
Nous le voyons ensuite se rendre seul au cinéma et se projeter les derniers gros films hollywoodiens qu'il n'a pas encore pu aller voir, faute à un agenda surchargé. L'action se déroulant en 1985, notre héros s’envoie avec enthousiasme le premier Retour vers le Futur. Une fois la séance terminée, il parvient à nous faire beaucoup de peine lorsqu’il se met à réclamer une suite, en hurlant, hystérique et les larmes aux yeux, « Une autre, une autre, encore, enchaîne Bob Zemeckis, enchaîne ! », emporté dans un délire pathétique, celui d’un homme rendu fou par la solitude. Après s’être fait une raison et quelques bouteilles de Yop supplémentaires, nous voyons notre héros investir les plus grandes baraques de sa ville et se fusiller chacune de ses nuits en hésitant entres tous les plumards à sa disposition, allant et venant tel un mort-vivant, bien déterminé à trouver le matelas idéal. Plus triste encore, nous le découvrons sillonner les routes à toute berzingue et se servir d’essence à foison dès qu’une station service se présente à lui, pour finalement changer de bagnole dès qu’une nouvelle lui fait davantage envie, pour répéter le même cirque ad vitam. Sans surprise, nous assistons au spectacle jouissif de cet homme désireux d'essayer toutes les armes à feu disponibles et qui s'entraîne au tir sur des monuments et autres attractions touristiques, détruisant ainsi avec hargne les vestiges d'un monde perdu, d'une époque révolue. Bien entendu, nous avons aussi droit à l’inévitable petite scène comique où le dernier survivant du titre se promène cul nu dans des rues habituellement très fréquentées, collant son zob aux vitrines des grands magasins et arborant fièrement son cobra devant les caméras de surveillance... Bref, rien que du très très normal.
La première demi-heure du film, pas désagréable à suivre, consiste en cet étalage sympathique de ces petits plaisirs simples et saugrenus auxquels notre pitoyable héros s’adonne dans le vain espoir de noyer son extrême solitude. Le film pose alors la question suivante : que vaut un plaisir lorsqu’il ne peut être partagé ? Pas grand-chose, à l’évidence, puisque le personnage principal finit par croiser le chemin d’une nouvelle survivante (comme quoi, le titre français de ce film n’est vraiment pas malin, et le titre original, The Quiet Earth, fait plus sens). Par chance, cette autre survivante n’est pas véritablement un cageot puisqu'il s’agit d’Alison Routledge, un beau brin de femme aux longs cheveux roux et bouclés, à la mine malicieuse et espiègle, bref, une actrice dotée d'un charme singulier fait pour lentement conquérir le cœur des spectateurs et encore plus rapidement celui du héros. Se forme alors un couple bien décidé à comprendre l’origine de cette fin du monde un peu trop précoce à leur goût. On apprend alors que le héros est plus ou moins impliqué dans ce qu’ils appellent l’Effet, cet accident terrible qui provoqua soudainement la disparition de tous les êtres vivants à la surface du globe !
...voire d'une seule scène. Elle fondera ensuite une célèbre maison d'édition d'ouvrages universitaires.
Le film se met alors à se traîner un peu et il a même eu de plus en plus de mal à retenir mon attention... Si ce n’est lors d’une courte scène a priori anodine et finalement très surprenante dans laquelle l'actrice rousse amène gentiment le petit-déj au pieu de son nouvel amant : elle est habillée en femme de chambre, ou au moins du haut, puisque lorsqu’elle se retourne pour s’en aller de la pièce, on découvre avec plaisir qu’elle ne porte rien en bas, et nous voyons son mignon joufflu s’éloigner timidement. L’actrice joue alors avec les envies du héros, et par la même occasion, les nôtres. Apparemment pas au courant de la teneur exacte de cette scène, l'acteur principal effectue alors un râle viril et un mouvement de stupeur tout à fait naturels. Un chouette moment. Ça, la première demi-heure, et peut-être la toute fin, où l’on nous gratifie d’une image de pure science-fiction assez mémorable. Tout cela fait de The Quiet Earth un curieux petit film de SF ma foi plutôt sympathique.

Le film se met alors à se traîner un peu et il a même eu de plus en plus de mal à retenir mon attention... Si ce n’est lors d’une courte scène a priori anodine et finalement très surprenante dans laquelle l'actrice rousse amène gentiment le petit-déj au pieu de son nouvel amant : elle est habillée en femme de chambre, ou au moins du haut, puisque lorsqu’elle se retourne pour s’en aller de la pièce, on découvre avec plaisir qu’elle ne porte rien en bas, et nous voyons son mignon joufflu s’éloigner timidement. L’actrice joue alors avec les envies du héros, et par la même occasion, les nôtres. Apparemment pas au courant de la teneur exacte de cette scène, l'acteur principal effectue alors un râle viril et un mouvement de stupeur tout à fait naturels. Un chouette moment. Ça, la première demi-heure, et peut-être la toute fin, où l’on nous gratifie d’une image de pure science-fiction assez mémorable. Tout cela fait de The Quiet Earth un curieux petit film de SF ma foi plutôt sympathique.
Le Dernier survivant (The Quiet Earth) de Geoff Murphy avec Bruno Lawrence, Alison Routledge et Pete Smith (1985)