30 juin 2011

X-Men

En l'an 2000 sortait sur nos écrans le tsunami X-Men. Depuis, la saga a fait florès et compte pas moins de 4 films, sans compter les spin-offs passés ou à venir sur Wolverine et consorts. Mais je vous en ai déjà longuement parlé précédemment à l'occasion de la sortie récente de X-Men Le Commencement, inutile de remuer le couteau dans la plaie. En revanche il est temps de revenir sur le point de départ d'une épidémie. En 2000 j'avais 14 ans, j'étais ultra con, et il m'arrivait de feuilleter un ou deux comics entre deux bouchages de chiottes (ces trucs-là se lisent aux cabinets). Mon père est resté fasciné que de si grosses torpilles puissent sortir d'un si petit corps, il en a même gardé certaines. Comment conserver de la merde ? C'est la question que vous vous posez tous en ce moment. En ce qui concerne X-Men c'est très facile il suffit de garder le dvd. Retour au film qui en 2000 a secoué la planète ciné. Depuis dix ans maintenant, on ne bouffe plus que du film de super-héros et ça participe de l'abrutissement ambiant par le divertissement ricain clairement destiné aux adolescents attardés. Je vous replace dans le contexte de ces comic books incontournables : il existerait des mutants. En voila un qui passe à travers les murs, un autre qui est obligé de porter des Ray-Ban sous peine de faire cuire son appart, tel autre qui chie des roses, une telle qui fait tomber la pluie, quid ce celui qui peut se geler ses propres couilles... Et laquelle est-ce qui est condamnée à garder ses mains dans ses poches ? Et puis il y en a un, le roi des cons, qui s'appelle Magnéto. C'est le chef des méchants, méchants qui combattent les gentils. Parmi les gentils, le plus fameux reste Wolverine, qui n'a jamais besoin de fourchettes, véritable ustensile humain à barbecue. Mais revenons sur mon préféré, Serge Magnéto, disque dur vivant renfermant toutes les archives audiovisuelles du monde depuis la nuit des temps. A côté de lui le site web de l'INA c'est du pipi de chat. Le mutant ayant C'est pas sorcier, Va savoir et Il était une fois la vie dans sa base de données, il est bien-sûr d'une grande intelligence. Osons le dire, Ian McKellen est à Singer ce que De Niro est à Scorsese. Il est tellement habité par le rôle qu'il se balade dans sa tenue de Magnéto sur les chars de toutes les gay-parades du monde.


On se rappellera longtemps du costume à la gouache de Rebecca Romijn-Stamos, même si perso j'aurais préféré voir John Stamos dans le même appareil, j'en suis gaga

N'y allons pas par quatre chemins, j'ai toujours trouvé ces films de super-héros ultra cons. Certes X-Men et les films dans son genre sont autant d'allégories du Bien et du Mal, avec message de tolérance à la clé et réflexion métaphysique sur la notion de responsabilité et de justice. N'empêche qu'à l'image on a une bande de cons en costumes trois pièces qui se frappent les uns sur les autres jusqu'à ce que l'un dise : "Pouce, on reprendra notre baston dans la suite", ou alors : "Ok tu m'as foutu la rouste mais t'auras affaire à mon fils dans le numéro 2". C'est débile à souhait mais faut avouer qu'on se laisse facilement prendre au jeu, en tout cas quand le réalisateur fait son travail honnêtement comme c'est tout de même le cas ici avec notre ami Bryan. A partir du moment où on n'est pas totalement réfractaire au film de super-héros en lançant le film, on peut facilement aller au bout grâce à des personnages moins creux que de coutume, une mise en scène sobrement efficace et un résultat global qui n'est pas bâclé et qui du coup se laisse mater. X-Men premier du nom a le bon goût de ne pas trop se prendre au sérieux tout en évitant miraculeusement le ridicule des costumes ou des chorégraphies de combat qui enterrent le genre. Sans être géant, le film se défend dans une catégorie qui a tendance à sentir la mort.


Matez un peu ce que la mutation peut engendrer, ce type est capable de former un rectangle avec ses doigts

Pour finir, quelques mots sur Bryan Singer, ce golden-boy rendu célèbre par son breaktrough Usual Suspects, avec son twist final de malade mental qui nous révélait que Kevin Spacey avait habilement fait semblant de boiter pendant tout le film, et n'était pas réellement victime d'un pied-bot. Cet ex-futur Spielberg s'est très vite révélé être un élève pas très doué puisque son meilleur niveau a été atteint avec X-Men. Question à dix mille euros : citez-moi le titre de son dernier film (sans quitter cette page web, juste de tête).


X-Men de Bryan Singer avec Hugh Jackman, Halle Berry et Ian McKellen (2000)