Difficile d’aller voir un tel film sans craindre que l'incroyable ramdam qu’il a suscité n’influence, en bien ou en mal, l’opinion qu’on en aura. La louange unanime crée des attentes parfois cruelles pour celui qui la reçoit. On a lu et relu, en boucle, les mêmes superlatifs, à propos de ce Mad Max : Fury Road, que beaucoup n’ont pas hésité à ériger en « film du siècle » ou ont affublé de tant d'autres titres honorifiques plus ou moins débiles. Mais au final, sans donner raison à ceux qui en font l’œuvre la plus importante de l’histoire récente du cinéma (ce serait tout de même à pleurer), le film s’avère résister à la pluie de compliments démesurés qui s'est abattue sur lui, et parvient même à en mériter pleinement quelques uns, les plus raisonnables, qui vantent ses grands mérites de strict film d’action.
Mad Max : Fury Road est (sans véritable difficulté, concédons-le) le meilleur épisode de la saga de George Miller (et, au tout début du film, on peut encore en douter, craignant par exemple que Miller, poussant d’un cran sa vieille lubie de filmer des catcheurs hystériques, réalise le film de beauf absolu que semblait annoncer la présence du guitar hero metalleux au sein du convoi de routards menés par Immortan Joe, le méchant de l’affaire). Pourquoi cet épisode 4 ratatine-t-il les trois autres ? Pour une raison simple, qui est que le cinéaste australien s’était placé, avec son premier Mad Max, sous l'égide du dieu Vitesse, et avec le second, Mad Max : le défi, sous le patronage de sainte-Action (nous ne reparlerons pas du troisième, Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre, placé sous le sceau de l’infamie), et que sur ces deux terrains, fers de lance de son cinéma (Miller n’a, au fond, peut-être jamais visé que ces deux objectifs : filmer courses-poursuites, fusillades et explosions à toute vitesse, au point de délaisser tout le reste), le père de Mad Max vient d’atteindre des sommets. Les siens, au moins, mais sans doute plus que ça car, disons-le après d’autres, ce film semble avoir passé une vitesse, voire un petit paquet de vitesses en termes de cinéma d'action, et a mis une dizaine de longueurs dans la vue à l'immense majorité de ses concurrents passés et présents.
Mad Max : Fury Road va très, très vite, tout en restant parfaitement lisible et assez solidement construit, mieux, sans jamais filer mal au crâne ni donner envie de sauter du train en marche, contrairement à la grande majorité des blockbusters contemporains qui essaient péniblement de fuser et sont pourtant des escargots par rapport à celui-ci. Miller, dans le programmatique premier volet de sa série chérie, misait beaucoup sur les effets d’accélération du défilement de la bande, notamment dans ces plans filmés en caméra embarquée à ras du bitume et à toute allure. Ses tentatives d’accélérer l’image, dans le deuxième épisode pourtant supérieur, ne furent pas du meilleur goût (rappelons, entre autres, ces scènes dignes des premiers films du cinématographe où les figurants semblaient courir en marchant). Il renoue d’ailleurs avec ces effets dans le prologue de son nouveau bébé, de manière un poil plus habile visuellement, mais guère plus heureuse. Mais dès que le titre du film est apparu, après la capture de Max et après sa vaine tentative d’évasion dans les coursives du bastion d'Immortan Joe, Miller abandonne cette avance rapide artificielle au profit d’une véritable accélération, de celles qui passent par le montage (même s'il joue encore de ses vieux effets ponctuellement, qui, couplés à des zooms furieux, ne constituent pas les plus beaux moments du film mais contribuent, périodiquement, à pousser son rythme). Et le résultat est assez fascinant.
Il faut en revanche, c’est admis, s'en tenir à la vitesse et à l'action, qui constituent 95% du film au bas mot, et fermer les yeux sur le reste. Dès que Miller coupe le moteur, on se rend compte, une fois de plus, qu'il est incapable de filmer autre chose (les scènes plus calmes, les pauses dans la course, où Max, interprété par un Tom Hardy fort limité, discute avec sa partenaire, Furiosa, beaucoup mieux servie par Charlize Theron, sur une tonalité mélodramatique, sans parler de la scène où Furiosa s’en va hurler, à genoux, dans le désert, la mort des siennes, ces scènes relèvent soit du grotesque soit… du grotesque). Mais ce ne sont bien que 5% du film, en comptant large. Et pour la plus grosse part du gâteau, il n’y a pas à dire, George Miller sait y faire. C'est probablement son seul talent mais il le tient, ou plutôt le tient enfin. Le film fout effectivement un gros coup de pression au tout Hollywood en parvenant à atteindre un rythme de croisière fulgurant sans se crasher en cours de route.
Mais je me trouve presque dur. Car en réalité, et quitte à me trouver presque doux, je dois dire que Miller réussit un peu plus que cela, et que ses réussites supplémentaires pourraient passer pour dérisoires mais sont capitales quand on connaît un peu l'oiseau pour s'être tapé et retapé les trois premiers films de sa franchise. D’abord, Mad Max : Fury Road compte deux scènes particulièrement réussies et dont la réussite ne tient pas qu’à la création et au maintient improbable d’un rythme hallucinant. D'une part, la séquence de la tempête de sable, où Miller joue sur une altération des couleurs et sur une invasion du noir et blanc assez frappante, donnant l’impression que le film lui-même subit, dans son tissu, les assauts cataclysmiques d’un cyclone sorti de nulle part. Et c'est bien l'effet que nous fait ce nouveau Mad Max, film émergé d'on ne sait où, qui déboule en trombes, foutraque, puissant et, pour ses rivaux, assez destructeur. D'autre part, la séquence étonnante des marécages, cette étendue spongieuse parcourue d’étranges échassiers humains, où, une nouvelle fois, Miller change soudain de teinte, et de registre, plongeant le film dans une nuit bleue assez somptueuse, tandis que le convoi des fuyards s’attache à un arbre solitaire et que retentit le Dies Irae du Requiem de Verdi.
Et puis, pour la première fois dans sa série, le cinéaste façonne un personnage principal assez consistant. Je ne parle pas de Max, qui n’a, faut-il croire, jamais intéressé Miller. Tom Hardy lui donne encore moins de poids que Mel Gibson en son temps, qui n’avait déjà pratiquement rien à jouer mais le faisait somme toute mieux (et pourtant...). Je parle évidemment de Furiosa. Miller met clairement (et assez lourdement) en scène la passation de pouvoir, laissant son (soit-disant Mad) Max sur le bas-côté, au sol, littéralement largué, au profit du personnage féminin de son film (on ne fera pas tout un fromage sur Mad Max 4 grand film féministe… féministe, le film l’est un peu, et l’est pas mal comparé à quelques grosses machines Marvel, mais si ce film est un grand film féministe, le féminisme a de beaux jours devant lui). Et la transmission de témoin s’organise jusque dans le titre, si l’on se permet d’entendre « Fury Road » comme « La route de Furiosa ». Assez solidement interprétée par Charlize Theron, la susnommée Furiosa en impose davantage que son covoitureur mâle, et c’est rien de le dire. C’est une première pour la saga, qui avait connu quelques personnages secondaires sympathiques (notre critique du deuxième opus leur faisait la part belle) mais finalement peu présents (au contraire ici, d'ailleurs, d'un personnage secondaire assez intéressant en la personne de Nux, interprété par Nicholas Hoult, un war boy d’Immortan Joe pris à parti dans l’équipée sauvage de Furiosa), et dont le héros masculin éponyme n’avait jamais su nous gagner à sa cause (laquelle au juste ?).
Je suis peut-être injuste aussi quand je précise que l’on peut apprécier le spectacle (on y est en plein, Miller lance même des feux d'artifice à intervalles réguliers !) à condition de fermer les yeux sur tout ce qui n’est pas action et vitesse pure. Il faut, je ne le redis pas, faire le mort devant les quelques scènes voulues émouvantes de l’affaire. Mais en termes d'idées de scénario, le film n'est peut-être pas si plat et commun qu’il n’y paraît. Mettons le mot « idées » au singulier, pour ne pas avoir l’air d’en faire des tonnes. Je retiens celle (et mieux vaut avoir vu le film avant de lire ce qui suit, pas que la révélation soit capitale mais on pourrait m'en vouloir à mort et attenter à ma vie, donc je me couvre un max) qu'ont les personnages (le mérite en est attribué à Max, que Miller ne pouvait pas laisser dans le caniveau sans lui avoir offert de penser au moins une fois dans sa vie) de retourner sur leurs pas, d'arrêter la fuite en avant vers probablement rien et de revenir dans la citadelle initiale, celle que gouvernait jusqu’ici le despote Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne, méchant du 1er volet, mais peu importe... ici dans le rôle du tyran putanier et doctrinaire pratiquant une politique d’austérité à l’égard de la nouvelle denrée rare - après le fuel, l’eau, plus banal, certes… - du monde post-apocalyptique de Miller), pour essayer de la dérober à son leader et de la révolutionner de l'intérieur, de la rendre meilleure (parabole de ce que Miller fait avec sa propre saga, bien sûr, qu’il reboote et hausse effectivement d’un ou de plusieurs tons, chose assez rare pour être soulignée), bref cette idée somme toute assez simple qui veut que l'herbe ne sera que très peu vraisemblablement plus verte ailleurs (encore qu'elle le sera forcément vu que d'herbe il n'y a point dans le désert où se déroule le film), et qu'il serait temps d'essayer d’agir là où l'on crèche plutôt que de foncer vers un éden illusoire (ou aussi imbitable que celui de Mad Max troisième du nom). (Phrase un peu longue non ?). Voilà une assez belle idée au fond, qui me donnerait presque envie de rapprocher le film, dans sa tentative d’appréhender les angoisses eschatologiques contemporaines et d’y répondre, de se coltiner le sujet de la responsabilité du guide et de l'engagement personnel, de ces films qui, ces dernières années, l’ont fait d’une toute autre manière. En vrac, La Dernière piste, Habemus Papam, Take Shelter ou 4h44 dernier jour sur terre. Mais j’ai bien peur, là, après avoir peut-être injustement limité le film à sa grande qualité « dynamique », de le hisser à des considérations auxquelles lui-même ne prétend pas férocement.
Mad Max : Fury Road de George Miller avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult et Hugh Keays-Byrne (2015)
Je veux bien le voir mais quelque chose me fait peur je ne sais pas quoi. On dirait que l'on veut survendre le film... Un peu comme Les Evadés sur IMDB... Je suis très méfiant car tout le monde l'adore : du critique obscur élitiste au geek fan de blockbusters US à la Bay...
RépondreSupprimerIl faut l'assumer, ce dernier paragraphe. Tout ça est bel et bien dans le film. Evidemment dans un blockbuster, ce genre d'idées se retrouvent "à la marge", et on retiendra peut-être seulement l'action si l'on n'en est pas un grand fan (d'action).
RépondreSupprimerIl a au moins, dans Mad Max, une certaine virtuosité dans le découpage et le montage, la narration visuelle, qui échappe totalement à ce bourrin de Darabont.
RépondreSupprimerBravo Rémi pour ce bel exercice critique, en ce sens qu'il tente d'évaluer — à la fois précisément, modestement et sans s'en laisser conter — « le pour et le contre ».
RépondreSupprimerPar ailleurs, l'as-tu vu en Trois Dés, et si oui est-ce d'un intérêt particulier ?
Oui, je ne crois pas que l'importance démesurée accordée aux films de Darabont sur imdb et l'enthousiasme généralisé autour du nouveau de 'Mad Max' soient comparables. Il n'est évidemment pas impossible qu'il y ait une part d'exagération dans l'accueil du film de George Miller (quoique le texte très mesuré de Rémi, habituellement rétif aux « succès imposés », incline à ne pas le penser — j'irai y regarder par moi-même), mais cela ne me semble pas du même ordre.
RépondreSupprimerNon, vu sans lunettes. La 3D ne m'a jamais paru présenter un grand intérêt pour les films que j'ai vus dans ce format au cinéma. Et, ayant lu (sans trop chercher à vérifier...) que Miller voulait le présenter en 2D à Cannes, mon choix fut vite fait. (Sans parler du prix de la place).
RépondreSupprimerLe film doit compter une dizaine de plans faits pour la 3D (où des trucs nous arrivent dans la tronche), mais je ne peux pas t'en dire plus.
Ça confirme ce que je pensais !
RépondreSupprimerC'est étrange, cette façon dont pas mal de cinéastes semblent subir la Trois Dés... Quand bien même il ait renâclé à l'utiliser, on voit mal un cinéaste ayant réalisé un film en Scope demander à ce qu'il soit projeté en 1,37 (ou : un film en couleurs demander à ce qu'il soit projeté en noir et blanc, ou encore : un film parlant demander à ce qu'il soit projeté muet, ou encore : un film en Odorama demander à ce que les spectateurs se bouchent le nez). Je sais que ce n'est pas tout à fait comparable, mais tout de même.
Ceci dit je ne jure pas que l'anecdote est vraie. J'ai croisé ça quelque part et n'ai rien vérifié (n'ayant que peu de choses à faire de ce genre de trucs).
RépondreSupprimerSAK EUH SOUMPAPA OUYÉHA
RépondreSupprimerASSI
SAK EUH SOUMPAPA OUYÉHA
ASSI
PATA PATA
SAK EUH SOUMPAPA OUYÉHA
ASSI
PATA PATA
YHA MAMA YHA MAMA
ASSI...
Avec ce film, George Miller a placé la barre à une hauteur qui ferait même pâlir Renaud Lavillenie. S'il fait une suite dans la foulée, il va devoir assurer ! :)
RépondreSupprimerJ'ai lu justement une déclaration de Miller qui disait que s'il devait aller le voir, il irait en 3D. Par contre il ajoutait qu'il comprenait la réticence du public.
RépondreSupprimerAh ben voilà le lien : http://twitchfilm.com/2015/05/cannes-2015-news-george-miller-on-mad-max---id-see-it-in-3d.html
RépondreSupprimerOk.
RépondreSupprimerJe sais que les films que j'ai vus en 3D au ciné ne m'ont pas fasciné par la 3D, qui était plutôt pénible dans le sens où les lunettes le sont quand on en porte déjà (...) et où l'image est ternie, assombrie, ce qui la gâche plus qu'autre chose.
Mais je n'ai pas vu dans ce format, ni en salle, les quelques films où la 3D risquait d'être particulièrement intéressante (Pina, La Grotte des rêves perdus, quelques autres).
J'avais apprécié la 3D d'Avorton. Le reste...
RépondreSupprimerMais je n'ai pas non plus eu la chance de voir le Herzog et le Wenders en 3D.
C'est rarement bien en effet. J'ai aimé ce qu'en ont fait Tsui Hark et Cuaron (pendant 20 minutes à peu près). J'ai raté les films d'"auteur" en 3D (Godard, Wenders, Herzog), difficiles à voir à Montpellier...
RépondreSupprimerAh oui je l'avais oublié celui-là...
RépondreSupprimerSauf que dans ce cas précis, Miller préconise justement de regarder Mad Max: Fury Road en noir et blanc (disponible sur le blu ray).
RépondreSupprimerSur une dizaine de films vus en 3D (Gravity inclus), l'Adieu au Langage de Jean-Lu est le plus dément et le plus utile. Qu'un papy de 84 ans pose plusieurs clés de voute de la grammaire de la 3D, c'est assez admirable.
RépondreSupprimerAh bon ? Bizarre autant qu'étrange ! Pour l'instant, je n'ai vu du film que des photos éparses, mais (cf. celles dont Rémi a illustré son texte) j'avais l'impression que Miller en avait plutôt travaillé les couleurs... J'y perds mon latin.
RépondreSupprimerIl ne conseille pas également de rogner les bords latéraux de l'image pour voir le film en 1,37, et de couper le son ? :-)
:) En fait il voulait à tout prix s'écarter du look desaturé des films post-apocalyptiques classiques. Du coup, d'après Miller, il fallait soit pousser les couleurs au max, soit assumer le noir et blanc. Il n'a pas eu le courage de sortir le film en noir et blanc car c'est associé aux films d'auteur pour le public.
RépondreSupprimerJe comprends mieux ! Il y a une logique dans un tel raisonnement : depuis plus de quarante ans, on en a en effet plus que soupé de la désaturation et du « noir et blanc en couleurs » (qui finissent par relever d'une méfiance quasi puritaine à l'égard des couleurs), alors autant jouer carrément le chromatisme, ou au contraire le noir et blanc. Il n'en reste pas moins que proposer les deux options pour un même film me semble un peu étrange, aussi étrange que quand, par le passé, un cinéaste disait qu'il avait à la fois cadré son film pour la diffusion en format large en salle et pour celle en 4:3 à la télévision... Ceci étant dit, il me faudrait juger sur pièce !
RépondreSupprimerEn tout cas il joue très bien de l'invasion du noir et blanc dans la scène de la tempête. Et du quasi monochrome dans celle des marécages.
RépondreSupprimerD'ailleurs, rien à voir avec les couleurs, mais à propos de cette séquence du marécage bleu, vraiment la meilleure du film à mes yeux, et plus précisément au sujet de ce plan, à la fin de la scène si ma mémoire est bonne, où l'on voit ce qui ressemble à un être humain monté sur échasses, progressant lentement sur les marais qu'il scrute... Je lis en ce moment "Les Misérables" de papa Victor (il n'est jamais trop tard pour se plonger dans une merveille), et on peut lire, Partie II, livre 1, chapitre 19, pratiquement à la fin de cette parenthèse de 80 pages qui scinde le premier bouquin en deux et dans laquelle Hugo abandonne un temps (ou semble abandonner) ses personnages pour nous raconter par le menu la bataille de Waterloo, on peut lire donc, quand il est question, après le massacre, des traînards des armées (c'est par là que Hugo s'apprête à renouer le lien avec son récit, via la figure de Thénardier), ces charognards qui restent en bout de colonne et qui dépouillent les cadavres après la fête, cette phrase : "De certains échassiers nocturnes font de ces silhouettes dans les marécages".
Quand on sait ce qu'il en est de l'origine de ce marécage acide (on l'apprend des vieilles motardes de l'ancien clan de Furiosa), il est amusant (mais ça n'amuse peut-être que moi) de faire un lien entre la phrase hugolienne et le plan millerien.
Bailando
RépondreSupprimerBailando ho ho !
C'est malin, je vais avoir en tête 'Les Misérables' quand je verrai cette séquence, et Jean Valjean à la place de la fiole de Tom Hardy !
RépondreSupprimerPutain de séquence, ça!
RépondreSupprimerDans ce film, y a t il la chanson "everything is awesome???"
RépondreSupprimerAssez bien vu de votre part. L'emploi un rien excessif du mot "assez" est assez lourd. Mais la nuance, cher ami, semble vous échapper, à tous les étages...
RépondreSupprimer« La beauté sera convulsive ou ne sera pas », à propos de George Miller, c'est tout de même un peu (assez !) exagéré, n'est-il pas ? Je n'ai pas encore vu le film, mais même des cinéastes que je juge « indiscutables » je trouve extrêmement sain, au contraire, de discuter : tel aspect d'un de ses films tient encore absolument, un autre a moins bien vieilli, etc., et sans du tout que cela débouche forcément sur de la tiédeur (impression que ne m'a pas donné le texte de Rémi, bien au contraire).
RépondreSupprimerDans ces conditions, oui, je crois a priori que, du nouveau 'Mad Max', on devrait discuter, sinon ce ne sera qu'un stupide objet de culte supplémentaire.
Enfin, pendant que j'y pense, je ne comprends pas comment le mot « destructeur » peut être employé pour désigner une qualité filmique. Je sais bien que le cinéma a énormément et complaisamment joué du goût pour la contemplation de la destruction massive (est-ce André Bazin qui parlait à ce sujet du « complexe de Néron », et d'ailleurs s'agissait-il bien de cette expression ?), mais à moins d'entendre le mot « destruction » dans un sens révolutionnaire (je peux me tromper mais je ne pense pas que ce soit le cas chez George Miller) je ne vois vraiment pas comment cela peut devenir une vertu. La destruction au cinéma ne me touche ou ne m'impressionne que quand elle s'accompagne de « crainte et de tremblement » : voir par exemple le regard rétrospectif accablé, abasourdi que jette sur le champ de bataille, jonché de cadavres en pure perte, le personnage interprété par Jeff Bridges vers la fin de 'La Porte du Paradis'.
RépondreSupprimerA noter que je n'ai pas utilisé le mot "destructeur" dans ce sens-là, contrairement à d'autres.
RépondreSupprimerJ'en suis bien conscient. C'est mon inattention qui m'a fait accouché de ce laïus hors de propos : il m'est sorti de l'esprit que si le commentateur en question (je ne suis pas bégueule, mais je ne me résouds pas à le désigner sérieusement du pseudonyme qu'il s'est choisi — en espérant que ce n'est pas son vrai nom) qualifie le film de « destructeur », c'est par opposition à ton « assez destructeur » qui décrivait, quant à lui, l'effet que pourrait avoir le nouveau 'Mad Max' sur les autres films d'action à grand spectacle. J'aurais dû mieux lire et moins vite écrire !
RépondreSupprimerJ'en sais rien si ce film est destructeur, lourd, intéressant, simple. Je n'étais pas là pour faire dans la nuance.
RépondreSupprimerCe truc là ne m'attire pas du tout c'est vraiment très étrange. Avant même de le voir je sais que je vais détester. Je vais attendre que la folie se calme. A voir en 2016 ou 2017 du coup.
RépondreSupprimerJ’ai fait
RépondreSupprimerun petit peu le tour de ton blog, il a l’air super intéressant. Je vais m’y installer tranquillement.
telephone gay