

En réalité, au bout de quelques semaines, il aurait aussi bien pu arrêter de prononcer ces mots-là... Je les aurais entendus quand même, je les avais enregistrés dans ma mémoire, ces mots, invariables, qu'il répétait de soir en soir, inlassablement. En fait il était au téléphone avec sa copine ou bien sa femme - j'ignorais les détails de sa "situation" - et ils terminaient chacune de leurs discussions par le sempiternel "Raccroche - Non toi d'abord", ce jeu qui sert d'interminables adieux téléphoniques aux couples les plus puérils. Sauf que dans le cas de mon voisin Billy Bob Turturro, ce jeu "trop mignon" typique des amours enfantines tournait systématiquement court et le ton s'emballait pour monter dans les décibels. Tous les soirs, j'entendais mon voisin John Totoro dire à sa femme "Allez bye...", puis quelques secondes de silence plus tard: "Raccroche... Non toi... Non toi d'abord... Allez quoi raccroche, ça va bien maintenant... Allez raccroche ma parole !... Ta gueule ! Raccroche. Ta gueule ! Non non TA gueule ! Raccroche, TA GUEULE !" et ainsi de suite...

Drôle de mec ce Turturro quand j'y repense. Mais c'est quand même une chance d'avoir vécu près de lui, même si j'y ai perdu des milliards d'heures de sommeil. Ma vie est devenue celle d'un gros loir à cause de John Turturro. A chaque fois que je pionce je fais le tour du cadran et j'y perds autant de temps que d'argent ; mais j'ai été le voisin, le "girl next door" de Johnny Turturro.

Concernant le film j'en ai vu qu'une petite demi heure, mon sommeil m'ayant très vite rattrapé. C'est une sorte de critique d'Hollywood, un peu onirique, un peu fantastique. Un mélange entre Lynch et Terry Gilliam. Un film cafi de rêves. Je ne verrai donc jamais l'heure manquante. Je fais suffisamment de rêves en pionçant des journées entières pour mater des films qui m'en montrent d'autres, et de forts laids. Faut que je pionce, je suis vraiment faaaaa
Barton Fink de Joel et Ethan Coen avec John Turturro (1991)

Concernant le film j'en ai vu qu'une petite demi heure, mon sommeil m'ayant très vite rattrapé. C'est une sorte de critique d'Hollywood, un peu onirique, un peu fantastique. Un mélange entre Lynch et Terry Gilliam. Un film cafi de rêves. Je ne verrai donc jamais l'heure manquante. Je fais suffisamment de rêves en pionçant des journées entières pour mater des films qui m'en montrent d'autres, et de forts laids. Faut que je pionce, je suis vraiment faaaaa
Barton Fink de Joel et Ethan Coen avec John Turturro (1991)