2 juin 2011

La Compagnie des Loups

"Derrière chaque homme se planque un leup". Neil Jordan a entendu ce fameux dicton, puis on lui a raconté Le Petit Chaperon Rouge, et il a accouché de ce film, encore largement apprécié et réputé dans le petit cercle des amateurs de fantastique. La Compagnie des Loups (Company of das 3D Wolfenstein, en vo) n'est en effet rien d'autre qu'une relecture barrée du fameux conte pour enfants signé Stéphane Peyron. Le célèbre aventurier et écrivain écolo français, également auteur d'Une Nuit chez les Massaï (interdit à la vente), de Pieds Nus sur la Terre Sacrée (mon bouquin de chevet) et de Chasseur Blanc Coeur Black (adapté par Clint Eastwood sur grand écran, qui en a fait un brûlot facho au grand dam de l'auteur !) serait sans doute surpris de découvrir le sort réservé à son histoire par le réalisateur irlandais natif de Guantanamo. Maître de la mise en abyme de derrière les fagots, Neil Jordan nous gratifie ici d'un film à tiroirs dans lequel les rêves et les histoires s'imbriquent et finissent par se confondre. Le film est, tenez-vous bien : une histoire dans une histoire dans un rêve dans une histoire dans un rêve ! Pour vous faire une idée, imaginez un peu Inception avec juste Ellen Page perdue dans la forêt et entourée de loups concupiscents. "Tout ça... pour ça ?" comme dirait Claude Lelouch.


Une vraie prouesse, que l'on doit à des éleveurs de loups canadiens surdoués, embauchés au niveau du smic par un Neil Jordan bien connu pour avoir de gros oursins dans ses poches

Accompagné d'une réputation enviable et d'un statut de petit classique oublié du cinéma fantastique, La Compagnie des Chiens des Quais déçoit aujourd'hui complètement. C'est certes soigné, on notera ainsi quelques transformations en loup-garous fort bien réalisées qui font véritablement froid dans le dos. Et le film demeure plutôt intéressant et original dans sa construction. Mais La Compagnie des Clebs est surtout drôlement chiant et d'un symbolisme très, très, lourd. On s'ennuie ferme devant ce spectacle qui n'en finit pas ! Cela parvient même à être plus soporifique que l'histoire de base, un conte dont le but est, je le rappelle, de faire pioncer les gosses, avec son loup dégueulasse qui n'est autre qu'un gros pédophile avide de vieillardes. On passe tout le film dans le coma, littéralement, à seulement regretter l'absence du grand Sam Neill.

Des centaines de loups furent abattus pendant le tournage. Est-ce que cela en valait vraiment la peine ?!


La Compagnie des Loups de Neil Jordan avec Sarah Patterson, Angela Lansbury, Stephen Rea et David Warner (1984)