2 août 2011

Voyage à deux

Classique de Stanley Donen adoré des cinéphiles, Voyage à deux est le film de vacances par excellence, celui qu'on aura toujours envie de revoir et qu'il fait bon retrouver de temps en temps. Ne serait-ce que pour fricoter à nouveau avec Albert Finney, beau cabotin, drôle à souhait derrière son terrible accent anglais, et avec la sublime Audrey Hepburn, mutine et radieuse, qui forment ici un couple passionnément amoureux parcourant les routes de France à travers les âges. Car le voyage du titre est autant géographique que temporel. En effet le film s'ouvre sur les deux personnages en pleine dispute dans une voiture puis enchaîne les flash-back et entrecroise différentes étapes de la vie de ce couple, qui ont toutes pour point commun leur décor : les vacances en France. La traversée du pays se fait en voiture jusqu'à la côte d'azur, et le parcours, spatial ou temporel, déploie les incontournables du film de vacances autant que ceux du film d'amour : rencontre hasardeuse sur un ferry, leitmotiv comique de l'époux qui perd son passeport que sa femme retrouve pour lui, panne de voiture qui finit dans un brasier, l'enfer des vacances partagées avec un couple d'amis snob et peigne-cul, demande en mariage sur la plage, déboires à l'hôtel pour un couple désuni que le travail et l'enfant séparent, tromperies réciproques et ainsi de suite. Le tout avec beaucoup d'humour et pas mal de cynisme.




Stanley Donen dresse le portrait d'une sorte de couple type et autant dire que la peinture qu'il en fait n'est pas toute rose. L'idylle amoureuse quelle qu'elle soit n'est pas faite pour durer selon le scénario du film et avec les tournants fatidiques que sont le mariage, les responsabilités professionnelles puis les enfants, la lassitude prend inévitablement le pas sur l'euphorie des débuts. S'ensuivent l'ennui, le mépris, l'adultère et ainsi de suite. Mais le parcours n'est pas nécessairement aussi linéaire (et par conséquent pas forcément voué à une fin tragique) comme le film s'applique à le démontrer en confondant les temporalités du récit sans se soucier de leur ordre chronologique. C'est la grande force de cette œuvre qui, sans cette construction résolument moderne, serait d'un intérêt somme toute plus relatif. De fait, sans ce canevas tortueux et cet enchaînement retors des séquences, on serait devant une simple comédie romantique vaguement désabusée et on ne pourrait s'appuyer que sur les deux excellents acteurs pour ne pas s'ennuyer. A ce sujet le film est également précieux en cela qu'il sublime l'aura de beauté mythique d'Audrey Hepbrun, qui irradie encore aujourd'hui. L'actrice, débarrassée des robes saillantes de la fin des années 50 (type Diamant sur canapé), arbore ici les très simples blue jeans taille haute et t-shirts moulants de la fin des années 60 (type Anna Karina dans Pierrot le fou), et se révèle d'une grande modernité. Ravissante, elle était non seulement excellente comédienne mais possédait un visage d'une expressivité rare et d'un charme fou, qui ont fait d'elle une icône de la beauté féminine. Or si on peut se laisser aller à penser à cela en regardant le film, Audrey Hepburn n'est pas le seul spectacle qu'il offre, car il n'est pas banalement structuré et toute sa qualité repose sur un entremêlement temporel très déroutant.




Tout du long et très régulièrement, les fins de séquences laissent place à des scènes qui n'ont aucun rapport de causalité avec les précédentes. Les changements de lieux, en tout cas de moments, sont marqués par les décors ou du moins l'habit des acteurs et leur coiffure, qui signalent un basculement entre deux époques que nous ne remarquerions pas forcément sans ces indices flagrants dans l'image, tant les liaisons sont par ailleurs d'une fluidité remarquable. L'effet sur le spectateur est troublant puisqu'on en vient à se demander comment cette histoire s'échafaude, quelle en est la logique, incapable que nous sommes de démêler l'effet de la cause. Est-ce que Mark a trompé Joanna avant que cette dernière ne le trompe à son tour, ou bien était-ce un abandon désenchanté et inconséquent dans les bras d'une autre en réaction à la traitrise de son épouse ? Voilà un exemple de l'indécision dans laquelle nous plonge le scénario. De sorte que l'on ne saisit pas tout des tenants et des aboutissants de cette histoire d'amour inextricable qui pourtant nous apparaît sans heurt dans toute sa complexité, paradoxalement limpide, et que nous suivons sans le moindre mal. Car le couple apparaît tour à tour et d'un plan à l'autre solide et puissant ou fragile et friable. Si nous comprenons les raisons des doutes et des désaccords de Mark et Joanna, elles semblent toujours dérisoires une fois confrontées par le montage à leur passion initiale, et vice versa quand on assiste à leurs déchirements que rien ne peut apaiser et qu'on se demande comment cette histoire a seulement pu commencer. Plus encore que par sa forme, c'est là que le film tend modestement vers une certaine modernité chère à Antonioni, Rossellini, Godard ou Resnais, quand il aborde le thème de l'incommunicabilité du couple. Le talent du cinéaste est là : sans jamais nous perdre il nous plonge dans la confusion propre à l'évolution d'une relation à deux en dépeignant l'histoire de ce couple qui semble en constituer plusieurs à la fois et dont la vie est un savant mais indescriptible mélange d'instants, d'humeurs, de contradictions, d'images et de sentiments.


Voyage à deux de Stanley Donen avec Audrey Hepburn et Albert Finney (1967)

66 commentaires:

  1. Joe "Buddy Vacation Romantic Movies" G.02 août, 2011 11:11

    Je ne l'ai jamais vu ! Il faut que je corrige ça très vite ! Et ensuite j'enchainerai sur les épisodes 2 et 3 de la saga The National Lampoon's Vacation (en Europe et à Nöël).

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  2. Pour Hepburn, ça vient aussi peut-être du fait que les meufs ont souvent un souci pour comprendre ce qui fait leur beauté. Quand elles matent Hepburn, elles se disent peut-être que c'est sa minceur qui fait sa classe, tandis que nous autres nous focalisons plutôt sur ses mirettes, son minois de malade et son élégance naturelle. Tout comme quand elles voient Rachel dans Friends, elles pensent sûrement que ce sont sa coupe de cheveux ou ses fringues qui font son charme, alors que c'est juste ses nipples !

    Sur ce...

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  3. Ce que vous dites est juste, mais en ce qui concerne la minceur, faut quand même (tristement) avouer que c'est une caractéristique physique qui permet d'avoir une certaine élégance. Je parle pas de rachitisme hein, mais voilà, être un peu élancée et svelte aide à être élégante et féminine. C'est certainement un critère tout à fait conventionnel, culturel, ce que vous voulez, mais c'est un fait (pas systématique bien sur : ya une paire de grandes et minces actrices pas plus raffinées que Balasko, cf. Bourgroin)
    Après en ce qui concerne Hepburn, elle est hors-catégorie.

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  4. Jaspert > C'est pertinent. Ça me fait penser à l'article de Félix sur "Adèle Blanc-bec" où il décrivait la laideur de Bourgoin et ses seules "qualités" objectives, si tant est qu'on aime ça et que ce soit considéré comme le top féminin : sa minceur et sa grande taille. Aujourd'hui ça suffit pour être considérée comme une beauté.

    Anonyme > On ne nie pas l'élégance de la minceur, et on ne dit pas qu'on préfère les grosses, simplement que la minceur (maigreur) est désormais l'ARGUMENT de beauté number one, qui suffit à occulter tous les autres.

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  5. Cf le lien adorable fournit par Jaspert, qui nous montre une personne dotée de deux gros atouts surmontés d'une gueule proche de celle d'une personne atteinte du syndrôme de Down.
    Au final, même si j'ai fait frétiller mes mirettes en regardant "en bas", j'ai finit par conclure "mais sale gueule" en regardant en haut.

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  6. Con de Poulpe, qui frétille sans arrêt !

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  7. T'es fan de Braveheard Poulpe ?

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  8. C'est que Randall Wallace est un "nom de star", il sonne bien, comme Marvin Martin ou Ryan Giggs.
    Sinon j'aime bien Braveheart mais il a quand même quelques lourdeurs (moins bcp moins que dans la Passion de Feu Jésus Christ Notre Sauveur). J'ai un meilleur souvenir d'Apocalypto.

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  9. J'ai ouïe dire qu'Apocalypto est une aberration en termes de véracité historique. Et ça c'est pas bien.

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  10. Il est kiffant pourtant !

    Et tout en maya °L°

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  11. @ jaspert -> quand une femme demandera à un homme ce qu'il aime chez telle actrice ou telle femme, alors la civilisation occidentale aurait fait un bon en avant majeur dans l'évolution vers un monde meilleur.

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  12. A ce niveau-là je pense que l'on peut faire fi de la véracité historique !
    En outre, lors de la scène clé du film, c'est-à-dire celle qui se déroule dans la cité Maya, vers le milieu du film, où l'on assiste tétanisé aux sacrifices rituels, je trouve que Mel Gibson parvient bien à faire ressentir une ambiance unique, à donner l'impression d'un vécu, à trouver un souffle historique justement. Sûrement qu'il en fait des caisses, que ça n'était pas du tout comme ça en réalité, soit, le fait est que pendant cette scène en particulier, j'étais scotché, et j'avais l'impression de vivre et d'assister à la débauche ultime d'une civilisation au bord de la crise de nerf !

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  13. @ Arnaud -> quid de la réciproque ?

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  14. Perso je quène celle avec le pull jaune et celle sans sous-pull. Les deux. Et fissa !

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  15. C'est fin tout ça, c'est très fin :D
    (Tin Joe, t'as Hepburn sous la main et tu parles d'une greluche en poussin!)

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  16. Jaspert je rafolle de tes images!


    Tu as un tumblr??

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  17. Pareil : la fille au pull jaune pour les tétons en transparence et la rousse pour les seins nus

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  18. Putain ils sont beaux les commentaires à un article sur Audrey Hepburn... :)

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  19. Ahah, non, je n'ai pas de tumblr ! :)

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  20. Joe "persona" G.01 novembre, 2011 15:05

    Je l'ai enfin vu et il est gigantesque. Je l'ai adoré. La mise en scène, le concept de la narration embrouillée, les images et les lieux, les deux acteurs magnifiques, les accoutrements d'Hepburn et surtout ce que ça raconte (l'homme à la botte de la femme qui ne le comprend pas à sa botte, interminable histoire de l'amour), c'est tout ce que j'aime. Ca m'a donné envie de me baigner dans la Méditerranée, de faire du stop avec ma copine (pas gagné) et d'éviter d'arrêter de communiquer avec elle. Joli.

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  21. Un film magnifique en effet ! http://wp.arte.tv/olivierpere/2011/12/21/voyage-a-deux-de-stanley-donen/

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  22. Un des grands souvenirs de ma vie : j'ai rencontré et parlé à Audrey Hepburn.
    A plus de 60 balais, avait toujours un "minois de malade", un sourire renversant, des yeux bichesques, la taille plus mince qu'une carte de voeux.
    J'ai longtemps adoré VOYAGE A DEUX. Sa (dé) structure, ses années 60, etc.etc. J'avais votre âge.
    Puis, là, en le revoyant, je l'ai simplement trouvé agréable. Son charme tient en effet surtout à ses interprètes (interprètes? Audrey trompait Mel avec Albert durant le tournage O_O 0_0) et bien sûr toujours aux 60's.
    Mais que de chichis dans cette déstructure... Frôle parfois l'in-sincérité dans cette quête à tout prix de vouloir faire ciné moderne sauce Simca.
    Un peu auto-contemplatif et auto-satisfait (auto, hé hé...) de se sentir moderne (ou mode) quand on a été un cinéaste réputé classique...
    Bref. Peut-être parce que, lors de son passage au Forum des images à Paris, Stanley Donen m'a paru suffisant, capricieux, mal aimable, égoïste et insupportable. Du coup, je n'ai pas regardé ce film pareil.
    Le générique résume très bien cet état d'esprit. C'est presque du Saul Bass... mais ce n'est que du Maurice Binder. J'adore Maurice Binder... Mais il n'est , hélas, pas Saül Bass. Voilà. idem avec le film.
    Note: Vous ne dites pas un mot sur Jacqueline Bisset...?!

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    1. En effet. Pas très marquante, ni ici, dans un de ses premiers rôles, ni dans les autres films où j'ai pu la croiser (y compris "La Nuit Américaine" de ce bon Truffier).

      Je suis sûr que ta mauvaise rencontre avec Sir Donen altère en partie ton appréciation, et c'est de bonne guerre !

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    2. Elle est bien dans "Le Magnifique" non?
      J'ai un faible pour ce film.
      Même Belmondo m'y semble bon. C'est dire.

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    3. Elle y est oui. Je n'ai jamais pu voir ce film, comme je n'ai jamais pu endurer aucun des films de De Broca avec "Bebel" en mode "bim bim badaboum". J'y suis allergique. Et puis voir Belmondo, l'éternel jules de Charlotte, de Patricia, de Marianne Renoir, faire des galipettes, rouler des mécaniques et en faire des tonnes avec la bouche en cul dans tous ces sous-sous-sous-James Bond (sachant que je place déjà James Bond en-dessous de tout), c'est pas un projet.

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    4. Il n'en ont fait que 3 ensemble sauf erreur, et sur 20 ans. On ne peut pas vraiment qualifier ça d'acharnement... Contrairement au tandem Fellini/Mastroïanni dont tous les films m'insupportent et me font l'effet de coups de massue.

      Sous-James Bond? Moui, si on veut. Vous ne le confondez pas avec toute cette série de nanars effroyables signés Lautner, Oury, Deray, et consorts, intitulés "Le professionnel", "L'as des as" et tutti quanti, tous plus épouvantables les uns que les autres...??
      Parce que "Le Magnifique" n'est pas du tout à ranger dans cette clique-là. Il possède une petite élégance, une impertinence, dont sont totalements exempts les autres sus-nommés.

      Autant, en effet, "Les Tribulations d'un Chinois en Chine" est abominable et interminable. Autant "L'Homme de Rio" a, tout de même, des qualités d'énergie, et une désinvolture agréables (malgré de sérieux gros mous dans le scénar). Et puis il y a Jean Servais, une des plus belles voix du cinéma français... Ceci n'engageant que moi.
      Dans "Rio", Belmondo, c'est exact, fait encore du "ben alors! Heureuse..?" au très 1er degré.
      Dans "Le Magnifique" c'est différent. Le "ben alors, heureuse...?" change de ton et de mise en scène. Et, justement, James Bond en prend un coup. C'est un pastiche qui en dégomme les conventions. Belmondo fait des galipettes et roule des biceps pour mieux se faire dévisser et enfoncer.
      Quant à Jacqueline Bisset, je la trouve particulièrement jolie, en jarretière rouge, roulée dans la boue, piétinée par la béquille de Belmondo, sur fond de cuccaracha mexicaine. Oui.
      Mais également en jeans et binocles.
      Vous devriez voir "Le Magnifique". Si. Si. Vraiment. J'étais comme vous, rétif, dubitatif, et autres tif...
      J'avais tout faux. Non seulement c'est loin d'être nul, mais c'est souvent vraiment drôle.

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    5. Je confonds absolument "Le Magnifique", "L'As des as", "Le professionnel", "L'homme de Rio" et consorts.

      A chaque fois le titre s'astique sur le mâle Belmondo, et je les confonds donc tous joyeusement dans un même ensemble de vagues films d'action populaires ringards et affligeants avec un Bébel gonflant le torse, rentrant le bide, cassant des gueules et, tel un James Bond jambon-beurre à 3€70, chopant à tour de bras de la gonzesse forcément épatée par ses cascades à la noix, ses catchphrases minables, son hâle d'U.V. massivement cancérigènes, ses gros biscoteaux huileux, ses cheveux gominés, son sourire (littéralement) en or, son collier militaire porté en toute illégalité par ce planqué mais délicatement juché sur un duvet de poils poitrinaires méticuleusement peignés et son slip de bain moule-zgeg en sus.

      Et dire que Belmondo a toujours déclaré que c'est pour ces films-là qu'il a fait du cinoche, et pas pour tourner chez Godard ou Truffaut... Triste bonhomme. Mais je veux bien accorder une chance au "Magnifique" quand l'occasion se présentera :)

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    6. Bisset était encore plus bonne que la Carmen de Bizet !

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    7. Cruel, donc drôle, ce descriptif !
      Le pire, Rémi, c'est que je ne vous donne pas tort du tout, du tout.
      On vient de me le souffler : En fait de Broca/Belmondo ont tourné ensemble... 5 films ! Au temps pour moi. Mais on fait bien d'oublier et d'enterrer "L'Incorrigible" et "Amazone". Ils sont affligeants-consternants et je les ai abandonnés en cours de route (cas patents de légitime défense).

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  23. Two for the Frim08 avril, 2013 12:03

    Ooooooh, je savais pas que vous aviez tâté du Donen dans le coin ! Qu'est-ce qu'il est génial ce film. Honnêtement, si je devais en emporter dix sur une île, il ferait très probablement partie du lot. Le père Stanley il aurait égalé Minnelli s'il s'en était tenu à ces - formidables - musicals des années 40-50. Seulement voilà, avec Charade, Arabesque et ce délicieux trip frenchie (je fais trois syncopes), il l'a surpassé. Il a fait quelque chose en plus, dévoilé cette facette insoupçonnée qui fait que j'l'aime tant. Et puis c'est avec ce film que je suis tombé amoureux de la grande Audrey (38 piges au compteur la môme, et plus radieuse que jamais) et que j'ai capté qu'Albert Finney était l'un des sinon le plus grand acteur british de sa génération. Raaaah they don't make 'em like this anymore.
    LdF

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  24. Silia Fritellemont08 avril, 2013 15:58

    Du calme, Frim, hou là hou là, du calme....
    D'abord Donen n'a jamais égalé Minnelli en comédie musicale. Du moins pas tout seul. C'est quasi toujours accompagné du sieur Kelly qu'il a excellé (et réciproquement; Kelly tout seul était soporifique. Bref, un cerveau pour 2).
    Ensuite, il l'a encore moins surpassé, le Minnelli. Je dirai même plus: jamais.
    Ah mais non, mais non, mais non.
    N'importe quoi.
    C'est quoi c'délire?!
    Tu fais donc partie de ceux qui clament que Charade c'est aussi bien que la Mort aux trousses...? Je me pince ! (Je me pince beaucoup et souvent sur ce blog, z'avez remarqué?).
    Moi je les trouve super décoratifs , ces polars lounge, charme, bien faits, Mancini elegant music, beaux génériques, beaux et bons acteurs, tout ça tout ça. OK, ok., ok. ok.
    Mais... Fais la liste, Frim. Mets-les dans la balance.
    Résultat: gentil, le Donen, mais il ne fait pas le poids Minnellien.
    Moi j'emporte,en vrac, La Toile d'araignée, The Clock, Comme un torrent, Tous en scène, Le Chant du Missouri, Van Gogh, Thé et Sympathie, Celui par qui le scandale arrive, Il faut marier papa, dans mon île déserte.
    C'est beaucoup, non, en poids de somptueux CHEFS-D'OEUVRES ABSOLUS ?
    De Donen? Un jour un NY, Chantons sous la pluie, et... ?
    Ma foi , rien d'autre.
    Les autres films que tu cites sont excellents. Mais ABSOLUMENT PAS, RESOLUMENT PAS du niveau des Minnelli précédemment cités. Charade et , surtout, Arabesque, me semblent des leçons très bien apprises, bien décortiquées, de Hitch, justement.
    Agréables, oui.
    Puis, il a raison Mitch Brenner. J'y étais aussi au forum des images le jour où a conférencé le Donen. L'était proprement exaspérant de vanité.
    Mais il a reconnu une chose "Je voulais tellement faire comme Hitchcock qui est un des metteurs en scène que I love the most".
    Bon , ben voilà. Il l'a dit.
    Mais tu as raison pour Albert Finney. Du moins à l'époque.
    Car ça s'est terminé avec Hercule Poirot, faut bien l'avouer.

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    1. Hercule Frimot08 avril, 2013 18:04

      Hoho, je sens que c'est le début d'un long fritage ma chère Fritellemont ! Certes, Kelly - et tu oublies Abbott - ont plus ou moins grandement mis la main à la pâte d'œuvres comme Chantons sous la Pluie, On the Town, It's Always Fer Weazer et Le Jeu du Pyjama. C'est pas rien, on est d'accord. MAIS ! Quid du tournoyant (c'est le cas de le dire) Mariage Royal, du délicieusement folklo Seven Brides for Seven Brothers, de la Drôle de Frimousse d'Audrey, des trois amoureux transis et de leurs muses respectives dans l'élégant Give a Girl a Break ? C'est des navelos pour le potager de Tante Callixte ça, peut-être ? Il les a tranquillement regardé pousser en fumant son Cuban Cohiba au bord de sa pataugeoire de Beverly Hills, le Donen ? Tssss ski faut pas entendre. Nan mais sérieux quoi.
      Alors oui, Minnelli. Tous en Scène (magnifique, ça rivalise sans problème avec Singin' in Ze Rééééne), Le Chant du Missouri, Les Ensorcelés, Le Père de la Mariée, toussa zé zénial. J'aime beaucoup Yolanda et le Voleur et Gigi aussi (et Félicie aussi, mouhahaha, je suis impayable moi). Comme un Torrent et Thé et Sympathie, c'est excellent et ça montre que le brave Vic il sait faire autre chose que filmer des jupons, des claquettes et des vibratos.
      Ah mais attends... La Toile d'Araignée ? Bof c'est un peu barbant ça, non ? Van Gogh ça commence très bien mais ça part en sucette dès qu'on tombe sur cette caricature ambulante de Tony Quinn, aussi crédible en Gauguin que Depardieu en champion du Paris-Roubaix. Il faut marier Papa ? Jamais vraiment pu accrocher à cette bluette gentillette aux protagonistes transparents - encore heureux que le petit Ron Howard mette un peu de piment dans cette soupe bien fadasse. Les autres que tu cites, point vu. Mais The Clock et Celui par qui le scandale arrive ont pas une réput' sensass de mémoire. Enfin, ça veut pas dire grand chose, je l'admets.
      Maintenant, achtung, je rectifie: Charade c'est aussi bien voire mieux (bon, je vais m'en tenir à aussi bien en fait) que La Mort aux Troutrousses. Peut-être moins profond, moins virtuose que le Hitch mais c'est justement cette désinvolture, ce luxe de paraître superficiel (achtung bis, ça ne veut pas dire que c'est creux) qui me plaisent tellement là-dedans. Arabesque c'est encore mieux. Il y a du Hitch, du JB, du sosie de Peter Sellers, de la Sophia Loren à réveiller les morts, de la zique classe et des péripéties à te filer le tournis. Je crois bien d'ailleurs que c'est mon préféré du grand Stanley - qui se situe juste avant mon film préféré du grand Stanley, à savoir Voyage à Deux. Makes sense, right ?
      En ce qui concerne la vanité de Donen, je dois dire que ça m'en touche un brin une sans faire bouger l'autre, comme dirait Jacky. Friedkin ou Cronenberg sont des gros péteux en interview, est-ce que ça les a empêchés de faire des grands films (bon, pour les derniers, de l'un comme de l'autre, j'avoue qu'y a matière à discussion) ?
      LdF

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    2. Elis Amontefret08 avril, 2013 20:52

      Je t'accorde Give a girl a break. Je l'adore celui-là (quoique, à la revoyure, j'ai eu moins le frisson qu'à ma 1ere vision en salle), quelle énergie, quel film enjoué!
      Mais non, la Toile d'Araignée ça NE me barbe PAS. Bien au contraire, ça me touche, ça me fait pleurer, c'est élégant parce que Minnelli est élégant quoi qu'il fasse.
      Quant à Il faut marier papa, c' est, sous son apparence modeste de "bluette gentillette" une réflexion poignante, absolument poignante, sur le deuil. Mais, comme il est pudique, le Vincente, et qu'il la ramène pas, voui, ça peut passer pour un truc limpide et gentil.
      Je ne réfute pas l'absolue élégance des Arabesque et autres Charade. C'est pas ça. En plus, je les adore vraiment ces films ! (c'est terrible, ce genre de discussion par écran, j'ai l'impression de ne pas me faire comprendre). Oui, j'aime Donen.
      Mais son oeuvre n'a aucune commune mesure avec celle d'un MINNELLI ou d'un HITCHCOCK. Ses films sont des (très) brillants exercices de style. Charme. Je parle des films qu'il a réalisés seul.
      Drôle de Frimousse est longuet (Ah! et cette image gélatineuse, encore elle! dans les extérieurs! pouah). Pyjama Game a de sérieux coups de mou. Et Mariage Royal aussi. Ce qui n'empêche pas d'époustouflants numéros dans des séquences isolées.
      En fait, Donen, il est élégant grâce... aux autres. Aux ingrédients (music, title design, couture, acteurs, chef op). C'est déjà pas mal tu me diras. C'est même hyper beaucoup.
      Mais Minnelli, l'élégance, elle lui est naturelle, mouvement, propos, le dit, le non-dit... Y a jamais cette subtilité chez Donen.
      Tu as vu, Frim, Indiscret? Ailleurs l'herbe est plus verte? Chérie recommençons? Une Surprise pour le patron? L'Escalier ? Tous verbeux, ennuyeux, théâtreux!
      Donen-Minnelli, c'est un peu la différence entre la mannequin qui est belle grâce à ses fringues et son maquillage et celle qui reste somptueuse au naturel dans un sac à patates.
      Ou la différence entre fraises des bois et fraises Tagada.
      J'aime beaucoup les fraises Tagada, hein.
      Mais va réussir une tarte avec des Tagada !
      Après, je suis évidemment d'accord qu'on s'en fout du Donen devenu vieux, acariâtre et aigre. C'est l'oeuvre qui compte. Oui. Oui. Of Course.
      Même si c'est décevant d'être déçu.

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    3. Elis Amontefret08 avril, 2013 20:57

      Le Abbott que tu évoques, est-ce le George Abbott de Broadway ? A-t-il participé aux films? M'étonne.

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    4. George Frimott de Broadway09 avril, 2013 00:32

      Je serais de mauvaise foi en t'affirmant que je place le Mariage (roh, moi je la trouve assez chouette la gélatine-brilliantine lors des scènes extérieures pour le coup), la Frimousse et le Pyjama au niveau des meilleurs Donen. Ce sont de très bon films, on va pas tortiller, mais c'est vrai qu'ils accusent de petites baisses de régimes çà et là.
      "Tagada" Donen ? Tu me brises le coeur, Lilis Amoindrefrais, sérieux. Comment tu peux dire que tu l'aimes après ça. Le chantre de la poudre aux yeux ? Je n'en crois rien. Tu as vu Voyage à Deux, Liseront ? C'est tout sauf ça. C'est beau de l'extérieur ET de l'intérieur. C'est élégant, intime, tout en non-dit, tout ce que tu prêtes - à raison - à Minnelli. D'ailleurs je l'adore ce bougre de Vince, bon sang ! C'est juste qu'avec lui c'est un peu comme la vie de couple. Y a des moments d'extase et d'autres où on se comprend pas. C'est en dents de scie quoi. Faut marier l'daron et La Toile d'Arachnide c'est dans les creux, je dois reconnaître. Bien sûr que c'est fort en thème (littéralement), que c'est beau sur le papier et tout et tout, mais si seulement c'était un peu moins terne, un peu moins guindé à l'écran... Comme un Torrent, ça ça me bouleverse par contre. En dents de scie j'te dis.
      Et puis zut, arrêtons un peu notre dogmatisme, que diable ! Plus de "sans commune mesure" et tagada-tsouin-tsouin, sinon on va tourner en rond jusqu'à la fin des fèves. Si je place Donen au-dessus de Minnelli, c'est avant tout pour ses films des 60's. Mais avis perso hein, c'est in my book only (raaah, cet anglicisme déliquescent, ça m'apprendra à voir trop de VO) et je vais pas faire de prosélytisme. C'est comme avec nos saines joutes sur Tony Mann et Dédé Daves: on a chacun notre chouchou mais au fond on les aime tous les deux, on est pas en train d'opposer Mozart à Chantal Goya sur le ring non plus.
      Les autres Donen que tu cites, de Indiscret à L'Escalier, j'en ai vu aucun. C'est pas vraiment un hasard que je les aie contournés jusque-là, pour être franc. Quoi, tu dis qu'ils ont pas bonne réput' ? Oui, je sais, bourré de préjugés le Frim. Bah.
      Et pis l'Abbott que j'évoque c'est bien Georgie, voui, pas l'autre andouille du misérable tandem Abbott & Costello. Il aurait quand même grandement contribué à la réalisation de Pajama Game et Damn Yankees (point vu), d'après diverses sources. Enfin c'que j'en dis moi...
      LdF

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    5. Afrisa Montiel09 avril, 2013 09:07

      Bon oui, t'as raison. On oppose pas Roch Voisine et Mozart. Pas Totor Hugo et Marc Lévy. Non.
      C'est vrai que ce sont des avis perso. De l'ordre de la nuance, de l'infinitésimale préférence. Je préfère Father Little Dividende à Indiscret, bon, voilà.
      Tiens, dans "Mariage Royal", y a un de mes numéros d'Astaire favoris, que j'adore parmi tous, je sais même pas pourquoi, mais voilà, je l'adore (non, c'est pas celui où il rampe sur le mur, celui-là, il me fait peur, tout le monde est extasié mais moi, il me fait un peu penser à un cafard, tu vois, c'est pas rationnel). Non, cette danse d'Astaire parmi mes préférées, c'est le numéro "I left my hat in Haiti". J'y trouve Astaire sexy en diable. Rien que pour ça, c'est super que ce film existe, et le numéro avec le porte-manteau aussi. Alors je peux vraiment pas cracher sur ce film....! Mais le reste, la Churchill, les anglaiseries, bof pfff... On s'enquiquine menu.
      Pareil pour Frimousse. Le sublime numéro d'Astaire dans la cour, en torero, l'abattage de Kay Kendall (par ailleurs auteur d'"Héloïse", albums pour enfants juste géniaux),Paris, la mode... C'est tout simplement magnifique. Mais avoue qu'on se fait suer, et pas qu'un peu, un quart d'heure sur deux...
      Mais t'as raison. C'est de la préférence.
      Voyage à deux pour toi est subtil. Pour moi il est chichiteux, sa construction déconstruite me semble arbitraire et fat. Un peu comme s'il s'en voulait de raconter une histoire trop banalement simple et se serait dit "allez, on va compliquer pour compliquer".
      Mais bon. A ce niveau de talent, comme pour Daves/Mann, oui, ça n'est plus de la discussion, c'est du chipotage. On est bien d'accord.
      Après tout, on fait bien des tartes aux chamallows, pourquoi pas aux fraises Tagada...!?

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    6. Lessente Frimelli09 avril, 2013 14:15

      Chichiteux. Arbitrairement déconstruit. Gné ? Rémi, viens m'aider là-dessus !
      Nan mais oui. Je vois où tu veux en venir. Au début du film ça m'avait un peu dérouté mais j'ai fini par me prendre au jeu. J'adore cette idée de love story qu'on a cassé en p'tits morceaux et qu'on nous présente comme un puzzle mélangé. Y a un film assez récent qui repose un peu sur le même concept: (500) Jours Ensemble avec Joseph Gordon-L'évite et Zooey Deschanterelles. Mais ça marche pas vraiment. C'est plutôt bidon. Tandis qu'avec Donen aux manettes, c'est tout autre chose. On a un truc miraculeux.
      Pour le numéro de Mariage Royal que tu cites, j'avoue que ça m'est déjà ressorti des méninges. Pas taper. Peut-être que c'est parce que je n'avais d'yeux que pour la ch'tite Jane Powell pendant la séance. C'est possible. Sinon la danse du cafard c'est quand même géant. Valeure sûre, voui.
      Dis, Afrisa, rien à voir mais tu as entendu parler du nouveau bouquin sur Borzage qui vient de sortir ? Parce que ça m'a vraiment l'air d'être d'la balle ce truc.
      LdF

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    7. Sur la construction dramatique fragmentaire, chaotique et complexe du film, j'ai dit tout le bien que j'en pensais dans l'article, et j'ai expliqué l'intérêt que cela présente selon moi en termes de représentation universelle du couple dans la durée, avec ses phases d'harmonie et ses moments de tension, ses évidences et son paradoxal goût d'arbitraire, ses fatales rivalités, ses péripéties consubstantielles et sa construction sur le principe même d'une base de souvenirs communs, heureux et intrahissables.

      Le talent de Donen (et celui de ses comédiens) saute assez naturellement aux yeux mais devient en effet irréfutable si on le compare à la purge qu'est "(500) jours ensemble" (il fallait y penser !).

      Quant à dire lequel est le meilleur de Donen ou de Minnelli, je vous laisse débattre. Pour ce que j'ai vu de ces deux cinéastes, je les apprécie tous deux et n'éprouve pas le besoin de déterminer un gagnant et un perdant :)

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    8. Joe Gordon-LaFrime09 avril, 2013 14:49

      Bah oui, fallait y penser, mais reconnais quand même qu'y a quelques ch'tites similitudes dans la construction entre le chef-d'oeuvre de Donen et cette comédie romantique new age bien tiédasse... Nan ?
      LdF

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    9. Ah oui sans doute, je te fais confiance, je n'ai pas tenu plus de dix minutes devant cette saloperie prise en cours de route à la téloche.

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  25. Y a une pièce de Pinter qui raconte aussi, comme ça, une histoire banale de couple: ils s'aiment, se trompent, se séparent. Mais il raconte ça à l'envers, en remontant le temps, dans tous les sens.
    C'est plutôt réussi. Mais bon, bref... je sais pas... ça donne l'impression à chaque fois que les mecs ils ont un peu honte de raconter une histoire simple...
    La séquence de Mariage Royal dont je te cause, y a aussi Jane Powell très mignonne en effet. Mais permets que je sois plus sensible au charme discret de Fred.
    Sinon, le Borzaga, je suis en train de le lire. Juste génial.
    Borzaga, c'est mon chéri. Comme Fred.
    T'as vu ce mélo incroyable (son dernier film je crois, à Borzaga) : I've Always loved you...? A tomber.
    A fond il y va !
    Céleste.

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    1. I've Always Frimed Ya09 avril, 2013 16:34

      Dans ce cas je l'amazon séance tenante ce bouquin. Borzie c'est mon chouchou itou.
      Pour I've Always loved you, j'en ignorais l'existence à ma grande honte. Mais après googlisation, je vois que ça date de 1946. Le grand Borzie il a tourné jusqu'au début des 60's si je ne m'abuse. Et ce malgré un bon break de 10 ans.
      Parmi ses dernières réalisations, j'ai vu China Doll qui n'est pas sans qualités mais bon... la magie de naguère manque un peu à l'appel hein. Il y a quand même ce gros ours-mal-léché-mais-avec-un-coeur-tendre de Vic Mature et le tout aussi massif Ward Bond dans les rôles principaux donc rien que pour ça, c'est Frim approved.
      I've always... je note, je note.
      LdF

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    2. Fraichemont Siola09 avril, 2013 21:52

      Damned, tu as raison, mon cerveau a rippé. Sûrement parce que je n'en ai vu aucun après çui-là. Ou plutôt je n'en ai vu qu'un seul: Le Fils du pendu, en croyant qu'il était antérieur.
      Pas vu China Doll. Mature + cette salope-de-Ward Bond, ça me branche cela dit!
      Tiens, dans un autre genre : ils vont ressortir en DVD un génial film d'Aldrich qui s'était ramassé à sa sortie. Ils l'avaient amputé d'une heure. Cette fois, on aura droit à la version intégrale. Laquelle a été projetée à la cinémathèque où je l'ai découvert(e) y a quelques temps. J'avais VACHEMENT AIMé !!! "Ultimatum pour 3 mercenaires", ça s'appelle. Super de chez Super !! Que du beau monde : Widmark, Lancaster (décidément!) Melvyn Douglas, Joseph Cotten. Genre thriller politique comme on les aime quand ils sont réussis.
      Paraît que c'était son préféré à Aldrich. A bien raison.

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    3. Twilight's Last Friming10 avril, 2013 11:05

      Yessss, L'Ultimatum des 3 Mercenaires, Twilight's Last Gleaming en VO. J'a-do-re. C'est du béton armé, ça tu peux le dire. Tan-tatan-tan--tan--tan, tan-tatan-tan--tan--tan. L'hymne en prend un coup. Génial d'avoir pensé à un titre pareil. Burt avec une dégaine et des gestes toujours aussi félinesques à 65 berges. À côté, Widmark - tout aussi excellent - à l'air d'un vieillard cacochyme.
      Je kiffe les derniers Aldrich plus que tout: Brute Reynolds et les taulards de Longest Yard (meilleur film sur le foot US ? allez !), les flics gras du bide, les tantouzes et les coups bas de Choirboys (le genre de chronique policière qu'on aimerait voir plus souvent), Columbo et ses catcheuses dans le très beau ...All the Marbles. Il a assuré vers la fin le vieux Bob, pas comme tant d'autres. Des films de dur à cuir avec un côté dangereux, casse-gueule, sans cesse sur le fil du rasoir mais en même temps hyper humain tiens.
      LdF

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  26. asila Firminto13 avril, 2013 08:18

    Mmmouais. Je ne te suis pas sur Widmark en cacochyme.
    Ni sur les Chorboys-Bande de Flics que j'avais trouvé complaisant et très répétitif. Pas revu depuis sa sortie, ceci dit.
    Mais Twilight's last Gleaming est en effet un titre autrement plus beau que Ultimatum-etc. Et quel sujet, quel suspense ! On marche vraiment.
    Allez, je mets un bémol parce que j'aime bien mettre des bémols de toute façon et par principe: tu ne te fais pas chier au Grand Couteau, toi ?
    Moi si. Et copieusement.
    Et Vera Cruz, bon, d'accord, y a 2, 3 scènes superbes... Mais globalement un pensum aussi, non?
    Et Quatre du Texas, c'est carrément débile et pas drôle.
    Mais on lui pardonne, passque y a tous les autres : Attack, En 4e vitesse, L'Empereur du Nord, Bronco Apache, Racket dans la couture... Un sérieux pack d'excellence!

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    1. Racket dans la Frime15 avril, 2013 00:04

      Ah non ! Vera Cruz, pas touche. C'est de l'Aldrich au top niveau: ambiance spaghettisante dix ans avant les premiers balbutiements leoniens, Coop et Burt dans un face-à-face sensationnel, un Technicolor et des paysages qui ont d'la gueule, une mise en scène pleine d'audace et des péripéties à revendre, bref s'il y a un film du père Bob qui ne peut être qualifié de pensum c'est celui-là !
      Ce que tu ressens dans le Grand Couteau, je l'éprouve à un certain degré - et au risque de me prendre une formidable volée de bois vert - dans Kiss Me Deadly, ze film noir of 54 pour beaucoup. Jamais vraiment sauté au plafond devant ce thriller "cuit dur" dont le baroquisme me semble un brin affecté. Un poil chiant pour bibi oui, j'ose.
      Mais bon, Le Grand Couteau c'est pas non plus l'Aldrich qui me branche le plus hein. C'est vrai que ça se traîne un cil. Et puis faut dire que je ne suis sauf exceptions pas vraiment fan de ces ambiances huis clos mansardé, verre de scotch vacillant et longs monologues vlan-dans-tes-dents sous couvert d'une charge contre le star-system. Des égoûts et des couleuvres.
      Quant à L'Empereur du Nord, mouais, boarf. Heureusement qu'il y a cette baston finale entre Marvin et Borgnino qui vient mettre un peu de nerf là-dedans sinon c'est à tendance soporifique quand même.
      Quatre du Texas jamais vu et je pense que je m'en garde bien. Déjà le titre sent du slibard. Un Rabbin au Far-West ça a pas l'air folichon non plus. Mais alors vraiment pas.
      Sinon j'en ai un dans ma pile depuis une paye, du grand Bob, qui paraît-il a des accents de mélo sirkien: Autumn Leaves. M'a pas l'air dégueu.
      LdF

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    2. Sasa Fritémont15 avril, 2013 08:24

      Ah, logique. Les arguments qui te font adorer Vera Cruz sont irréfutablement ceux qui me font le bouder. Scènes interminables, étirées, à la spaghetti. Je comprends mieux mon ennui et mes bâillements à répétition.
      Péripéties? Où ça, des péripéties...?
      Le Rabbin du Far West, houlà, un vrai jus de chique, ça. Epouvantable.
      Mais Kiss me deadly, oh my God, my god. Pur trésor du bouilli dur. Chaque fois les mêmes frissons aux mêmes moments. Vava Voum !

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    3. La rencontre entre Coop et Burt au début, les passages avec Borgnine et sa bande, l'assaut final dans le fort,.. c'est peut-être pas du Benny Hill tout du long mais on en a quand même pour nos pépettes non ?
      En 4e Vitesse oui, oui, vavavoum, la boîte de pandore, les doigts coincés dans le tiroir... on est pas devant un croquis de Sfar non plus, je te le concède. Peut-être qu'à la revoyure, qui sait, j'aurai les mêmes frissons que toi.
      On est d'accord sur Attaque, c'est déjà ça. De la dynamite çui-là. C'est quand même autre chose que du Malick qui te sors une longue pub pour shampooing Ushuaia de 3h avec guest stars au sourire colgate, hein ? Avoue.
      LdF

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    4. Je m'étais endormi comme une masse devant "Le Grand couteau", qu'il me faudra relancer un jour quand même. Le film me faisait très envie pour sa critique d'Hollywood, pour Jack Palance et pour Aldrich bien sûr, mais ça m'a eu l'air de déblatérer plus que de raison là-dedans. "Kiss me Deadly" est un sacré film, notamment pour ses scènes d'intro et de conclusion. Entre les deux il y a une perte d'efficacité qui tient selon moi à une intrigue qui s'embourbe un peu, à laquelle on ne comprend pas grand chose (mais ça permet la surprise totale de la fin, fascinante), ainsi qu'à des acteurs mal choisis et peu engageants, notamment le principal, Ralph Meeker. Après ça reste excellent.

      Pas encore vu "Attack" ni "Vera Cruz", mais je tiens "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" pour un chef-d’œuvre.

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    5. The Longest Yard est sympatoche aussi, pour ceux qui aiment les films de taule et le toof américain !

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    6. Qu'est-il arrivé à Lesont Frima ?15 avril, 2013 10:45

      J'aime beaucoup Baby Jane mais j'aime encore mieux son espèce de fausse-suite Chut, Chut, Chère Charlotte aussi réalisée par Aldrich qui a une ambiance de fou (la scène de cauchemar de Bette Davis contient plus d'horreur que n'importe quel film de l'époque estampillé "épouvante"). Et puis quel twist à mi-parcours ! Brrrr, plus vénéneux tu meurs.
      LdF

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    7. Pourtant y'en a eu quelques gros films estampillés "épouvante" réalisés pendant ces années-là... :-O

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    8. Ah mais je ne dis pas le contraire John ! Rien qu'avec les Hammer et les Corman façon Poe t'as déjà du plus lourd que l'ensemble des films d'horreur réalisés ces deux dernières décennies. Mais c'est pas vraiment les frissons que je retiendrais dans ces pelloches. Je les aime pour (beaucoup) d'autres raisons.
      LdF

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    9. John Lisa Lisette15 avril, 2013 13:14

      Le Démon des femmes... Ach... A mon avis pire que le Grand Couteau dans le genre le cinoche-vu-par-le-cicoche.
      J'ai essayé 2 fois Big Knife. Je dors aussi sec.
      Non. Si. Quand même : Le générique. Du beau générique. Du grand Saül Bass. Plongée sur le crâne de Jack Palance en N et B. Heureusement qu'il y a ça.
      Pour Kiss me deadly. Moi c'est le début. La fin. Le milieu aussi.
      Mais nan, pas si compliquée, l'intrigue.

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    10. Lili Frémonsel15 avril, 2013 14:37

      @à Frifri Froum :
      non, Vera Cruz c'est pas Benny Hill mais la scène où le viril Burt se frictionne les cheveux au parfum l'air niaisement béat est assez hilarante quand même.
      Fut d'ailleurs , assez longtemps, l'image d'un de mes fonds d'écran!
      Et Denise Darcel fliguant en pleine poire, de sang-froid, en franfreluches roses, de l'intérieur de sa diligence, j'avoue, c'est beau.
      Tu vois, je ne suis pas si bornée.
      Mais la scène de bal est longuette, malgré de renversantes plongées à 180°.
      La scène de cavalcade avec Sara Montiel encore plus longuette...
      Et puis je trouve pas qu'il est si chimiquement réussi, le duo Coupeur/Lancastré.
      Mais bon. C'est mes goûts à moi. C'est du bon boulot, oui. Mais si je m'ennuie comme un rat mort, j'y peux quoi... ?

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    11. Lili Frémonsel15 avril, 2013 14:40

      @Rémi:
      Je le trouve, pour ma part, très très très engageant, le Ralph Meeker...

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    12. Lili Frémonsel15 avril, 2013 14:43

      @à Frifri Froum (suite)
      ... mais je te suis à 100% sur Mallick Ushuaïa ! Et même à 200%.

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    13. Ah bah t'y peux rien, c'est certain. Mais ça t'empêche pas de retenter le coup à l'occase. Comme pour Far Country (bien placé la p'tite pique, hein ? héhé).
      The Thin Red Line, La fine (hum c'est une boutade, tu la leur fais pas aux distributeurs frenchie) Ligne Rouge, jamais pu digérer cette crème fouettée de monologues pseudo-philo en voix-off, de violons dégoulinants, de gros plans sur la bouche en petit bec d'oiseau de Caviezel, de poses méditatives à deux roubles,.. quels gros sabots quand même. Le pire c'est que j'aime bien les autres Malick que j'ai vus: La Balade Sauvage, Les Moissons du Ciel, The Three of Life, c'est pas trop mal tout ça. Mais son loukoum guerrier au gros cast, là non, déso.
      LdF

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    14. Refrisi Lamont15 avril, 2013 23:28

      J'ai revu la balade sauvage. Franchement, ça tient pas les années. Sérieux. Reste rien. J'ai aussi aimé Sarafian, un jour, j'étais pré-pubère.
      C'est devenu in-regardable tout ça. J'ai vieilli, ok. Mais les films aussi, et plus vite.
      The Tree of Life, j'ai même pas osé.
      Vera Cruz, ah mais, j'ai re-re-tenté !!! Si. si... Y a, quoi, 3 mois à peu près...?! En fait, faut plutôt que j'arrête: plus je le vois, plus il m'agace avec ses gros sabots, ce film.
      A propos de cette scène du Lancastré qui se parfume la tête : Juste avant, j'avais remis le nez dans le tonique et vivifiant "Homme qui n'a pas d'étoile" de Vidor : eh ben, y a quasiment la même scène. Sauf que c'est Douglas qui s'asperge avec le flacon de Jeanne Crain. Sidérant non?
      Pas de douche à l'Ushuaïa néanmoins. (Mais Jeanne Crain y patauge nue dans une baignoire, je le signale à toute fins utiles, en passant...)

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    15. The Frime of Life16 avril, 2013 09:26

      Des gros sabots si tu veux, Vera Cruz, mais alors des sabots de pur-sang arabe, nobles, gracieux et puissants. Rien à voir avec les sabots de cheval de trait de l'autre Malick.
      Badlands ça se laisse quand même regarder en sirotant une Pilsen les paupières à demi-closes. Martin "tu seras une épave mon fils" Sheen et Sissy Spacek sont plutôt attachants, les paysages sont zoulis, y a deux ou trois scènes sympatoches comme le flic qui dit à Sheen qu'il ressemble à Jimmy Dean... c'est vrai qu'à part ça on aurait tendance à se manger les pouces mais bon, avec un peu d'indulgence ça passe encore.
      Les Moissons du Ciel c'est un cran au-dessus par contre. Le meilleur Malick et d'assez loin AMHA. Tu vas pas me dire que t'avais pas au moins 1 poster de Richard Gere dans ta chambre en 79 ou en 80. Passque c'est quand même le genre de mec qui m'effleurerait l'esprit en cas de coming-out.
      Sinon L'Homme qui n'a pas d'étoile c'est d'la balle, toutafé. Ton cas n'est pas si désespéré finalement, Lamont ! Je me souviens pas de la scène dont tu parles avec le grand Kirk mais je n'ai, disons, pas été insensible à celle avec Jeanne Crain. Huhu.
      À propos de Vidor (King bien sûr, pas l'insignifiant Charles) je me suis envoyé récemment Wild Oranges, un muet de '23 qui paie pas de mine comme ça mais qui est tout compte fait un véritable chef-d'oeuvre. Tout y est, Lison: ambiance marécageuse, amour fou, mâles qui se battent comme des bêtes fauves. Que de passion ! L'en avait déjà dans les tripes le King, à cette époque.
      LdF

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    16. siletto frametta16 avril, 2013 10:43

      J'ai toujours été en retard. Dans ma chambrette d'ado j'avais que des posters de mecs morts depuis des siècles. Gable. Cooper. Bogart. Newman, ah non, Newman était de ce monde, mais déjà sexagénaire et fortement grisonnant.
      Vidor, oui. Allez, je le dis, c'est trop énorme: Je l'ai vu, je lui ai parlé! Yes. Au casino de Deauville! Il jouait pas, c'était pendant le Festival. Il venait souvent en France de toute façon car il nous avait expliqué que sa fille était antiquaire à Paris. Cette année-là, y avait, entre autres, Gloria Swanson et comme le festival était jeune, débutant, pas bégueule, on croisait tout ce monde-là aux projections, dans les bistros, les couloirs d'hôtel ou du casino, les rues et la plage. Ahurissant quand on y pense. Maintenant la foule attend des plombes derrière des barrières de flics pour entr'apercevoir Lea Drucker...
      C'est vraiment d'la balle, comme tu dis, le Vidor. Les muets sont tous super, que ce soit les mélos ou les comédies. Tu as vu The Patsy avec Marion Davis ? Et Show People où elle fait des imitations de Gloria Swanson, Charlie Chaplin, Lillian Gish, c'est hyper drôle!
      Y a quelques mois je me sus repassé La Bohème, pure merveille.
      Enfin pour conclure : Vera Cruz pour Vera Cruz... Je préfère quand ça commence...!

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    17. Frimelys le Magnifique16 avril, 2013 11:40

      Vidor, Gloria, Donen... quel honneur d'avoir pu rencontrer tous ces gens-là ! J'aurais dû naître 30 ans plus tôt, avant les déhanchés de Psy et la Biebermania. Haha. O tempora, o mores.
      Vidor c'est comme le cochon. Tout est bon - ou presque on va dire. Pas trop client des films avec Marion Davies (ça s'écrit comme ça si je ne m'abuse, non ?), j'avoue qu'elle a tendance à me faire monter la moutarde au nez avec sa grimace mono-expressive qui consiste à faire les dents de rongeur. Mais le reste, c'est du quasi tout bon. Il a peut-être un peu perdu la main vers la fin: Guerre et Paix, Salomon toussa, ça sent un peu l'aïoli mais après un tel parcours on lui pardonne.
      Et Ça Commence à Vera Cruz c'est du tout bon aussi, tu te rattrapes. Un Siegel plein de fougue et de laconisme comme on les aime.
      LdF

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    18. Marionisa Framies16 avril, 2013 19:58

      Ah bien vu, les dents de rongeur ! Tout à fait ça! Tu dois avoir raison, ça s'écrit Davies, probable.
      Je l'aime bien néanmoins, même quand elle avait les yeux bouffis d'alcool Hearstien. Je la trouve très bonne actrice. C'est dur d'être bonne actrice avec une mono-expression, non ? C'est encore plus fortiche ! Tiens, regarde, Ryan Gros-linge. Il essaie tout ce qu'y peut pourtant. N'y réussit jamais.

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    19. Marionisa Framies16 avril, 2013 20:46

      ... pis, ho, Donen c'est pas vieux, c'était il y a un an.
      Histoire de revenir à lui, tout de même et de boucler la boucle. Vu qu'il était le sujet de l'article trèèèès loin ci-dessus....

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    20. Frimage à Deux18 avril, 2013 09:25

      Ah ouais merde, j'ai craqué mon slip sur ce coup-là. Je croyais que Stanley Donut avait cassé sa pipe depuis belle lurette.
      Forcément avec Ryan Gros-string tu cites la crème de l'inexpressivité en mode merlant frit. À côté la ch'tite Marion a un jeu shakespearien, cela ne fait aucun doute.
      LdF

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