

Mais que donne ce nouvel épisode ? Force est de constater que dans le genre, c'est pas mal ! En tant qu'ancien lecteur des comic books, ça m'a rappelé quelques souvenirs, que ce soit l'habit originel des X-Men en licra jaune, le véritable casque de Magnéto (il était temps, celui des premiers films étant d'une laideur sans nom), ou certains membres de la troupe, comme Le Hurleur (assez bien reproduit) ou Alex Summers, aka Havoka. Concernant les acteurs, James McAvoy et Michael Fassbender sont très bien choisis pour incarner Charles Xavier et Magnéto dans leur jeune âge : ils leur ressemblent physiquement et entrent bien dans le rôle. D'ailleurs la jeunesse de ces personnages est plutôt bien dépeinte et leur donne une épaisseur qu'ils n'avaient pas dans la série des trois premiers films (dont le troisième est une relative chiure, je tiens à vous le rappeler). C'est surtout vrai concernant le Professeur X qui n'est pas une simple copie juvénile du vieux sage de la trilogie initiale mais un jeune séducteur insatiable et facétieux, d'abord insouciant puis peu à peu éveillé à ses responsabilités. En revanche l'actrice qui joue Mystique (Jennifer Lawrence), ne ressemble pas du tout à Rebecca Romjin Stamos et ses talents d'actrice restent à prouver. C'est dommage, tout comme le "caméo" de Romjin Stamos d'ailleurs, d'assez mauvais goût (contrairement à une autre apparition clin d’œil plutôt bien sentie et que je ne dévoilerai pas ici). Le Fauve n'est pas tellement réussi non plus, alors qu'il avait plutôt fière allure dans X-Men 3. En revanche voir l'aguichante Rose Byrne en sous-vêtements affriolants dans sa première scène n'est pas complètement désagréable. Enfin Kevin Bacon s'en sort bien en mutant nazi et il faut noter cette scène où Charles le fige en plein mouvement : aucun effet spécial ne se supplée au talent de l'acteur qui s'immobilise comme personne dans une moue de merde inimitable.

Quelques détails font un peu tâche parfois, sans empêcher l'adhésion à l'histoire, comme certains effets un poil kitchs, quelques scènes surjouées ou écrites à la truelle. Mais dans l'ensemble ça se regarde sans déplaisir. La Guerre Froide en toile de fond n'est pas forcément un choix très heureux mais on passera aussi là-dessus. Certains iront s'extasier qu'un film de pur divertissement ayant tous les atours du film pour ados aborde de lourds sujets tels que le racisme, le principe de responsabilité, la culpabilité de "ceux qui obéissent aux ordres" et ainsi de suite, mais comme souvent ces thématiques ne sont pas profondément traitées au-delà de leur simple évocation dans les dialogues. Pas de quoi crier au film philosophique non plus. En même temps c'est pas ce qu'on attend d'un film de super-héros hollywoodien qui, contrairement à la saga Batman de Christopher Nolan, ne se prend pas trop au sérieux et se contente de remplir honnêtement son cahier des charges, sans tomber dans la débilité profonde non plus, ni dans le second degré à tout prix. On peut par ailleurs noter des moments sympathiques et bien trouvés, comme les scènes qui concernent les nouvelles recrues. Notamment la séquence où les jeunes gens se mettent au défi de révéler leurs pouvoirs dans ce qui ressemble à une salle de jeu pour enfants. La scène aurait facilement pu tourner au ridicule, au lieu de ça elle fait montre d'un certain panache en nous présentant ces superhéros en herbe qui prennent conscience de leur gémellité sans connaître les implications de leurs pouvoirs. L'autre séquence sympathique, du point de vue de la mise en scène, si, si, est celle où les futurs X-Men s'entraînent d'arrache-pied pour maîtriser leur don. L'utilisation du splitscreen dans cette séquence de recrutement, même si elle est un peu abusive, passe bien en cela qu'elle rappelle volontairement les cases disproportionnées des comic books qui s'interpénétraient et qui nous rendaient dyslexiques à souhait. Bref, un épisode peut-être moins "réussi" que les deux premiers de la première trilogie (encore que les personnages y soient plus épais et moins caricaturaux que Wolverine), mais qui se regarde facilement. A voir pour ceux qui ont maté les autres films de la saga sans se ronger les ongles. C'est typiquement sympa un dimanche soir (ou un dimanche après-midi).
X-Men : Le Commencement de Matthew Vaughn avec James McAvoy, Michael Fassbender, Kevin Bacon, Jennifer Lawrence et Rose Byrne (2011)