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25 janvier 2015

Je vous trouve très beau

Isabelle Mergault... Dans ces trois petits points de suspension imaginez toute la haine du monde. Rappel du CV : comédienne de théâtre criarde et vulgaire de formation, elle est surtout connue pour avoir fait partie de la "bande à Ruquier", où elle passait pour une tuerie au milieu d'une troupe de vieillards (dont le baveux Maurice Béchamel et le nain Jean Bengimli) et aux côtés d'une seule concurrente, la clébarde de garde Isabelle Alonzo, qui avait elle aussi un énorme problème de dentition. En fait il y avait d'autres tromblons sur le plateau d'On a tout essayé : le squelette de Claude Sarraute, Sophie Garel, qui a joué dans The Return of La Momie avec Brendan Fraser, Elsa Fraser, la sœur de Brendan Fraser justement, refaite de la cave au plancher à seulement 32 ans, Valérie Mairesse, la grosse ménagère d'à peine moins de cinquante ans (fallait prévenir France 2 que cette catégorie de la population est censée regarder l'émission, pas faire le show), Christine Bravo dans le rôle de l’alcoolo de service, Péri Cochin, le corbeau humain, et Maureen Dor, l'éternelle enfant enceinte qui faisait fantasmer les plus pervers d'entre nous avec ses énormes seins qui trainaient sur tout le plateau et qui lessivaient le parquet. On a fait le tour du proprio. Concentrons-nous donc sur le cas Mergault.




C'est moche de commencer une critique comme ça, en s'attaquant au physique, sachant qu'on est loin d'être intouchables. Revenons donc au sujet. Après nous avoir fait chier au quotidien pendant des années sur le service public et aux frais de la princesse avec sa frimousse de malade, son dentier de macchabée, sa voix de mouette à l'agonie et ses mille postillons à la seconde, propulsés par l'éolienne à merde qui lui sert de bouche et de fourre-tout, Mergault s'est cru le droit de passer derrière la caméra, épaulée par les plus grands acteurs de sa génération : Michel Blanc d'abord, puis Jacques Gamblin et Daniel Auteuil. Mergault avait la haute ambition de renouer avec le cinéma populaire français de qualité à tendance vaudevillesque. Au final, on a du mal à faire la synthèse de la masse énorme de saloperies contenues dans ce seul premier film, aussi facho que mégalo, aussi populo que vérolé. L'histoire est un medley des pires épisodes de L'Amour est dans le pré, cette émission présentée par l'ex-femme de Lilian Thuram (Karine Le Marchand, que le frère aîné avocat de Félix, dont nous tairons le nom, a vue en vrai, et quand on lui a demandé ses impressions il a utilisé cette expression très rare dans sa bouche : "Peau de zob"), où des fermiers au bord du suicide et analphabètes rêvent de s'encastrer dans des grosses coiffeuses de villages de campagne qui rêvent de pognon quitte à faire une croix sur les grattes-ciel, pour aller s'enterrer avec un demeuré ou son voisin trépané, ayant littéralement le choix entre l'âne et le gros porc. Au final ces pauvres malheureuses se retrouvent soit prises au piège de l'un des outils agricoles détournés de leur utilité initiale par un paysan aux couilles gorgées de sang, soit les voilà qui prennent leur jambons à leur cou pour retourner chialer chez Dilloy's.




Medeea Marinescu incarne donc dans le film de Mergault une future pute roumaine prête à sucer Michel Blanc inside out pour obtenir un visa de séjour, quitte à finir coincée entre une botteleuse et un épandeur de fumier. Vous l'aurez donc compris, Michel Blanc prête son crâne d’œuf à un agriculteur grincheux et insupportable dont la femme vient de mourir (c'est la scène d'intro du film, où la vieille épouse acariâtre de Blanc crève en passant sous la roue de son tracteur, une scène ni drôle ni triste, plutôt gênante en fait, car c'est le genre d'accident qui se produit quotidiennement dans les campagnes) et qui a pour projet d'investir l'un des milliards qu'il a accumulés au Crédit Agricole dans un billet d'avion d'abord puis dans un bidet humain ensuite. Mergault nous livre un regard puant aussi bien sur les roumaines que sur les paysans. Celle-ci est prête à tout pour rouler du cul dans un jean Celio* en plein Paname, celui-là en est au même stade d'avancement intellectuel et culturel que Jacquouille la Fripouille débarquant à notre époque dans Les Visiteurs, la bonne humeur en moins. Il faut voir Blanc prendre l'avion pour la première fois pour aller dégoter sa future compagne dans les Balkans et s'émerveiller de l'invention de l'aéroplane puis cracher entre les jambes des contrôleurs qui lui demandent de retirer sa faux de son bagage à main.




Ce film haïssable, et surtout répugnant (la mise en scène de Mergault, c'est même pas de la mauvaise télé) a fait un carton : 4 millions d'entrées dans l'hexagone. On a permis à Mergault de se prendre pour une fameuse réalisatrice et elle nous l'a fait payer cash en réalisant deux nouvelles saloperies intégrales : Enfin veuve et Donnant donnant, autant de supplices repoussant toujours plus loin les limites de l'horreur et de la débilité, à la fin desquels on se dit inévitablement qu'on a sans doute vu ce qui s'est fait de pire avec une caméra. Je vous trouve très beau a en prime le tort irréversible d'avoir lancé la mode des titres en "Je", exemples : Je vais bien ne t'en fais pas, Je l'aimais, Je préfère qu'on reste amis, Je suis une légende, etc. Bref, tout est dit. Va crever Mergault.


Je vous trouve très beau d'Isabelle Mergault avec Michel Blanc (2006)

18 février 2012

La Taupe

Avant la sortie prochaine de Martha Marcy May Marlene, voici Tinker Tailor Soldier Spy, nouveau venu dans la catégorie des titres à rallonge qui essaient de faire péter un plomb aux Sophie Favier et autres Isabelle Mergault (en règle générale à tous ceux qui ont des fèves à la place des dents), et de séduire les autres à coups d'allitérations fumeuses. Le pire c'est que ça marche ! J'ai voulu voir ce film principalement à cause de ce titre original taré. Mais pas seulement. La bande-annonce mensongère du film avait su me donner envie de le découvrir. C'est chose faite. Et Dieu que la bande-annonce est mensongère… Elle promet un thriller d'espionnage chiadé et haletant alors que La Taupe est probablement le film le plus soporifique de l'année. La grisaille permanente et le statisme tétanisant du film en assurent la caution auteuriale, et lui valent en prime d'être qualifié d'élégant un peu partout. Ce mot ne veut-il donc plus rien dire ? Suffit-il qu'un film soit chiant comme la mort, son scénario inutilement compliqué, les vestons de ses acteurs bien repassés et son image uniformément grise pour qu'il soit "élégant" ? Décors, photographie, costumes, acteurs, tout est gris là-dedans. D'un gris blafard qui vous pétrifie sur place.


La scène trépidante du film : Gary Oldman, toujours les mains dans les poches, apprend à une sorte de traître, en tout cas à un agent qui n'a pas bien fait son boulot, qu'il le renvoie en Russie, l'avion approche lentement au second plan, le "traître" pleure, Oldman le regarde pendant cinq minutes, fin de la séquence.

Et c'est pas l'histoire qui va vous maintenir en vie. On n'y comprend strictement rien, mais c'est peut-être moi, je suis une merde devant ce genre de scénario retors à la mords-moi-le-nœud où chaque personnage ressemble à tous les autres et possède 18 noms minimum. Certains prétendent qu'il faut revoir le film quatre ou cinq fois pour en saisir toutes les subtilités et enfin capter le fin mot de l'histoire dans ses moindres détails, sauf qu'il faudra me payer, et chèrement, pour que je relance un film dénué de tout intérêt historique, de toute portée métaphysique, de toute émotion esthétique et de tout plaisir cathartique. Pour ce que j'en retiens, ou plutôt pour ce que j'ai compris donc, c'est l'histoire, durant la guerre froide, d'agents secrets et autres espions anglais qui sont bien embêtés parce qu'ils ont une taupe au guichet. Vous trouvez ça court ? Moi aussi ! En gros ils sont cinq ou six, ce sont les dirigeants ou des membres actifs du Circus, et il y a une taupe, un traître à la solde des Russes, infiltré parmi eux, "there is a mooooole at the top of the circus". Il faut trouver l'intrus. Voila. Et ça déblatère d'un côté, de l'autre… Au final le grand traître c'est (je vais vous ruiner le film, mais croyez-moi c'est un service que je vous rends) Colin Firth, qui ressemble assez à Chandler Bing dans ce film, le Chandler Bing obèse et au visage cubique des dernières saisons de Friends. Son personnage est non seulement une taupe mais c'est en prime un sacré renard puisqu'il baisait la femme de Gary Oldman, pour le foutre dedans jusqu'au bout et puis pour faire soi-disant diversion, là encore, allez piger.


Comment cacher sa grosse gaule, par Colin Firth, best actor award winner 2011

Ce qui est sûr c'est que si Colin Firth fut sacré aux Oscars pour son rôle d'héritier de la couronne d'Angleterre dans Le Discours d'un roi, il vient de s'enterrer en la trahissant dans un film où on ne se souviendra de lui que pour cette séquence où Gary Oldman le surprend dans son salon en rentrant chez lui, le prenant la main dans le sac alors qu'il vient juste de tringler sa femme, et où ce grand espion et fin dissimulateur tâche de mystifier son vieux patron par une excuse bidon tout en essayant vaille que vaille de renfiler ses chaussures sous la table. A moins qu'il ne fasse exprès de se faire choper ? On s'en tape ! Toujours est-il qu'il est magnifique dans cette scène où ses chaussettes couleur taupe lui volent la vedette, observé dans sa pathétique manœuvre par un Gary Oldman qui réagit en.. non il n'a aucune réaction, ni dans cette scène ni dans aucune autre. Les acteurs en font paradoxalement des caisses sans broncher. C'est-à-dire qu'ils ne bougent pas un sourcil mais qu'ils en font des kilos dès qu'ils clignent de l’œil, chacun de leurs cils pesant semble-t-il une gigatonne. En particulier Gary Oldman. Pour ce qui est de son enveloppe corporelle, c'est sa statue de cire du Musée Grévin qui est filmée, et pour la voix, quoi qu'il dise il déclame avec un accent anglais surdoué insupportable, tel un acteur shakespearien du XVIème siècle, mais sous-doué l'acteur, vu qu'il détache chaque syllabe comme un abruti. Le comédien ne quitte strictement jamais la pause qu'il tient sur l'affiche. Vous pouvez faire défiler dix décors de bureaux enfumés dans son dos en laissant sa photo en surimpression au premier plan et vous tenez l'intégralité du film !


John Hurt mérite mieux que cet éternel rôle de vieux croulant... Lui aussi en fait des bombonnes sans jamais lever son cul de sa chaise. Derrière lui, Gary Oldman prend littéralement racine.

Le jeu des acteurs est non seulement fatiguant mais il rend le film encore plus figé et mort qu'il n'est. On se fout à peu près à 100% de savoir qui est la taupe. Si c'est ça le renouveau du film d'espionnage, autant vous dire que le genre est mort une seconde fois ! Le titre anglais, le fameux Tinker, Tailor, Soldier, Spy, énumère les noms de code des traîtres, ou des types qui n'ont pas bien fait leur boulot d'agent, si j'ai bien pigé (loin d'être sûr), l'intitulé se veut donc un massive spoiler unique en son genre, et le film aurait dû s'appeler Tinker Trailer Spoiler Spam ! C'est comme si Seven s'était appelé "John Doe", ou si Hannibal s'était appelé "Hannibal"... Ceci dit ça me paraît louche ce que j'avance là sur le titre original de La Taupe, j'ai pas dû bien piger. Mais je suis pas fou, à un moment, à la fin du film, on voit bien un des agents secrets anglais qui observe à la jumelle ses potes qui entrent dans un bâtiment discrètement, et il énumère leurs blazes : Tinker… Tailor… Soldier… Shpatz... Donc ça reste un spoiler, à moins que je n'aie vraiment rien compris ! Mais j'en ai, alors là, mais rien à foutre.


La Taupe de Tomas Alfredson avec Gary Oldman, John Hurt et Colin Firth (2012)