui, car il commet ici quelques maladresses assez fâcheuses, comme lorsqu'il nous montre son personnage se résigner à un rapport homosexuel, plus honteux que jamais...
Quatre paragraphes, sur un film dont je pensais n'avoir rien à dire ? Le tout sans aucun jeux de mots foireux sur le titre du film ? Et, surtout, sans jamais tomber dans certaines facilités, comme celle qui consistait à vous avouer que je souffre de la même maladie que Michael Fassbender (sauf que je n'ai pas du tout son physique*, ce qui me rend les choses infiniment plus compliquées) ? Je m'en contente !
*A ce propos, je signalerai à notre lectorat préférant les hommes que l'on voit très souvent l'acteur dans son plus simple appareil, ce qui nous permet de constater qu'il est justement fort bien appareillé. Pour être plus précis, son mastodonte m'a semblé implanté anormalement bas, ce qui le fait passer pour long alors qu'il est très vraisemblablement de taille normale, en tout cas pour un européen. Son cul, par contre, m'a paru tout à fait anormal. Très carré, peu dodu, très sec, je me suis dit que le mien devait être plus sympathique au toucher. J'en ai assez fièrement fait part à ma compagne et celle-ci m'a rétorqué que Fassbender était très bien bâti à ce niveau-là comme aux autres et que c'était plutôt moi l'anormalité avec mon "boule de meuf". Je n'en suis pas encore tout à fait remis. Quand j'y repense, malgré le McDo et compagnie, c'était pas une si bonne soirée que ça...
*A ce propos, je signalerai à notre lectorat préférant les hommes que l'on voit très souvent l'acteur dans son plus simple appareil, ce qui nous permet de constater qu'il est justement fort bien appareillé. Pour être plus précis, son mastodonte m'a semblé implanté anormalement bas, ce qui le fait passer pour long alors qu'il est très vraisemblablement de taille normale, en tout cas pour un européen. Son cul, par contre, m'a paru tout à fait anormal. Très carré, peu dodu, très sec, je me suis dit que le mien devait être plus sympathique au toucher. J'en ai assez fièrement fait part à ma compagne et celle-ci m'a rétorqué que Fassbender était très bien bâti à ce niveau-là comme aux autres et que c'était plutôt moi l'anormalité avec mon "boule de meuf". Je n'en suis pas encore tout à fait remis. Quand j'y repense, malgré le McDo et compagnie, c'était pas une si bonne soirée que ça...
Shame de Steve McQueen avec Michael Fassbender et Carey Mulligan (2011)