Après le très malin Sound of my voice, petit film de science-fiction minimaliste dont j'avais vanté ici toutes les qualités avec un enthousiasme sans réserve que j'espérais communicatif, le duo constitué de Brit Marling et Zal Batmanglij est de retour ! Leur second long métrage, The East, est un projet qui s'affiche d'emblée comme étant plus ambitieux, au casting plus clinquant et doté de moyens un peu plus conséquents. Le duo reprend la même configuration : ils sont tous deux à l'écriture du scénario, Brit Marling endosse le rôle principal et Zal Batmanglij s'occupe de la mise en scène. Emballé par leur première création, j'attendais donc ce nouveau film au tournant, dans le sens où j'espérais ardemment une confirmation de leur talent.
Le jeune duo, que l'on imagine débordant de saines intentions, tente cette fois-ci de signer un thriller parano au doux parfum seventies, un peu dans le style d'Alan J. Pakula, prenant pour sujet l'éco-terrorisme et visant à délivrer au passage le petit message politique de rigueur. Pourquoi pas. Hélas, force est de constater que leur film n'est malheureusement pas à la hauteur de leurs ambitions et s'éloigne très tôt de la simplicité, ou plutôt du sens de l'épure, et de l'originalité qui faisaient tout le charme de Sound of my voice.
La belle Brit incarne cette fois-ci un agent spécial qui doit infiltrer un mystérieux groupe d'écoterroristes, The East, luttant contre les industriels pollueurs à coup d'actions chocs. La première partie du film, de loin la meilleure, nous propose une série de situations qui rappellent étrangement celles déjà vues dans Sound of my voice. Il y est souvent question de cercles dans lesquels Brit doit rentrer ou de capuches qu'elle doit porter et j'arrêterai ici mon analyse comparée pointue de ces deux œuvres qui dialoguent constamment entre elles. Brit doit donc gagner la confiance des membres particulièrement méfiants de The East et réussir une série d'épreuves délicates afin de s'introduire parmi eux sans éveiller le moindre soupçon. Ce sont là autant d'occasions d'étaler toute l'intelligence et la supériorité du personnage qu'elle incarne, capable de retourner à son avantage n'importe quelle situation. Si nous n'avions pas beaucoup de sympathie pour l'actrice, cela pourrait être un peu lassant. On se contentera d'avoir l'impression, peut-être plus supportable, de voir une grande fille s'amuser avec les jouets et les histoires qu'elle s'invente pour son propre plaisir avant tout.
Après cette première partie, les choses se gâtent. Le talent de metteur en scène du jeune Zal Batmanglij montre de sacrées limites dès qu'il s'agit de filmer des scènes un peu mouvementées. La tension peine ainsi à décoller pendant l'action choc menée par The East lors d'un dîner de gala organisé par les dirigeants d'un grand groupe pharmaceutique. La confrontation entre Ellen Page et son père, sur les rives d'un fleuve où l'entreprise paternel rejette des déchets toxiques, nous offre une scène aux frontières du ridicule, qui tombe complètement à plat. Il faut dire que le casting n'est pas à la hauteur et contribue hélas à donner un cachet très "série télé" à l’œuvre de Zal & Brit.
Alexander Skarsgård, vu dans True Blood, a une belle gueule, certes, mais il a bien du mal à donner de l'épaisseur et de la crédibilité à son personnage. Son charisme digne d'un modèle de catalogue La Redoute paraît très superficiel, lui qui incarne pourtant le leader de The East. Quant à Ellen Page, elle propose encore une fois un jeu très stéréotypé et on se fiche éperdument de la disparition soudaine de son personnage. Difficile, en outre, d'exister aux côtés de Brit Marling, qui s'est taillé un rôle sur mesure, sorte de fille adoptive de Jack Bauer et MacGyver. On se dit même que, tant qu'à y être, Brit Marling aurait dû s'attribuer les deux rôles principaux en campant également la chef de la bande, quitte à vivre une romance avec elle-même...
Malgré tous les efforts déployés pour ne pas tomber dans un discours moralisateur plombant, la position du film s'avère assez maladroite dans sa volonté de n'épargner personne et sa fin ambiguë ne suffit pas à le sauver sur ce point-là. The East est donc une vraie déception, pas suffisamment grande, ceci dit, pour me faire perdre tout espoir en l'avenir du duo ni pour entamer ma sympathie envers Brit Marling et mon faible pour sa ravissante chevelure blonde. On espère qu'elle fera mieux au prochain coup et qu'elle saura revenir à quelque chose de plus original et plus humble...
Le jeune duo, que l'on imagine débordant de saines intentions, tente cette fois-ci de signer un thriller parano au doux parfum seventies, un peu dans le style d'Alan J. Pakula, prenant pour sujet l'éco-terrorisme et visant à délivrer au passage le petit message politique de rigueur. Pourquoi pas. Hélas, force est de constater que leur film n'est malheureusement pas à la hauteur de leurs ambitions et s'éloigne très tôt de la simplicité, ou plutôt du sens de l'épure, et de l'originalité qui faisaient tout le charme de Sound of my voice.
La belle Brit incarne cette fois-ci un agent spécial qui doit infiltrer un mystérieux groupe d'écoterroristes, The East, luttant contre les industriels pollueurs à coup d'actions chocs. La première partie du film, de loin la meilleure, nous propose une série de situations qui rappellent étrangement celles déjà vues dans Sound of my voice. Il y est souvent question de cercles dans lesquels Brit doit rentrer ou de capuches qu'elle doit porter et j'arrêterai ici mon analyse comparée pointue de ces deux œuvres qui dialoguent constamment entre elles. Brit doit donc gagner la confiance des membres particulièrement méfiants de The East et réussir une série d'épreuves délicates afin de s'introduire parmi eux sans éveiller le moindre soupçon. Ce sont là autant d'occasions d'étaler toute l'intelligence et la supériorité du personnage qu'elle incarne, capable de retourner à son avantage n'importe quelle situation. Si nous n'avions pas beaucoup de sympathie pour l'actrice, cela pourrait être un peu lassant. On se contentera d'avoir l'impression, peut-être plus supportable, de voir une grande fille s'amuser avec les jouets et les histoires qu'elle s'invente pour son propre plaisir avant tout.
Après cette première partie, les choses se gâtent. Le talent de metteur en scène du jeune Zal Batmanglij montre de sacrées limites dès qu'il s'agit de filmer des scènes un peu mouvementées. La tension peine ainsi à décoller pendant l'action choc menée par The East lors d'un dîner de gala organisé par les dirigeants d'un grand groupe pharmaceutique. La confrontation entre Ellen Page et son père, sur les rives d'un fleuve où l'entreprise paternel rejette des déchets toxiques, nous offre une scène aux frontières du ridicule, qui tombe complètement à plat. Il faut dire que le casting n'est pas à la hauteur et contribue hélas à donner un cachet très "série télé" à l’œuvre de Zal & Brit.
Alexander Skarsgård, vu dans True Blood, a une belle gueule, certes, mais il a bien du mal à donner de l'épaisseur et de la crédibilité à son personnage. Son charisme digne d'un modèle de catalogue La Redoute paraît très superficiel, lui qui incarne pourtant le leader de The East. Quant à Ellen Page, elle propose encore une fois un jeu très stéréotypé et on se fiche éperdument de la disparition soudaine de son personnage. Difficile, en outre, d'exister aux côtés de Brit Marling, qui s'est taillé un rôle sur mesure, sorte de fille adoptive de Jack Bauer et MacGyver. On se dit même que, tant qu'à y être, Brit Marling aurait dû s'attribuer les deux rôles principaux en campant également la chef de la bande, quitte à vivre une romance avec elle-même...
Malgré tous les efforts déployés pour ne pas tomber dans un discours moralisateur plombant, la position du film s'avère assez maladroite dans sa volonté de n'épargner personne et sa fin ambiguë ne suffit pas à le sauver sur ce point-là. The East est donc une vraie déception, pas suffisamment grande, ceci dit, pour me faire perdre tout espoir en l'avenir du duo ni pour entamer ma sympathie envers Brit Marling et mon faible pour sa ravissante chevelure blonde. On espère qu'elle fera mieux au prochain coup et qu'elle saura revenir à quelque chose de plus original et plus humble...
The East de Zal Batmanglij avec Brit Marling, Alexander Skarsgård, Ellen Page et Patricia Clarkson (2013)
Excellente critique qui met le doigt là où ça coince ! Dommage que le film ne soit pas au niveau des précédentes tentatives de Brit Marling.
RépondreSupprimerEh bien vous m'avez au moins donné envie de regarder Sound of my voice grace au lien au début de cet article. Blog sympa en tout cas, continuez.
RépondreSupprimerJ'adore Brit Marling! Je l'ai découvert dans le film avec Richard Gere où celui-ci joue un type qui accumule conneries sur bêtises. Elle jouait sa fille consternée si je me souviens. Je pense que je vais me laisser tenter par ce film, même si votre critique est mi-figue mi-raisin.
RépondreSupprimerFranchement, je parcours votre blog depuis une heure et je ne comprends pas quel est votre but, quelle est votre ligne directrice. Tantôt des critiques assassines sur des films honnêtes, tantôt des critiques dithyrambiques sur des films d'auteurs sans interet (pourquoi cette adoration pour Resnais? Vous avez vraiment vu ses films?), je ne comprends pas et je me rends compte que je viens de perdre une heure.
RépondreSupprimerC'est émouvant d'assister à la naissance d'une incertitude.
SupprimerJuste par curiosité, de quels films honnêtes injustement assassinés veux-tu parler ?
SupprimerTout un tas. À partir du moment où c'est à gros budget vous tirez à vue, vous avez une vision étroite mais vous ne l'avouerez jamais car votre vision est étroite.
SupprimerDes fois tirer à vue ça suffit pas...
Supprimerje sais pas si elle est mauvaise actrice mais elle est bien mignonne sur la derniere image Ellen Page
RépondreSupprimerOuais, je te la mettrai bien dans un bon vieux porno lesbien avec girly gang bang à gogo...
SupprimerAffreux
Supprimer<3 Fé-lix-il-est-amoureux-yeu <3
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