20 juillet 2011

The Human Centipede

Vous en avez peut-être entendu parler : la BBFC (Commission de classification des films britanniques) a refusé d'attribuer un visa d'exploitation à The Human Centipede 2, la suite de The Human Centipede 1 où un savant fou machiavélique enlevait trois personnes pour les coudre les unes aux autres, bouche contre anus, afin de créer un mille-pattes humain. La commission a condamné le deuxième volet de cette nouvelle franchise du cinéma d'horreur pour sa façon de traiter les victimes du film comme "des objets destinés à être brutalisés, dégradés et mutilés pour amuser et exciter le personnage principal et pour le plaisir des spectateurs". Tom Six, le réalisateur néerlandais des deux films, s'est bien entendu élevé contre cette décision et s'est offusqué que le communiqué de la BBFC en dise trop sur le contenu de son film, n'ayant pas conscience de dévoiler lui-même la maigreur des pathétiques enjeux de son bébé en disant cela. Le réalisateur peut d'ailleurs s'en vouloir car il a lui aussi gâché les effets de son film en déclarant fièrement : "C'est le film le plus malsain de tous les temps". On aura donc bien cerné l'ambition du valeureux Tom Six et toute la brillance de son projet. Ce type de déclaration en ajoute à la curiosité que le réalisateur tente par tous les moyens de susciter chez le spectateur, histoire d'attirer un peu plus les foules. La censure proclamée au Royaume-Uni fera certainement les choux gras de The Human Centipede 2 et doit donc réjouir Tom Six. En attendant de ne pas voir ce film, j'ai "vu" le premier volet de ce qui semble devoir être une série, un mille-patte cinématographique hideux voué à s'auto-engendrer par voie anale.



Comme beaucoup d'autres sans doute j'ai parcouru ce film, sans le son, en glissant d'un bout à l'autre pour m'arrêter sur quelques séquences qui semblaient symptomatiques du tout (celle de l'arrivée des deux cagoles dans la maison du taré, l'opération à cul ouvert, la séance de défécation de corps en corps dans le jardin avec le scientifique nazifiant et squelettique qui hurle : "Mange la merde du chinois, salope !", et puis la fin en accéléré). Ça m'a eu l'air pile poil aussi pourri que je me l'imaginais. J'estime d'ailleurs l'avoir vu. Et comme à peu près tout le monde je considère que c'est une merde. Je vois déjà grimper la réprimande dans le ciboulot de certains fans belliqueux : "Tu parles mais tu ne l'as même pas vu !". Non. Mais ce film n'est pas fait pour être vu. Il existe pour qu'on parle de lui, pour faire le buzz, pour être éventuellement parcouru en accéléré et surtout pour rapporter du fric à ceux qui l'ont fait sur le dos de la curiosité mal placée des voyeurs que nous sommes. Donc je suis pile dans les clous. Et je peux juger ce film qui est grotesque, stupide, nul, famélique, pipi-caca, et qui pue franchement. Il n'y a aucun intérêt à regarder ça, même pour le défi ou par curiosité. On peut se demander à quel stade de pathologie mentale se trouve le réalisateur pour avoir ne serait-ce que l'envie ou la patience de tourner une daube pareille. Si je parle en ces termes de Tom Six c'est parce qu'il semble prendre son pied autant que le scientifique de son film à regarder ces deux femmes forcées à manger la merde d'un homme à grand renfort d'insultes sexistes... S'il se veut - ou se croit - "malsain", Tom Six est surtout malin puisque tout le monde a causé de son navet, moi compris, qui a dû rapporter gros par rapport à ce qu'il a coûté. Épargnez votre précieux temps, y'a rien à voir.


The Human Centipede de Tom Six avec un centipède humain (2009)