10 mai 2009

King Of California

L'histoire de ce film c'est celle d'un père divorcé qui s'occupe de sa fille pendant les vacances et qui est obsédé par l'idée de retrouver un vieux trésor caché. Il n'a de pensées que pour son trésor et en délaisse un peu sa fille, adolescente en pleine découverte de son corps et de sa personnalité cachée elle aussi, bien plus profond qu'un trésor espagnol ou viking, mais bien moins difficile à cerner. Le véritable trésor de ce père c'est sa fille ma parole.

Après avoir fait ses premières armes à l'affiche d'Un Roi à New-York de Chaplin en 1957, après avoir imprimé son profil aquilin sur l'affiche du Prince de New-York de Sidney Lumet en 1982, après avoir pourri l'affiche d'Un Prince à New-York de John Landis en 1988, après avoir immortalisé de son nom et de son faciès de chérubin l'affiche du Roi de New-York d'Abel Ferrara en 1990, et après avoir donné sa voix à Muphasa dans Le Roi Lion de Walter Disney en 1992, Michael Douglas touche à la maturité et prend un vol vers la côte ouest en interprétant le premier rôle de King Of California.

Dans ce film, rien à voir, sinon Mickey Douglas. L'acteur sauve à peu près les meubles à lui tout seul, coiffé comme l'as de Pique, barbu tel un prof de philo Limouxin, camé jusqu'aux bouts des cheveux comme Julien Lepers, avec 19 de tension et sous perf de morphine permanente. D'ailleurs le seul film dans lequel on lui ait retiré sa perfusion de tranquillisants équestres, c'est le Chute Libre du pilote de Formule 1 Joël Schumacher, qui au départ voulait juste narrer la chute de sa bagnole dans un précipice qui lui donna sa soif de vitesse légendaire et sa fameuse "raie sur le côté". Comme le sextuple champion du monde de rallye ne pouvait pas être à la fois devant et derrière la caméra, il a pris l'acteur qui lui ressemblait le plus, à savoir Mika Douglas. Le film commence donc par une scène en bagnole qui devait se terminer au bord du gouffre. Au lieu de ça, embouteillage d'adrénaline dans les veines de Michael et bouchon de cocaïne dans les muqueuses de Douglas, et le film a pris un tout autre tournant, alors dicté par l'humeur fracassante de l'acteur aux zéro oscars, tandis que Micka Doggy-Dog s'est armé jusqu'aux dents avant de foutre San Francisco à genoux. Le film Chute Libre a été accusé d'être une œuvre fachisante, et l'acteur a réglé le débat en déclarant qu'il était clairement un gros facho.



Micky Douggy-Bag, fils de Kirk Douglas et Liz Taylor, est un des plus grands comédiens Outre-Atlantique. Franchement sous-estimé, nettement sous-employé, Mike Doug est un bâton de dynamite entouré de bidons de gazoline sur un plateau de tournage. Après Basic Instinct, où l'acteur n'a pas eu un gros travail d'introspection à faire pour laisser jaillir sur la toile ses instincts basiques à la vue de la croupe de Sharon Stone alors au top de ses formes, l'actrice à la toison d'or dira de lui "Dougy suait littéralement du sperme en me croisant le matin". Paul Verhoeven, lui-même considéré dans la profession comme un barge, lui qu'on surnomme "Le fou volant", ou encore "Le fou du volant" en hommage à toute sa famille qui a cramé dans un tonneau un poil prémédité, le réalisateur Hollandais seul ayant attaché sa ceinture pour se débarrasser en douce de ses proches avant son départ concerté au pays de la liberté, Paul Vehroeven, menacé d'incarcération à son prochain pas sur le sol Néerlandais pourtant réputé laxiste, a donc dit de Mikey 3D (pour Douglas, Dick et Drugs) qu'il était le seul acteur au monde à lui donner "des frissons". Ce à quoi Douglas répondra : "Je lui donne des frissons mais il ne m'a jamais rappelé ce con".


King Of California de Michael Cahill avec Michael Douglas et Evan Rachel Wood (2007)

4 commentaires:

  1. Fameux article, mais passons directement aux trivias:

    - Basic Instinct avait pour titre original "Basilic Instinct" et devait mettre avant un anthropologue retraité (Tony Hopkinsky était alors pressenti) décidant de finir sa vie parmi les sujets-même de son étude, les basilics, ces gigantesques lézards au demeurant amical. Leslie Nielsen aurait été pressenti pour le rôle du papa Basilic tandis que Dennis Rodman aurait eu le rôle du psychiâtre (rôle convoité par un jeune acteur qui deviendrait vite et pour quelques années seulement, le remplaçant officiel de Dennis Rodman dans la case "le noir qu'on appelle pour les quotas").

    - La photo que vous avez choisir pour illustrer l'article est certes la plus représentative de l'oeuvre de Micky La malice, puisqu'on l'y voit souriant, dos tourné à une scène atroce, une jeune femme étant à une encablure seulement de se faire percer le fion par un manche à balai maxi modèle.

    RépondreSupprimer
  2. Jolie trivia, Joshua. Et tu as finement observé la photo, qui a été choisie rien que pour ça. :D

    RépondreSupprimer
  3. "Je lui donne des frissons mais il ne m'a jamais rappelé ce con" hahaha
    C'est quand même sacrément étrange la manière dont Paul Verhoeven a évolué à Hollywood... Il fait partie de ces réalisateurs (comme McT par exemple) ovnis qui n'existent vraiment plus du tout... Pourtant ils étaient ceux qui rendaient Hollywood très intéressant. Quand on se refait La Chair et le Sang, Robocop, Starship Troopers... ça fait mal !
    Et Michael Douglas... la dernière fois que je l'ai vu c'était dans le dernier Wall Street d'Oliver Stone qui est une vraie purge... Le pauvre, il s'est donné du mal à jouer alors qu'il luttait en même temps contre le cancer... Wall Street ne méritait pas cette peine... Il est courageux le bonhomme, je regarderai ses films jusqu'au bout du bout, juste par respect, même si c'est de la daube.

    RépondreSupprimer
  4. J'adore cet excellent comédien . Dans un film pas terrible il relève le niveau dès qu'il est à l'écran ; il peut tout jouer et il a le charisme et le charme . Après Liberace je le verrais bien dans un film de James Gray par exemple . Un bon souvenir de film avec lui ,Wonder boys ou il était formidable dans une histoire bien déjanté .
    Caroline

    RépondreSupprimer