17 juin 2011

La Reine des pommes

Son nouveau film autobiographique, La Guerre est déclarée, a ému aux larmes toute la croisette, aussi ai-je envie de vous parler du précédent long métrage de Valérie Donzelli. Je crois connaître assez bien le cinéma d’Éric Rohmer pour pouvoir dire qu'à mon avis ce film (et ce cinéma-là en général) n'a strictement rien à voir avec Rohmer, ni de près ni de loin, quand bien même la réalisatrice s'en réclame plus ou moins. Si on veut vraiment chercher un rapport, on peut dire que les acteurs articulent en parlant dans un film Français réalisé avec très peu de moyens (ce qui n'est d'ailleurs vrai que pour une certaine partie des films de Rohmer). A la limite, quitte à trouver une filiation au film de Donzelli, il faudrait plutôt aller du côté de Truffaut ou d'un certain cinéma de Truffaut, à savoir en gros la série Doinel, et au sein de cette série surtout Baisers volés voire Domicile conjugual. Par ailleurs je connais assez peu Jacques Demy, mais effectivement si on se sent obligé de citer Demy quand il y a des chansons "narratives", mal écrites et mal chantées, dans un film Français, alors il faut le citer maintenant. En somme c'est une filiation coutumière en France, puisque c'est aussi ce qu'on pourrait dire des films de Christophe Honoré (pour le pire) ou d'Emmanuel Mouret (pour le meilleur). Même si leurs films ne se ressemblent pas au-delà de ça.



Hormis ce petit topo sur les sources d'inspiration du film, je n'ai pas grand chose à en dire. A part qu'il m'a profondément ennuyé, qu'il ne m'a rien dit de particulier, qu'il ne m'a pas fait marrer une seconde et qu'il ne m'a pas paru bien fait. Ça donne l'impression d'être un long court métrage mal fagoté et volontairement mal interprété, très second degré mais tombant toujours à plat et qui laisse le spectateur que je suis de marbre pour ne pas dire consterné. La misère financière peut normalement déboucher sur une liberté artistique dont la réalisatrice ne jouit jamais, préférant accoucher d'un film faiblard fait sur le pouce et rempli de gags déjà vus ailleurs sans davantage de bonheur. C'est pas non plus détestable puisque précisément ce n'est rien. Le seul point positif à mon sens c'est de voir qu'on peut aujourd'hui en France réaliser un film avec trois euros et le voir sortir dans les salles Utopia (à condition d'être une actrice quand même un peu connue et légèrement exhibitionniste). A part ça j'aurai totalement oublié La Reine des connes dans exactement deux minutes. Reste à savoir si le nouveau film de la demoiselle est bel et bien d'une autre trempe que ce téléfilm anecdotique.


La Reine des pommes de Valérie Donzelli avec Valérie Donzelli (2010)