

C'est le principe des images dégueulasses sur les paquets de clopes censées nous vacciner contre l'envie irrépressible de fumer. Eh bien le résultat est identique. Quand on découvre une telle image gerbante de poumon éclaté, de dents à la Jaws (on finirait avec une mâchoire de requin à force de fumer des cigarettes ?), d'yeux morts à la Steve Buscemi et ainsi de suite, on s'empresse de détourner le regard du papelard pour vite se saisir de son cendar et s'enfumer la gueule à la Gainsbarre. Devant l'intro de Lord of War, c'est idem, on éteint vite son téléviseur et on va dans l'armoire de papa (qui porte bien son nom puisque c'est une vraie armurerie) chercher le 22 long rifle poussiéreux de pépé qui va bien, avec l'envie d'aller se payer un ou deux clébards fatigués dans la rue, commencer par dégommer des pigeons et finir par des vieillardes.

Que dire de plus sur ce film sinon que cette introduction digne d'un jeu vidéo pourri n'aurait pas dû avoir de suite, ça aurait dû s'arrêter là et on aurait tout pigé de la toute petite idée politique d'Andrew Niccol. En jouant là-dedans Nicolas Cage s'est doté du bagage humanitaire nécessaire à tout artiste engagé de pacotille et d'Hollywood qui veut pouvoir se regarder dans la glace quand il dépense ses milliards en 60 secondes chrono dans des bagnoles à la con. C'est tout bénéf pour Cage : il se montre engagé sans débourser un kopeck, au contraire même, puisqu'il a été grassement payé pour le rôle, à hauteur de 20 millions de dollars minimum par scène. Cage n'a pas besoin d'adopter 300 malgaches comme Angelina Pas Jolie et Brid Patt pour prouver qu'il aime les blacks. La prochaine fois, Cage, ne te fais pas chier à tourner dans une saloperie, inscris-toi directement à la National Rifle Association, aux côtés de tes potes morts Charlton Heston, John Wayne et Clint Eastwood.
Lord of War d'Andrew Niccol avec Nicolas Cage (2006)