A grand phénomène, grand article. Ce n'est pas toujours vrai sur ce blog mais pour le coup ça l'est ! Si l'article est long c'est parce que le film suscite un tel mouvement de masse qu'il appelle des réactions souvent contraires. Certains spectateurs, très minoritaires, haïssent Drive, d'autres lui sont indifférents mais cette indifférence se transforme souvent en irritation face à l'adoration sans condition du plus grand nombre, et d'autres encore se contentent de l'apprécier sans le porter aux nues. Vos deux serviteurs ont des avis légèrement différents, des points de vue à priori modérés qui le sont moins que prévu quand ils se saisissent chacun de leurs claviers !
Rémi (avec l'appui et l'aide de Nônon Cocouan) :
Je n'ai pas à proprement parler "détesté" le film, car il n'a même pas de quoi susciter mon mépris ou ma colère, à part, et il est bien difficile de faire autrement vu le "phénoménorme" qu'il a suscité, si je le considère en prenant en compte les louanges extravagantes qu'il reçoit, l'engouement unanime autour de lui et le prix franchement honteux qu'il a reçu à Cannes, là oui, tout de suite, on a envie de le détester et de le traîner dans la boue. Mais en essayant d'évacuer ces données effectivement très irritantes de ma conscience, je le trouve simplement absolument sans intérêt, vide de tout, mal réalisé et horriblement niais. Il se regarde, certes, mais il est malgré tout d'une nullité assez remarquable.
Au crédit du film, une ou deux scènes d'action plutôt maîtrisées, dont principalement la séquence d'ouverture, devant laquelle tout le monde se pâme alors qu'on en a déjà vu 1000 de meilleures dans le même genre et alors qu'il ne s'agit jamais que d'un coton-tige humain qui attend deux malfrats en train de faire un casse, qui démarre quand ils arrivent enfin, se gare quand une voiture de police passe, démarre vite à un feu vert, se gare à l'ombre pendant qu'un hélicoptère passe, puis s'arrête dans un parking et profite d'un mouvement de foule prévu à l'avance pour quitter le véhicule sans être vu des flics et en laissant ses passagers dans la merde - incroyable… Mais enfin ne soyons pas de mauvaise foi, la scène est maîtrisée, le rythme fonctionne, reconnaissons cela à Refn, car il n'y a rien d'autre à lui reconnaître. Comme dans la plupart des films de ce genre dès qu'il y a une fusillade ou une course poursuite, c'est facilement prenant, ça l'est presque par définition, et Nicolas Winding Refn sait à peu près nous intéresser à son action dans ces moments-là, bravo, j'admets la maîtrise d'une ou deux scènes de tension, même si ce n'est jamais pour Refn que remplir le cahier des charges qu'il s'est fixé et assurer le minimum syndical, chose qui passe pour exceptionnelle tant le cinéma d'action actuel est moribond. Mais pour le reste, les yeux m'en tombent et je me suis ennuyé copieusement.
Comment se passionner pour ces personnages creux et inexistants qui permettent au film de gagner l'admiration de ceux qui reconnaîtront une référence à Macadam à deux voies (Refn fait appeler son héros "The Driver" tout en faisant parfois appeler la fille "The Girl" pour se faciliter la tâche dans la quête d'une filiation honorable auprès de Monte Hellman), ou au personnage sans nom et sans passé de Sergio Leone (l'inévitable cure-dent remplace le cigarillo, car le héros aime les bains de sang mais il est trop gentil pour fumer du tabac). Pourquoi Clint Eastwood a-t-il une allure et une classe sans égales et pourquoi Ryan Gosling n'en a-t-il aucune ? C'est difficile à dire. Peut-être parce qu'il est impossible de déceler la moindre miette de charisme chez Gosling là où celui d'Eastwood bouffait l'écran chez Leone, peut-être aussi parce que Leone savait filmer son acteur et mettre en scène sa superbe, tout en rendant son personnage extrêmement savoureux grâce à beaucoup d'humour, de dérision, de caractère et de réactions mémorables, toutes choses dont The Driver est dépourvu. Le projet consistant à filmer un personnage hellmanien, disons le "Driver" de Macadam à deux voies, mutique et dépourvu de caractère défini, comme Leone filme Eastwood dans ses westerns, et à le revêtir d'une tenue aussi imposante que celle de "Sans-nom" (imaginez le James Taylor d'Hellman dans une veste brillante décorée d'un scorpion doré...) ne tient pas debout car cela revient à filmer avec admiration (et à soumettre à la nôtre) un homme en aucune façon admirable (sauf à être fasciné par une coquille vide bien apprêtée). L'accablement l'emporte donc devant ce héros silencieux sans émotion ou presque et sans histoires, à la fois doux et ultra-violent (ambivalence d'une profondeur qui me tétanise), un concept de personnage génial et inédit. "Minable" conviendrait mieux à ce héros, comme à tous les gens qui l'entourent, des gros mafieux caricaturaux sans consistance (Ron Perlman... encore un acteur nul qui a une "tronche" et que les réalisateurs les plus niais font jouer juste pour ça, à l'image de Dany Trejo chez Bob Rodriguez et consorts), et la fille "mignonne" trop "cute" avec ses bouclettes, ses fossettes, son nez retroussé, trop "cute" pour être honnête, qui aurait sa place dans Dawson Creek. Carey Mulligan n'aura aucun mal à émouvoir ces messieurs, avec son petit garçon tout aussi mignon et son gentil bac à linge sous le bras. Mais le héros c'est le pompon (on aura pigé l'idée de Refn de nous recycler un héros à l'ancienne, avec la chanson à la fin qui miaule en boucle : "You're a real human being, you're a real hero" ad lib, pour surligner un propos indigent et quêter l'émotion facile chez le spectateur). The Driver hausse un sourcil par ci, décroche laborieusement un sourire stupide par là, il a la vie dure parce que c'est un type sans vie qui se projette en éternelle doublure des vrais héros (les braqueurs de banque qu'il conduit la nuit ou les acteurs qu'il double le jour en tant que cascadeur - un job bien rétro et bien cool, qui a déjà fait les choux gras de Tarantino dans Death Proof - mais le cinéaste ne tient aucun propos sur l'une ou l'autre de ces professions voulues atypiques, d'ailleurs il ne tient aucun propos sur rien, à l'image de tous ces films américains contemporains poseurs et crétins qui se contentent de refourguer des références dans l'insignifiance la plus assumée ; on est face à Taxi Driver mais sans le moindre discours de fond, ce qui pose un léger problème). Et quand The Driver fout le doigt dans l'engrenage d'une histoire dangereuse pour les beaux yeux de sa ménagère, sa personnalité double se révèle, car cet autiste bipolaire est aussi amorphe que violent, cette jolie tronche de cake n'étant au final qu'un gros cliché sur pattes, un héros sans saveur qui sauve la sempiternelle veuve et l'imparable orphelin.
Comment se passionner pour ces personnages creux et inexistants qui permettent au film de gagner l'admiration de ceux qui reconnaîtront une référence à Macadam à deux voies (Refn fait appeler son héros "The Driver" tout en faisant parfois appeler la fille "The Girl" pour se faciliter la tâche dans la quête d'une filiation honorable auprès de Monte Hellman), ou au personnage sans nom et sans passé de Sergio Leone (l'inévitable cure-dent remplace le cigarillo, car le héros aime les bains de sang mais il est trop gentil pour fumer du tabac). Pourquoi Clint Eastwood a-t-il une allure et une classe sans égales et pourquoi Ryan Gosling n'en a-t-il aucune ? C'est difficile à dire. Peut-être parce qu'il est impossible de déceler la moindre miette de charisme chez Gosling là où celui d'Eastwood bouffait l'écran chez Leone, peut-être aussi parce que Leone savait filmer son acteur et mettre en scène sa superbe, tout en rendant son personnage extrêmement savoureux grâce à beaucoup d'humour, de dérision, de caractère et de réactions mémorables, toutes choses dont The Driver est dépourvu. Le projet consistant à filmer un personnage hellmanien, disons le "Driver" de Macadam à deux voies, mutique et dépourvu de caractère défini, comme Leone filme Eastwood dans ses westerns, et à le revêtir d'une tenue aussi imposante que celle de "Sans-nom" (imaginez le James Taylor d'Hellman dans une veste brillante décorée d'un scorpion doré...) ne tient pas debout car cela revient à filmer avec admiration (et à soumettre à la nôtre) un homme en aucune façon admirable (sauf à être fasciné par une coquille vide bien apprêtée). L'accablement l'emporte donc devant ce héros silencieux sans émotion ou presque et sans histoires, à la fois doux et ultra-violent (ambivalence d'une profondeur qui me tétanise), un concept de personnage génial et inédit. "Minable" conviendrait mieux à ce héros, comme à tous les gens qui l'entourent, des gros mafieux caricaturaux sans consistance (Ron Perlman... encore un acteur nul qui a une "tronche" et que les réalisateurs les plus niais font jouer juste pour ça, à l'image de Dany Trejo chez Bob Rodriguez et consorts), et la fille "mignonne" trop "cute" avec ses bouclettes, ses fossettes, son nez retroussé, trop "cute" pour être honnête, qui aurait sa place dans Dawson Creek. Carey Mulligan n'aura aucun mal à émouvoir ces messieurs, avec son petit garçon tout aussi mignon et son gentil bac à linge sous le bras. Mais le héros c'est le pompon (on aura pigé l'idée de Refn de nous recycler un héros à l'ancienne, avec la chanson à la fin qui miaule en boucle : "You're a real human being, you're a real hero" ad lib, pour surligner un propos indigent et quêter l'émotion facile chez le spectateur). The Driver hausse un sourcil par ci, décroche laborieusement un sourire stupide par là, il a la vie dure parce que c'est un type sans vie qui se projette en éternelle doublure des vrais héros (les braqueurs de banque qu'il conduit la nuit ou les acteurs qu'il double le jour en tant que cascadeur - un job bien rétro et bien cool, qui a déjà fait les choux gras de Tarantino dans Death Proof - mais le cinéaste ne tient aucun propos sur l'une ou l'autre de ces professions voulues atypiques, d'ailleurs il ne tient aucun propos sur rien, à l'image de tous ces films américains contemporains poseurs et crétins qui se contentent de refourguer des références dans l'insignifiance la plus assumée ; on est face à Taxi Driver mais sans le moindre discours de fond, ce qui pose un léger problème). Et quand The Driver fout le doigt dans l'engrenage d'une histoire dangereuse pour les beaux yeux de sa ménagère, sa personnalité double se révèle, car cet autiste bipolaire est aussi amorphe que violent, cette jolie tronche de cake n'étant au final qu'un gros cliché sur pattes, un héros sans saveur qui sauve la sempiternelle veuve et l'imparable orphelin.
A propos de clichés on pourrait d'ailleurs énumérer tous les éléments qui composent le film, le kitsch imbattable du générique écrit en rose, comme au début de Rosemary's Baby (c'était déjà kitsch dans le film de Polanski mais au moins ça ne disait pas "Matez comme je mets du rose bonbon décalé sur mon gros conducteur cool") ; la musique lourdingue des années 80 un peu grindhouse sur les bords car bien ringarde mais du coup très cool, qui peut rappeler les film de gangster hongkongais de l'époque, comme le As Tears Go By de Wong Kar-Wai ; le héros qui se lance dans ses missions toujours selon le même schéma et qui répète son speech à la façon de Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, ou plutôt à la façon de Jean Réno dans Léon ou Nikita ; ses actes de vengeance ultra violents à coups de marteaux manière Old Boy ; sa veste trop classe avec le scorpion doré dans le dos (Snake Plissken es-tu là ?), ajouté au sang sur la doublure de son beau blouson blanc immaculé à la fin du film et à son savoir-faire de pilote cascadeur qui nous renvoient à la purge de Tarantino sus-citée (Death Proof), et j'en passe et des meilleures. Refn pioche ça et là des trucs sympas et les reproduit dans un film sans propos et sans force avec une attitude de gros poseur insignifiant, sans véritable idée, sans véritable talent, sans rien.
Ou plutôt si, il a une idée, une seule, qu'il étale sur tout le film et qu'il souligne inlassablement, l'idée de ce personnage ambivalent, "real human being" qui aspire à un bonheur domestique plan-plan mais paradoxalement "real hero" dépendant de sa voiture, prolongement de son corps (quand il accroche sa montre au volant au lieu de la mettre à son poignet, on aura compris) et catalyseur de son énergie destructrice, bagnole sans laquelle il devient capable des pires violences… C'est ainsi que le personnage frappe le triste Ron Perlman avec sa voiture qu'il lance à toute vitesse dans le flan du véhicule du mafieux (ses phares sont cependant intacts après le choc énorme…), coiffé d'un masque de cascadeur qui l'efface une fois de plus, car cet homme-là est condamné à s'effacer, c'est pour ça qu'il part à la fin au lieu de rejoindre la fille, diantre que c'est profond et passionnant. Et si l'on accepte que c'est un film de genre qui n'a pas pour vocation d'avoir un propos dense et porteur de sens, préférant à cela un récit efficace, qu'en est-il de ce récit ? C'est l'histoire linéaire, cousue de fil blanc et rebattue des dizaines de millions de fois du héros solitaire qui tombe amoureux au détour d'une lessive, décide de s'imposer une mission périlleuse pour sauver sa copine avec qui il a vécu des tas de trucs qui se résument à un voyage en ascenseur et deux sourires difficiles (et, j'oubliais, un ride interminable dans le lit d'un fleuve desséché, où l'unique et faramineux événement tient dans ce bref plan où la voiture monte de dix centimètres sur le rebord de la piste ; sans oublier l'aboutissement de la séquence, une séance bouleversante de ricochets sur fond de musique guimauve), fille adorable qui ne peut pas être sa vraie copine, dur, car elle est mariée à un tocard qui vit en taule mais que le héros va gentiment aider par amour désintéressé pour sa blonde, et qui à la fin, après avoir buté tout le monde très très facilement (y compris donc en arborant un masque de Fabien Barthez qui fera ergoter les fans avides de symbolisme à propos du personnage sans passé et sans identité mais aussi sans visage, pour une scène qui ne fait une fois de plus qu'évoquer d'autres films, de Halloween à Point Break !), se laisse poignarder par un vieillard histoire de rajouter du drame au drame et de s'octroyer stupidement une dimension de "real hero" sacrifié, vulnérable car aussi human being mais hero tout de même car immortel. Et on est censé chialer ? Ou s'émerveiller de voir l'acteur cligner des yeux après dix minutes d'attente ? Car il n'est pas mort, c'est un real hero ! Tu peux rêver Refn. Et ta fausse fin, avec la gentille qui va frapper à la porte du gentil et le gentil qui part sur la route au volant de sa seule femme, sa bagnole, si tu savais ce qu'on s'en cogne…
C'est un plan tiré du générique de Dawson Creek ou je m'y connais pas... J'imagine que si Dawson conduisait une belle bagnole et fracassait quelques visages à l'occasion la série aurait encore un fier succès aujourd'hui.
Ou plutôt si, il a une idée, une seule, qu'il étale sur tout le film et qu'il souligne inlassablement, l'idée de ce personnage ambivalent, "real human being" qui aspire à un bonheur domestique plan-plan mais paradoxalement "real hero" dépendant de sa voiture, prolongement de son corps (quand il accroche sa montre au volant au lieu de la mettre à son poignet, on aura compris) et catalyseur de son énergie destructrice, bagnole sans laquelle il devient capable des pires violences… C'est ainsi que le personnage frappe le triste Ron Perlman avec sa voiture qu'il lance à toute vitesse dans le flan du véhicule du mafieux (ses phares sont cependant intacts après le choc énorme…), coiffé d'un masque de cascadeur qui l'efface une fois de plus, car cet homme-là est condamné à s'effacer, c'est pour ça qu'il part à la fin au lieu de rejoindre la fille, diantre que c'est profond et passionnant. Et si l'on accepte que c'est un film de genre qui n'a pas pour vocation d'avoir un propos dense et porteur de sens, préférant à cela un récit efficace, qu'en est-il de ce récit ? C'est l'histoire linéaire, cousue de fil blanc et rebattue des dizaines de millions de fois du héros solitaire qui tombe amoureux au détour d'une lessive, décide de s'imposer une mission périlleuse pour sauver sa copine avec qui il a vécu des tas de trucs qui se résument à un voyage en ascenseur et deux sourires difficiles (et, j'oubliais, un ride interminable dans le lit d'un fleuve desséché, où l'unique et faramineux événement tient dans ce bref plan où la voiture monte de dix centimètres sur le rebord de la piste ; sans oublier l'aboutissement de la séquence, une séance bouleversante de ricochets sur fond de musique guimauve), fille adorable qui ne peut pas être sa vraie copine, dur, car elle est mariée à un tocard qui vit en taule mais que le héros va gentiment aider par amour désintéressé pour sa blonde, et qui à la fin, après avoir buté tout le monde très très facilement (y compris donc en arborant un masque de Fabien Barthez qui fera ergoter les fans avides de symbolisme à propos du personnage sans passé et sans identité mais aussi sans visage, pour une scène qui ne fait une fois de plus qu'évoquer d'autres films, de Halloween à Point Break !), se laisse poignarder par un vieillard histoire de rajouter du drame au drame et de s'octroyer stupidement une dimension de "real hero" sacrifié, vulnérable car aussi human being mais hero tout de même car immortel. Et on est censé chialer ? Ou s'émerveiller de voir l'acteur cligner des yeux après dix minutes d'attente ? Car il n'est pas mort, c'est un real hero ! Tu peux rêver Refn. Et ta fausse fin, avec la gentille qui va frapper à la porte du gentil et le gentil qui part sur la route au volant de sa seule femme, sa bagnole, si tu savais ce qu'on s'en cogne…
Ou comment vautrer une scène de course-poursuite par un plan hideux où Christina Hendricks mériterait de recevoir le prix "Toni Colette 2011"
La scène dans l'ascenseur c'est le comble je crois. Cette scène où le méchant, avant de se faire buter sauvagement, laisse le temps au héros de rouler une grosse pelle à sa copine. Au moment du baiser les lumières se tamisent, la musique sirupeuse embraye la première, et par-dessus le marché on a droit au gros ralenti qui tâche pour se rouler dans le mielleux et le niais à tout rompre. On n'en attendrait pas moins de Luc Besson ! Idem quand, après ce plan plutôt bien vu où l'acteur se retourne en nages, coupable d'une ultraviolence répugnante qui révulse logiquement The Girl, la porte d'ascenseur se referme sur celle-ci et les sépare dans un énième cliché visuel pathétique et désespérant qui achève de tout gâcher et de rater la scène dans les grandes largeurs. Oui car le comble c'est quand on pense à la mise en scène. Que le film plaise entre autres à des adolescents, je pige, à l'adolescence on aime les films creux et prétentieux qui en jettent un peu (j'aimais Léon quand j'avais 12 ans). Qu'il fasse éclater de rire, d'un rire gras, et qu'il excite manifestement lors des nombreuses scènes assez minables où l'on voit des gorges tranchées, des gueules écrasées à coups de doc marteens, des fourchettes plantées dans des yeux (ces choses-là choquent et donc plaisent encore, c'est épatant), je ne pige pas mais je commence à avoir l'habitude. Mais qu'on file à ce film le prix de la mise en scène, là faut pas déconner. Et que les meilleurs journaux répètent que le graal du film c'est le style, la question du style, qui serait cruciale, ça, ça me fout les j'tons. Parce que c'est quoi la mise en scène de ce film ? Celle de n'importe quel autre film de merde (avec quelques scènes plus longues vu que le héros a besoin d'une heure et demi pour dire "Ok..." et d'une demi heure supplémentaire pour sourire, des scènes lentes qui attestent de la volonté de Refn de se démarquer du cinéma hollywoodien d'action de la façon la plus simple qui soit : ces films-là vont vite, je vais aller lentement, pour avoir une caution européenne et devenir une bête à festoche, une machine à faire triper du cinéphile), à quoi s'ajoutent des milliers de ralentis misérables sur le bisou, sur le héros qui porte l'enfant de sa dulcinée pour le mettre au lit et j'en passe, et quoi d'autre ? Rien... Si, à la fin il filme les ombres projetées du héros et de sa dernière victime, c'est brillant j'avoue, j'étais sur le fion devant tant d'audace et de génie, un vrai masterpiece. En somme c'est le néant absolu et un ramassis d'images d'une platitude égale. Je m'attendais à mieux.
Je ne m'attendais pas à grand chose pourtant, car tant d'unanimisme critique me semblait suspect, mais comme à chaque fois que je donne de l'argent pour aller voir un film au cinéma c'est avec l'espoir et l'envie d'apprécier, je m'attendais véritablement à un film un peu plus ambitieux, plus original, plus osé du point de vue du style, justement, or il n'y a vraiment rien à se foutre sous la dent avec ce film poseur, cliché, niais et laid au possible. Ce n'est pas un film qui a du style, ce n'est pas un film stylisé, c'est un film "stylé" comme disent les adolescents d'aujourd'hui, à propos d'un zippo ou d'une bagnole. Car au final ce film ne donne qu'une envie, semble-t-il, à pas mal de fans, celle d'aller "faire un ride sur la route avec de la bonne grosse musique de merde en fond", et procurer une telle envie facile et crassement stupide doit rendre Refn très fier de lui. C'est QUEU-TCHI ce film.
Il a ouvert les yeux ! You're a real hero, toudoudoum, toudoum, tidadadoum
Je ne m'attendais pas à grand chose pourtant, car tant d'unanimisme critique me semblait suspect, mais comme à chaque fois que je donne de l'argent pour aller voir un film au cinéma c'est avec l'espoir et l'envie d'apprécier, je m'attendais véritablement à un film un peu plus ambitieux, plus original, plus osé du point de vue du style, justement, or il n'y a vraiment rien à se foutre sous la dent avec ce film poseur, cliché, niais et laid au possible. Ce n'est pas un film qui a du style, ce n'est pas un film stylisé, c'est un film "stylé" comme disent les adolescents d'aujourd'hui, à propos d'un zippo ou d'une bagnole. Car au final ce film ne donne qu'une envie, semble-t-il, à pas mal de fans, celle d'aller "faire un ride sur la route avec de la bonne grosse musique de merde en fond", et procurer une telle envie facile et crassement stupide doit rendre Refn très fier de lui. C'est QUEU-TCHI ce film.
Félix :
Rares sont les films qui nous divisent sur Il a Osé ! Bon, en réalité, il n'y a pas de réelle division au sein de la rédaction à deux têtes du blog, tout simplement parce que je ne fais pas partie des grands fans de Drive, présents en nombre sur la blogosphère. Il me faudrait revoir le film pour m'assurer de cela. Ce que je peux néanmoins d'ores et déjà affirmer après l'avoir vu au cinéma, c'est que j'ai apprécié Drive, suffisamment pour avoir envie de modestement compléter la critique de Rémi en vous proposant aussi mon point de vue, tout de même très différent du sien.
Ma principale réserve à la sortie du cinéma résidait dans ces quelques plans dégoûtants qui parsèment la deuxième partie du film consacrée à des règlements de compte sanguinolents. Quand je vois des scènes de ce genre, où la violence explose à l’écran, sur le moment ça me révulse forcément, ça ne me fait ni rire ni applaudir comme certains individus présents dans les salles de cinéma, ça m'amène même parfois à mépriser le réalisateur. Cependant, dans des films qui finalement semblent traiter de la fascination et de l'addiction à la violence, je comprends pourquoi celle-ci est mise en scène de cette façon (comme dans J'ai rencontré le Diable, pour prendre un autre exemple récent de long métrage remarqué où l’on peut aussi noter la présence de quelques images chocs - le film de Refn fait d'ailleurs penser à cet égard à un certain pan du cinéma sud-coréen). Le choix du réalisateur danois ne me semble donc pas totalement gratuit, voire même tout à fait justifié. Avec du recul, ces réserves ont donc quelque peu disparu, même si sur le moment ça n’a pas manqué de me déranger (ceci dit, c'est peut-être mieux comme ça vu de quoi il s'agit).
La scène dite "de l'ascenseur", à rendre jaloux Dick Maas !
Pour illustrer mes propos, j'aimerais revenir sur ce qui est sans doute la scène-clé du film : celle de l'ascenseur, typiquement la scène que l'on détestera en cas d'allergie aiguë au film de Nicolas Winding Refn. Cette scène m'a typiquement amené à penser que Refn nous causait de l'addiction du Driver à la violence. Cette scène commence par nous montrer un baiser langoureux entre le Driver et la fille, un baiser dont l'érotisme est souligné par la dilatation du temps, les jeux de lumières et la musique ; puis dans la foulée, le Driver tue l'autre gars, dans une sorte de jouissance incontrôlable, comme s'il s'agissait de la fin du rapport amoureux débuté avec la fille, qui culmine donc avec ce plan dégueu où il lui défonce la tronche. De cette manière, Refn m'a l'air de nous montrer comment le Driver descend définitivement dans la spirale de la violence par choix contraint mais apprécié, tout en changeant de style lors des deux parties de la scène, pour dissocier le premier acte, qui se veut planant et beau, du second, très terre-à-terre et révulsant. Tout de suite après, le Driver affiche un visage bouleversé, il nous livre peut-être une de ses rares expressions faciales attestant d'une perte de maîtrise, avec ce dernier regard adressé à la fille, dont il s'éloigne pour de bon après ce geste pourtant exécuté pour la défendre : le regard d'un type pris en flagrant délit et irrécupérable.
Pour toutes ces raisons, cette scène, qui pourra tant énerver, est paradoxalement l’une des plus intéressantes du film à mes yeux. C’est finalement celle où tout se joue, où le sort du Driver en est définitivement jeté. Pendant la première partie du film, nous pouvons déjà sentir une tension latente chez le personnage, très perceptible par exemple quand un type vient l'enquiquiner dans un bar et que le Driver le menace, en lui disant, par les mots, ce qu'il finira par faire réellement à ses semblables ensuite ; on sent clairement que le personnage est tiraillé entre ces deux voies, entre deux mondes, celui représenté par la fille et l’autre, par les gangsters. Après, effectivement j’avoue donc avoir été un peu dérangé lors de ces scènes chocs et je comprends évidemment qu’on puisse trouver ça lourdingue. Mais si mon collègue ne comprend pas la hype autour de Drive, je crois personnellement saisir un peu pourquoi ce film a fait un tel boucan. J'arrive par exemple à trouver du sens et un certain intérêt aux scènes décisives du film, des scènes qui, aussi, peuvent plaire de façon beaucoup plus terre-à-terre, notamment par la simple héroïsation qu'elles proposent. C'est cette ambivalence fragile qui a selon moi fait le succès du film, comme ça doit souvent arriver. Un succès décelable chez les cinéphiles, via la blogosphère, mais aussi bien au-delà (quid des ventes de gants de pilotes en cuir, qui ont tout simplement décuplé au troisième trimestre 2011 ?).
Pour voir une autre facette de l'acteur Ryan Gosling, je vous conseille Half Nelson.
Peut-être est-ce justement l'apparente simplicité, la linéarité et le côté très "rentre-dedans" du film qui ont plu, et ce même aux cinéphiles. Moi-même, en tant que cinéphile, j'ai parfois un faible pour les films comme ça, très directs et lisibles, presque minimalistes et conceptuels, qui ont comme l’air animé par une idée fixe. C'est sans doute cela qui m'a fait apprécier Drive. Je considère surtout le film de Refn comme un très bon film de genre, ce que j’ai déjà pu lire ailleurs. Soit dit en passant, je préfère clairement lire ça aux inévitables formules "meilleur film de l'année", "un classique instantanée" ou "un film déjà culte !". Car si ces formules attestent de la vague d'enthousiasme rare provoquée par ce film, elles en font aussi une cible d'autant plus facile pour ses détracteurs. A mon sens, Drive est donc un film de genre de qualité, qui veut simplement s'inscrire dans la lignée des polars américains des années 70 et 80. Il me semble d'ailleurs que c'est tout ce que revendique le réalisateur Nicolas Winding Refn, qui de film en film s'essaie à différents genres en trouvant toujours le prétexte pour aborder ses thèmes de prédilections et en visant systématiquement à y apposer son style, de plus en plus affirmé.
L'utilisation de la BO, qui pourra elle aussi agacer, va aussi dans ce sens-là. Je veux ici parler de ces chansons très lourdes de sens par rapport ce que que l'on voit déjà à l'écran, qui surlignent donc vachement tout ce que l'on comprend déjà, comme celle de la toute fin du film, intitulée "A Real Hero". Ça ne m'a personnellement pas gêné dans le sens où j'ai trouvé ça tout à fait cohérent avec le reste. Ça m'a également fait penser à un truc tout con, à une impression que j'ai déjà ressentie plus d'une fois en bagnole (et je ne suis à l'évidence pas le seul dans ce cas, c'est donc très probablement un but visé par Refn). Je veux parler de ces moments où la radio se met à diffuser une chanson qui exprime très lourdement l'émotion qu'on ressent déjà naturellement. Ce genre de situation arrive typiquement en voiture, où l'on est souvent très pensif et où de la musique vient parfois accompagner nos pensées, en les exacerbant, de façon parfois désagréable et inopinée. Il me semble que tout est fait nous donner l'impression que la musique provient de la radio du Driver et qu'il l'écoute en même temps que nous (sans que cela soit pourtant réellement le cas). En cela, je trouve ça plutôt original et pas inintéressant, car le film peut donc encore davantage s'appréhender comme une sorte de trajet en voiture, aux côté de ce Driver donc, comme une invitation à ce parcours, linéaire et périlleux, avec ce personnage de héros volontairement superficiel, qui a l'opportunité de changer de voie en s'acoquinant avec "the girl" mais qui s'engage finalement et définitivement dans celle de la violence afin de la protéger. Un trajet d'un point A à un point... A. Ceci dit, je comprends complètement qu'on puisse être rétif au style outrancier de Refn, surtout compte tenu de la faible teneur apparente de ce qu'il raconte. Mais c'est aussi tout ce qui fait la singularité du film, réalisé par un cinéaste déterminé et sûr de lui, qui sait obstinément où il va et comment il nous y amène.
Les deux hommes ne se quittent plus et ont affiché au grand jour leur rapport fusionnel lors du Festival de Cannes.
Je suis actuellement en train de découvrir les autres films de Nicolas Winding Refn (j'avais seulement vu le premier Pusher avant d'aller voir Drive) et je dois reconnaître qu'il est très intéressant de constater comment le style de ce cinéaste a évolué au fil de ses films et comment il choisit systématiquement de traiter la violence et sa représentation de manière différente. C'est peut-être la première fois avec Drive qu'il la traite aussi frontalement, alors que les sujets de ses précédents films, comme par exemple Bronson (biopic sur "le détenu le plus violent de Grande-Bretagne"), s'y prêtaient a priori beaucoup plus. Aussi, quand je constate par exemple que Refn a comme source d'influence évidente le cinéma de John Carpenter, que ce soit dans Drive via l'utilisation de la BO (tout particulièrement le morceau d'ouverture de Chromatics, qui rappelle les rythmes lancinants chers à Big John) ou même à travers une scène qui peut clairement passer comme un hommage assumé à Halloween (celle où, portant un masque inexpressif, le Driver observe le chef mafieux depuis la porte vitré d'un bar), cela ne me fait pas l'effet désagréable d'assister au triste spectacle d'un cinéaste sans idée qui multiplie les clins d’œil cinéphiliques dans le but de caresser le spectateur dans le sens du poil pour mieux se le mettre dans la poche. Non, je vois au contraire un cinéaste qui parvient à joliment assimiler ses références pour mieux les incorporer à sa patte personnelle et les mettre au service de ce qu'il nous raconte.
Il me tarde à présent de revoir Drive à la lumière d'une meilleure connaissance de la filmographie de ce cinéaste singulier, que l'on peut si aisément mépriser ou adorer.
Drive de Nicolas Winding Refn avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Ron Perlman et Oscar Isaac (2011)
Au sujet du manque effarant de propos de la part de Refn, et sur le traitement vide de la violence qu'il fait, je vous recommande ce très bon article qui fait une comparaison entre "Drive" et "Taxi Driver" :
RépondreSupprimerhttp://www.vodkaster.com/actu-cine/Drive-de-Nicolas-Winding-Refn-que-reste-t-il-de-Taxi-Driver-1363
Comment peut on oser ecrire sur le cinema, en faisant totalement abstraction du contexte economique, ne pas faire la difference entre un film au budget hollywoodien et un film au budget restreint?
SupprimerUne telle meconnaissance d'un des parametres de base, pour des gens qui ecrivent avec une rigueur qui se voudrait professionnelle confine au ridicule!
Et puisque de toute votre hauteur de cineaste raté et donneur de leçon a deux balles vous semblez completement passer a cote du sujet, je m'en vais vous expliquer ce qui vous a echappé.
Ce qui provoque de l'engouement autour de ce film, d'une façon plutot generale (le phenomene est planetaire), c'est que des gens qui n'ont certainement pas votre erudition cinephilique mais qui sont plutot des amateurs eclaires y ont vu sans etre capable de le transcrire avec des mot intelligents ou intelligibles, ce qu'en d'autres temps d'autres personnes ont ressentis a la vision de "assaut" de john carpenter, de "mean streets" de scorcese ou de "phantom of paradise" de brian de palma, a savoir un travail d'artisan amoureux du cinema et essayant de mettre en raisonnance leur travail avec l'idee qu'il se font d'un certain cinema........
Et ne pas etre capable de detecter cela quand on se targue d'etre un specialiste, quand on est capable de deblaterer a longueur de colonnes pour nous expliquer pourquoi on ne l'a pas compris, c'est a hurler de rire.
Je vous classe au meme niveau que gerard lefort qui se paye une pleine page pour degommer "rien a declarer" et qui oublie juste que c'est avec les rentrees francaises de ce genre de film francais, qu'un certain cinema a la francaise est encore vivant (economiquement, je precise...) et permet a la profession de prendre des risques sur des films a petit budget qui font notre bonheur (si j'etais le patron de lefort je l'aurais carrrement viré pour faute professionnelle....).
Et pas la peine d'argumenter en retour.....
Totalement d'accord avec ce commentaire
SupprimerMarre de toutes ces plantes-vertes-en-pot qu'on prend pour des acteurs.
SupprimerLe vide abyssal du regard de R.Gosling est, cela dit, une vraie curiosité. Et me pose une véritable énigme : comment peut-on se laisser prendre une minute à ce sous-jeu poseur qui ne fait que masquer une incapacité à jouer vraiment?
"Et pas la peine d'argumenter en retour..... "
SupprimerGénial ! "Ne répondez surtout pas s'il vous plaît !". Pas envie de répondre à un tel ramassis d'inepties, t'en fais pas. T'as perdu toute crédibilité en sous-entendant immédiatement que quelqu'un qui critique un film que tu aimes négativement est un cinéaste raté, en sous-entendant aussi que le film est bon parce que c'est un "phénomène planétaire", et qu'il serait interdit de critiquer un film de merde comme "Rien à déclarer" sous prétexte que cette énorme daube permet de financer d'autres films plus intéressants.
Mettons nous d'accord une bonne fois pour toute sur l'interet d'ecrire sur le cinema (en tant que professionnel avec ce que cela sous entends de connaissance sur un minimum de fondamentaux ou bien en tant qu'amateur eclairé, ce qui semble etre ton cas comme le mien...):
SupprimerToute oeuvre cinematographique requiert un minimum de talent, ne serait ce que sur la partie technique (meme sur la pire daube declaree comme telle, il faut des techniciens qui assurent..) et de ce point de vue purement economique, on devrait avoir un minimum de decence vis a vis des gros cons de producteurs qui pensent qu'a se gaver sur le dos des pauvres imbeciles qui les engraissent en consommant betement des navets du calibre de "rien a declarer" ou de "camping" parce que les pauvres ils n'ont pas notre savoir pour faire la difference, parce que quand meme meme, ils font tourner la machine, et a moins que tu te sois retiré de notre monde si corrompu pour vivre dans la foret en bouffant des racines, il y a quand meme un truc tout con qui s'appelle une fiche de paye avec un chéque au bout pour faire bouillir la marmite, et grace leur en soit rendu......
Ceci dit, si tu prefere l'etat du cinema italien a l'etat du cinema francais, retourne un peu aux annees 70 et voit comment les choses ont évoluées parrallement....
En clair, c'est les entrées des grosses daubes qui financent nos petits plaisirs de cinephile, donc a minima et rien que pour ça, respect....
Maintenant rentrons dans le vif du sujet, quel interet il y a t'il a perdre du temps a ecrire sur un film sur lequel on a pas accroché, visiblement le film en question ne nous était pas destiné, et, meme, s'il ne devait y avoir qu'une seule personne au monde a l'avoir apprecié et a laquelle le film justement etait destiné, quel plaisir malsain peut on prendre a aller expliquer a cette personne le pourquoi du comment ce film qu'elle a adoré, et bien non, c'est pas bien, parce que dans dans la fameuse réplique no 192 de la scene no 38 a la 48 eme minute et a la 12 eme seconde , la tu vois, il y a quelque chose qui ne va pas, et d'ailleurs, je vais ecrire une encyclopedie de 432 pages, que bien sur, je vais publier a compte d'auteur, qui bien entendu, deviendra un best seller mondial, pour bien que l'on comprennes a quel point ce passage là (qui doit bien durer 6 secondes) et bien non, cela ne vas pas du tout....
Les gars, faites simple, depensez votre energie et votre temps a essayer de nous convaincre pourquoi, il faut absolument aller voir un film qui vous a procuré du plaisir, et meme si au bout du compte, vous etes de mauvaise foi, au moins vous aurez contribué a remplir les salles au lieu de les vider.....
Nous pourrons tous ainsi, continuer a pratiquer notre sport favori, qui est d'ecrire sur le cinema.......
Positivement.........................
Sur un film comme Rien à déclarer, il n'y a pas besoin d'arrêt sur image, ni même de revoir le film, pour le trouver médiocre (et pas sur 6 secondes seulement).
SupprimerDans le monde que tu décris il n'y aurait aucun contre-pouvoir, aucune voix dissidente, aucune lutte. On ne serait autorisé à parler que positivement de ce que l'on aime. Pas de plainte, de réaction, d'insurrection. Triste monde.
Il ne faudrait donc parler que de ce qui est bien, ne pas se plaindre des films ignobles, minables, ou même dangereux (car ça existe), sous prétexte qu'une personne va peut-être les aimer ? Et quand tout un tas de gens se font servir de la merde et la gobent sans broncher il faudrait aussi ne surtout pas essayer de faire valoir un autre point de vue sur la chose, pour ne froisser personne ? "Mettons-nous d'accord une bonne fois pour toutes" , on est loin du compte. La critique a aussi parfois pour but de faire valoir un cinéma contre un autre, en tout cas de dénoncer des tendances ou des dérives, et un certain nombre de textes critiques parmi les plus mémorables et décisifs sont des textes de révolte.
Dis donc, don quichotte t'es pas fatigué de te battre contre tous ces films ignobles qui sapent le moral de notre belle jeunesse....
SupprimerTu sais qu'on est content que tu sois la pour nous surveiller tout ca, sans toi qu'allons nous devenir?
Tu prefere vraiment l'etat du cinema italien a l'etat du cinema francais, aujourd'hui? Sans rire?....
Et bien moi, j'ai pris un certain plaisir a mater "rien a declarer", dois je me faire soigner? ais je une chance de m'en sortir?
Pourrais tu consulter ton nombril, pour nous eclairer sur l'etat du monde? S'il te plait, viens nous sauver, nous t'en suplions humblement!
Mais restons positif, hier soir je me suis tapé en cachette "les adoptés" de melanie laurent, j'avais fermé les volets et barricadé ma porte (je me mefie des délateurs et du comité de censure..) et bien c'etait pas mal......
A plus.
De même que tu as le droit d'aimer ces énormes saloperies et de le dire, on a le droit de les détester et de le dire aussi. Souffre qu'on puisse exprimer un avis contraire au tien (ou ne cherche pas à le savoir si ça t'arrange).
SupprimerAlors comme ça, on aime pas david fincher? et puis quoi encore?
SupprimerEt les gars faut se reveiller, faut pas laisser passer ça! Taîaut, taîaut!
Reunissons sur le champs le comité de salut public et dressons des buchers!
L'heure est grave, un ignoble cinéaste a reussi a mobiliser 100 millions de dollars afin de refaire en moins bien un telefilm qui a cartonné au box office US a hauteur de 5 millions de dollar!
Et en plus, cela a degeneré en carton mondial, révélant au passage une bien mauvaise actrice (la sus nommée Rooney Mara; celle la, en passant, va faloir la surveiller de tres prés, toujours a se balader a poil, c'est pas tres sain tout ça...)!
L'heure est grave, ou allons nous? Il nous faut sur le champs preparer la riposte, taillons nos fleches et aiguisons nos couteaux!
Non mais de quoi je me mele?
Honnetement, si vous etes dans l'incapacité absolue d'apprecier a sa juste valeur le talent hors norme d'un cineaste de ce gabarit, et soit dit en passant, ce que lui ou d'autres de son niveau (que vous semblez detester avec le meme a propos, la liste serait trops longue..) sont capables d'apporter, et cela dans tous les compartiments qui concourrent a faire d'un film parfois une oeuvre d'art, a un cinema qui se veut ouvertement commercial et qui lui ne cessera jamais d'exister, avec ou sans eux (et donc personnellement je prefere avec..), non mais sans déconner, ouvrez un blog pour parler de bricolage ou de jardinage...
Allez une bonne fois pour toute fixer votre mal etre sur autre chose que ce qui n'est a nos yeux qu'un aimable divertissement.....
Sans rancune.
Réponse à la premz partie : hero, sans "e" final, me semble-t-il, et la légende sous la tof d'Hendricks est à se damner !
RépondreSupprimerJ'ai pas vu le film mais tu donnes putain de pas envie ET putaind d'envie à la fois, pour voir si t'as raison.
It is awesome movie different then others...
RépondreSupprimerpsd to html
Je suis d'accord avec Félix, pas d'accord avec Rémi et de Mlle Cocouan et je sens qu'il sera impossible de trouver ne serait-ce qu'un bout de terrain d'entente entre les détracteurs et les admirateurs de Drive.
RépondreSupprimerBeaucoup de développement pour un film qui m'a laissé l'impression que rouler sur l'autoroute avec l'autoradio à fond est identique à l'effet qu'a eu Drive sur moi. Chapeau pour tous vos efforts, notamment l'analyse de la scène de l'ascenseur par Félix (moi, j'ai surtout remarqué les nichons des stripteaseuses) et le fait de souligner le caractère poseur et niais de Refn par Rémi (on est d'accord). Pour moi, Drive est surtout un film contemplatif sur Ryan Gosling et je n'ai aucun désir homo-érotique perso. Est-ce le cas de Refn qui passe son temps à faire des biopics de types super-virils et machos, là est la question ? Peut-être fait-il des films d'action pour un public féminin ? Allez savoir ... j'avais dans mes brouillons un article assassin contre Refn (à base de Bleeder et Bronson) que j'ai fini par mettre au clou ... car, au fond du fond, peu importe donc la devanture de la cinématographie que je défends (en tombant à rebrousse-poil sur mes ennemis), je me fous royalement de ses films qui ne m'intéressent jamais plus d'une minute avant de comprendre (dès le début) où le récit se termine. Refn au clou, et basta.
RépondreSupprimerFélix > Refn semble en effet se calmer avec Drive et commence à analyser le rapport entre émotions contenues (voire refoulées) et explosions de violence jouissive. Avant, il était dans l'exploitation graphique simple de la fascination de la violence (rapport profit/violence).
vu..je rejoins le premier avis..pensant voir un film digne de la "décoration" qu'il a eu et de l'aura qu'il à reçu, je me suis ennuyé!..et s'il a eu quelques scènes digne d'intérêt, j'ai dû les zapper pendant que je clignai des yeux..en plus, j'ai récement vu "all good things" et j'ai cette impression de voir le même jeu d'acteur du héros de drive sur ces 2 films..
RépondreSupprimerArnaud> Je ne pense pas que ça soit si simple. Pour avoir vu Pusher 2 récemment, je trouve au contraire que Refn rend complètement pitoyables des gangsters (sa façon de les déglamouriser est d'ailleurs radicale) dont il nous dépeint la violence très froidement et sans effets chocs dignes de Drive. Idem dans Bronson, même si c'est encore autre chose. C'est pour ça que je dis qu'il est intéressant de voir comment il choisit à chaque fois de traiter la violence différemment.
RépondreSupprimerJoe > Merci d'avoir pointé cette faute d'orthographe, c'est corrigé !
RépondreSupprimerAnonyme > Idem, sachant le prix qu'il avait reçu à Cannes je m'attendais à tellement mieux... que la déception n'en est qu'encore plus terrible devant tant d’esbroufe et de vacuité.
Arnaud > Je n'ai pas encore vu les films précédents de Refn mais la nullité de celui-ci ne me donne absolument pas envie de me pencher sur son cas. J'ai tout de même mis la main sur la série des "Pusher", au cas où, mais pour l'instant j'ai pas la foi de mes les enquiller !
Je n'ai pas vu Pusher 2 et je m'en cogne. Quant à Bronson, mon POV est limité (j'ai vu 5 minutes du film, début et fin, tellement l'esthétique m'a rebuté) mais il m'a semblé est clair que Refn aborde le rapport que le profit que cherche à acquérir Bronson par la violence est la gloire, même s'il n'en obtient qu'une qui peut paraître illusoire (un film a été fait sur lui, il est connu ... donc, on ne peut pas parler d'illusion de gloire ; il a obtenu la gloire part la violence : la violence est donc profitable ... c'est le propos de Bronson, d'après le peu que j'en ai vu)
RépondreSupprimerRémi > je n'ai vu que quelques minutes du premier Pusher, ça m'a débecté. Je n'ai aucune envie de voir le reste. Je n'encourage pas à regarder Pusher ni les autres œuvres de Refn (je n'ai jamais tenu plus d'un quart d'heure devant l'une d'elles ... sauf pour Drive car j'avais payé ma place au cinoche).
RépondreSupprimerTiens je viens juste de me rendre compte que c'est Ryan Gosling qui était à l'affiche de "The Notebook", la grosse daube de Nick Cassavetes, film que nous avions vu critiqué ici (le lien ci-dessous), un film où il crevait déjà l'écran, à tel point que j'étais persuadé de ne jamais l'avoir croisé avant "Drive".
RépondreSupprimerhttp://ilaose.blogspot.com/2008/03/notebook.html
Arnaud > Ton interprétation de Bronson n'est pas inintéressante mais elle me semble tout de même légèrement à côté de la plaque. Pour rappel, le dernier plan du film nous montre Bronson enfermé dans une sorte de cercueil métallique, à la verticale : c'est là où l'a mené sa triste volonté de gagner de la reconnaissance par la violence. Refn nous montre un peu la profonde débilité de la démarche de son personnage principal, très souvent pitoyable.
RépondreSupprimerFélix > N'empêche que Bronson est connu au-delà de sa cage métallique (il y a un film qui porte son nom). C'est en cela qu'il a obtenu la gloire même si ce type a passé l'essentiel de sa vie en cellule d'isolement : son enfermement n'est le prix qu'il a payé pour obtenir une reconnaissance de son travail qui est de cogner sur les autres. La gloire n'est pas synonyme de liberté.
RépondreSupprimerArnaud > Certes, mais le film qui porte son nom est justement un film qui démontre en quoi sa démarche est idiote ! Donc oui, il a atteint la gloire, tout comme atteignent la gloire ceux qu'on traite de "roi des cons" alors...
RépondreSupprimerIl ne faut pas oublier que Drive est tiré d'un livre, le non moins "bof" Drive. Qui malgré une écriture complétement différente dans la forme et dans la chronologie reste tout aussi lent et peu passionnant.
RépondreSupprimerLes passages violents le sont tout autant et la morale ou la passion du Chauffeur (car il n'a pas de nom la non plus) sont inexistant. Les seconds rôles sont différents (le réparateur du film est l'amalgame de deux personnages bien distincts dans le livre) et on sent une condensation qui à mon goût rends le film de Refn encore plus gnan gnan et plan plan.
Ce film est certes un "hommage" à Tarantino, Carpanter et Mann mais du coup c'est pas très intéressant.
Sinon pour rigoler j'ai fait ça : http://fuckyeahdriveposter.tumblr.com/
Félix > Le film montre que sa démarche est idiote pour toute autre personne que Bronson ... mais, pour lui, ça a marché ;)
RépondreSupprimerBozan > J'adore celle-là. La police au style neutre de feignasse et la petite étoile sur le "i" ... mdr
RépondreSupprimerhttp://fuckyeahdriveposter.tumblr.com/post/12554735516
Merci pour ta critique Félix. Film très sympathique, et un prix de la mise en scène amplement mérité !!
RépondreSupprimerLE film de l'année, LE FILM !
RépondreSupprimerJe l'ai mis dans mon top 10, car on est au mois de novembre, je fais mon top 10 pour 2011.
"une attitude de gros poseur insignifiant, sans véritable idée, sans véritable talent, sans rien".
RépondreSupprimerCela me fait plutôt penser aux films ô combien chiants, niais et vides de Gus Van Sant. Dans le genre film poseur à 2 balles, il en fait un beau lui.
Ryan Glosling, sublime spécimen, est un super acteur dans Half Nelson oui.
RépondreSupprimerSuper film, super acteur, super réalisateur.
RépondreSupprimerJe me suis fait la même réflexion qu'Elise. Deux poids, deux mesures chez certains rédacteurs de ce blog, que je suis malgré tout régulièrement.
RépondreSupprimerIl y a effectivement deux poids deux mesures entre Gus Van Sant et Nicolas Winding Refn. Je signe où ?
RépondreSupprimerChacun son avis.
RépondreSupprimerNicolas Winding Refn se défend bien avec ce film dont vous n'avez pas compris l'essence... C'est un film sur Hollywood et sur l'illusion hollywoodienne... Mais vous êtes si méprisants que je ne vais pas perdre mon temps à essayer de vous faire comprendre ce qui vous échappera de toute façon...
So long suckers !
J'ai exposé mon point de vue, tu réponds simplement que tu n'es pas d'accord, grand bien te fasse et en effet, adios.
RépondreSupprimerElise, toi qui as visiblement aimé le film, qu'as-tu pensé de mon point de vue sur Drive ?
RépondreSupprimerDans la scène dite "de course-poursuite en bagnoles noires" je m'attendais à ce que le Driver utilise Christina Hendricks comme un double airbag particulièrement fiable, ce qui aurait justifié la présence de cette actrice. Hélas...
RépondreSupprimerLa bande-annonce ne me donnait déjà pas envie de le voir, alors avec une critique comme ça, c'est même plus la peine de me le proposer! Pour moi, tout ce qui est écrit ici est assez fidèle à ce que laissait entrevoir la bande-annonce.
RépondreSupprimerLa critique de Rémi est à l'image de ces quelques mots qu'il a lui-même utilisés pour ce film : "c'est le néant absolu et un ramassis d'images d'une platitude égale".
RépondreSupprimerCritiquer pour uniquement répéter à-tout-va les mots creux, vide, insignifiant et inexistant, j'estime que cela ne sert à rien. A moins que le propos soit de montrer à quel point tu es supérieur aux gens qui ont pu apprécier ce film, et comme tu es bourré de références cinématographiques ? Parce que dans ce cas-là, c'est bien réussi. Chapeau bas.
Je pense que ma critique est suffisamment garnie d'exemples pour ne pas souffrir le reproche de se contenter de répéter ces termes que tu reprends ("creux", "vide", "insignifiant", "inexistant") termes qui pour certaines personnes (qui l'ont dit ici-même) pourraient largement suffire à décrire et à "mettre au clou" le film. J'ai voulu en dire justement un peu plus (même si ces mots-là reviennent plusieurs fois, effectivement, à croire qu'ils sont d'une triste justesse pour parler de Drive), et je pense l'avoir fait en évoquant divers aspects du film (scénario, interprétation, mise en scène) et en m'attaquant à plusieurs séquences de façon assez précise. Mais tu peux avoir un avis différent (comme mon collègue - que je ne méprise pas je t'assure, au contraire, c'est fusionnel entre nous, voire pas mal craspec parfois - qui a exprimé son point de vue d'une façon tout aussi construite dans la deuxième partie de l'article, en citant également des "références cinématographiques"). Si mes remarques t'ont atteint dans ton ego, tu m'en vois désolé.
RépondreSupprimerce film m'a d'autant plus donné envie de passer un moment dans l'ascenseur avec Ryan Gosling ^^
RépondreSupprimerL'analyse de la scène de l'ascenseur me paraît bonne mais NWR fait davantage que montrer la violence de son héros, il interroge aussi le spectateur sur sa position vis à vis de la violence avec ce plan gore symbolique. En fait tout cela s'inscrit dans la continuité de son œuvre, c'est le prolongement de son raisonnement, de sa réflexion sur cette thématique. Bien entendu c'est une scène importante du film mais tout le film est très fort et il ne faut pas le limiter à cette scène.
RépondreSupprimerDRIVE est une invitation au voyage, c'est du pur plaisir de cinéma, celui qui nous transporte comme jamais, avec ces creux, ces temps morts, ces montées et ces fulgurances... Une vraie splendeur ! Mais on peut y rester insensible...
Pour moi, ce prix de la mise en scène est bien mérité, surtout en comparaison de celui de l'année dernière (cf. Tournée de M.Amalric). Peut-être le seul prix bien décerné de tout le palmarès de Cannes cette année.
RépondreSupprimerEn passant, bonne découverte que votre blog!
Jujulcactus > On est d'accord sur le palmarès Cannois bien pourri de cette année... J'y repensais l'autre jour (en ajoutant pour ma part le prix de la mise en scène à la liste des récompenses aberrantes), et il fait vraiment pas rêver, contrairement à celui de l'an passé qui était absolument parfait :)
RépondreSupprimerNota Bene : Le seul bon prix de cette année à mes yeux (pour les films que j'ai vus du moins), c'est le Grand Prix pour "Le Gamin au vélo".
RépondreSupprimerJ'ai aimé ce film car j'y ai trouvé un synthèse de ce que fait NWR, de son goût pour la musique electro 80s, pour la violence filmée comme les coréens (j'ai aussi pensé à J'ai rencontré le diable), pour le soin apporté à la mise en scène et à la photographie perfectionniste, pour son personnage mutique, pour ce conte des temps modernes aux personnages archétypaux (c'est revendiqué), pour cet anti-héros campé à merveille par un Ryan Gosling magnétique. Bref, il n'est pas parfait (deux-trois répliques m'ont fait tiquer) mais j'ai pris un pied d'enfer.
RépondreSupprimerJe comprends que l'enthousiasme général agace. Je ressens pareil devant Black Swan que je trouve absolument gerbant en tous points.
Ton blog a une bannière "Drive" !
RépondreSupprimerC'est exactement comme vous le décrivez : un film n'est pas top sans être pourri, mais tout le monde l'encense de manière inexplicable (ou plutôt, de manière explicable, mais très contestable), et forcément on a envie de le défoncer en y rajoutant une couche. Je ne déteste pas "Drive", je l'ai même revu avec plaisir pour essayer de corriger ma première impression (ça l'a un peu amélioré, mais pas beaucoup), c'est juste que je n'y trouve rien de génial et que je l'ai déjà complètement oublié. Je me repasse la BO en boucle et puis voilà, mais c'est pas Winding Refn qui l'a écrite, la BO. Le mot de la fin est laconique mais juste : queu-tchi, ou en tout cas pas loin.
RépondreSupprimerPrix de la mise en scène à Cannes : Almodovar ou rien. Côté palmarès, je n'aurais pas donné la Palme à Malick mais je comprends pourquoi Bob l'a fait (son film est d'une importance cruciale à mon sens), et sinon je rattrape aussi le Prix du Jury pour "Polisse" (même si je sais que je vais me faire dégommer pour ça). Sinon, Dujardin en meilleur acteur, ce n'est pas indiscutable, mais c'est plutôt bien vu et ça fait rudement plaiz.
Pour la mise en scène y'avait Almodovar ET Bonello (quoique, j'aurais sans douté donné la Palme d'Or à Bonello personnellement). En tout cas même Moretti méritait davantage un prix que "Drive" (peut-être pas celui de la mise en scène, mais ça reste un bien meilleur film que celui de Refn).
RépondreSupprimerBonello c'est beau, oui, quoiqu'un peu maniéré à mon goût. J'aurais peut-être davantage primé ses actrices, toutes splendides. Quant au Moretti, je l'ai trouvé assez faiblard, sympa-sans-plus, même si Piccoli est immense.
RépondreSupprimerDrive est maniéré, pas L'Apollonide, du moins à mon sens. Je suis assez épaté par les gens qui qualifient le film de Bonello de "clip arty, poseur et racoleur", et qui adorent et vénèrent le "style" de Drive. Mon cerveau et le leur doivent être montés en sens absolument contraires...
RépondreSupprimerLe Moretti était un peu faible mais il avait un propos déjà autrement plus puissant que celui de Refn, et puis si on en reste aux acteurs, Piccoli 1 - Gosling 0.
Les mecs qui trouvent "L'Apollonide" racoleur n'ont rien compris. Et le "style" Refn, si seulement il y en a un, a encore besoin de boulot.
RépondreSupprimerOn est complètement d'accord :)
RépondreSupprimerpour ma part j'aime Drive, j'aime l'Apollonide, j'ai aimé Habemus Papam, El Piel que Habito, et je ne pense pas que ce soit incompatible, si ??
RépondreSupprimerPour ce qui est du prix de la mise en scène, c'est bien que ce soit Refn qui l'ait eu car c'est un jeune réalisateur qui commence à se faire connaître. Peut-être que ce sera bientôt le tour de Bonello ^^
yuki > C'est pas incompatible non, ce sont les critiques que j'ai citées adressées aux deux films par les mêmes personnes qui me paraissent absurdes.
RépondreSupprimerJ'aime bien ton article Félix !
RépondreSupprimerRémi, Gosling t'a piqué ta meuf ou quoi ? Il est doué ce garçon. Et en plus il fait de la bien bonne musique ! Mieux que Michel Piccoli qui n'en fait plus qu'après chaque repas, quand il a trop picoli.
RépondreSupprimer:D
RépondreSupprimerNon ma meuf fait partie des rares qui le trouvent aussi charismatique qu'un lampadaire. Et ne l'ayant vu que dans "Drive" et "The Notebook", il m'est difficile de le trouver brillant.
http://www.funnyordie.com/videos/a2cc23e5de/drive-thru-official-movie-trailer
RépondreSupprimerA quand un dossier spécial Ryan Gosling ? :)
RépondreSupprimerAlors je l'ai vu. J'ai trouvé ça "paaaaas maaaal". C'est à dire qu'à aucun moment, ça ne rejoint les critiques supra élogieuses, ou celles qui le comparent à Taxi Driver.
RépondreSupprimerIl y a de belles choses (je trouve que Gosling joue bien l'autiste schizo, mieux que le beau gosse de mes couilles, peut-être est-ce plus facile aussi de sous-jouer à la J. Depp) et de très laides (la fin, le visage de Christina Hendricks). Le rythme de la première poursuite est plutôt pas mal et finalement j'ai été assez déçu par l'utilisation de la voiture, que j'ai trouvé beaucoup trop en deça de ce que j'attendais. Tandis que dans la séquence d'introduction on ressent véritablement quelque chose de cette communion du driver avec sa caisse, les occurrences ultérieures de la conduite sont toutes très inférieures. Que ce soit les ralentis musicaux chabada, la course poursuite rapide après le casse raté ou l'attaque de Ron Perlman. Du coup, j'ai senti le film perdre de la vitesse assez rapidement. Probablement dès après la séquence de la cascade pour le cinéma, au début. C'est dommage parce que les ingrédients étaient réunis pour faire un film un peu mieux que ça. J'aurais préféré un véritable film de voitures qu'un film noir/romantique un peu mou et avec beaucoup trop (sur la fin) de tape-à-l'oeil inutile (comme cette scène où le driver observe Nino dans son restaurant, avec son masque sur la tête, pile dans le carreau d'une porte.
Hier j'y repensais, à cause d'une pub pour voiture à la télé, qui filmait la bagnole sous toutes les coutures avec une belle lumière et une musique cool comme celle de "Drive", et je me disais que ce film n'a de cesse de vendre tout ce qu'il devrait montrer, à commencer par son acteur...
RépondreSupprimerje pense qu'on peut dire ca de beaucoup de films avec un héros fort et d'encore plus de films avec une 'figure' de héros comme dans Drive^^
RépondreSupprimermais qu'on soit réticent et exaspéré par le style de NWR je comprend tt a fait ^^
Pourquoi dans votre hall of fame on ne retrouve ni Ryan Gosling, ni Nicolas Winding Refn ?
RépondreSupprimerCela lui ajouterait un peu de peps !
Parce qu'on n'y met que les gens dont on a souvent parlé. Mais il est réactualisé assez régulièrement donc peut-être un jour, qui sait ?
RépondreSupprimerhttp://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/people/20111213.OBS6600/les-25-hommes-les-plus-sexy-de-2011.html
RépondreSupprimerCela ne doit pas être facile pour toi tous les jours ! Tu es insupportables, y a t'il des films que tu trouves a ta hauteur ? Non mais tu es sérieux quand tu descends chaque film un par un ? Cela te sert a quoi ? Autant ne plus allé voir de film si tu sais déjà que tu vas les descendre dans ton petit site minable. Drive n'est en rien niais la réalisation est excellente ainsi que l'histoire et les acteurs, je l'affirme et beaucoup de personnes font de même. Pour être aussi aigri, amère et abject tu dois être un pauvre réalisateur ratés qui voient des oeuvre que tu n'aurait jamais pu réalisé.
RépondreSupprimerAh la vieille rengaine : "Pour être aussi méchant avec un film qui m'a fait vibrer dans mon cœur tu es un sale aigri, un jaloux ! T'es qu'un réalisateur raté ! Fais mieux si t'es cap !".
RépondreSupprimerPutain et grandis un peu merde... Je n'ai pas aimé ce film, j'avance quelques arguments plus ou moins objectifs ou subjectifs dans ce texte, ceux que tu m'opposes c'est juste les mêmes arguments inversés ("Non non c'est pas niais, si si la réalisation, l'histoire et les acteurs sont bien", bravo, je t'applaudis des deux panards), et cerise sur le gâteau tu viens me sortir : "Pas mal de gens l'ont aimé", comme si c'était un argument seulement recevable. La vieille phrase à trois euros : "La majorité l'a adoré ! Des millions de gens ne peuvent pas se tromper ! J'ai forcément raison d'adorer !" Réfléchis deux minutes avant d'écrire autant de conneries.
Ah et pour une réponse plus agréable : il y a énormément de critiques positives sur ce blog, tu n'es apparemment jamais tombé dessus mais je n'y peux rien. (C'est sûr qu'en allant le cœur haletant lire une critique que tu espères dithyrambique de "Donne-moi ta main", tu te fous dans la merde tout seul).
Ouais. Y disent tous ça, les amateurs de daubes. T'aimes pas tel bouquin, t'es un écravaillon raté. T'aimes pas tel film, t'es un réal raté...
SupprimerArgument ultime quand on n'en a plus (ou jamais eu).
Si on trouve un oeuf mauvais, est-on pour autant une poule ratée?
Doit-on vraiment savoir le pondre pour avoir le droit de le trouver faisandé ?
Et que penses-tu de ma critique positive, cher anonyme ? ^^
RépondreSupprimerExcellente double critique de votre part, je rejoins l'avis de félix.
RépondreSupprimerMoi j'ai adoré, je ne vais pas m'étaler, mais bon Refn, c'est comme Malick ou Aronofsky, si t'as un avis tranché tu aimes ou tu detestes...
RépondreSupprimerRemi t'as l'air méprisant envers Gosling, mais j'te conseille Danny Balint, j'suis curieux de voir ton avis, c'est sur qu'il te laissera pas insensible !
Je prends note !
RépondreSupprimerJ'arrive un peu après la bataille, car je découvre petit à petit ce soir ce blog. Alors là j'aimerai exposer deux points sur un film dont moi aussi je ne suis pas particulièrement fan mais auquel j'ai du reconnaitre quelques réussites :
RépondreSupprimer- Tu dis qu'il n'y a rien à reconnaitre à NWR à part quelques scènes rythmées, moi je dis qu'il faut lui reconnaitre au moins une réalisation différente de celle des films d'actions. Le scénario est absolument sans intérêt, pourtant le film est plutôt bien filmé, j'ai trouvé l'ambiance non pas ennuyante comme tu le dis et le développe si bien, car s'il y a une chose que j'ai aimé dans ce film que j'avais lu répertorié comme film d'action avant de le voir, c'est qu'il n'y ressemblait pas. A part deux trois scènes bidons, Refn donne une athmosphère différente, et même si tu critique Goslin, je préfère voir un acteur comme lui dans un film comme ça qu'un Statham pitoyable et vraiment inintéréssant dans un film d'une nullité indescriptible
Je n'avais pas lu l'article de Félix avant de poster, ma réponse était en fait dédiée à Rémi, mais je suis tout à fait en accord avec Félix.
RépondreSupprimerJ'ai enfin vu le film hier soir après tant d’encensements de toute part. Je dois également dire que je vais rarement au cinéma car j'ai du mal à être accroché pendant 1H45, j'accroche plutot aux series sur lesquelles je peux faire pause et reprendre si je fatigue.
RépondreSupprimerMa culture cinématographique est réellement faible (j'ai du aller au ciné pas plus de douze fois en 25 ans), dans mes films préférés, je place: les goonies, le prestige, velvet blue, lost highway, american psycho, history of violence, donnie brasco, casino, la cité de la peur, the machinist, the fighter.
Passons, donc je finis drive et je me dis que j'ai rien compris à l'histoire de reglements de compte, qui a fait quoi car j'ai trouvé cela plat. Ryan gosling est plutot pas mal mais le fait de pas savoir son passé, nom, histoire font que c'est difficile de s'accrocher au contraire d'un type comme dexter ou l'on connait son passé, ou on peut le comprendre d'une certaine maniere.
L'histoire avec la mafia est d'une banalité, je prends n'importe quel épisode de the shield, l'histoire secondaire de l'episode est plus interessante et il se passe plus de choses en 50 minutes que 1H30 du film drive et vic mackay est également un ripou mais genereux avec les siens.
DRIVE n'est pas mauvais à mes yeux, il n'est pas bon, il ne se passe juste rien pour moi
Excusez moi je viens de decouvrir ce blog, grac a flipboard et je voudrais savoir, les auteurs emettent leur critiques sur des films qu'ils n'ont pas ou pu aimes, ou sur tout les films, point barre ? Ce n'est pasdu tout polemique mais apres 2,3 pages, je me pose neanmoins la question
RépondreSupprimerSi tu lis la critique de "Drive" jusqu'au bout tu découvriras que mon acolyte l'a aimé et en a dit du bien. Pour le reste non nous ne critiquons pas que les films que nous n'aimons pas, loin s'en faut, je te laisse t'en rendre compte par toi-même :)
SupprimerOui voilà c'est pour ça, je crois que c'est le ton des critiques qui a comment dire... brouillé mon raisonnement :) c'est assez surprenant !
SupprimerJ'adore Drive...mais cela ne m'empêche pas de voir le côté "discutable" de ce film.
RépondreSupprimerEt là, franchement, je me permets de féliciter Rémi et Nônon, car c'est la putain de meilleure critique négative que j'ai lu (tout film confondus)!
C'est très drôle en plus. Je me suis régalé, et je me suis bien marré.
Merci.
Merci à toi ! :D
SupprimerJe corrige : "tous films confondus" !! Honte à moi d'avoir fait ces erreurs d'orthographe sur un site présentant d'aussi belles plumes ! A bientôt. :)
SupprimerPas le meilleur film de tous les temps, mais un film très agréable à regarder.
RépondreSupprimerDe jolies ambiances visuelles ou sonores !
Je trouve que l'histoire est finalement secondaire mais que çà donne envie de partir avec une vieille voiture, avec sa copine ou sa famille, sur des routes sans fin, auto-radio allumé.
Ca rappelle aussi les départs en vacances de notre enfance, dans la vieille voiture des parents et ce film joue à fond sur cette nostalgie.
D'ailleurs la scène dans le fleuve à sec est pour moi une scène forte du film, belle voiture, bel éclairage, sérénité qui contraste avec la suite...
Bon après je suis surement un mouton adepte des émotions faciles (j'ai jamais regardé Dawson mais je devrais peut-être m'y mettre?)...
PS : j'ai adoré retrouver la chanson de Kavinsky, que je n'avais pas écoutée depuis quelques temps même si je dois dire en être presque écoeuré à force de l'entendre à toutes les soirées depuis la sortie de Drive...
Le fleuve désséché c'est le décor de Terminator 2, auquel le héros doit avoir accès en tant que cascadeur (d'où le "Wanna see something ?"). Et il y a quand même une grosse surestimation des capacités d'évaluation des ados, qui sont plus du genre à s'émerveiller de l'esthétique des productions EuropaCorp que celle de Drive (devant lequel ils risquent de fort s'ennuyer, s'attendant à un Fast & Furious depuis qu'ils ont vu la bande-annonce, ne sachant pas repérer les éléments indicateurs d'un film à tendance plutôt auteuristique qu'hollywoodien).
RépondreSupprimerPour ce qui est de la violence, on pourra tout de même noter que la plupart du temps, quand elle nous choque, c'est qu'elle a été fabriquée de manière très responsable. La violence au cinéma devient dangereuse lorsqu'elle ne choque pas. Ce phénomène se voit très bien avec Funny Games de Hanecke, qui est formellement peu violent (tout du moins par rapport à ce qui se fait dans le cinéma mainstream) mais qui paraît très violent justement car tout est montré avec un soucis très responsable du réalisme. Dans combien de film ou séries TV voit-on des gens se faire défoncer le crâne à coups de poing ou à coup de pied, ou fracasser la tête contre un mur, sans qu'on soit attéré devant telle déchénement mais au contraire complètement anestésiés tellement cette violence est noyé dans un contexte où des gens se foutent sur la gueule, normal quoi. Drive fait parti de ces films où la violence dérange, où des coups de marteau sur un main font vraiment très très mal, où une personne se retourne en nage pour voir se refléter sur l'expression de la fille qu'il aime sa propre barbarerie, où on voit à quel point des coups de couteau c'est horrible. Fascination pour la violence ? Je ne sais pas, mais ce que je sais c'est qu'elle n'y est pas banalisée, contrairement à de très nombreux films mainstreams dans lesquels les coups de fusil, les hectolitres de sang et bien d'autres horreurs passent sans vraiment choquer et sans que personne ne pense à attaquer le film pour ça.
Ce soir vous pouvez mater le magnifique film Drive de Refn avec le grandiose Ryan Golsing sur Canal + !
RépondreSupprimerOn t'a reconnu Alain Veil
Supprimerje déclare immédiatement hair celui qui a écrit ça .
RépondreSupprimerj'ai eu envie de faire comme il avait fait avec ce film, survoler sans cherhcer a comprendre .
mais j'ai lu et ce que j'ai vu c'est que des lors qu'il a remarqué que ça ne "parlait" pas beaucoup, il s'est dit :"hop c'est de la merde ça bouge pas".
dommage qu'un critique puisse en arriver là, car ce qui fait un film est un tout.
il y a le son, le jeu d'acteur, et avant tout dans drive l'ambiance.
c'est un film qui prend au tripes si on prend la peine de s'immerger (ou alors d'etre predisposé a aimer ce film ce que je commence a croire)
beaucoup de jeune ont aimé ce film, contrairement a ce que l'on a pu croire, et un film qui complétement décalé montre bien un état actuel des choses:
-violence
-folie
-désastre
un tout qui rend ce film collant, il colle a votre personne quand il vous a touché, ou devrais-je dire quand on a osé y tremper le petit doigt.
Et dés lors (et celui qui a rédigé ces centaines de lignes inutiles et plates aurait du oser le faire en tant que critique) on est comme happé et on tombe dans un film qui sort de l'ordinaire, qui est comme disons un univers parralléle des films.
un truc, un machin , un bidule mais peut-etre pas un film. quelque vhose qui rend songuer quand il nous laisse sortir la tete de son monde. le monde d'un schizophrène qui est seul. qui malgrés lui se lie au commun des mortels et subit la violence de ce monde qui n'est pas le sien.
jamais un film de "voiture" n'a été aussi spirituel, jamais .
soyons bien d'accord, ce film est sur-naturel. les mises en scénes, les plans insoutenables de situations que nous autres evitons de faire durer.
les émotions qui s'impriment a vos yeux, des choses qui se ressentent passent par ce plan, et non plus des choses qui se comprennent.
bref, d'autres critiques ont été bien meilleures que celle-ci et je comprend pourquoi ce critique n'était pas a cannes pour le voir...
On t'a reconnu Dédé Manoukian ! Cantonne-toi à La Nouvelle Star, quand tu nous sors un tel miel dégoulinant ça passe mieux devant un couineur à la frange gelifiée avec un piercing au coin du nez.
SupprimerSinon, complètement d'accord avec l'article de Rémi. Un film d'une langueur affreuse qui se regarde constamment le trou du bidon et en oublie de nous faire ressentir une quelconque émotion. Au milieu de toute cette léthargie, Refn balance deux trois scènes crues dans le genre "c'est d'la violence ultime qui va vous retourner tripes et boyaux les gars, attention, vous êtes prévenus" mais ça ne change rien à l'affaire. Au moins Tarantino quand il fait ce genre de trucs, il y met de l'humour (bien que ça lasse aussi à force). Ici niet, ça se prend désespérément au sérieux et ça tombe dans tous les travers auteurisants possibles et imaginables.
Le son ? Oui c'est magnifique, on entend le froissement de veste de Gosling à 49m31s, quel détail cristallin ! Mérite la Palme ça.
Le jeu d'acteur ? Ah oui Gosling c'est le nouveau De Niro, d'ailleurs lui il a même pas besoin de "Taxi" et de "r" pour se la jouer Taxi Driver, non mais exit le vieux Bob quoi. Quelles nuances, quelle expressivité ce Ryan ! On ne parle pas de la magistrale Kristina Hendricks qui en remontre aux Jessica Lange, Glenn Close et autre Meryl Streep avec sa performance tout en finesse et en variations.
L'ambiance ? Oh ouais, c'est trippant, c'est stylé, y a d'la musique 80's oldskoule et des putains de plans aériens de malade sur L.A., si c'est pas du grand cinéma ça.
Un film collant oui, c'est tout à fait ça. Collant comme un étron qu'on arrive pas à s'enlever du derche.
J'y vais peut-être un peu fort mais franchement, quand je vois le nombre de gens qui s'extasient devant cette boursouflure poseuse et lymphatique, y voyant la quintessence du septième art, je m'interroge quant aux critères de référence actuels du cinéphile lambda.
Je me demande si Drive justifiait/justifie cette sanglante guerre civile, que je ne découvre qu’aujourd’hui. Drive n’est qu’un exercice de style moelleux (smooth, si vous préférez — et je crains que vous ne préfériez) ou publicitaire ; pas de quoi s’écharper. Le plus intéressant dans cette affaire est Ryan Gosling (ex-bébé Disney, ai-je appris). On entre avec lui dans l’ère de la starisation en abyme, de l’inexpressivité revendiquée en tant que telle, de l’absence de charisme transformée en charisme. C’est de l’ordre du phénomène. Ben Affleck n’atteint pas un tel degré de… comment appeler ça ? d’inertie ? d’atonie ? de vide ? Jadis Alan Ladd ou Randolph Scott (monolithe extraordinaire, vivement conseillé) ne l’atteignait pas non plus. Gosling est comme une créature sortie d’un ordinateur, il est un effet spécial à lui tout seul. Je ne suis pas du tout en train de le dégommer (parvenir à être charismatique en l’absence de tout charisme, que dis-je, précisément en raison de cette absence, il faut le faire), j’essaie de l’estimer à sa juste valeur. Physiquement, ce… cette… chose est aussi un phénomène. A-t-il dans les veines du sang comme vous et moi ? Est-il (est-ce) beau (belle) ? est-il (est-ce) laid (laide) ?
SupprimerQuant à Refn, je le considère jusqu’à nouvel ordre comme un débile mental. Mais je n’ai détesté ni Drive ni Bronson.
Autre chose, mais en rapport avec la bagnole : connaissez-vous Point limite zéro (Vanishing Point), de Richard Sarafian, 1971 ? Film vide mais é-ton-nant. (Et puisque j’y suis : Berberian Sound Studio, d’un certain Peter Strickland, ça vous dit quelque chose ? A Paris c’est sorti au Cinéma du Panthéon, il y a environ un mois. J’aimerais bien avoir votre avis teigneux (ou pas) sur ce film teigneux.)
J. Jeffries
J'ai trouvé Drive plutôt bon ; après le visionnage je me suis tout de même dit "Ok Refn a voulu faire un film qui plait au plus grand nombre" (en tout cas un peu plus que Valhalla Rising :p). Etant un grand admirateur de la trilogie Pusher, il s'agit d'un réalisateur que j'apprécie ; mais il faut avouer que le virage Gosling ne m'enchante pas vraiment. Je n'ai rien contre cet acteur que je trouve plutôt bon, mais en comparaison à un Mads Mikkelsen... Bref tout ça pour dire qu'après le guerrier silencieux, très aride, Refn a peut être voulu la jouer fine pour pouvoir poursuivre sa carrière en paix. Il est bon de rappeler que la suite de Pusher I a été initiée en grande partie pour des raisons budgétaire, je pense que c'est quelqu'un de pragmatique, il nous a servi un Refn édulcoré en somme. C'est pour moi typiquement un film qui m'a plu au visionnage mais dont je vois tous les défauts par la suite.
RépondreSupprimerSinon bravo pour votre blog, drôle et intéressant.
J'ai adoré Drive, c'est un de mes films favoris. Même si je ne partage pas la première critique, il est intéressant de noter effectivement ce qui est dit au début: le film s'est fait haïr non pas par ce qu'il est mais par tout le tapage médiatique dessus. C'est d'ailleurs pour ça que les réactions sont parfois très violentes: il est tellement ovationné en dehors que certains bouillonnent intérieurement et se lâchent sur internet ensuite (ce qui n'est pas le cas de Rémi et Nônon). Si on le juge sur sa seule valeur, on peut aimer ou passer complètement à côté.
RépondreSupprimerJe conçois parfaitement qu'on puisse s'ennuyer et trouver le film vide si on n'entre pas dans le jeu du réalisateur (c'est ce qui m'est d'ailleurs arrivé en voyant Only God Forgives). Néanmoins, il faut quand même reconnaître ses qualités au moins du côté de l'ambiance visuelle et sonore car Refn a parfaitement réussi et c'est à mon avis sur ce point qu'il s'est réellement concentré. En ce qui concerne Ryan Gosling, je n'adhère pas forcément à 100% à son jeu en y réfléchissant par exemple sur The Notebook (N'oublie jamais) mais dans Drive, je pense qu'il a réellement saisi le personnage qu'il devait jouer. J'ai aussi beaucoup aimé les prestations de Carey Mulligan et Oscar Isaac même si tous les acteurs ont selon moi joué le jeu.
Je ne suis pas assez connaisseur pour réellement pouvoir expliquer en détail pourquoi il m'a plu par des mots, je pense qu'il vaut mieux lire l'avis de Félix. Je peux simplement dire que c'est un film qui change de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent, je le conçois même plutôt comme une expérience ou un voyage qu'un film.
Quoi qu'on en dise, j'ai bien aimé vos critiques. De toute façon, un film ne fait que très rarement (même jamais) l'unanimité, c'est comme pour tout.
C'etait pas trop mal comme film. Par contre la realisation est d'une pretention!
RépondreSupprimerDans le meme genre mais dans un style moins exasperant il y a history of violence
« se démarquer du cinéma hollywoodien d'action de la façon la plus simple qui soit : ces films-là vont vite, je vais aller lentement, pour avoir une caution européenne »
RépondreSupprimerC'est une allusion à la phrase du producteur qui disait que les critiques trouvaient ses films « européens », donc chiant ? Ça ma scié, cette remarque ! ( mais j'espère quie les amerloques ont jamais pensé ça, parce que c'est exactement ce qu'ils font, avec leurs films « indépendants » chiants comme la pluie).
J'ai tout de suite relu l'article après avoir vu le film, car je me rappelais qu'il y avait deux appréciations différentes. Cependant, je suis entièrement d'accord avec Rémi (désolé Féfé...). Il a en fait dit tout ce que j'ai pensé de ce film en le voyant, et même avant de l'avoir vu (ce genre de films qui suscite l'extase de la critique, moi aussi ça me gonfle d'avance, et au final j'ai pas envie de les voir, ou alors dix ans après tout le monde). La mise en scène inexistante : sérieux, donner un prix à Cannes pour ça ? Y a aucun style, la caméra bouge même pas (Le dîner de cons fait la même chose, mais c'était du théâtre filmé, et puis il y avait les dialogues pour détourner l'attention). Le coup de la lumière tamisée (je cherchais justement le mot...) dans la scène de l'ascenseur m'a interloqué, aussi.
Mais je n'ai pas hurlé de rire. Par contre moi aussi j'ai adoré Léon quand j'avais douze ans, ça fait une paye que je ne l'ai pas vu mais je gage que ce doit être meilleur.
Le héros est vide, même pas de nom, il tire la gueule, ou plutôt la « non-gueule » tellement il est inexpressif, Ron Perlman, ben c'était la deuxième fois en deux jours que je le voyais vu que précédemment je m'étais fadé Pacific Rim (il est de tous les mauvais coups, celui-là).
J'ai pas vu Macadam à deux voies, faudrait que je corrige cette bévue, pour voir à quel point c'est ressemblant (ou pas).
Etc.
Bref, je fais partie des « indifférents irrités », et maintenant que j'ai vu ce truc je ne comprends vraiment pas l'adoration dont il a été l'objet. A moins d'être en extase devant un ou deux plans réussis... Je l'ai vu avec un relatif ennui, aucune fascination, pas le moindre intérêt, et ce ne sont pas les scènes de violence « trop stylées » avec le crâne qui explose au ralenti qui m'émoustillent. C'est de la violence purement gratuite et ça me casse les couilles (mais moins présents que chez Tarantino. D'ailleurs, ça me fait penser que je n'ai toujours pas vu Death Proof). Et non, désolé Rémi, moi je ne comprends pas, et ça ne se justifie pas. Je reconnais à Refn le mérite de ne pas en avoir abusé, alors qu'avec cette histoire de vengeance il aurait pu.
Fallait s'y attendre, de Cannes. Quand ce raout du star-system cinématographique appose son logo sur une affiche, ça fait causer. En général, quand c'est le cas, je me méfie du film en question comme de la peste.