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13 octobre 2018

Welcome Back

Suite à un Jerry Maguire qui l'avait propulsé sur la A-List d'Hollywood, Cameron Crowe avait mis le monde à ses pieds en mettant en boite Presque Célèbre, un film quasi-autobiographique sur un apprenti journaliste musical dans les années 70 qui avait l'opportunité de suivre un groupe de rock lors d'une tournée évidemment très sex, drugs & rock'n roll et tous les clichés qui l'accompagnent... En somme, un film facile et facilement devenu culte pour quelques illuminés car surfant sur cette fameuse nostalgie de ces années idéalisées à outrance par notre génération. Depuis, Crowe surfe sur la vague de cet improbable double succès pour réaliser des films sans intérêt ou des films de commande, ou les deux à la fois. Il existe des fans de ce réalisateur, ils sont peu nombreux, mais solidaires entre eux et véhéments. Heureusement pour le cinéma Cameron Crowe n'est pas très productif et il n'a réalisé que quatre autres longs métrages depuis son grand succès de l'An 2000. Welcome Back (Aloha en version originale) est donc le dernier en date et il s'apparente bien à une tentative de la part de Cameron Crowe de réaliser un retour fracassant parmi l'élite avec un casting 4 étoiles et une histoire pleine d'amour, d'émotions et de bons sentiments.




Ayant travaillé et retravaillé son script pendant près de cinq années avant de le porter à l'écran, on s'attendait à ce que Cameron Crowe nous livre quelque chose de solide, évidemment parce que ce genre de films, la comédie romantique, a besoin d'un scénario en béton armé et d'acteurs talentueux et convaincants pour captiver les spectateurs. Malheureusement pour lui, c'est totalement raté, l'histoire partant en couille dès la première minute pour continuer dans des spirales de goofs et de contre-sens, à tel point que même les exécutifs de chez Sony avaient déjà des gros doubt. Les acteurs sont en roue libre, ils ont surtout l'air d'être en vacances, profitant d'Hawaï au maximum. C'est dommage car ce sont des personnes a priori sympathiques avec la plupart desquelles on voudrait bien passer une soirée à se fendre la tronche (ou autre, s'il s'agit de Rachel McAdams...). Malgré tout, faire reposer une grosse partie de la réussite de son film sur le sex-appeal supposé irrésistible de Bradley Cooper, au point de le rendre si séduisant qu'il ne faut que quelques heures à Emma Stone pour avoir envie de faire "guili-guili" avec lui, c'est quand même risqué et couillu. Quand on sait que le rôle principal devait initialement être joué par Ben Stiller, on se dit tout de même qu'il y a du mieux...




Bradley Cooper incarne ici un dénommé Brian Gilcrest, j'ai même retenu le nom (c'est facile, on dirait une marque de rasoirs), les autres personnages le répètent très souvent, comme pour le faire exister. Brian Gilcrest est une sorte d'ancien militaire multi-décoré dont le travail consiste désormais à faire le lien entre des sociétés privées et l'armée pour négocier quelques contrats juteux et entuber de pauvres gens. Il se rend à Hawaï pour convaincre les autochtones de se faire doublement endoffer : ils doivent accepter de céder une partie de leur territoire pour construire une nouvelle rampe de lancements pour satellites et, en plus, assurer  la bénédiction traditionnelle de l'endroit choisi. Pour remplir cette passionnante mission, Brian Gilcrest est épaulé par une militaire nommée Ng (?) campée par Emma Stone. Le choix de cette actrice est une preuve évidente de l'invalidité du projet puisqu'elle est censée jouer un personnage 1/4 chinois, 1/4 hawaïen (ce qu'elle répète une dizaine de fois dans le film), Crowe pensait peut-être que son exophtalmie allait donner le change. Bref.




Ng n'approuve guère la démarche cynique et dénuée d'éthique de son collègue. La mission de Gilcrest est également compliquée par ses retrouvailles avec son ancienne petite amie, Tracy (Rachel McAdams, dont la première apparition en petite robe d'été constitue le meilleur moment du film), désormais maman de deux enfants de 10 et 12 ans et mariée à un pilote d'avion taciturne (le toujours très mauvais John Krasinski). Grâce à un retournement de situation totalement attendu par quiconque a déjà subi une romcom hollywoodienne, Gilcrest saborde le projet (qui s'avère être une base de lancement de satellites dotés de têtes nucléaires dirigées tout droit vers les ennemis de l'Amérique financée par Bill Murray qui joue un milliardaire à la gâchette facile) au dernier moment et retrouve l'admiration de la jeune militaire qui en pince pour lui. Bisous bisous partout, et ils vécurent heureux blablabla. Voilà je vous ai épargné 1h45 de perte de votre vie. Ne me remerciez pas.




Pour finir, dernière remarque sur le "titre" français : on passe donc de Aloha à Welcome Back. On est vraiment tenté de se demander ce qui est passé par la tête du distributeur français pour en venir à une décision aussi bête. Bien que ce soit un grand classique en France (ce site en recense un certain nombre), retitrer ainsi en anglais ce film déjà mauvais, c'est comme frapper un homme à terre : c'est mesquin et lâche en plus d'être idiot. Et ça n'a aucun intérêt. C'est aussi une marque probable de l'intérêt et de l'espoir que le distributeur montrait pour ce film qu'il a directement sorti en VOD sans passer par la case cinéma. Cameron Crowe continue son petit bonhomme de chemin. Qu'il marche à l'ombre et loin de nous !


Welcome Back de Cameron Crowe avec Bradley Cooper, Emma Stone, Rachel McAdams, John Krasinski, Bill Murray, Alec Baldwin... (2015)

8 novembre 2015

Un homme idéal

Pierre Niney est un écrivain raté qui ne rêve que d'une chose : être publié et voir son nom en vitrine chez Ombres Blanches. Essuyant les refus successifs des maisons d'édition auxquelles il envoie son premier roman ("Un Homme de dos", tu parles d'un titre accrocheur), il survit en bossant en tant que déménageur. Pierre Niney. Déménageur. Premier goof ! Bon, passons. Sachez toutefois qu'à partir de ces premières informations, vous devriez déjà être en mesure de deviner toute la suite des événements... En vidant l'appartement d'un vieillard décédé en pleine solitude, Niney tombe par hasard sur un manuscrit bien épais, négligemment emballé dans une couverture au-dessus d'une armoire : le saisissant journal de guerre du défunt. Le sang de Niney ne fait alors qu'un tour : il a trouvé sa première œuvre ! Après l'avoir soigneusement recopié sur word sans en changer le moindre mot (nous assistons à cela via une succession de plans hideux qui nous montrent Niney sur son portable essayer toutes les positions et toutes les pièces de son T1bis), ce dur labeur mènera enfin notre ambitieux romancier sur la route du succès, aussi bien auprès du public que des critiques avec, en guise de consécration, le si convoité prix Renaudot. Un bonheur n'arrivant jamais seul, Niney flashera sur le visage anguleux d'Ana Girardot, une zonarde à la fois chercheuse et critique littéraire (quel que soit son réel métier, nous n'y croyons pas), lors de la remise du prix.




Une ellipse maladroite, brutale mais bienvenue (simplement car elle donne la fausse impression que le film passe plus vite) nous amène quelques mois plus tard, sur la Côte d'Azur. Nous découvrons que Pierre Niney a été assez dégourdi pour se foutre dans une merde noire auprès de son éditeur, auquel il a promis un nouveau livre qu'il n'arrive évidemment pas à commencer, rattrapé par son réel talent, c'est à dire le néant absolu. Niney a cependant été assez agile pour se mettre en ménage avec Ana Girardot, un très bon parti, puisque sa famille pleine aux as possède une sorte de manoir gigantesque avec plage et golf privés. C'est dans ce coin ensoleillé que se déroulera d'ailleurs l'essentiel du film, énième variation autour du thème de l'usurpateur, personnage progressivement mis dos au mur qui finira bien sûr par éveiller tous les soupçons avant d'entrer malgré lui dans une spirale criminelle fatale.




Tout est terriblement prévisible dans ce thriller de bas étage, second exercice en la matière du cinéaste Yann Gozlan après le déjà pénible Captifs. Nous sommes seulement étonnés quand le personnage principal s'enfonce davantage en prenant des décisions et en adoptant un comportement encore plus débiles que ce à quoi on s'attendait, ce qui arrive de plus en plus fréquemment à mesure que l'intrigue avance. La fin du film a tout de même le mérite de nous apprendre une chose utile : en cas d'énormes emmerdes, il existe une solution pour échapper à toutes représailles. Faites confiance à votre ceinture et à votre airbag, et proposez à un naïf quidam un petit tour en bagnole sur des routes sinueuse en ayant au préalable bien pris le soin de désactiver le système de sécurité du siège passager. Dès que possible, encastrez vous à pleine vitesse contre un obstacle quelconque, ce faux accident de voiture provoquera la mort instantanée de votre invité. Inversez alors les positions en plaçant le cadavre sur le siège conducteur, attachez votre montre autour de son poignet et mettez votre portefeuille dans sa poche. Ultime effort : videz un bidon d'essence entier sur le macchabée et partout sur le véhicule, un grand brasier vous lavera de tout soupçon et vous garantira une nouvelle vie d'homme libre, quand bien même tous les flics du pays étaient à vos trousses. Tenez-vous le pour dit. Si vous êtes au fond du trou, il existe ce moyen, même s'il faudra ensuite vous créer une nouvelle identité (Yann Gozlan ne nous en dit pas beaucoup plus là-dessus, les dernières images nous apprennent simplement que Pierre Niney est redevenu déménageur à temps plein).




Drôle de coïncidence, le scénario pourri d'Un homme idéal rappelle étonnamment celui du récent The Words, piètre mais plus habile thriller américain sorti directement en vidéo où Bradley Cooper trouvait son premier bouquin dans une sublime besace en cuir achetée pour trois fois rien dans une friperie parisienne. Le bellâtre scribouillard luttait ensuite pour cacher son mensonge au monde et, surtout, à sa dulcinée, la fameuse actrice na'avi Zoé Saldana. Je crois bien que j'avais pris plus de plaisir devant The Words, je garde même un souvenir assez net de la fameuse besace... On pense aussi beaucoup au célèbre Plein Soleil, que je n'ai pas encore vu, mais dont je sais suffisamment de choses pour reconnaître une évidente filiation ; en outre, une bonne partie du film se déroule effectivement en plein soleil. La mise en abyme d'usurpation ne s'arrête pas là : rappelez-vous que Pierre Niney a remporté le César du Meilleur Acteur au moment même où le navet de Yann Gozlan sortait en salles, une nouvelle imposture qui tombait à point nommé... Et, autre effet spécial étonnant, Ana Girardot n'est pas Barbara Schulz. C'est pourtant ce que j'ai cru tout le long !


Un homme idéal de Yann Gozlan avec Pierre Niney, Ana Girardot et André Marcon (2015)

15 décembre 2013

Happiness Therapy

C'est l'histoire de deux camés par la vie qui se trouvent. A ma gauche, Bradley Cooper, qui fut élu à l'époque "homme le plus beau du monde". A ma droite, Jennifer Lawrence, propulsée par l'opération du Saint-Esprit "femme la plus cool du monde". Elle remporta aussi l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle et ceci restera dans l'histoire comme le plus gros hold-up à mains désarmées de l'histoire du monde, et en particulier des Oscars, qui chaque année sont pourtant d'énormes braquages en strass et paillettes. Ces deux success story humaines incarnent pourtant à l'écran deux personnages enfoirés par la vie. L'un est bipolaire, a perdu son travail, sa maison et sa femme, qui le trompait. L'autre est veuve, à l'âge de 14 ans, et possède un caractère extravagant et imprévisible à croquer, dont on nous vante l'originalité alors que c'est le lot de tous les personnages de ce cinéma faussement indépendant américain actuel qui sent le fumier, cet "indiewood" morbide piloté entre autres par les frères Weinstein, ces deux enflures. 




Et bien sûr nos antihéros bien typiques vont apprendre à se trouver, cautériser leurs plaies respectives, s'aimer et trouver dans un spectacle de danse parfaitement raté mais ultra touchant le premier accomplissement de la nouvelle vie qui s'offre à eux. Le film culmine évidemment lors du concours final où les deux abîmés s'agitent mochement sur un mix des White Stipes et de West Side Story, entre autres, revus et corrigés par Monsieur Danny Elfman (n'avez-vous jamais eu cette curiosité bizarroïde de taper "Danny Elfman" dans Google Images ? Une photo de l'homme en dit long sur son œuvre). La chorégraphie coiffée-décoiffée des deux écorchés vifs nous pousse à hurler "CALL 911 !", d'autant qu'elle est hachée par un montage à la hallebarde qui sauve, comme dans toutes les comédies musicales hollywoodiennes récentes (rappelez-vous Nine), des comédiens tout sauf danseurs, et fait penser, a posteriori, qu'on n'a peut-être pas passé de si mauvais moments devant #DALS.




Ce film indépendant à l'eau de rose, réalisé par David O. Russell, cinéaste transparent que l'on confond un jour avec Michel Gondry (I <3 Huckabees), un autre avec Darren Aronofsky (The Fighter) et ici avec Jason Reitman (l'auteur des pires romances indés putréfiées comme Juno, Up in the Air, Young Adult), est un mix de Flashdance et Rain Man. Avec un poil plus de chance ou un type moins morose derrière la caméra on aurait eu droit à "Flashman", un nouveau super-héros autiste mais putain d'à l'aise sur le dancefloor. Sauf qu'on a juste eu droit à une grosse saloperie qui a rapporté plus de 236 millions de dollars pour un coût officiel de "seulement" 21 millions, ce qui nous laisse pantois et installe David O. Russell dans un fauteuil avant la sortie assez attendue, avec ses mille bande-annonces par semaine, de American Bluff




Logiquement, un film comme ça peut trouver son salut dans les acteurs qui forment le couple d'amoureux que l'on doit forcément aimer. Et si la logique a pris, puisque les deux sex-symbols à l'affiche comptent parmi les égéries de l'époque, elle n'a pas fonctionné des masses sur nous, qui ne voyons là qu'un bellâtre sorti de l'Actor's Studio et faisant des pieds et des mains pour s'acheter une crédibilité, et une greluche qui a obtenu le rôle à la dernière seconde, qui agite ses formes pour éveiller nos instincts les plus primaires et dont le "naturel" rend les journalistes gagas, elle qui passe pour un label rouge au milieu de steaks recomposés tels que Megan Fox ou Jamie Foxx. Entre les deux, Bob De Niro, sur lequel nous aurons la politesse de ne rien dire, d'autant que ce n'est pas dans ce film qu'il paraît le plus perdu, c'est dire...




PS. Rech. trad. CDI, plein temps, anglais-français, français-anglais, pour traduire le titre original du film : Silver Linings Playbook. Smic horaire. 10% CP. Femme de préférence, 14-36 ans.


Happiness Therapy de David O. Russell avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Robert De Niro (2013)

16 mars 2013

20 ans d'écart

Nous n'en menions pas large quand on a pour la première fois zappé sur la Nouvelle Star pour découvrir le phénomène. A partir de ce jour on s'est mis à endurer des prime time entrecoupés de chansons infectes interprétées par des adulescents juste pour les quelques secondes toutes les trente minutes où la caméra était braquée sur le phénomène et ses œillades sans équivoques. 16 novembre 2007. Toulouse. Rue des lois. Appartement B, troisième étage. "Makkaaaaaash, viens voiiiiiiir !!! J'ai vu passer un truc sur l'écran... J'sais pas ce que c'est. Viens voiiiiiiiiiiiiir... je t'en supplie...  !" C'était la première fois que notre télé suintait des hauts-parleurs et fumait du capot. L'un de nous venait de taper "coup de foudre" sur google pour mettre un nom sur la panne de notre moniteur tv (l'autre, en scred, tapait "priapisme" pour nommer sa nouvelle maladie). L'un de nous venait de découvrir la bombe atomique du plat pays et décrétait que la Belgique détenait officiellement l'arme nucléaire. Et nos slips étaient aussitôt brandis dans notre salon en guise de drapeau blanc : nous nous rendions.




On le sait, notre article du jour aura tendance à vous inspirer pas mal de pitié, voire du mépris. Mais on a l'honnêteté des plus cons, qui disent tout haut ce qu'ils pensent tout haut. La sincérité n'est pas une vertu, on le sait, rappelez-vous Audiard, Jacques Audiard, pas gêné d'avouer à l'antenne chez un Michel Denisot placide qu'il n'avait jamais regardé un seul film de sa vie, sauf les siens, et encore, aperçus au combo sur les tournages. Rappelez-vous Clinton qui affirmait le doigt tendu : "I did not have sexual intercourse with thaaaat woman !" (sauf que lui il racontait des cracks). On ne fait que retranscrire ce qui se produisit en nous face à l'événement. Imaginez-vous en train d'écrire à propos de Bradley Cooper, Ryan Gosling, Michael Fassbender ou Mathieu Bodmer, ce serait pareil, la même en couleur. Sauf que la plupart des gens ont cette petite longueur d'avance sur nous qui fait qu'ils se retiennent d'écrire les possibles étrangetés dictées par leurs viscères. D'un autre côté réjouissez-vous d'avoir l'occasion de connaître nos plus intimes pensées, tel Mel Gibson dans Ce que pensent les mecs.




Après avoir dit ça on est obligés de se mouiller. Il phenomeno, qu'est-ce que c'est ? Une animatrice belge et blonde, des jambes anormalement longues qu'on a envie de prendre à son cou, des formes généreuses, un teint constamment halé, sans parler, sur un grand sourire aux petites dents, d'un regard fiévreux qui nous met systématiquement au tapis. S'il n'y avait qu'une célébrité dont nous souhaiterions acquérir un autographe à prix d'or, après Najat Vallaud-Belkacem viendrait Virginie Efira. Ce soir-là, à la fin du programme de télé-crochet, l'un de nous s'est exclamé qu'il était désormais le fan numéro un de Virginie Efira. L'autre a compris le quiproquo, la méprise, le malentendu depuis le début, qui croyait qu'on parlait du charme d'oriental d'André Manoukian. Pour faire leurs louanges, les termes requis étaient de toute façon les mêmes (relisez la description physique en début de paragraphe, elle convient aussi bien aux deux). Cette jeune femme et ce vieil homme nous avaient fait voyager dans le temps : quand on les voit on aimerait redevenir des adolescents de 13 ans pour leur plaire, comme Pierre Niney dans le film de David Moreau II, qui est sorti sur nos écrans tout récemment et qui s'est surtout fait remarquer par sa promo menée nichons battants par une nouvelle actrice et future star donnant littéralement le sein à la caméra. Efira Virginie a fait de la promotion de ce long métrage un véritable cirque qui aura atteint jusqu'aux pages de ce blog d'ordinaire irréprochable. C'est dommage parce qu'on regardera ce film pourri un jour ou l'autre, mais on l'aura déjà critiqué. On ne peut pas toujours parler ciné.


20 ans d'écart de David Moreau II avec Virgine Efira et Pierre Niney (2013)

25 janvier 2012

Les Marches du pouvoir

Ce film-là c'est typiquement celui que nous regardons chacun de notre côté, et chacun avec sa tchotcha (vu les acteurs en présence). Chacun se dit "je ne vais pas en parler à l'autre, sinon il ne le verra jamais", et puis une fois que l'autre l'a vu aussi, on se réunit pour en causer ensemble sur le blog, parce qu'en parler tout seul c'est pas jouable, ce serait trop laborieux, autant que le film. Ce film-là c'est la rencontre de deux beaux gosses, à l'image des deux auteurs de ce blog se retrouvant pour en causer. D'un côté Ryan Gosling, l'homme à tout faire de 2011 : garagiste dans Drive, psychopathe dans Love & Secrets, déménageur dans Blue Valentine, pigiste indé sur CE, blond platine, 90-60-90, mannequin Gillette, deuxième homme le plus sexy du Monde selon Esquire après Bradley Cooper aka Glue3, bref la totale. L'acteur a un parcours tout tracé, dans dix ans il aura son premier Oscar pour un film sur la trisomie, dans vingt ans il aura son premier rôle de manager d'équipe de baseball, dans trente ans il jouera en guest un macaque vieillard dans le 19ème épisode de La Planète des singes, dans quarante ans il passera pour la première fois derrière la caméra pour filmer un biopic lent sur Thom Yorke ou Neil Young et il ne finira pas son chef-d’œuvre parce qu'il crèvera entre temps.


The Driver s'est paumé dans un meeting politique et il se fait chier autant que nous

En face et aux manettes, George Clooney, le Obama blanc. Le seul homme qui a dû dire non à une journaliste latino qui en pleine interview filmée et pendant qu'il répondait à la question : "Alors vous avez joué dans Kung-Fu Panda 2, pas trop dur d'incarner un panda ?", lui a mimé une grosse pipe en poussant à intervalles réguliers l'intérieur de sa joue avec sa langue. Colin Farrell's way... Clooney a été obligé de dire non et de faire un mouliné avec les bras pour signifier "tout à l'heure" avant d'enchaîner sur la question suivante : "Alors ? Vous avez joué dans Cars 2, pas trop dur de doubler une bagnole ?". Clooney c'est l'homme qui a voulu être le Cary Grant des années 2000, mais son meilleur rôle reste celui de Monsieur Nespresso, dommage pour lui. Cet homme aux allures d'ambassadeur s'est octroyé le rôle du président démocrate dans The Ides of march, titre original, assez malin et tape-à-l'œil qui désigne en anglais le jour où Jules César s'est fait assassiner (vient du latin Idus Martii), sauf que c'est Ducon qui s'est collé à la traduction française et qui, après avoir suggéré "Les Idées de Mars", s'en est tenu à un plus terre-à-terre Les Marches du pouvoir.


Les deux sextoys humains de l'année sont contents d'eux, mais Dieu sait qu'il n'y a pas de quoi !

Qu'en est-il donc de ces Idées de Mars ? Un thriller politique de grand-père qui croit nous apprendre la vie et qui veut nous rencarder sur les coulisses du jeu politique où tout le monde est pourri et où c'est blanc bonnet, bonnet blanc. A d'autres Clooney, à d'autres... Comme toujours quand Clooney réalise, grooooooos problème de rythme à la clé. On suit le film parce qu'il n'est pas inintéressant et parce que les acteurs sont là, mais tout ça est terriblement mou du genou et les temps morts durent une heure et demi. Reste un script où Clooney, qui aime à faire des films à charge, semble faire part de ses désillusions politiques d'homme de 60 balais qui a paumé ses rêves d'adolescent et qui "en est revenu". Clooney ne votera peut-être pas Obama, dont il reprend les codes visuels de campagne, vu ce qu'il met dans la tronche du parti de son cœur avec cette histoire de blackmailing à tout-va. "Tous pourris" nous dit Clooney ! Ton film aussi !


Les Marches du pouvoir de George Clooney avec George Clooney, Ryan Gosling, Paul Giamatti et Philip Seymour Hoffman (2011)