15 septembre 2013

La Cabane dans les bois / Chronicle

Excusez-moi, je ne vais pas prendre de gants et je vais immédiatement vider mon sac, mais j'en ai besoin. Ça me rend malade de mater, toujours avec un très mince mais bien réel espoir, des films aussi cons que La Cabane dans les bois ou Chronicle. Des films souvent salués par la critique et qui ne manquent jamais de faire le buzz sur la blogosphère et Twitter. Des trucs qui se croient malins, originaux et innovants, qui prétendent s'amuser des codes bien connus de genres usés jusqu'à la corde (dans ces deux cas précis : le survival et le film de super-héros) pour n'être en réalité que le symbole ultime de leur profonde débilité et du cynisme glaçant de leurs auteurs. D'ailleurs, ça me fait encore plus froid dans le dos de savoir que ces derniers sont souvent jeunes et ambitieux, et que l'on a donc peut-être pas fini d'en entendre causer. Pas pour leur talent, bien entendu, mais leurs films ont aussi le défaut de rapporter gros...




Drew Goddard, le réalisateur de La Cabane dans les bois, était scénariste de Lost et Cloverfield, et ça ne m'étonne vraiment pas tant toutes ces merdes se ressemblent. D'ailleurs, le scénario de Prometheus, signé Damon Lindelof, autre scénariste de Lost, est exactement de la même trempe. Ah ça, ils sont très doués et n'ont pas d'égal pour pondre des scénarios fumeux, faits de voiles de mystères ridicules censés les faire passer pour ultra malins mais qui sont en réalité remplis de trous béants cachant mal leur nullité et rendant criant leur manque réel d'idée. Encore heureux qu'ils soient doués pour ça puisqu'ils se sont entraînés pendant 6 ans sur leur interminable série... Elle a fait du mal cette série, elle a fait du mal !




Tous ces petits businessmen au savoir-faire attristant me font aussi un peu penser à Christopher Nolan qui, lui, choisit plutôt de nous noyer d'informations ineptes, comme dans Inception, dans le même but : duper les spectateurs en passant pour un génie, alors que derrière tout ça, c'est à chaque fois le vide intersidéral. Et surtout, c'est toujours d'une laideur folle... Mais évidemment, le plus triste là-dedans, c'est que ça marche encore... Ces films, semble-t-il conçus pour les ados attardés, rendent gagas la plupart des amateurs de cinéma de genre, se contentant d'un rien, voyant dans ces œuvres un renouveau, une intelligence dont sont dépourvues les grosses machines habituelles... Tu parles ! Il faut cependant avouer qu'il y a effectivement quelques esquisses d'idées ici ou là, quelques pistes que l'on aimerait voir être approfondies par le cinéaste concerné. C'est sans doute suffisant pour contenter le spectateur lambda. Personnellement, ces promesses non-tenues, à peine formulées, et cette fausse intelligence ostentatoire me rendent ces films encore plus insupportables.




Premier long métrage de Josh Tank (un salopard dont le patronyme idiot a la particularité de salir les surnoms de deux de mes proches), Chronicle fait partie de ces films où super-pouvoirs riment avec passage à la vie adulte pour des personnages d'adolescents mal dans leurs peaux. C'est frais, c'est nouveau, bravo. Le personnage principal use de ses pouvoirs pour manipuler par télékinésie la caméra qui le filme constamment. Ce film, en prétendant qu'il se veuille avant tout divertissant, pourrait être également accompagné d'un propos formel intéressant. Il n'en est rien. C'est d'une bêtise crasse, qui égale sans souci celle des grosses productions super-héroïques du moment. Sa dernière demi-heure consiste en une baston façon Dragon Ball Z où les jeunes protagonistes s'affrontent dans les airs à coups de savates. Le comble du ridicule est alors atteint. Moi, j'avais déjà la tronche enfoncée dans les coussins de mon canapé depuis un moment...

Je vous dis tout ça, mais j'ai les glandes !




La Cabane dans les bois se veut quant à lui méta-discursif et a été vivement salué pour cela. Nous pensons pendant un moment que l'intrigue concerne une émission de télé réalité qui enverrait à la mort ses jeunes participants, en faisant d'eux les personnages impuissants d'un véritable film d'horreur privé de happy end dont chaque péripétie serait provoquée par des techniciens confortablement installés dans leurs studios. On pourrait y voir une petite pique adressée au public et aux auteurs de ces films-là puisque l'on se moque ouvertement des deux types (Richard Jenkins et Bradley Withford) qui sont aux manettes et doivent gérer ce petit jeu de massacre en coulisses depuis leurs écrans de contrôle. Mais c'est mal connaître le réalisateur Drew Goddard et son producteur Joss Whedon. Ils n'osent froisser personne, sans doute de peur de perdre quelques spectateurs. On ne devrait pas avoir le droit de s'appeler Goddar et de réaliser des films aussi bêtes.




Une autre petite scène tourne explicitement en dérision l'attente suscitée chez les spectateurs par l'une des jeunes actrices sur le point de retirer son haut mais. A l'image de ce passage-là, tout n'est en réalité que le prétexte pour quelques scènes bidons dénuées de drôlerie. On nage quelque part entre une parodie sans saveur et un survival ultra référentiel de plus, au beau milieu d'une sacrée daube. On pourrait avoir affaire à un film proposant de réfléchir sur lui-même, mais aucune réflexion n'est réellement menée. L'aspect méta-discursif du film n'est qu'un outil pour pousser à la mort une bande de jeunes insupportable qui n'existe jamais à l'écran, étant donné qu'ils sont tous plus bêtes et transparents les uns que les autres. Pour ne rien gâcher à l'affaire, ils sont tous incarnés par des acteurs médiocres. On retrouve par exemple l'affreux Chris Hermsworth, seul acteur mongol à faire carrière à Hollywood, dont la mort grotesque m'a toutefois fait rire (jaune). Comment donc peut-on se passionner pour les mésaventures de ces crétins finis ?




Le final du film aussi atteint un haut niveau de ridicule. Tout le bestiaire du cinéma d'épouvante se retrouve réuni, dans un déluge de CGI hideux, pour un carnage fabriqué qui ferait pleurer les maîtres du genre. On retrouve même le fantôme de Sigourney Weaver, qui fait bien de la peine là-dedans. Malgré cela, il faut reconnaître que ce n'est que lors de ce final aussi débile que délirant que le film surprend enfin un chouïa. Par contre, c'est aussi à ce moment-là que le scénario sombre définitivement dans un grand n'importe quoi des plus insupportables.




Richard Jenkins joue donc un rôle important dans La Cabane dans les bois. Dick Jenkins, le papa dans Step Bro'... Dick Jenkins ! J'étais dégoûté de le voir là-dedans... Ce qui me bloque dans la poursuite de cette ambitieuse double-critique c'est que j'ai envie de tout casser, d'insulter à tout va, de me lamenter... Rien de très constructif, donc je vais m'arrêter là. Je suis bénévole.


La Cabane dans les bois de Drew Goddard avec Chris Hermsworth et d'autres abrutis (2011)

Chronicle de Josh Tank avec  Dane DeHaan, Alex Russell et Ashley Hinshaw (2012)

19 commentaires:

  1. On avait défendu les deux films mais votre article est si bien construit que je vous félicite !

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  2. Triviaxy, la tueuse de vampire15 septembre, 2013 19:02

    La meuf à droite de Dick Jenkins sur la dernière image, c'est l'égérie de Joss Mwwwwaidonne, elle était dans Angel et dans toutes ses séries d'après. Elle a du suc.. OUPS.

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  3. J'ai vu ces deux films, coup sur coup, j'ai failli avoir une crise cardiaque et je me suis senti mal, mal, mal ! J'ai été voir un médecin, un mec qui a un doctorat en médecine, le Dr House de chez moi (Laval), il m'a dit sans sourciller et sans ambages que j'avais frisé la leucémie foudroyante à cause du visionnage de ces deux merdes!

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  4. Hector, beauf de Paris15 septembre, 2013 19:18

    L'enfant sur la première et la troisième photo a-t-il été abandonné sur l'autoroute par ses parents? Si c'est oui, c'est normal. Quel sac.

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  5. Achille, faible du talon15 septembre, 2013 19:21

    Bonjour,

    Je me permets de vous écrire pour vous poser une question pour laquelle, il me semble, vous avez les capacités pour réaliser mes souhaits en me répondant.

    Ma question est la suivante :

    Chris Hermsworth est-il réellement atteint de trisomie 21 ?


    (au fait, vous avez oublié de le "tagger")

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    1. Cher Monsieur Talon,

      Chris Hermsworth a en effet été diagnostiqué trisomique à sa naissance. C'est la raison pour laquelle il joue dans ce genre de films, dans lesquels quelques lignes de dialogue lui sont attribuées, et où il doit se tenir le plus immobile et le plus inexpressif possible.

      Cordialement

      Prof. J. Akran

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  6. Cette double critique est bouleversante ! Ca renverse mon boule. A ceux qui sont intéressés j'ai un boule de black sans être balck. Je vous dis tout.

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    1. Je voulais dire "j'ai un boule de black sans être black" ! A bon entendeur! Je suis "open" comme vous dites dans les soirées mondaines dans les boites gays des Champs!

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  7. C'est vraiment pitoyable cet article. Vous n'avez pas honte! Vous n'avez pas une once de talent! Ces réalisateurs et ces scénaristes sont talentueux, eux! Vous n'êtes qu'un ramassis de gens frustrés et vous faîtes honte aux bloggers ciné.

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    1. Philippe Baptiste15 septembre, 2013 21:43

      You are such a dick.

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    2. Dick 'Über' Reevers16 septembre, 2013 00:15

      No one can be a dick as dick as Dick !

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    3. I am a HUGE Dick and a super-hero ! What can you answer to that, moron !

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  8. Il y a dans cet article tout ce qui dénonce la médiocrité de la production américaine actuellement. Ce cinéma est inique.

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    1. Michael Bubblé Bobblé rebondisseur de vannes16 septembre, 2013 09:48

      Inique en son genre !

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    2. Michael Bubblé Bobblé rebondisseur de vannes16 septembre, 2013 09:49

      J'ai eu comme captcha "onsamba" et c'est vrai que d'une manière ou d'une autre onsamba les couilles de mes commz, mais jles poste quand même !

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  9. J'ai récemment eu l'occasion de voir le film intitulé "La Cabane dans les Bois" en raison d'un beau-père acheteur compulsif de tout ce qui se fait en matière d'horreur sous forme de blu-ray. Sachez que si tout le monde était comme lui, le marché de la vidéo sous forme de blu-ray ou dvd serait aussi florissant que l'a été celui du cd avant l'arrivée du format mp3 et d'internet en multipliant le tout par 10². Eh bien, en ayant la chance de visionner cette "jaquette" de blu-ray, j'ai seulement eu le réflexe de la lâcher au fond d'une poubelle. Au grand dam de beau-papa qui ne veut plus que je refoute les pieds dans sa maison depuis. C'est un peu tendu en ce moment.

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    1. Je tiens à vous tenir au courant de ma vie influencée par ce film, cette Cabane dans les Bois, je ne pense pas faire du hors-sujet j'espère!
      Sachez que Beau-papa a appelé ce soir pour avoir de nouvelles de sa fille, comme il le fait tous les soirs, car il me soupçonne d'être un serial killer. C'est sûrement à cause de tous ces films d'horreur qu'il mate à longueur de journée son flingue à la main! Eh bien figurez-vous qu'il a demandé de mes nouvelles, choses ultra rares qu'il faut souligner d'un trait rouge sang ! Soit, soit, soit, il a demandé à ma compagne (sa fille si vous avez tout suivi!) si j'étais pas encore clamsé mais il s'est souvenu de mon existence ! C'est génial !

      Trevor

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  10. Juliette Boniche15 octobre, 2013 19:59

    Joss Whedon et le cinéma français :

    https://scontent-a-ams.xx.fbcdn.net/hphotos-ash3/q71/1378086_382774058523262_1038917569_n.jpg

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