13 décembre 2011

L'Art d'aimer

Nous avons aujourd'hui le plaisir d'accueillir Simon, un grand passionné de cinéma proche des stars, pour nous parler du dernier film en date d'un cinéaste que nous aimons tout particulièrement sur Il a osé : Emmanuel Mouret. Son avis sur le film rejoint complètement le nôtre et il a su dire à quel point L'Art d'aimer est réussi, lisez plutôt :

Je l’avoue sans honte, c'était mon premier Mouret. Contrairement à Rémi, Félix et probablement pas mal d'entre vous, je ne suis donc ni connaisseur ni fan de son œuvre, et donc incapable de situer ce film par rapport aux précédents, dont l'apparente "frivolité" me rebutait un peu. Erreur, mec, erreur !



Le premier talent de Mouret est d’éviter les écueils du « film à sketche » : contrairement à ce que le premier regard pourrait laisser penser, L’Art d’aimer n’est pas une accumulation de scénettes désordonnées visant à illustrer son sujet. Le film est très tenu, fluide, structuré et maîtrisé, mais aussi envahi d’inspirations visuelles et narratives très belles, qui évitent au film de tomber dans une certaine facilité, une certaine routine. En ce sens le début est exemplaire : le film s’ouvre sur le thème de la musique, ces musiques qui résonnent en nous quand on tombe amoureux. Et de façon tout à fait originale Mouret fait cohabiter ces musiques (et la voix off qui les évoque) avec de grands aplats de couleurs vives, qui envahissent tout l’écran. Ces aplats sont les premiers plans du film, comme s’ils en retardaient le démarrage, tout en en donnant le ton. De la même façon, le film sera constamment constellé de détails, de petites idées (de mise en scène, de dialogue, de jeu) qui viendront casser sa « petite musique », son rythme et sa mécanique apparemment bien huilés, pour lui donner sa vraie identité, très forte.


La suite de cette première partie est également étonnante, on s’en rend compte à la lumière du reste du film : uniformément grave et douloureuse, à travers le personnage de Stanislas Merhar, elle est en décalage avec l’apparente légèreté des parties suivantes, qui sont liées entre elles par certains de leurs personnages et par leur ton, nettement dominé par la comédie de prime abord. Commencer le film par une scène aussi singulière est un geste fort, mais aussi une façon de le situer sur un registre pas seulement léger, mais aussi profondément émouvant. Une émotion qui transpirera des scènes suivantes : malgré la cocasserie des situations, la plupart des personnages sont sensibles, sincères, à l’écoute de l’autre autant que de leur désir… Le film brasse par ailleurs des thèmes et des sujets importants, souvent délicats à aborder (la maladie, la fidélité, l’érosion du désir…), avec une grande sincérité et une grande justesse qui les font fortement résonner dans le spectateur (en tout cas ce fut largement mon cas…). Pourtant le film n’est jamais mielleux, et fait penser que, sur le fameux terrain des films « aussi drôles que bouleversants », il y a peut-être une alternative à Intouchables (même s’il y a quelques 0 d’écart entre les nombres d’entrées des deux films, le beau démarrage du Mouret a quelque chose de rassurant).



Puisque le seul point commun entre l’un et l‘autre est probablement la présence de François Cluzet au générique, il faut parler des acteurs. Si l’ensemble est donc très tenu et cohérent, si le style de Mouret est très visible à tout moment, particulièrement dans sa direction pas du tout naturaliste et parfois assez théâtrale (ce qui est loin d’être forcément un défaut) des comédiens, il y a bien sûr des variations d’intensité, comique et dramatique, au sein du film. Et les acteurs y sont pour quelque chose. Si Ariane « Bobeuh Guédiguiang » Ascaride est moins insupportable que dans les films de son gars, si l’infâme Judith Godrèche et Julie « Paul le poulpe » Depardieu bénéficient d’une des histoires les plus drôles du film et Gaspard « Scarface » Ulliel d’une des plus émouvantes, il faut bien dire que François Cluzet et Frédérique Bel sont absolument exceptionnels, à tout moment, sur chaque geste, chaque mot. L’exploit n’est pas mince : leur histoire a quelque chose d’un peu ridicule, les situations quelque chose d’un peu boulevardier, et pourtant à chaque instant on y croit, à chaque instant on rit, et pour finir l’émotion affleure. Et puis il faut bien le reconnaître : à chaque instant on a envie de plonger la tête dans le décolleté de Bel, particulièrement dans la nuisette de sa première scène.



Le film est très court, et donne l’impression de l’être encore plus. La fin cueille presque par surprise, comme si le film était fauché dans son bel élan, et même si ça a quelque chose de frustrant cette surprise est presque un plaisir supplémentaire, celui de sentir qu’on n’a pas eu affaire à un scénario à la structure calibrée. On se sent à la fois ému et léger, sans pour autant avoir eu l’impression d’assister à quelque chose d’anecdotique : le film est l’étude, la critique et l’éloge du sentiment amoureux et du désir, ce qui n’est quand même pas rien. Et il fait ça drôlement bien.


L'Art d'aimer d'Emmanuel Mouret avec François Cluzet, Frédérique Bel, Louis-Do de Lencquesaing, Gaspard Ulliel, Élodie Navarre, Julie Depardieu, Judith Godrèche, Stanislas Merhar, Ariane Ascaride, Pascale Arbillot et Philippe Torreton (2011)

63 commentaires:

  1. Louis-Do de Lencquesaing est vraiment de tous les films, ces temps-ci ! (et tant mieux)

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  2. Ouais, là c'est dommage son personnage est un peu caricatural et pas très intéressant. C'est marrant comme il peut inspirer des mecs puants à certains réalisateurs (le palme allant à Maïwenn dans Polisse qui lui donne le rôle de l'ordure de la pire espèce).

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  3. T'as un gros faible pour Freddy Bel, toi aussi, Simon ?

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  4. Jusqu'à présent pas tellement. La minute blonde m'a jamais trop fait marrer, et elle y était toujours un peu vulgaire (c'était le principe), et donc j'avais jamais vu d'autres Mouret. Mais là je dois bien avouer...

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  5. Idem, je ne l'ai jamais trop appréciée dans "La Minute blonde", qui m'a jamais fait trop marrer itou. Mais dans les Mouret (et du coup je te recommande le précédent, où elle apparaît nue en full frontal) et sur les plateaux télé (où elle est passée faire la promo du dernier), elle ne me laisse pas indifférent du tout ! :D

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  6. Son visage et sa façon de parler m'agacent un peu parce que ça me rappelle une fille un peu reloue que j'ai connu, mais son body parle à mon slop !

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  7. Sa façon de parler parle à mon zgeg !

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  8. Moi j'avoue que j'en suis pas fan du tout :) Sa façon de parler est un peu artificielle (pas que dans les films, elle parle tout le temps comme ça), et sans parler de sa drôle de façade, parfois à la limite de la disgrâce, son grand corps avec seins tombants et cul mou ne m'inspire pas des masses !

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  9. "son grand corps avec seins tombants et cul mou" o_O je dois avoir besoin de nouvelles lunettes !

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  10. C'est vrai que Louis-Do a le seul rôle un peu ingrat du film, il sert la soupe aux autres dans une ou deux scènes et c'est tout.

    Juste des petites remarques supplémentaires. Par exemple sur la première scène, celle de Stanislas Merhar, que je trouve particulièrement magnifique (le montage est génial entre autres, quand la scène est coupée sur l'acteur de dos devant la forêt le timing est parfait, c'est beau), à laquelle on repense avec encore plus d'émotion à la fin du film, qui nous surprend effectivement car on en aurait voulu encore plus !

    Le film a la bonne idée de ne durer qu'1h30 et il passe à toute vitesse tant il est agréable. Je suis toujours épaté de me sentir si bien dans un film de Mouret, je me sens chez moi (pas autant que chez Rohmer, mais c'est plus ou moins du même ordre, même si leurs films sont quand même différents).

    "L'art d'aimer" n'est pas un graaaaand film, mais c'est un beau et bon film. Dans un monde idéal il faudrait que ce type de film d'auteur grand public soit vraiment populaire et qu'il fasse les entrées d'"Intouchables", car pour le coup le film de Mouret est à la fois drôle et touchant, intelligent (le film soulève quand même de sacrées questions et des sujets importants sous ses appréciables airs de légèreté), raffiné, bien joué, plaisant et très vivant.

    Mouret est un cinéaste extrêmement doué et sa simplicité doublée de sincérité font qu'il nous pousse à croire sans la moindre difficulté aux situations les plus absurdes : la fille qui dit à son amie célibataire qu'elle serait prête à lui laisser son homme pour tirer un coup si ça peut l'aider ; celle qui annonce à son copain qu'elle va baiser avec un autre comme elle lui annoncerait qu'elle a envie de manger au macdo. Tout ça devient vraisemblable et passionnant grâce à la justesse des dialogues, de la voix-off (Valérie Donzelli devrait aller voir le film), des acteurs et actrices, de la mise en scène, de la musique et ainsi de suite.

    Bref, super film. Et super article Simon :)

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  11. Tank > J'ai une vision haptique, ça veut dire que je peux quasi toucher ce que j'appréhende par le regard, et je peux t'assurer que son cul dans le film précédent et ses seins en nuisette transparente dans celui-là ont 90% de chances d'être tragiquement mous. Mais le vrai souci, mon vrai souci à son égard, se situe plus haut, au-dessus de son cou... :/

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  12. Ah ben moi j'adore sa tronche au contraire ! (même si je comprends qu'elle puisse refroidir hein !) Elle cause à mon zgeg et ça s'explique pas ! Quand à son cul et à ses seins, ils sont peut-être mous oui, mais d'une mollesse maternelle, accueillante, douce, naturelle, qu'on a envie de défenestrer.

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  13. Et cher Stavros, j'envie ta vision haptique, pour ma part, j'ai seulement le gosier recouvert d'aphtes dégueus. :(

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  14. Tank > On défenestre pas sa maman !

    Total respect pour les fans de sa drôle de tronche, je vous respecte à mort, je trouve même ça géant qu'elle puisse avoir de tels fans avec une ganache si spéciale, je vous admire. C'est juste que ça marche pas une seconde avec moi et que quand je la vois et quand je l'entends, j'ai plutôt envie de me tirer et de lui dire "lâche-moi la grappe". Faut dire que son rôle dans le film n'aide pas ! On a plutôt envie d'aller voir du côté d'Elodie Navaro, de Pascale Arbalète, voire même de Julie Depardon ou d'Ariane Escartefigue, bref n'importe qui (à part Godrèche) sauf elle, j'avoue. Je dégommerais même Cluzet à choisir.

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  15. (Une parenthèse pour dire que Cluzet est ultra excitant dans ce film)

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  16. Julie Depardieu, par contre, je ne la su-po-rte plus ! :(

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  17. J'aurais pu écrire ça mot pour tiret avant de voir le film, j'aurais même pu écrire que je chiais une Julie Depardieu tous les matins vers 9h et que je m'en portais mieux chaque jour, mais là j'ai vu le film, et elle a reconquis un peu de terrain dans mon estime, même si je crois que c'est 100% dû à Mouret. N'empêche...

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  18. Je te fais confiance à 200%, n'empêche que dès que je croise sa gueule sur un plateau télé, je fuis ma propre baraque !

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  19. Reste chez toi mec, achète une zapette et reste tanqué dans ton canapé.

    Si je devais foutre le camp de ma propre cazbah dès que je vois un tromblon sur ma télé je serais clodo !

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  20. C'est pas que parce qu'elle est laide, c'est sa voix, sa façon de parler, d'être, son allure, etc. Je l'endure pas une seconde.

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  21. Idem. Mais dans ce film ça va, et dans ce film je la désarçonne peut-être plus volontiers que Bel. Bel a l'air, et pas que dans le film, d'une fille ultra chiante, comme on en connaît tous. Depardieu aussi remarque (pas dans le film, mais deux fois plus que le reste du monde dans la vie). Bref, c'est une question de façade au finish !

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  22. "Au finish"... Putain Stavros, tu es mon boss ! Et je m'en rends compte le jour où je pond mon premier article et où je dis du mal de Ascaride, ça tombe putain de mal...

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  23. Suis-je le seul à trouver Frédérique Bel affreusement laide ?

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  24. Simon > Je vais te pouccave !

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  25. @ Rémi : Je vais finir par croire que j'ai des goûts féminins très bizarres !

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  26. Dis-nous un peu quelles sont les actrices qui ne te laissent pas indifférent, pour qu'on ait une petite idée de ces goûts ^^

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  27. J'ai déjà laissé un lien dans mon pseudo dans le message précédent vers une "actrice" (ahah) qui ne me laisse pas indifférent.

    Sinon Portman ou Knigthley (surtout dans cette bouse de Domino, là c'est carrément mon putain de fantasme). J'aime de plus en plus Julia Lanöé. (malgré le côté lesbos très prononcé) Ou sinon elle : http://orgasmatron.blogg.no/images/266226-4-1240387953736-n500.jpg (Bien que bon c'est peut-être un peu trop... :p)

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  28. Non Gondebaud, tu n'es pas le seul, je suis avec toi sur ce coup là. Mais si on me propose une image full frontal ou coquine, ça piquera ma curiosité et je te dis pas que je ne regarderai pas, ça je te le dis pas parce que je ne pourrai pas tenir ma promesse, parce que je suis un gros queutard :)

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  29. Je t'ai répondu Tank, mais apparemment mon commentaire n'as pas été accepté..

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  30. Déjà une tof en full backward :

    http://img.over-blog.com/620x333/1/56/09/56/Pretexte---Dos/Frederique-Bel-dans-Fais-moi-plaisir.JPG

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  31. Gondebaud t'as des goûts aussi pourris en meuf qu'en série télé française soi-disant comique :D Mais je t'aime bien !

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  32. Merci beaucoup à toi :D

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  33. La barre à babord dans ton cul13 décembre, 2011 19:27

    Frédérique Bel est sacrément bonne de corps (une bombe même), elle a juste une tronche de belette, une voix aigüe qui casse les oreilles et une attitude perchée qui casse les couilles. Morale : il faut avoir de la tolérance en religion, en différences culturelles et en femmes. Julie Depardieu ne m'a jamais plu parce qu'elle est "fille de ...", mais je l'épouserais bien pour sa fortune. Et la Judith Godrèche, je me la marierais si j'avais les moyens de me payer une poule comme elle.

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  34. Terrible série de commentaires. :)

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  35. Et merci Gary Pepper pour ton soutien ;)

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  36. Tank > "Terrible série de commentaires", et de blazes de commentateurs !

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  37. Gondebaud, je te conseille Christa Theret dans "Et toi t'es sur qui ?" (film sympa en plus).

    http://ilaose.blogspot.com/2008/05/et-toi-tes-sur-qui.html

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  38. Merci Tank :D

    Mais, bizarrement, je la préfère en blonde...

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  39. Bien que les actrices qui jouent des ados gothiques, de base, j'aime beaucoup mais là, je la préfère naturelle. :D

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  40. Tant que la France fait honneur à elle-même ... :D

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  41. un de mes récents coups de coeur ciné, je le conseille à tout le monde!

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  42. Plus près de l'Alexandre Jardin du Zèbre et de Jacques Sternberg (Histoires à Dormir sans Vous) que de Marivaux ou de l'Ovide évoqué, un entrelacs de vignettes (supérieures à l'exercice chez Ribes, Thompson mais pas Podalydès) sur la pâmoison, le désir et l'enclin (le dada mignon de Manu), fatalement inégal - malgré la régulière élégance et la bienvenue retenue (malgré l'économie, tous les poncifs ne sont pas pour autant évités) - mais aussi passablement artificiel à trop filer programmatiquement au train du romanesque et du cliché moral,

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  43. Pour ma part, je suis totalement amoureux de Frédérique Bel.

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  44. En même temps "L'art d'aimer" d'Ovide c'est une suite de notes qui sont autant de conseils délicieusement misogynes (pour le lecteur contemporain) sur comment choper de la meuf dans la Rome antique. Mouret l'"adaptant" à une fiction romanesque contemporaine et chorale, fallait s'attendre à ce que l'adaptation soit libre.

    Par ailleurs je trouve que ce film est aussi artificiel que "La Ronde" d'Ophuls (sans mettre les deux œuvres au même niveau), autrement dit je trouve qu'il ne l'est pas du tout. Contrairement au récent "La guerre est déclarée", qui est un ramassis d'artificialité :)

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  45. Cette série de commentaires Tank/Stavros, j'ai envie de l'imprimer et de la mettre sur le mur de mes chiottes. Il fait pas bon être une meuf sur "Il a osé" ! Ou on cause de tout ce qui est pelloche surtout si y'a des boobs !

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  46. Tout ça c'est magouille et compagnie, je vous le dis !

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  47. Frédérique Bel : une horreur faite femme.

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  48. Et quid d'Élodie Navarre, la voit-on en petite tenue ?

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  49. TANK il existe vraiment ou c'est une parodie ?

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  50. film sympa , mais pas besoin d'aller au ciné pour voir ça....

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  51. Donne-nous ton tuyau Anonyme !

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  52. Je l'ai vu hier soir au cinéma et je me suis régalé. J'ai ri à de nombreuses reprises et j'ai passé un moment d'amour, moi-même.

    Mouret s'insrit encore plus avec ce film dans la filiation de Rohmer (d'ailleurs Mouret/Rohmer, c'est un annagramme, regardez-bien !). Il ne fait pas qu'insuffler à ses personnages une dimension théâtrale (et pas que boulevard, il y a du grand théâtre dans la nature des thèmes abordés et dans la façon de le faire) ou leur donner de beaux dialogues à "réciter", il donne aussi à voir Paris et l'espace. Comme Rohmer aimait à le faire. Sa façon de raconter le trajet du mari d'Emmanuelle (Ascaride) lors de sa nuit de réflexion, à travers Paris, c'est une (autre) façon d'envisager l'espace, comme l'est le plan final de la scénette de Ulliel, ou encore (mieux) le plan sur le second baiser de Cluzet et Bel, lorsque la lumière éteinte cache le couple avant de se rallumer et de le révéler là où on ne l'attendait pas, tout comme la lumière revient dans l'hotel de Stocker et Depardieu. C'est peut-être même moins l'espace que les lumières qui sont au coeur du film. Ou plutôt la force de la lumière sur l'amour : qui peut le condamner (le couple qui se révèle de fausses tromperies communes et ne se voit pas fauter de sa fauterie mutuelle), le sauver (la révélation d'une pulsion à l'autre, qui la met de facto en sommeil), ou l'embarrasser (la chambre d'hotel).

    J'ai trouvé les acteurs (et même ceux que je n'aime pas habituellement) très bons et très touchants, tout comme chaque histoire, et comme Simon j'ai trouvé le début du film très fort (les applats monochromiques et l'histoire du pianiste).

    C'est l'un des films les plus réussis de l'année, et certainement la synthèse de ce que j'aime dans le cinéma français.

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  53. Je savais que ça te plairait ! Il sera au sommet de ton top 2011 ? La vérité ?!

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  54. Il est celui que j'attendais le plus et il est vraiment génial ! Je rejoins Joe qui a bien parlé!

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  55. http://img4.hostingpics.net/pics/751014en1.jpg

    J'ai bien aimé ce film :)

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  56. Tu m'étonnes. J'ai survécu à Philibert grâce à elle.

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  57. Vu hier et, comme d'habitude chez Mouret, c'est un vrai plaisir à découvrir. A chaque fois que je mate un nouveau Mouret, je me demande d'ailleurs systématiquement s'il ne s'agit pas de son meilleur film. Ils pourraient tous s'intituler "L'Art d'aimer" ou "Fais-moi plaisir !" en tout cas ! Il me semble que c'est avec ce film qu'il a le plus soigné la forme, avec quelques très beaux moments de cinéma, une mise en scène peut-être encore plus maîtrisée et travaillée que d'habitude, tout en conservant son apparente simplicité, sa limpidité...

    Ah, et je trouve Stanislas Merhar fort beau.
    Quant à Freddy Bel, je comprends a posteriori que mes commentaires passés aient pu en laisser songeurs certains. Elle se trimballe ici une assez triste coupe de cheveux. Mais ce ne sont là que de tristes considérations physiques, car ses scènes avec Cluzet sont parmi les plus savoureuses du film.

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