On ne rappelle jamais assez le sous-titre français de Ouste of Africa : "Souvenirs d'Afrique". Comme quoi le film paysagiste s'annonce un brin. Ce film il faut l'avoir vu. C'est un instant classic de nos mémés, de nos mamans, et de nos tantes. Pas de nos filles en revanche, qui préféreront Robert Pattinson à Robert Redford, comme quoi, les jours s'en vont, rien ne demeure. Pourtant c'est un des films phares de Redford, car c'est un Pollack-Redford et y'en a pas tant que ça ! Ils en ont fait quoi ? Deux ? Peu importe. Toujours est-il qu'ils sont amis et que ce film-là c'est celui qui les réunit le mieux. La preuve, c'est que Redford a conquis le monde avec un rôle à peine écrit, et qu'on sent l'amour que le cinéaste porte à son comédien dans chaque plan qui le met en valeur. Pollack est tellement subjugué par les traits virils, symétriques et ténébreux du blond platine le plus célèbre d'Hollywood qu'il en a oublié de lui écrire un rôle. Qui est Redford dans ce film ? Un chasseur. Autant que mon tonton Alain, bucco-rhodanien de souche et qui a déménagé dans l'Aveyron il y a une dizaine d'années pour y trouver un véritable Battlefield Earth (c'est le nom qu'il a donné à son lieu-dit), afin d'y chasser le sanglier et autres gibiers à quatre pattes. N'ayant rien tiré depuis dix piges, il s'entraîne sur les chats du voisin. Dieu sait que jamais je n'arriverais à torcher un film de deux heures sur mon tonton, que j'adore au demeurant. Pourtant j'aurais le titre : "Bowling for Rieupeyroux". Bref, dans ce film le personnage de Redford manque de relief. A ce titre, la quatrième de jaquette de mon dvd en dit plus long sur son personnage que les 154 min. env. que dure le film : "aventurier idéaliste". Concrètement on se retrouve à l'image avec un type pas très bavard, qui comprend les noirs, qui séduit les femmes par son côté taciturne (qu'elles prennent pour de la sagesse et de l'assurance), et qui a besoin, tous les week-ends, après avoir trempé son biscuit cinq jours durant dans des demoiselles de tous morphotypes, de se faire un petit safari en tête à tête avec son fusil. C'est pour ça qu'il n'a pas envie de s'attacher à une femme, quand bien même il serait amoureux d'elle.
Et c'est là qu'entre en scène Meryl Streep. Pour le tocard d'aujourd'hui, cette grande actrice, actuellement à l'affiche de La Dame de fer, c'est une vieillarde qui brigue tous les oscars en jouant dans des films chiants en costume cravate. Quid de Julia & Julia, de Mamma Mia !, ou du Diable s'habille en Prada. Mais n'oublions pas qu'avant ça elle s'intéressait au cinéma. On se rappelle de son rôle de biche dans The Deer Hunter, ou de sa voix de Blue Mecha dans AI Intelligence Artificielle. Bon ok elle a fait que dalle à part le Cimino et un Woody Allen. Certains sauveront aussi Kramer contre Kramer ou le très mièvre Sur la route de Madison, mais sans déconner ça fait pas lourd. Pourtant j'avoue, je l'aime bien. Elle incarne ici une aristo Danoise légèrement colonialiste et délestée d'une bonne partie de son blé par ses amants qui, après une déception amoureuse, se marie avec un type qu'elle n'aime pas et le suit en Afrique où elle monte une grande ferme. Affaiblie par la syphilis, qu'elle contracte grâce à son époux putanier, et désolée quand son médecin lui apprend qu'elle ne pourra jamais avoir d'enfant, elle tombe néanmoins dans les bras de Bob Redford qui, bien que fou amoureux d'elle, refuse la vie à deux pour mieux s'adonner à sa passion pour les safaris, Firefox et Netscape. A la toute fin du film, que je vous spoile ni une ni deux, elle apprend par texto que son amant idéal est mort au cours d'une chasse. Tout est là pour nous ruiner, même la jaquette, qui est sans merci. Mais Meryl Streep porte Out of Africa sur son dos et c'est un semi-remorque de bons sentiments, de cheveux au vent, de musique enivrante et de jolis plans sur des paysages de rêve, le tout filmé dans un académisme forcené. A tel point que quand on regarde le film avec le commentaire audio du réalisateur, on entend seulement Sidney Govou énumérant les valeurs de plan qu'il a enchaînées dans son film : gros plan, plan moyen, plan d'ensemble, plan amerloc, tout y passe. De toute façon Pollack on s'en rappelle surtout pour son caméo dans Fauteuils d'orchestres, où il formait un duo de fou avec Valérie Lemercier, duo qu'on aurait aimé retrouver dans mille autres buddy movies. Mais pour en revenir à Meryl Streep, il faut bien dire qu'elle fait son taff dans ce film et qu'elle le fait bien. C'est non seulement une bonne actrice mais une sacrée belle femme, n'en déplaise aux fans de Megan Fox et de Lindsay Lohan.
Out of Africa est le seul film (ex-aequo avec Adèle Blanc-Sec) qui soit basé sur 5 romans différents : "Ouste of Africa", "Shadows on the grass", "Letters from Princesse Erika", "Peter Schmeichel : the life of a goalkeeper" et "Silence Will Smith". A chaque fois qu'on relit le quatrième de couverture du dvd, on a l'impression de redécouvrir l'histoire de ce film qui fut pendant longtemps le premier fournisseur de fonds d'écran de Windows et qui a le mérite de nous faire voyager gratis. Si j'étais Doc Gyneco, enfin médecin quoi, je mettrais ce film en boucle dans ma salle d'attente. C'est et ça restera le film le plus long de l'histoire du cinéma, pas dans les faits, mais dans le ressenti.
Out of Africa de Sidney Pollack avec Meryl Streep et Robert Redford (1985)
"passion pour les safaris, Firefox et Netscape" là j'ai hurlé de rire intérieur (NSFW) mais tout l'article est un miracle ! Le passage sur tonton Alain, les réfs à Schmeichel, Pollack et Govou, AH PUTAIN.
RépondreSupprimer:D
SupprimerTu kiffes Rieupeyroux ? :D
SupprimerOui ça me rappelle les teuchios de mon padre.
SupprimerMeryl et Robert survolant l'Afrique sur fond de John Barry. sublime.
RépondreSupprimerEuh… Le très mièvre Sur la route de Madison ??? You robot!
RépondreSupprimerC'est beau !
RépondreSupprimerJe parlais de la critique pas du commz ci-dessus.
RépondreSupprimer"Peter Schmeichel : the life of a goalkeeper" et "Silence Will Smith" ... Peter Schmeichel est mon joueur de foot préféré (ex-aequo avec Dennis Bergkamp), ça me fait toujours plaisir de le savoir cité. Tant qu'il n'ait pas oublié, je suis heureux :D Le second titre se passe de commentaires tellement il est juste.
RépondreSupprimerMarrant : j'ai essayé de revoir Out of Africa récemment. Je ne l'avais pas vu depuis l'enfance. Je n'en gardais aucun souvenir. J'ai compris pourquoi. Je n'ai pas fait long feu devant ce truc indigeste pour femmes souffrant d'un excès de fantaisie.
Tu m'étonnes !
SupprimerIt take me away away to make me awayyyy from youuuu, theres nothing that a hundred cannot dooooo, i wash a raindrop in AAAAAAFRICA To do to do to do things i never done ouh ouh Tadamdam dada dam dam... Touloulouloulouloulou
RépondreSupprimer"Peter Schmeichel : the life of a goalkeeper" : je VEUX qu'on m'offre ce bouquin !
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