J'ai toujours confondu - et je confonds encore - trois films : Barry Lyndon, Barton Fink et Larry Flint. Pourtant, rien à voir... Le premier cause d'un duelliste aux prises avec son mousquet qui lui pète dans les doigts, le second parle d'un débile figé sur son stylo plume, et le troisième raconte l'histoire d'un pornographe opportuniste tout entier accaparé par son appendice caudal. Barry Lyndon était interprété par Barry Pepper dans le film de Stanislav Kubrick, Larry Flint était campé par Woody Goldberg dans le film de Milos Forman, et Barton Fink, qui nous intéresse aujourd'hui, c'était John Turturro, dans le film des frères Coen. Ce que je vais vous dire là je le dis rarement parce que les gens ne me croient pas et s'imaginent que j'essaie de jouer l'ami des stars, pourtant croyez-moi, y'a pas de quoi se vanter d'être l'ami d'une telle star. Je veux parler de John Turturro, que je connais bien puisqu'il a pendant longtemps été mon voisin de palier. C'était mon voisin Turturro. Et une entente cordiale régnait entre nous. Sauf quelques soirs où ce fameux John Turtleteub, comme j'aimais à l'appeler pour me moquer, se mettait à hurler des insanités que je pouvais entendre depuis ma chambre et qui m'empêchaient de fermer l'œil. La cloison qui séparait nos deux appartements était si fine que la nuit venue, les bruits de la rue s'étant tus, je pouvais distinctement entendre chaque mot qu'il prononçait depuis chez lui.
En réalité, au bout de quelques semaines, il aurait aussi bien pu arrêter de prononcer ces mots-là... Je les aurais entendus quand même, je les avais enregistrés dans ma mémoire, ces mots, invariables, qu'il répétait de soir en soir, inlassablement. En fait il était au téléphone avec sa copine ou bien sa femme - j'ignorais les détails de sa "situation" - et ils terminaient chacune de leurs discussions par le sempiternel "Raccroche - Non toi d'abord", ce jeu qui sert d'interminables adieux téléphoniques aux couples les plus puérils. Sauf que dans le cas de mon voisin Billy Bob Turturro, ce jeu "trop mignon" typique des amours enfantines tournait systématiquement court et le ton s'emballait pour monter dans les décibels. Tous les soirs, j'entendais mon voisin John Totoro dire à sa femme "Allez bye...", puis quelques secondes de silence plus tard: "Raccroche... Non toi... Non toi d'abord... Allez quoi raccroche, ça va bien maintenant... Allez raccroche ma parole !... Ta gueule ! Raccroche. Ta gueule ! Non non TA gueule ! Raccroche, TA GUEULE !" et ainsi de suite...
Drôle de mec ce Turturro quand j'y repense. Mais c'est quand même une chance d'avoir vécu près de lui, même si j'y ai perdu des milliards d'heures de sommeil. Ma vie est devenue celle d'un gros loir à cause de John Turturro. A chaque fois que je pionce je fais le tour du cadran et j'y perds autant de temps que d'argent ; mais j'ai été le voisin, le "girl next door" de Johnny Turturro.
Concernant le film j'en ai vu qu'une petite demi heure, mon sommeil m'ayant très vite rattrapé. C'est une sorte de critique d'Hollywood, un peu onirique, un peu fantastique. Un mélange entre Lynch et Terry Gilliam. Un film cafi de rêves. Je ne verrai donc jamais l'heure manquante. Je fais suffisamment de rêves en pionçant des journées entières pour mater des films qui m'en montrent d'autres, et de forts laids. Faut que je pionce, je suis vraiment faaaaa
Barton Fink de Joel et Ethan Coen avec John Turturro (1991)
Concernant le film j'en ai vu qu'une petite demi heure, mon sommeil m'ayant très vite rattrapé. C'est une sorte de critique d'Hollywood, un peu onirique, un peu fantastique. Un mélange entre Lynch et Terry Gilliam. Un film cafi de rêves. Je ne verrai donc jamais l'heure manquante. Je fais suffisamment de rêves en pionçant des journées entières pour mater des films qui m'en montrent d'autres, et de forts laids. Faut que je pionce, je suis vraiment faaaaa
Barton Fink de Joel et Ethan Coen avec John Turturro (1991)
Fais gaffe parce que t'as tendance à mimer les trucs qui te sont entrés dans la cabeza. Tu sais, c'est un truc qui arrive parfois. Par exemple, mon papa, s'il parle pendant un moment avec un begue, il va assurément finir par bégayer (le type en face peut mal le prendre, d'ailleurs, mais il ne se moque pas de lui, c'est simplement du mimétisme).
RépondreSupprimerMoi ça me fait le coup avec les Belges. J'ai tendance à piquer leur accent inconsciemment quand je passe cinq minutes avec l'un d'entre eux.
Toi (je t'assure, je l'ai remarqué), t'as tendance à hurler "TAGUEULE" à tout bout de champ, sans raison aucune ! Fais gaffe, ça te jouera des tours.
Turturro m'a doomed !
RépondreSupprimerT'as choisi une bien belle affiche ! :D
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