
Le profil d'aigle le plus malaimé du cinoche français. L'homme aux mille tics, qui soufflera bientôt sa 75ème bougie. Pour fêter ça notre tricard national a décidé de sortir un nouveau film qui se veut une compilation des meilleurs moments de sa filmographie, ou plutôt des meilleurs moments de chacun de ses cinquante films de merde, en partant de
Tout ça pour ça jusqu'à
Roman de gare et en passant par
Homme/femme mode d'emploi. En fait c'est un clip qui enchaîne des plans de tous ses films avec une superbe musique derrière, LA chanson de Lelouch, qu'on peut entendre dans strictement tous ses films : chababada. C'est une bonne séance de rattrapage pour les chanceux qui ne se sont jamais "tapé" un film de Lelouch et qui pourront se vanter d'avoir épluché toute son œuvre après avoir subi la bande-annonce du dernier. En revanche pour les autres... Qui a déjà pensé à REvoir un seul des fameux films du
13, comme le cinéaste aime à se faire surnommer ? Lelouch a tourné le film que les César diffuseront à sa mort. C'est sympa de leur éviter cette peine. Même s'il faudra qu'ils raccourcissent le tout vu qu'une heure et demi de compile c'est un brin mégalo. Ils devront aussi supprimer ces passages où Lelouch fait du ski en caméra subjective juste pour se vanter d'être étoile noire en ski de fond. Ce vieux briscard se défend d'être un gros mégalo (je voulais trouver un synonyme pour ne pas me répéter mais mon dico m'a sorti : "Lelouch, Claude"), mais dans ce cas pourquoi contredire tous ses efforts en pondant pour écran large ce menu maxi-best-of intégral de son interminable carrière ?

A sa mort Chabrol en a étonné plus d'un, même parmi ses premiers fans, en devenant l'espace de deux mois le cinéaste le plus surcoté du marché. Ce type d'inflation se produit pour pas mal d'illustres macchabées. Rien n'affirme que Lelouch y aura droit, d'ailleurs c'est sans doute pour ça qu'il prend les devants en se rendant l'hommage qu'on lui refusera peut-être post-mortem. En tout cas c'est un film unique en son genre. Fallait oser l'auto-suçage... Pour finir, une hypothèse : peut-être que ce film est dû à la faillite financière de l'autodidacte, ce qui expliquerait une affiche minimaliste qui ne fait pas tellement honneur à sa superbe filmographie.
D'un film à l'autre de Claude Lelouch avec Claude Lelouch (2011)