24 mai 2011

Dancer in the Dark

Chaque année, Lars Von Trier est sélectionné à Cannes. Il fait partie de ces noms qu'on retrouve systématiquement sur la liste finale, aux côtés de Moretti, Almodovar, les Dardenne Bros., Kusturica, Haneke, Wong K-Way etc. Ces récurrences sont parfois un peu lassantes, d'autant plus qu'il y a près de 20 films en compétition et qu'on peut se demander pourquoi il doit y en avoir 5 ou 6 de pré-sélectionnés d'office par habitude. En faisant ce choix le festival s'enferme un peu dans la redite et donne le bâton pour se faire bastonner, surtout quand il s'agit d'un cinéaste comme Lars Von Trier qui fait du mal au festival, qui se dit lui-même malade mental depuis des années et qui a réalisé un film comme Antichrist sous morphine. On ne l'a pas assez rappelé mais c'est le réalisateur Danois lui-même qui a déclaré avoir fait cet avant-dernier film auto-médicamenté pour remonter la pente et pour exorciser son mal. Si réaliser un long métrage couteux lui a fait du bien, tant mieux, mais perso il m'a rendu malade alors c'est un prêté pour un rendu. Lars Von Trier fait du mal au cinéma. J'avais prévu de lui rentrer dedans mais ce débile s'est tiré une balle dans le pied en déclarant son amitié pour Hitler, à qui il s'identifie, son goût pour Albert Speer, sa fierté d'être issu d'une famille nazie et ainsi de suite. Croyant jouer de provocation Lass' est encore une fois passé pour un gros con. Le festival a pour ambition de dénicher des films audacieux et innovants. Lars Von Trier l'est-il encore vraiment ? L'a-t-il jamais été ? Sans doute un peu mais est-ce qu'innovant rime avec talent ? En voyant Antichrist on jurerait que non. Von trier a eu une idée dans sa vie, celle du Dogme95, une idée à deux euros qui s'est vite mordu la queue. Le truc c'était de tourner avec les moyens du bord, de ne pas surcharger le film en action, de filmer en couleur et en 35mm et ainsi de suite, autant de règles et de commandements complètement idiots parmi lesquels figurait le suivant : "Le réalisateur ne doit pas être crédité". Matez l'affiche de Dancer in the Dark, réalisé en-dehors du cadre du Dogme mais par son fondateur, et faîtes-vous une idée de l'intégrité du bonhomme.


La chanteuse Bjeurk

C'est Luc Besson qui a primé Von Trier pour Dancer in the Dark avec le but avoué de plaire à Björk. Quid donc de l'engouement du nabab français aux goûts de chiotte pour la grande comédie musicale mélodramatique de Von Trier, qui nous a tous fait chialer nos races, que ce soit par goût ou par dégoût. Dans un film interminable d'un misérabilisme insoutenable, après nous avoir attendris pendant deux plombes sur le sort d'une chanteuse myope comme une taupe et trimant à l'usine en salopette aux côtés d'une Deneuve pas très crédible en prolo, Von Trier concluait son œuvre en pendant son héroïne à la grand-vergue sous nos yeux pour mieux nous tirer les larmes sur le destin funeste de cette immigrée trahie par ses hôtes américains. Von Trier avait encore toute sa tronche à l'époque... Et il faisait déjà du mal au festival. A propos du personnage de son film je n'ai retenu que le costume de son interprète lorsque celle-ci est allée chercher son prix d'interprétation vêtue d'un cygne agonisant menaçant de foutre le camp à tout instant et filant des coups de bec à droite à gauche sur le tapis rouge pour chercher des miettes de pain. Lady Gaga avait fait du bruit avec sa robe en viande mais Björk m'avait davantage foutu sur le cul avec une volaille entre la vie et la mort pour envelopper son corps, dévoilant un presqu'upskirt et des jambes qui auront eu raison du président du jury un peu facile à compromettre, car n'étant pas une flèche. Le talon d'Achille de Besson ça a toujours été les femmes, comme DSK. Dans la vie de tous les jours ça passe jusqu'au jour où ça casse, mais quand t'es président du festoche ou du FMI ça donne au choix 74 années de taule à Rikers Island ou une Palme pour la plus grosse purge cinématographique du siècle. Dans un cas comme dans l'autre, ça reste chaud.


Dancer in the Dark de Lars Von Trier avec Björk et Catherine Deneuve (2000)