21 mai 2014

Le Prestige

Jusqu'à présent, il y avait pour moi une anomalie dans la filmographie de Christopher Nolan, cinéaste que je méprise cordialement. Je me souvenais avoir apprécié Le Prestige ! Soucieux de me l'expliquer, j'ai donc entrepris de le voir une nouvelle fois. J'ai alors pu constater que je m'étais simplement fait avoir. Le point de départ intriguant, hérité du roman de Christopher Priest dont le film est une adaptation, et l'emballage parfois séduisant, comme l'attestent certaines images sélectionnées pour illustrer cet article, m'avaient floué. Il y a en effet quelque chose d'assez plaisant et original dans cette histoire de rivalité entre deux magiciens, prêts à tout pour se dépasser l'un l'autre dans l'Angleterre du début du XXème siècle. La magie est rarement traitée ainsi au cinéma, de façon si frontale et terre-à-terre, elle est d'ailleurs rarement traitée tout court. L'élément de science-fiction est lui aussi plutôt aguichant, il est introduit par la mystérieuse machine à téléportation conçue par le scientifique Nikola Tesla (incarné par un charismatique David Bowie) auquel fait appel l'un des magiciens. Enfin, Christopher Nolan dote son film d'une narration des plus alambiquées, malmenant la chronologie du récit afin de ménager les effets de surprise. On l'accepte d'abord sans trop de difficulté, pour le plaisir de se faire duper et comme pour respecter le "pacte" existant entre le réalisateur et le spectateur, le magicien et son public...




Hélas, la narration non-linéaire et imbriquée choisie par Nolan apparaît à la revoyure comme un procédé assez bancal, peut-être efficace pour nous égarer jusqu'aux révélations finales mais qui ne suffit pas à masquer le vrai problème : l'incapacité totale du réalisateur à nous faire vibrer pour ce qui aurait pu être un drame humain captivant, voire passionnant (celui raconté par le livre : cette haine héréditaire et irraisonnée entre deux hommes mesurés, sains d'esprit, qui font donc tout pour réprouver leur ressentiment mais qui se retrouvent emportés dans une inimitié aux conséquences surréalistes, dont ils seront les premières victimes). La subtilité de l'ouvrage de Christopher Priest est totalement bafouée par le cinéaste britannique. L'adaptation appauvrit considérablement un récit puissant et d'une vraie ampleur. On perd toute sa dimension fantastique et dramatique, pour n'en conserver qu'un squelette incomplet. Le basculement tardif et génial dans l'épouvante et le surnaturel, inventé par l'écrivain anglais, passe ainsi à la trappe. Les passages les plus cinégéniques du bouquin sont ignorés et, à vrai dire, cela n'étonne qu'à moitié quand on connaît l'imaginaire extrêmement limité de sieur Nolan. Le cinéaste et son frère, tous deux au scénario, donnent la très désagréable impression d'avoir seulement conservé ce qui les arrangeait, ce qui leur permettait de pondre une histoire au service de leur art de l'esbroufe et au retournement final grotesque mais forcément renversant.




Et quand ils s'éloignent de l’œuvre de Christopher Priest, les frères Nolan ont tout faux. Leur scénario se développe sur des bases bien trop fragiles pour que l'on se sente véritablement concerné par cette guéguerre entre magiciens. La rivalité des deux hommes naît ici d'un acte totalement incompréhensible, injustifié, Christopher Nolan ne sachant pas filmer l'invisible, le ressentiment et les motivations secrètes de ses protagonistes. Le mal que se donnent Christian Bale et Hugh Jackman ne suffit pas à donner un peu d'intensité à tout ça. Il faut dire que Wolverine est tout de même assez peu crédible en prestidigitateur du début du XXème siècle. On se demande bien pourquoi un tel personnage aurait besoin d'être bodybuildé, même si les demoiselles sauront certainement apprécier cette scène totalement gratuite où la star retire le haut pour nous dévoiler ses abdos d'enfer. Bien qu'il fasse visiblement de son mieux, Hugh Jackman démontre encore une fois qu'il est un acteur limité.




Scarlett Johansson est une autre erreur de casting, même si l'on se réjouit qu'elle soit réduite à un rôle d'accessoire, littéralement, puisqu'elle est l'assistante des deux magiciens. Ce rôle nécessitait une jeune femme souple et plutôt mince, capable de se contorsionner dans les boîtes à double-fond des magiciens. Soyons un peu réaliste, que diable, l'assistante d'un illusionniste ne peut pas avoir le cul et la bouche de Scarlett Johansson, ça finirait forcément par coincer un jour ! Quant à Christian Bale, il est celui qui s'en tire le mieux, même s'il tutoie parfois le ridicule quand il doit se mettre en colère ou que Nolan l'oblige à déballer un long monologue explicatif assommant à la toute fin, une conclusion évidemment ponctuée par de lourdauds flashbacks eux aussi éclairants. Car twist il y a, et Nolan emploie les méthodes les plus faciles pour nous le faire comprendre. On repense alors au final pathétique de The Dark Knight Rises, quand notre Marion Cotillard nationale, au fond du trou, dévoile sa réelle identité à l'Homme Chauve-souris, sous les yeux d'un Bane dans le même état que les spectateurs : à l'agonie. Pas de doute, nous sommes bien devant un film de Christopher Nolan !




On peut aujourd'hui légitimement se demander si cette adaptation n'est pas survenue beaucoup trop tôt. Considérée comme une franche réussite par le plus grand nombre (je m'appuie tout bêtement sur les notes ahurissantes récoltées par le film sur des sites tels que IMDb, Vodkaster ou SensCritique), elle a très largement dépassé la modeste notoriété du roman. Un roman dont la réputation mériterait pourtant de dépasser le cercle des initiés et qui devrait être considéré comme un véritable classique de la littérature fantastique contemporaine. En parcourant ses pages, que l'on dévore avec délice, on pense plutôt aux belles images des Frankenstein de James Whale, aux productions de Val Lewton (notamment Le Récupérateur de cadavres) ou à certains films de la Hammer, avec lesquels le livre partage plus de thématiques et, surtout, une ambiance gothique à souhait qu'un médiocre cinéaste comme Christopher Nolan est bien incapable de retranscrire convenablement à l'écran.


Le Prestige de Christopher Nolan avec Christian Bale, Hugh Jackman, Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Michael Caine, David Bowie et Andy Serkis (2006)

43 commentaires:

  1. Toujours plaisant de voir Nolan remis à sa (minuscule) place.

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  2. Oui, est-ce que dans le roman, l'aspect science-fiction est plus convaincant ?
    C'est sûr que dans le film le malentendu ne monte pas doucement, au bout de 20 minutes ils passent leur temps à essayer de se tuer l'un l'autre. C'est trop fin pour moi.

    Christophe

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    1. Il est plus convaincant, oui (même si ça n'est pas particulièrement là-dessus que je jetterai la pierre aux Nolan, personnellement). D'autant plus que la machine de Tesla n'a pas tout à fait la même fonction et qu'on en comprend mieux tous les dangers, notamment grâce à cet épisode terrible évoqué dans ma première réponse.
      [spoiler pour ceux qui n'ont pas lu le bouquin]Dans le film, elle dédouble Hugh Jackman, et l'ouverture d'une trappe tue par noyade le double un peu gênant, ce qui en soi pourrait ne pas être une mauvaise idée, mais Nolan ne parvient pas vraiment (et c'est peu de le dire...) à nous faire ressentir tout l'impact humain sur le personnage de Jackman, condamné à mourir sur scène chaque soir pour son succès, etc. Dans le bouquin, la machine téléporte réellement, et on cerne mieux tout ce que ça implique pour ce personnage, etc. Par ailleurs, le contexte de l'époque, avec l'apparition de l'électricité, les expérimentations de Telsa, le rapprochement avec la magie, etc, est malin et bien retranscrit, on y est, là où il est un peu relégué au rang de simple décorum chez Nolan (même si ça offre cette scène sympa dont la deuxième image de l'article est issue).

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  3. Tout à fait d'accord. Ca devrait être un vertige immense pour le personnage, mourir, se tuer lui-même... rien n'est exploré, en effet. Ca me rappelle ma déception devant "Moon" : pas de vertige non plus et une exploration timide du point de départ.

    Je viens de lire des résumés du Dark Knight en rigolant : c'est vrai que le Joker/terroriste est le Mal absolu ? C'est donc (peut-être involontairement) un film franchement néoconservateur et de droite ?
    Nolan no way.

    Christophe

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    1. Absolument. Dark Knight est un film parfaitement détestable.

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  4. Je m'apprêtais à revoir le film pour les mêmes raisons que vous. Au lieu de ça, je crois que je vais acheter le livre et finir de voir la série Top of the Lake.

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  5. Hamsterjovial21 mai, 2014 22:32

    'L'Illusionniste', sorti la même année, c'était mieux ?

    Sinon, je crois qu'on tient la créature hybride la plus terrifiante qui soit pour les deux auteurs de ce blog : TARANTINOLAN, l'alliance du cuistre et du faquin.

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    1. Parle pas de malheur...

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    2. Je garde un souvenir plus que vague de L'Illusionniste, je ne me prononcerai donc pas. Mais je me souviens qu'il y a Paul Giamatti... Un argument de poids !

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    3. L'illusioniste est fade mais moins putassier. Plus honnête d'une certaine façon. Bourré de defauts mais moins prétentieux que le prestige.

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    4. J'avais eu la même impression, oui.

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    5. Hamsterjovial22 mai, 2014 10:11

      Étant donné la mini-vogue de ces films sur la prestidigitation ('Le Prestige', 'L'Illusionniste' et le récent 'Insaisissables') et la grosse vogue des biopics, je prends le pari que le cinéma américain va nous pondre prochainement une biographie de Houdini. Ou bien, en versant dans une autre marotte du moment (les adaptations de BD) : une version cinématographique de 'Mandrake'. Fellini rêva longtemps d'en réaliser une (il avait entre autres pensé à Paul Newman pour incarner le magicien, ça aurait pu être bien).

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    6. Juliette Boniche22 mai, 2014 11:11

      "Mini-mini-vogue" alors, parce que ça fait tout de même bien peu de films sur la prestidigitation en près de 10 ans. Tant qu'à y être, on peut ajouter des titres comme The Sorcerer's Apprentice ou The Incredible Burt Wonderstone pour en avoir un ou deux de plus. :D

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    7. Hamsterjovial22 mai, 2014 12:09

      Il me semblait bien qu'il y avait d'autres titres, mais je ne parvenais pas à me les remémorer. ;-)

      Même avec ces deux titres supplémentaires, ce n'est pas un raz-de-marée, mais je crois que c'est tout de même significatif : si le cinéma, américain en particulier, a souvent démonté les ressorts des mises en scène « illusionnistes » (cf. 'La Marque du vampire', 'Une femme disparaît', 'To Be or Not to Be', 'Hantise', 'Vertigo', 'Le Diabolique Dr Mabuse', 'Pleins feux sur l'assassin', 'Le Limier', 'L'Arnaque', 'Murder by Illusion', 'Total Recall', le premier 'Mission impossible', j'en passe), il a rarement traité de la prestidigitation, comme s'il avait du mal à l'évoquer (Tod Browning lui consacra en 1939 un beau film imparfait : 'Miracles à vendre'). Du coup, la sortie de ces quelques films en moins de dix ans peut être remarquée...

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    8. J'en profite pour dire qu'Insaisissables est une énorme daube. Ca me fait du bien de le dire.

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    9. Hamsterjovial24 mai, 2014 20:06

      Pas vu, mais la distribution donnait la nausée, moins pour chaque acteur pris séparément que du fait de leur réunion dans un même film : Ruffalo, Mélanie Laurent, Michael Caine (présent aussi dans 'Le Prestige'), José Garcia, Harrelson... Un gloubi-boulga assez nauséux. Et pour ce que j'ai vu de ses autres films (et de la bande-annonce de celui-ci), Louis Leterrier est l'un des principaux responsables, avec Paul W.S. Anderson et Michael Bay, de la totale déchéance dudit cinéma grand public américain.

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    10. Avec Christopher Nolan et Joss Whedon, entre autres... On pourrait en citer tellement...

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    11. Hamsterjovial24 mai, 2014 20:30

      Entendons-nous : les films de Nolan et de Whedon, je les trouve affreux, pour des raisons différentes. Mais afin de conserver un peu de hiérarchie et de nuance, fût-ce chez des réalisateurs que je n'aime pas, je dirais tout de même qu'on va encore beaucoup plus loin dans la laideur et dans la bêtise avec Leterrier, Bay et P. W. S. Anderson...

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    12. Dans la laideur, peut-être ; dans la bêtise, je ne trouve pas.

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    13. TheSpecialOne24 mai, 2014 21:21

      Idem. Pour la laideur c'est kif-kif. Avengers est d'une laideur absolue.

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    14. Hamsterjovial25 mai, 2014 03:23

      Il ne sera pas dit que je me serai battu en faveur d'un cinéaste dont je trouve les films stupides et hideux !

      Et puis dans le même ordre d'atrocité, il y en aurait d'autres à citer comme tu le soulignais cher John : Zach Snyder, Guillermo del Toro et je préfère en oublier. Je ne sais pas pourquoi j'ai plus particulièrement mis le trio Letterier-Bay-Anderson sur le podium de l'horreur — là encore, je ne veux pas chercher à le savoir !

      Sur ce, bonne nuit, les petits...

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    15. Ah oui, Zack Snyder... Il passe souvent entre les gouttes à cause de sa belle gueule, mais c'est un sacré tocard aussi. Son Superman atteint des sommets de ridicule. J'avoue cependant m'être marré quelques fois devant (la mort de Kevin Costner, c'est quelque chose !).

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  6. J'avoue avoir été floué lorsque j'ai vu pour la première fois le prestige. Ayant eu la nausée pendant plusieurs jours après Inception, je n'avais pas détesté ce film, en tout cas la première partie jusqu'à ce que Tesla débarque avec sa Dolorean. Grossière erreur. Toujours est-il que le film n'arrive pas à la cheville d'Inception dans mon coeur, indétrônable pour le moment.

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    1. Malgré le mal de crâne provoqué ?

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  7. Brennan Huff22 mai, 2014 08:53

    Prestige Worldwide !

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  8. Depuis ce film je boycotte Christopher Nolan. Memento était sans intérêt mais ce n'était pas pitoyable. Celui-là est les deux. Je l'ai vu à sa sortie, donc je n'ai pas vu les Batman, Inception, etc. Ce film a tous les défauts de la terre. Les qualités j'en ai pas vu tellement j'étais exaspéré.

    Le pire défaut est le scénario. Moi quand je vais voir un film, je suis prêt à me laisser avoir par tous les retournements de situation sans prendre le scénariste à son piège en me posant des questions du genre : Qu'est-ce qui pourrait être pire pour les personnages ? le plus impossible à deviner ? etc.

    Là, dès le début, je n'y crois pas. Dans un film de studio américain récent, un héros meurt au bout de dix minutes ? Rien n'était convaincant, donc je pensais bien qu'on allait voir reparaître l'autre mongolien.
    L'explication du tour de Christian Bale ? Absolument ridicule et invraisemblable. Vous dites que dans le roman il y a une haine héréditaire, d'accord, c'est peut-être plus convaincant. Dans le film elle est en plus amenée de manière tellement lourde que même moi je l'ai devinée bien avant la fin : la fille qui dit, oh aujourd'hui tu es tendre avec moi, hier tu l'étais pas, mais avant-hier si, le jour d'avant non... et l'année dernière aussi, tu te rappelles. Vu que les personnages savent à peine articuler quelques mots, la moindre phrase à peu près construite saute aux yeux.
    Ne parlons pas de l'irruption du fantastique, une erreur d'une grossièreté insurpassable : ce qui est exaltant dans la magie, c'est de réaliser que c'est physiquement possible.

    Si encore tout cela avait été raconté sur un ton feuilletonnesque, léger, rapide... Oh mais non, ça ne risque pas. Nolan fait du cinéma hyper sérieux : aucun humour, aucune légèreté, c'est à ça qu'on reconnaît un âne qui se croit savant, un type qui pense le sourcil froncé.
    Encore plus grave : c'est un scénario complètement mécanique, qui propose des péripéties jamais justifiées par les relations humaines. Celles-ci n'ont évidemment aucune importance pour Nolan, il ne garde que des relations stéréotypées qui en deviennent artificielles. Même chez des cinéastes peu humanistes en général (Stanley Kubrick), l'être humain n'est pas trop loin. Ici on a un anti-humanisme de première classe. Mais du coup c'est d'une banalité à pleurer sous des dehors léchés et pompeux. Je me suis senti humilié qu'on me prenne pour un idiot pareil avide de sensations fortes et au cerveau disponible.

    Son problème, c'est qu'il ne s'intéresse pas à l'être humain et refuse de donner l'illusion de la vie humaine... Ses autres films semblent se prendre terriblement au sérieux encore, alors qu'ils parlent d'un gars qui se déguise en chauve-souris, il faut arrêter... Nolan, c'est le meilleur exemple d'un artiste qui n'a rien à dire, prend la pose du penseur avec son esthétique sombre bidon interminablement reconduite de film en film et en fait ne s'intéresse qu'à la pyrotechnie. Plus vulgaire tu meurs.

    Bref, exactement le contraire du grand cinéma. Le magicien du film, plutôt que de faire apparaître des doubles, il ferait mieux de ressusciter Ingmar Bergman.

    Cecil Faux

    P.S. Bravo à tous les auteurs du site !!

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    1. On est tout à d'accord sur le cas Nolan ! :D

      Dans le bouquin, l'explication du tour de Bale n'est pas du tout amenée de la même façon et elle est tout à fait cohérente... Il n'y a pas non plus ses rapports à la con avec sa femme, d'une débilité absolue et qui m'avaient déjà saoulé à la première vision du film, "Oh aujourd'hui tu m'kiffes !", "Ah aujourd'hui non, t'es un salop avec oim...".
      La haine entre les deux magiciens, dans le bouquin, naît d'un malentendu et d'une situation qui monte touuuuuuuuuut doucement en épingle. Dans le film, comment comprendre pourquoi Bale fait ce nœud à l'assistante ?!... Y'a aucun fondement à tout ça, et donc à tout le reste.
      Et puis comment Nolan peut zapper l'idée du [spoiler pour ceux qui n'ont pas lu le bouquin]"double invisible/incomplet" du bouquin... ça semble écrit pour le cinéma !...

      Le livre est un sacré bel hommage à la magie, moi qui m'en fous un peu à la base, ça file quasi envie de s'y intéresser !
      Ce qui est triste, c'est que Priest, l'auteur du bouquin, dit apprécier le film... Sans doute parce qu'il lui a rapporté quelques deniers et que ça lui a permis d'être mis en lumière... J'aimerais savoir ce qu'il en pense vraiment, au fond.

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    2. J'adore ce bblob où l'on dégomme Nolan, Tarantino, Wouaich Anderson, et tous ceux qui doivent l'être...
      On se sent moins seuls.
      (Hello Cecil Fô... )

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  9. Chien de guerre26 mai, 2014 02:55

    Je prends grand plaisir à vous lire.
    J'avoue que Memento et ce Prestige m'avaient un peu eu à l'esbroufe, mais après l'infect Inception et l'immonde Dark Knight Rises, je suis définitivement guéri de Christopher Nolan. Je le hais viscéralement, pas besoin de revoir sa triste filmo pour le confirmer Je dois dire que ma bête noire number two après Nolan, même si Snyder me débecte pas mal, et que Tarantino j'en ai plus rien à battre depuis un certain nombre de films, eh bien il s'agit de J.J. Abrams, c'est quand même une belle saloperie parmi les faiseurs du cinéma grand public contemporain, Dieu que ses films sont laids et con et néocon. Ca c'est fait. Pour Bay ou WS Anderson, j'aime bien les crétins, j'ai une tendresse, alors bon je peux pas les détester.

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    1. "Pour Bay ou WS Anderson, j'aime bien les crétins, j'ai une tendresse, alors bon je peux pas les détester."

      :D

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    2. Hamsterjovial26 mai, 2014 07:53

      Ça se défend !

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  10. José Mourinho29 mai, 2014 14:32

    Le Prestige c'est la moyenne juste. Nolan est un notable hollywoodien adepte de l'esbroufe scénaristique. Il peut faire illusion chez ceux qui ne connaissent pas bien le cinéma mais pas chez les experts que nous sommes. Il faut bien admettre que la scène de Jackman avec les éclairs est belle ( surtout les éclairs en fait pour le coup il m'a eu l'enfoiré de Nolan) , un scénario intéressant il faut être honnête.
    Ce n'est pas Hitchcock mais il ne faudrait pas être trop dur avec lui sur ce coup là ( les acteurs faisant bien le métier à l'instar d'un Bale qui là pour une fois ne se contente pas de sprinter contre Barcelone et de mettre un but de dopé)
    En revanche il mérite l'opprobre pour Dark knight Rises ( film sorti des enfers).

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  11. Hamsterjovial11 juin, 2014 14:45

    Je présumais plus haut que le cinéma américain, dans le sillage de sa mini-vague récente de films autour de la magie, nous pondrait bientôt un film inspiré de la vie de Harry Houdini : en fait, cela a déjà été fait, en 2007. Le film s'intitule 'Death Defying Acts', il n'est pas américain mais anglo-australien. Voilà voilà.

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    1. Pour se préserver de la médiocrité hollywoodienne mieux vaudrait voir Columbo l'épisode " tout n'est qu'illusion"... oeuvre qui n'a rien à envier à certains films...

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    2. Souvenir imprécis de cet épisode particulier de 'Columbo', pas revu depuis longtemps, mais je vous crois sur parole ! Mes épisodes préférés sont, je crois, dans la saison 3...

      En revanche, un des épisodes de la série 'Monk', que j'aime beaucoup, se déroule également dans le monde dela magie, mais c'est en l'occurence un des moins bons.

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  12. Une critique ridicule pour un film génial. Si j'ai bien compris, n'aimant pas les autres films de Nolan, vous avez essayé de pilonner le seul que vous aviez aimé, belle mentalité ! Tout ça pour entretenir votre réputation de Nolan-haïsseur. Ce qu'on ne ferait pas pour le regard des autres ! Vous avez essayé de trouver misérablement le moindre minuscule défaut pour en faire une pilier de grande ampleur ! C'est pathétique, les plus grands sites et critiques de cinéma ont approuvé ce film et vous pensez pouvoir le "remettre à sa place" juste pour que les gens se disent : "celui-la a le cran de critiquer un film que tout le monde aime" alors que vous l'avez justement aimé. Mais aveuglé par les autres, vous avez décidé d'entretenir votre réputation d'anti-Nolan. Pitoyable.

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    1. « L'incapacité totale du réalisateur à nous faire vibrer pour ce qui aurait pu être un drame humain captivant, voire passionnant », que l'auteur du texte ci-dessus déplore (une formulation qui résume bien la raison principale pour laquelle je n'éprouve moi-même aucun intérêt pour les films de Nolan), c'est ce que vous appelez un « moindre minuscule défaut » ?

      Par ailleurs, votre analyse psychologique de la raison pour laquelle l'auteur en question aurait écrit ce texte est pour le moins spécieuse. Ce n'est décidément pas la pénétration des ressorts humains qui caractérise Nolan, ni les « nolaniens ».

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    2. Par ailleurs, cette soi-disant "mentalité" aurait logiquement dû pousser Félix à dézinguer "Gone Girl" pour "entretenir sa réputation de Fincher-haïsseur", ce qu'il n'a pas fait, et on peut trouver d'autres contre-exemples sur ce blog.

      Se ranger derrière "les plus grands sites et critiques de cinéma" et proclamer des "tout le monde aime" dignes d'un très mauvais exposé d'épreuve d'Histoire des Arts de fin de 3ème, au lieu de défendre réellement, d'une manière ou d'une autre, votre film chéri, ne vous laisse rien à envier au ridicule que vous trouvez dans cette critique.

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    3. Rémi, je profite de ta remarque à propos de l'avis positif de Félix sur 'Gone Girl' pour remarquer qu'il y a un plaisir particulier à se surprendre à aimer un film d'un réalisateur que généralement on ne prise pas. Je me rappelle que ce fut le cas, en ce qui me concerne, à l'occasion de deux films découverts à peu près à la même époque : '28 jours plus tard' et ' Le Général'. J'avais vraiment très peu aimé le cinéma de John Boorman après 'Délivrance', et j'avais carrément détesté les réalisations de Danny Boyle depuis 'Trainspotting' inclus, mais ces deux films-ci m'ont beaucoup plu, et ce fut une sorte de « divine surprise ». En revanche, le film suivant de Boorman ('The Taylor of Panama'), que j'espérais aimer du coup, m'a de nouveau laissé indifférent, et j'ai malheureusement retrouvé ma détestation du cinéma de Danny Boyle après ce '28 jours plus tard' que j'avais d'autant plus découvert sans y être préparé qu'à sa sortie en salles, en France tout au moins, il n'avait pas du tout fait événement (ce n'est que par la suite qu'il a été plus largement apprécié dans nos contrées).

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    4. Anonyme >> Ce n'est pas vraiment ça, non. J'ai d'ailleurs écrit cet article en jouant cartes sur table, en toute transparence ! Si mes intentions étaient réellement celles que vous m'inventez, pourquoi me serais-je risqué de préciser que j'ai d'abord apprécié ce film ? Stratégiquement, c'est débile ! Il aurait été plus sûr, pour échapper à des jugements tels que le votre, de dézinguer le film d'emblée, sans rien dire de ma première appréciation. Bref. La lecture du bouquin de Christopher Priest a joué son rôle, c'est vrai et je le dis aussi, le traitement fait par Nolan révèle toutes les limites de son cinéma, tout ce qui fait que je ne peux pas m'y retrouver. Entre temps, il y a aussi eu d'autres nouveaux films de sieur Nolan, et tous m'ont déplu (malgré tous ces sites spécialisés qui en font des classiques instantanés...). En revoyant Le Prestige, j'y ai retrouvé leurs défauts. Mais, comme je le dis également dans la critique, Le Prestige a aussi quelque chose de séduisant, sur le papier, superficiellement, quelque chose qui peut très bien emballer dans un premier temps et ne pas suffire ensuite.

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  13. Christopher Priest n'aime pas Nolan : http://cinema.jeuxactu.com/news-cinema-l-auteur-du-prestige-allume-christopher-nolan-en-interview-24759.htm

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  14. Toujours agréable à lire, même si je serais beaucoup plus sévère que lui. Ceci dit, son adaptation du Prestige lui a rapporté beaucoup d'argent, et malgré ça, il le défonce, ça en dit peut-être long !...
    Je ne suis pas en désaccord avec ce qu'il dit de ses Batman, prétentieux, superficiels et lourdingues. Priest parle de ses enfants, et on peut trouver assez attristant que le sérieux ridicule de ces films plaisent aux plus grands...
    Et je pense aussi que Le Prestige et Memento sont légèrement au-dessus du lot chez Nolan.

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