4 octobre 2011

Iron Man

Ce film est un prétexte. Je vous l'annonce tout de suite. Bien sûr, je l'ai vu. Je capte TF1 sans souci, et j'ai donc déjà foutu en l'air un de mes dimanches soirs devant ce thriller comme le cinéma américain en produit par centaines chaque mois. Iron Man, c'est un prétexte pour vous parler de Robert Downey Junior. Et si cela vous étonne que je parle de "thriller" pour ce film de super-héros, c'est parce qu'au départ ma critique prenait pour prétexte le film Copycat. J'étais en effet persuadé que Robert Downey Jr jouait dedans et je viens de me rendre compte que ça n'est pas du tout le cas. J'ai dû le confondre avec Harry Connick Junior. Bref. Poursuivons sur le cas Downey, cet acteur adoré de tous dont le plus grand rôle a été... Non, ne cherchez pas. Vous ne trouverez pas. Lui, le roi des caméos et des tapis rouges, a reçu sa première nomination aux Oscars il y a deux ans, pour son rôle comique dans Tropic Thunder où il est grimé en sergent afro-américain. Il imite l'accent noir. Une performance plutôt ridicule qui l'amène directement aux sommets d'Hollywood. Allez comprendre...



Autre détail sur le bonhomme : Bob Downey Jr se plaît à se rendre aux avant-premières en tongs, vêtu d'un bermuda beige et d'une chemise hawaïenne, pour ainsi peaufiner "sa cool attitude". Il était particulièrement rayonnant lors de la projection d'Iron Man, justement, le film qui lui a apporté son premier premier rôle depuis un fameux bail, une vraie réussite pour certains amateurs indulgents de films adaptés de comic book, rien du tout pour tous les autres. Bob Junior était là, tout sourire, bras dessus bras dessous avec Gwyneth Paltrow (le salop !). Il portait ce jour-là une chemise rouge à carreaux vichy ("pétainiste" devait-on plutôt dire le concernant), l'une de ces chemises dont on se sert comme d'une nappe lors des pique-niques, le genre qu'on jette sans arrière-pensée à la fin du casse-croûte, avec toutes les miettes dedans. Ces nappes-là on les secoue pas, on les jette directement. Ou bien on leur fout le feu, et deux jours plus tard des randonneurs écolos retrouvent les traces carbonisées en se plaignant d'à quel point les gens sont des gros dégueulasses.



A l'école, ses camarades de classe le surnommaient Le Cerf-volant (cerveau lent). Robert Downey Junior était un véritable fils-à-papa, un gosse de riche qui rata son bac deux fois de suite. Comme il était nul, ses parents l'ont inscrit dans une grande école d'informatique (alors que c'était une grosse quiche) et il put se payer un diplôme d'ingénieur. Il pouvait facilement trouver du boulot, avec des salaires de plus de 5000€ net, mais il préféra la taule et les cures de désintox. Jusqu'à ce qu'il décide d'être acteur... Bref, encore un bel exemple de la réussite par le travail. A part ça, Bob Junior est assez sympathique au quotidien, il a toujours bonne humeur vu qu'il est trop con pour saisir l'état déplorable du monde actuel et pour que cela influence son karma. C'est un doux abruti un peu rêveur. Il a une belle gueule, des cheveux terribles, un sourire irrésistible. Il mange des Corn-Flakes à tous les repas.



Aujourd'hui, Robert Downey Jr crève l'écran. On l'apprécie sans doute pour sa transparence et sa médiocrité. On l'aime parce qu'il est abonné aux seconds voire aux troisièmes rôles, parce qu'il est là sans jamais être trop là, parce qu'il ne fait jamais que passer, tout en gardant une attitude apparemment "cool". Il donne ainsi à sa médiocrité un air totalement assumé. C'est ça qui nous rassure et c'est pour ça qu'on l'aime. Il est l'acteur idéal dans notre société qui ne supporte plus l'excellence. C'est attristant. Si on me donnait le défi de me retenir de péter, à partir de maintenant, en m'assurant qu'un jour je croiserais Downey Jr et que je pourrais alors tout lui lâcher d'un seul coup, je le ferais. Ce serait long et douloureux, parfois frustrant, mais je le ferais, et avec un grand sourire collé sur mon visage émacié.


Iron Man de Jon Favreau avec Robert Downey Jr, Gwyneth Paltrow, Jeff Bridges et Terrence Howard (2008)