Ne croyez pas que c'est moi qui, par snobisme, aurais choisi de présenter le film sous son titre original. Je n'ai pas eu le choix : il n'a pas été traduit par le distributeur français. Et même moi, avec ma licence d'Anglais et avec mes trois redoublements successifs en Master 1 LLCE Anglais, dont je suis ressorti parfaitement intact, sans le moindre diplôme, une main devant une main derrière, même moi qui ai donc passé plus d'un tiers de ma chienne de vie sur les bancs poisseux de la fac d'anglais de Dijon, je serais bien incapable de traduire ces quatre mots. A la rigueur je pourrais tirer un truc de "The" ou de "Of", mais combinés aux deux autres termes plus chauds à piger du titre, je reste impuissant. Donc le mystère restera intact pour les moins anglophones d'entre nous. Pas de bol.
La seule chose que je puisse souhaiter à ces quelques bienheureux franchouillards qui comme moi ne savent pas traduire l'Anglais, à vous autres pantouflards, c'est de cultiver le mystère en ne regardant jamais ce sale film. Je m'y suis frotté, presque jusqu'au bout, et c'est une putain de plaie. L'idée c'est un monde strictement identique au nôtre à ceci près que le mensonge n'existe pas, sous aucune forme. En tout cas c'est ce que nous affirme une voix off misérable au tout début du film, qui ne reviendra jamais ensuite et qui a pour unique but de planter le décor sans effort. Le hic c'est qu'elle n'est même pas foutue de faire les choses convenablement parce que c'est pas vraiment de ça dont il est question. Il semblerait plutôt que tous les êtres humains présents dans le film auraient ingurgité une sorte de sérum de vérité qui les pousserait inexorablement et continuellement à dire tout haut absolument tout ce qu'ils pensent tout bas, même quand ça n'est pas la peine et surtout quand on ne leur demande rien. En fait c'est pas seulement que le mensonge n'existe pas, c'est que l'omission non plus. C'est plutôt une bonne idée de départ faut dire, qui donne lieu à des situations qui elles-mêmes pourraient être intéressantes : la découverte des vertus du mensonge bienveillant, l'invention de la fiction, l'affabulation mystique et donc l'avènement religieux, etc. Mais ça devrait aussi donner lieu à quelque chose de cocasse, d'amusant, à quelque chose de drôle, à un truc marrant, puisque c'est une "comédie", rappelons-le. Or toutes les situations susdites tombent à plat car il n'y a pas l'ombre d'une goutte d'humour qui perle sur le front pourtant huileux de Ricky Gervais, aka l'otarie pince-sans-rire de la comédie anglaise, the king of comedy, le poltron de la série comique, la bombonne de rire d'Outre-Manche, le monceau de gags grassouillets du Commonwealth, la Raquel Wales de la vanne de merde, la Grand-roue de Londres, le Tower Bridge of London, le pont humain rouillé qui relierait le Haut-rhin au Bas-rhin depuis Londres rien qu'en étalant au sol toute la peau qu'il a en trop sur la gueule, Ricky Gervais le tocard de The Office UK, le Big Ben, l'enflure bouffie d'humour british qui a réalisé et interprété de bout en bout cette saloperie de film.
L'idée de départ était pas mal mais le film est bourré d'incohérences, ça tient pas debout un instant, en plus d'être con et d'être honteusement dépourvu d'humour. Si toutefois vous parvenez à passer outre un bon sujet roulé dans la boue, outre une comédie sans gag qui fout un cafard gros comme ça et qui vous déprimera pour tout l'hiver, et outre la tronche du dénommé Rickey Gervais, au nom de yaourt chimique grumeleux, je vous recommande cette daube.
The Invention of Lying de Ricky Gervais avec Ricky Gervais et Jennifer Garner (2010)
Tu dis ça parce que tu n'aimes pas Jennifer Garner. S'il y avait eu Naomi Watts à sa place, le film remonterait dans ton estime :D
RépondreSupprimer"to ly" c'est "s'allonger". On entend souvent dans les chansons "Ly me down baby, ly me down", ce qui signifie grosso modo "allonge-toi grosse chienne, allonge-toi". C'est les chansons romantiques pour faire l'amour. "The invention of lying" par contre, je sais toujours pas ce que ça peut vouloir dire...
RépondreSupprimerVoilà Ricky Gervais bien épinglé et habillé pour l'hiver. :D
RépondreSupprimerMerci pour tes éclaircissements sur la langue si compliquée de Shakespeare et de Barry White.
RépondreSupprimerRicky Gervais il doit avoir une mini bite. Il a tout à fait la tête du gars qui a un zob minuscule. Il est anglais, ça aide aussi.
RépondreSupprimer"The Invention Of Lying" veut tout simplement dire "L'invention du mensonge". Sinon , à propos du film, c'est un ratage total, qui s'enfonce un peu plus chaque minute malgré une idée qui aurait pu donner une comédie géniale. Avec un autre directeur, d'autres acteurs et un script entièrement réécrit, bien entendu.
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