Cela faisait longtemps que je voulais voir ce film signé Geoff Murphy dont le pitch m’a toujours intrigué. On y suit les mésaventures d’un pauvre type qui se retrouve seul au monde après une terrible catastrophe. Il existe bon nombre de films de SF post-apocalyptiques aux pitchs similaires, à commencer par les adaptations plus ou moins fidèles de Je suis une légende dont nous avions épinglé la plus tristement connue : celle où un Will Smith plus mégalo que jamais, au point de détourner le sens original du titre de l’œuvre de Richard Matheson, nous laisse admirer ses séances de muscu et se complaît à humer le fumet de ses propres pets. Mais ce genre d’histoire m’attire toujours, allez savoir pourquoi… Cela doit être le fantasme, assez communément partagé, de se retrouver seul sur Terre et de pouvoir ainsi faire tout ce qu'on veut, tout ce qui est d'ordinaire interdit. Évidemment, on pense d’abord à aller dévaliser les rayons du premier supermarché venu, dans le but premier de s’envoyer toutes les bouteilles de Yop disponibles avant que la date de péremption ne soit atteinte. C’est ce que je ferais. Et figurez-vous que c’est aussi la première chose à laquelle pense le héros de ce film, incarné par le sympathique Bruno Lawrence. Nous le voyons donc se régaler de quelques bouteilles de sa boisson lactée préférée, puis pester contre son propre organisme, regrettant de ne pas pouvoir aller physiquement au-delà de 8 litres et d’arriver trop tôt à satiété. Sans parler des nombreux pets huileux occasionnés...
Nous le voyons ensuite se rendre seul au cinéma et se projeter les derniers gros films hollywoodiens qu'il n'a pas encore pu aller voir, faute à un agenda surchargé. L'action se déroulant en 1985, notre héros s’envoie avec enthousiasme le premier Retour vers le Futur. Une fois la séance terminée, il parvient à nous faire beaucoup de peine lorsqu’il se met à réclamer une suite, en hurlant, hystérique et les larmes aux yeux, « Une autre, une autre, encore, enchaîne Bob Zemeckis, enchaîne ! », emporté dans un délire pathétique, celui d’un homme rendu fou par la solitude. Après s’être fait une raison et quelques bouteilles de Yop supplémentaires, nous voyons notre héros investir les plus grandes baraques de sa ville et se fusiller chacune de ses nuits en hésitant entres tous les plumards à sa disposition, allant et venant tel un mort-vivant, bien déterminé à trouver le matelas idéal. Plus triste encore, nous le découvrons sillonner les routes à toute berzingue et se servir d’essence à foison dès qu’une station service se présente à lui, pour finalement changer de bagnole dès qu’une nouvelle lui fait davantage envie, pour répéter le même cirque ad vitam. Sans surprise, nous assistons au spectacle jouissif de cet homme désireux d'essayer toutes les armes à feu disponibles et qui s'entraîne au tir sur des monuments et autres attractions touristiques, détruisant ainsi avec hargne les vestiges d'un monde perdu, d'une époque révolue. Bien entendu, nous avons aussi droit à l’inévitable petite scène comique où le dernier survivant du titre se promène cul nu dans des rues habituellement très fréquentées, collant son zob aux vitrines des grands magasins et arborant fièrement son cobra devant les caméras de surveillance... Bref, rien que du très très normal.
La première demi-heure du film, pas désagréable à suivre, consiste en cet étalage sympathique de ces petits plaisirs simples et saugrenus auxquels notre pitoyable héros s’adonne dans le vain espoir de noyer son extrême solitude. Le film pose alors la question suivante : que vaut un plaisir lorsqu’il ne peut être partagé ? Pas grand-chose, à l’évidence, puisque le personnage principal finit par croiser le chemin d’une nouvelle survivante (comme quoi, le titre français de ce film n’est vraiment pas malin, et le titre original, The Quiet Earth, fait plus sens). Par chance, cette autre survivante n’est pas véritablement un cageot puisqu'il s’agit d’Alison Routledge, un beau brin de femme aux longs cheveux roux et bouclés, à la mine malicieuse et espiègle, bref, une actrice dotée d'un charme singulier fait pour lentement conquérir le cœur des spectateurs et encore plus rapidement celui du héros. Se forme alors un couple bien décidé à comprendre l’origine de cette fin du monde un peu trop précoce à leur goût. On apprend alors que le héros est plus ou moins impliqué dans ce qu’ils appellent l’Effet, cet accident terrible qui provoqua soudainement la disparition de tous les êtres vivants à la surface du globe !
Le film se met alors à se traîner un peu et il a même eu de plus en plus de mal à retenir mon attention... Si ce n’est lors d’une courte scène a priori anodine et finalement très surprenante dans laquelle l'actrice rousse amène gentiment le petit-déj au pieu de son nouvel amant : elle est habillée en femme de chambre, ou au moins du haut, puisque lorsqu’elle se retourne pour s’en aller de la pièce, on découvre avec plaisir qu’elle ne porte rien en bas, et nous voyons son mignon joufflu s’éloigner timidement. L’actrice joue alors avec les envies du héros, et par la même occasion, les nôtres. Apparemment pas au courant de la teneur exacte de cette scène, l'acteur principal effectue alors un râle viril et un mouvement de stupeur tout à fait naturels. Un chouette moment. Ça, la première demi-heure, et peut-être la toute fin, où l’on nous gratifie d’une image de pure science-fiction assez mémorable. Tout cela fait de The Quiet Earth un curieux petit film de SF ma foi plutôt sympathique.
...voire d'une seule scène. Elle fondera ensuite une célèbre maison d'édition d'ouvrages universitaires.
Le film se met alors à se traîner un peu et il a même eu de plus en plus de mal à retenir mon attention... Si ce n’est lors d’une courte scène a priori anodine et finalement très surprenante dans laquelle l'actrice rousse amène gentiment le petit-déj au pieu de son nouvel amant : elle est habillée en femme de chambre, ou au moins du haut, puisque lorsqu’elle se retourne pour s’en aller de la pièce, on découvre avec plaisir qu’elle ne porte rien en bas, et nous voyons son mignon joufflu s’éloigner timidement. L’actrice joue alors avec les envies du héros, et par la même occasion, les nôtres. Apparemment pas au courant de la teneur exacte de cette scène, l'acteur principal effectue alors un râle viril et un mouvement de stupeur tout à fait naturels. Un chouette moment. Ça, la première demi-heure, et peut-être la toute fin, où l’on nous gratifie d’une image de pure science-fiction assez mémorable. Tout cela fait de The Quiet Earth un curieux petit film de SF ma foi plutôt sympathique.
Le Dernier survivant (The Quiet Earth) de Geoff Murphy avec Bruno Lawrence, Alison Routledge et Pete Smith (1985)
Déçu déçu... En tout cas vous m'avez donné envie de le voir^^
RépondreSupprimerCa fait rêver cette histoire de yops et de petit-déj au lit ! :-D
RépondreSupprimerPutain de dieu, le film qui m'a fasciné qd j'étais gosse et abonné à mad movies...
RépondreSupprimerJoli critique, je l'ai pas encore vu, ca sera mon film ce soir
RépondreSupprimermerci :)
RépondreSupprimerJ'espère qu'il ne te décevra pas, j'ai pris quelques libertés en parlant du début du film...
Sacré joufflu!^^
RépondreSupprimerquel cul oui!
SupprimerCa m'a donné envie, aussi !
RépondreSupprimerEn fait très vite ce fantasme tournerait au cauchemar: une fois tous les yop périmés, il faudrait trouver des vaches pour avoir du lait, or les vaches se seraient égayées dans la nature, attaquées par les chiens devenus errants, voire par les loups qui auraient tôt fait de descendre des montagnes, attirés par ces proies faciles. Si notre homme, alors assoiffé de Yop a eu la chance de survivre suffisamment loin d'une des 546 centrales nucléaires disséminées dans le monde et qui ne manqueront pas d'exploser par manque d'entretien, si notre homme est assez intelligent pour sécuriser des poules des cochons, des conserves, des magazines porno, des médicaments et des armes pour chasser, il sera alors confronté à la rapide détérioration de son environnement, les villes deviendront rapidement impénétrables et dangereuses, les routes impraticables en voiture, bref au bout de quelques années il serait bien dans la merde, confronté à la nature redevenue hostile, et toujours sans Yop...
RépondreSupprimerC'est beau :)
SupprimerMais triste :(
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