Richard Curtis est le grand spécialiste britannique des comédies romantiques qui font des ravages auprès de la gent féminine. On lui doit déjà Quatre mariages et Un enterrement, mais aussi Coup de foudre à Notting Hill et Love Actually, rien que ça. Richard Curtis, c'est donc quatre films et autant de succès, malgré un enterrement... Il a juré que ce nouveau film, il était temps, serait son tout dernier en tant que réalisateur. Avant sa retraite, sa route devait forcément croiser celle de Rachel McAdams, agréable actrice également spécialisée dans le domaine de la romcom, dont la filmographie est une liste longue comme le bras de titres à l'eau de rose tels The Notebook (Le Calepin), Hors du temps (What's Time ?) ou Je te promets (I Owe U). Le résultat de leur collision était donc très attendu au tournant et je suis là pour dresser le constat amiable !
Premier constat : la petite formule de Richard Curtis est toujours la même, il s'appuie sur une idée de départ plus ou moins accrocheuse, met en scène un couple inattendu, forcément "trop mignon", l'entoure d'une ribambelle de personnages secondaires pittoresques et saupoudre le tout d'une pincée d'humour british inoffensif. Ici, le jeune Tim apprend qu'il a le pouvoir de remonter dans le temps pour changer le cours de sa vie. Ce pouvoir lui vient de son père (Bill Nighy), qui le lui annonce le jour de son 21ème anniversaire, comme le veut la tradition, et lui avoue en avoir bien profité, dans un geste du poignet très équivoque. Pour immédiatement réduire le champ des possibles, Bill Nighy prévient son fils qu'il peut uniquement se déplacer dans des lieux et à des moments qu'il a déjà connus, et qu'il ne vaut mieux pas utiliser ce don pour toucher le pactole ou devenir célèbre. En revanche, aucune contre-indication de s'en servir pour pécho à tout-va...
Tim, grand romantique frustré et trahi pas un physique difficile, y voit donc un beau moyen pour enfin parvenir à ses fins avec cette blonde bien craspec (campée par l'australienne Margot Robbie) de passage, comme chaque année, dans le grand manoir familial pour les vacances d'été. Il doit tout de même s'y reprendre à plusieurs fois et cumuler quelques semaines de râteaux avant de trouver la bonne méthode et réaliser son rêve de gosse, ce qui nous vaut une introduction assez sympathique. Débarrassé de ce très lourd fardeau que constituait pour lui sa virginité, Tim se servira ensuite de son pouvoir magique pour conquérir celle dont il tombera éperdument amoureux deux mois plus tard, Mary (Rachel McAdams), une fan de Kate Moss croisée dans le noir d'un pub londonien qui organisait ce soir-là une nuit de speed dating aveugle...
Déjà, retenons le positif. C'est une bonne chose d'avoir choisi Domhnall Gleeson, fils de Brendan Gleeson et rouquin dégingandé au nez en trompette, dans le premier rôle. Il faut se le farcir, certes, mais ça nous change un peu de ces bellâtres ordinaires qui rendent quasi impossible toute volonté d'identification au public masculin. Rachel McAdams, plus habituée à avoir affaire à des stars aux muscles saillants et aux coupes impeccables comme Eric Bana, Ryan Gosling ou Channing Tatum, a d'ailleurs avoué avoir eu "un mal de chien" à reconnaître, chaque matin de tournage, son partenaire sur le plateau. Lors de certains dialogues, on peut même remarquer un léger décalage entre les regards des deux personnages, vous savez, ce petit couac que l'on constate trop souvent dans ces films de science-fiction où des acteurs, désorientés car évoluant déjà sur fond vert, doivent interagir avec des interlocuteurs créés de toutes pièces sur ordinateur et ne savent plus vers où se tourner (cas d'école : Star Wars : Episode 1 - Le Fantôme Menace, et toutes les scènes avec Yar-Yar Binks qui illustrent parfaitement ce problème récurrent dans le cinéma de divertissement moderne).
Malgré des acteurs assez charmants et une idée de scénario qui donne lieu à quelques passages plutôt plaisants au début du film, Il était temps tourne vite en rond, s'effondre progressivement et finit même par agacer. Plusieurs aspects de ce film farfelu m'ont gêné. On sent bien que Dick Curtis a été dépassé par son pitch. Il a voulu trop en faire et rien ne tient debout. Il aurait dû se contenter de nous montrer un vieux zonard s'y reprendre systématiquement à plusieurs fois avant de pécho. C'est assez ludique, ça pouvait bien remplir 1h30. Hélas, Curtis a tôt fait de se perdre dans des réflexions philosophiques de caniveau, à mille lieues de nos attentes devant un tel spectacle. Le pire étant cette longue digression totalement dispensable où, pour éviter à sa sœur un terrible accident de bagnole provoqué par l'infect beau-frère alcoolo, Tim décide de retourner dans le temps afin d'empêcher le mariage, oubliant au passage que sa petite fille Porky est née après les noces funèbres ! Cet aller-retour temporel a donc pour conséquence de sauver la vie de sa frangine, d'éradiquer tonton Scefo du cocon familial, mais aussi de transformer la fille de Tim en un petit mec ! Et Tim s'y fait... Il n'y voit aucun inconvénient. Alors certes, il tique un peu lors du premier changement de couche en découvrant le joystick miniature de son bambin. Mais en dehors de ça, rien à fiche. Que faut-il comprendre ? Mine de rien, Dick Curtis adresse un message odieux à tous les pédiatres et, plus grave encore, à tous les enfants de moins d'un an du monde entier, interchangeables.
Une autre scène m'a particulièrement contrarié : celle de la "première fois" entre Tim et Mary. Mécontent de sa performance sexuelle, vraisemblablement jugée un brin trop courte par sa compagne, Tim décide de retourner 47 secondes en arrière, pour se donner une nouvelle chance d'être un peu moins égoïste. Mais la deuxième fois n'est pas la bonne : un flatus vaginalis d'outre-tombe dont la durée anormalement longue dépasse à elle seule celle du premier coït met d'emblée tout le monde mal à l'aise. A refaire. La troisième tentative échoue de nouveau à cause d'un simple regard de Tim qualifié de "particulièrement flippant" par la jeune femme lors des préliminaires. Le quatrième essai est le bon. Des effets de montage hideux nous font comprendre que le rapport s'étend et s'étend encore, que plusieurs chapitres du Kama Sutra sont réécrits, réinventés, que les orgasmes, au pluriel, sont partagés, que les voisins sont conviés à la fête, simples spectateurs béats ou membres actifs des ébats, que les animaux de compagnie s'y mettent aussi, en rythme, dans un grand éloge inter-espèce à la Vie, tout ceci grâce à l'endurance et à la puissance perforatrice inouïe d'un homme fédérateur et plus déterminé que jamais. Que faut-il comprendre là encore ? Selon Dick Curtis, il faut donc pouvoir réaliser une perf' digne d'un acteur porno au zénith de sa carrière pour "assurer la première fois". C'est franchement pas jojo tout ça...
Il était temps est donc une grande déception pour l'amateur de romcom qui voulait assister à une conjugaison de savoir-faire entre un cinéaste et son actrice. Le vague intérêt du film réside étonnamment ailleurs : dans cette relation plutôt touchante entre le père et son con de fils, que Curtis ne fait qu'effleurer mais à laquelle ses acteurs réussissent à donner vie. C'est ce que l'on préférera retenir de ce film dont je ne me souviens plus.
Premier constat : la petite formule de Richard Curtis est toujours la même, il s'appuie sur une idée de départ plus ou moins accrocheuse, met en scène un couple inattendu, forcément "trop mignon", l'entoure d'une ribambelle de personnages secondaires pittoresques et saupoudre le tout d'une pincée d'humour british inoffensif. Ici, le jeune Tim apprend qu'il a le pouvoir de remonter dans le temps pour changer le cours de sa vie. Ce pouvoir lui vient de son père (Bill Nighy), qui le lui annonce le jour de son 21ème anniversaire, comme le veut la tradition, et lui avoue en avoir bien profité, dans un geste du poignet très équivoque. Pour immédiatement réduire le champ des possibles, Bill Nighy prévient son fils qu'il peut uniquement se déplacer dans des lieux et à des moments qu'il a déjà connus, et qu'il ne vaut mieux pas utiliser ce don pour toucher le pactole ou devenir célèbre. En revanche, aucune contre-indication de s'en servir pour pécho à tout-va...
Tim, grand romantique frustré et trahi pas un physique difficile, y voit donc un beau moyen pour enfin parvenir à ses fins avec cette blonde bien craspec (campée par l'australienne Margot Robbie) de passage, comme chaque année, dans le grand manoir familial pour les vacances d'été. Il doit tout de même s'y reprendre à plusieurs fois et cumuler quelques semaines de râteaux avant de trouver la bonne méthode et réaliser son rêve de gosse, ce qui nous vaut une introduction assez sympathique. Débarrassé de ce très lourd fardeau que constituait pour lui sa virginité, Tim se servira ensuite de son pouvoir magique pour conquérir celle dont il tombera éperdument amoureux deux mois plus tard, Mary (Rachel McAdams), une fan de Kate Moss croisée dans le noir d'un pub londonien qui organisait ce soir-là une nuit de speed dating aveugle...
Déjà, retenons le positif. C'est une bonne chose d'avoir choisi Domhnall Gleeson, fils de Brendan Gleeson et rouquin dégingandé au nez en trompette, dans le premier rôle. Il faut se le farcir, certes, mais ça nous change un peu de ces bellâtres ordinaires qui rendent quasi impossible toute volonté d'identification au public masculin. Rachel McAdams, plus habituée à avoir affaire à des stars aux muscles saillants et aux coupes impeccables comme Eric Bana, Ryan Gosling ou Channing Tatum, a d'ailleurs avoué avoir eu "un mal de chien" à reconnaître, chaque matin de tournage, son partenaire sur le plateau. Lors de certains dialogues, on peut même remarquer un léger décalage entre les regards des deux personnages, vous savez, ce petit couac que l'on constate trop souvent dans ces films de science-fiction où des acteurs, désorientés car évoluant déjà sur fond vert, doivent interagir avec des interlocuteurs créés de toutes pièces sur ordinateur et ne savent plus vers où se tourner (cas d'école : Star Wars : Episode 1 - Le Fantôme Menace, et toutes les scènes avec Yar-Yar Binks qui illustrent parfaitement ce problème récurrent dans le cinéma de divertissement moderne).
Malgré des acteurs assez charmants et une idée de scénario qui donne lieu à quelques passages plutôt plaisants au début du film, Il était temps tourne vite en rond, s'effondre progressivement et finit même par agacer. Plusieurs aspects de ce film farfelu m'ont gêné. On sent bien que Dick Curtis a été dépassé par son pitch. Il a voulu trop en faire et rien ne tient debout. Il aurait dû se contenter de nous montrer un vieux zonard s'y reprendre systématiquement à plusieurs fois avant de pécho. C'est assez ludique, ça pouvait bien remplir 1h30. Hélas, Curtis a tôt fait de se perdre dans des réflexions philosophiques de caniveau, à mille lieues de nos attentes devant un tel spectacle. Le pire étant cette longue digression totalement dispensable où, pour éviter à sa sœur un terrible accident de bagnole provoqué par l'infect beau-frère alcoolo, Tim décide de retourner dans le temps afin d'empêcher le mariage, oubliant au passage que sa petite fille Porky est née après les noces funèbres ! Cet aller-retour temporel a donc pour conséquence de sauver la vie de sa frangine, d'éradiquer tonton Scefo du cocon familial, mais aussi de transformer la fille de Tim en un petit mec ! Et Tim s'y fait... Il n'y voit aucun inconvénient. Alors certes, il tique un peu lors du premier changement de couche en découvrant le joystick miniature de son bambin. Mais en dehors de ça, rien à fiche. Que faut-il comprendre ? Mine de rien, Dick Curtis adresse un message odieux à tous les pédiatres et, plus grave encore, à tous les enfants de moins d'un an du monde entier, interchangeables.
Une autre scène m'a particulièrement contrarié : celle de la "première fois" entre Tim et Mary. Mécontent de sa performance sexuelle, vraisemblablement jugée un brin trop courte par sa compagne, Tim décide de retourner 47 secondes en arrière, pour se donner une nouvelle chance d'être un peu moins égoïste. Mais la deuxième fois n'est pas la bonne : un flatus vaginalis d'outre-tombe dont la durée anormalement longue dépasse à elle seule celle du premier coït met d'emblée tout le monde mal à l'aise. A refaire. La troisième tentative échoue de nouveau à cause d'un simple regard de Tim qualifié de "particulièrement flippant" par la jeune femme lors des préliminaires. Le quatrième essai est le bon. Des effets de montage hideux nous font comprendre que le rapport s'étend et s'étend encore, que plusieurs chapitres du Kama Sutra sont réécrits, réinventés, que les orgasmes, au pluriel, sont partagés, que les voisins sont conviés à la fête, simples spectateurs béats ou membres actifs des ébats, que les animaux de compagnie s'y mettent aussi, en rythme, dans un grand éloge inter-espèce à la Vie, tout ceci grâce à l'endurance et à la puissance perforatrice inouïe d'un homme fédérateur et plus déterminé que jamais. Que faut-il comprendre là encore ? Selon Dick Curtis, il faut donc pouvoir réaliser une perf' digne d'un acteur porno au zénith de sa carrière pour "assurer la première fois". C'est franchement pas jojo tout ça...
Il était temps est donc une grande déception pour l'amateur de romcom qui voulait assister à une conjugaison de savoir-faire entre un cinéaste et son actrice. Le vague intérêt du film réside étonnamment ailleurs : dans cette relation plutôt touchante entre le père et son con de fils, que Curtis ne fait qu'effleurer mais à laquelle ses acteurs réussissent à donner vie. C'est ce que l'on préférera retenir de ce film dont je ne me souviens plus.
Il était temps de Richard Curtis avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Margot Robbie et Tom Hollander (2013)
bien placé le #Shining pour me faire lire le papier !
RépondreSupprimerMemes sentiments que toi, c´est un bien vilain film avec un départ prometteur.
RépondreSupprimerIl était temps que ca s´arrete ouais!
RépondreSupprimerCe film est vraiment à chier. En plus c´est idiot. Si la première oif se
RépondreSupprimerpasse de manière si nickel, alors t´as intéret à assurer autant pour
toutes les autres oif, ou bien tu penses que t´es tellement minable (et
la meuf avec qui tu es aussi) que t´auras surement pas une chance de te
rattraper.
Perso je remonte le temps 560000 fois pour me faire ces bonasses en boucle.
RépondreSupprimerPar contre il y a une petite erreur c'est juste l'inverse de l'idée de gosse interchangeable puisque quand le héros se rend compte qu'il a un garçon au lieu d'une fille il refait un saut dans le temps pour ramener les chose à leur état initial (qui à remettre sa soeur dans la panade) et il a de nouveau une fille. Sinon d'accord avec les défauts que tu évoques le film aurait dû se contententer d'exploiter le postulat de la séduction temporelle (la première tentative avec Margot Robbie tout le film aurait dû être dans l'esprit) plutôt que la leçon de vie mais ça reste quand même sympathique j'aime bien la première fois en rest moi ^^
RépondreSupprimerArf, ça m'apprendra à écrire des articles sur des films plus d'un an après les avoir vus... Ceci dit, je trouve ça plus drôle comme ça, et tout ce passage-là m'avait vraiment semblé débile. :)
RépondreSupprimerNOUVELLE VENUE SUR CE SITE QUE JE TROUVE
RépondreSupprimerGENIAL, je vous félicite pour la présentation de votre site qui est très ’féerique’...bonne
continuation...bisou
voyance gratuite par email
La dernière image qui illustre ton texte confirme la réputation d'un cinéma anglais « constipé », et le commentaire ci-dessus de « Outré » comme quoi « ce film est vraiment à chier ».
RépondreSupprimerEst-ce que c'est Domhnall (????) Gleeson qui jouait le rôle de Brendan Gleeson jeune au début de Braveheart ?
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