C'est de ce film qu'est tirée l'une de nos devises : "Mon nom est Rémusat, commandant en chef des armées du nord, coloc officiel du général des légions Félix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc Aurèle. Père d'un fils assassiné, époux d'une femme assassinée et j'aurai ma vengeance dans cette vie ou dans l'autre !" Cette phrase, Russell Crowe la répète au moins quatre fois dans le film, dont une fois en s'emmêlant les pinceaux avec la réplique célèbre des Visiteurs : "Je suis Godefroy de Montmirail dit "Le Hardi", ptit ptit ptit ptit fillot d'Apremont et de Papincourt, et j'aurai ma vengeance, dans cette vie ou dans l'autre". Il fallait bien Russell Crowe pour que ça passe inaperçu et pour que ça débouche sur un Oscar du meilleur acteur. Crowe, après Hanks, réalisa le doublé en obtenant le même prix l'année suivante pour son interprétation d'un golio né avec une calculette dans le front en tête d'affiche d'Un Homme d'exception, devenant pour un bref moment le maître du tout Hollywood, et pour toujours l'acteur number one from Australia, avant de sombrer dans l'alcool et de se faire remarquer par quelques écarts de conduite (de concours de cuites remportés à la chaîne en coups de têtes dans des interlocuteurs sélectionnés au hasard).
Face à lui Joaquin Phoenix avait su se rendre détestable auprès de pas mal de fans de ciné et autres historiens tatillons qui le trouvèrent légèrement caricatural (comme tous les personnages du film ceci dit) dans son interprétation d'un Commode gay un peu cabotin. Le comédien est revenu de loin en devenant par la suite un acteur majeur de sa génération, comme quoi tout est possible. Pour le reste les miettes du vieux Richard Harris assuraient la caution grand péplum digne de ce nom, et Djimon Hounsoun la caution gros biscotos reluisants façon fondant au chocolat.
Gladiator résumé en quelques mots c'est quoi ? C'est une histoire de vengeance dans la Rome Antique, avec des scènes de grandes batailles en Germanie et de combats rapprochés au cœur de l'arène dans la lignée de Braveheart, qui auront par la suite largement été pompées par Peter Jackson pour sa trilogie de l'anneau, autant de films sacrés par l'Oscar du meilleur métrage. C'est aussi une épopée historique qui pose son cul graisseux sur l'Histoire malgré une armada de spécialistes employés à ne rien foutre par un producteur zélé mais fêlé, un film entrecoupé de nombreux flash-backs boursouflés sur le meurtre de la femme de Maximus Décimus Merdicus avec filtre orange et musique emphatique, mais encore par des plans déformés sur le ciel et ses nuages passés en accéléré, autant de fautes de goût pour un Ridley Scott en quête d'identité visuelle.
Face à lui Joaquin Phoenix avait su se rendre détestable auprès de pas mal de fans de ciné et autres historiens tatillons qui le trouvèrent légèrement caricatural (comme tous les personnages du film ceci dit) dans son interprétation d'un Commode gay un peu cabotin. Le comédien est revenu de loin en devenant par la suite un acteur majeur de sa génération, comme quoi tout est possible. Pour le reste les miettes du vieux Richard Harris assuraient la caution grand péplum digne de ce nom, et Djimon Hounsoun la caution gros biscotos reluisants façon fondant au chocolat.
Gladiator résumé en quelques mots c'est quoi ? C'est une histoire de vengeance dans la Rome Antique, avec des scènes de grandes batailles en Germanie et de combats rapprochés au cœur de l'arène dans la lignée de Braveheart, qui auront par la suite largement été pompées par Peter Jackson pour sa trilogie de l'anneau, autant de films sacrés par l'Oscar du meilleur métrage. C'est aussi une épopée historique qui pose son cul graisseux sur l'Histoire malgré une armada de spécialistes employés à ne rien foutre par un producteur zélé mais fêlé, un film entrecoupé de nombreux flash-backs boursouflés sur le meurtre de la femme de Maximus Décimus Merdicus avec filtre orange et musique emphatique, mais encore par des plans déformés sur le ciel et ses nuages passés en accéléré, autant de fautes de goût pour un Ridley Scott en quête d'identité visuelle.
Car ce film fut aussi le grand retour de Ridley Scott, qui sortait de quelques années de galère et qui pour fêter son come-back fut ravi de foutre dedans ses concurrents aux Oscars, et notamment Steven Soderbergh, nommé deux fois cette année-là, pour Traffic et Erin Brokovich, seule contre tous. Soderberg l'était bel et bien, seul contre tous, et à l'époque il n'y avait que 5 films nominés dans chaque catégorie, autant dire qu'avec deux films en lice et avec Le Chocolat et Tigre et dragon en face, Soderbergh était venu sûr de lui, avec un parchemin long comme le bras dans la poche à déplier devant une foule entièrement acquise à sa cause. Son seul adversaire était Scott et le vieux n'avait qu'un seul film sous le coude, un péplum qui plus est, autant dire que nous n'étions pas nombreux, à l'orée des années 2000, à miser sur le grand retour du péplum (qui allait bel et bien avoir lieu, marqué par la sortie de saloperies telles que Troy, ou Alexandre). Et pourtant...
Ridley Scott a reçu son Oscar des mains d'un Sam Mendès lauréat l'année précédente et vert de rage de lâcher son bien. En allant chercher son prix, Ridley Scott, qui s'était assis tout au fond de la salle, persuadé de perdre et progressant plus que jamais dans son carnet de sudoku, a dû bousculer tout le monde et faire lever les gens de leurs sièges pour passer devant eux difficilement, y compris Soderbergh, sur lequel il aurait lâché un pet tout droit venu de la Rome Antique et des invasions barbares selon de nombreux témoins. Au cas où, quand même, car il est malicieux, Ridley Scott s'était peint les deux majeurs en doré, comme la fameuse statuette, et il les a tendus tous les deux à Soderbergh dans un moment de télé qui a foutu mal à l'aise toute la salle, même Philippe Dana, l'éternel abonné aux voix-off des cérémonies et aux pires "oops" des tapis rouges.
Gladiator de Ridley Scott avec Russell Crowe, Joaquin Phoenix, Richard Harris, Djimmon Hounsou et Connie Nielsen (1999)