15 avril 2013

Le Récupérateur de cadavres

Quand il était à la tête de l'unité consacrée aux films d'horreur des studios RKO, Val Lewton devait respecter trois grandes règles : le budget des films qu'il produisait ne devait pas dépasser les 150 000$, leur durée ne devait pas excéder les 75 minutes et leurs titres tape-à-l'oeil lui étaient toujours imposés par ses supérieurs. En dehors de cela, Val Lewton devait jouir d'une certaine liberté, de plus en plus grande au fil des succès, ce qui lui a permis de produire des petits joyaux du cinéma fantastique et d'épouvante au cours des années 40. La première production de Val Lewton fut La Féline, sortie en 1942 et réalisée par Jacques Tourneur. Ce film superbe, qui fut le plus gros succès du studio RKO cette année-là, lança sur de bons rails la carrière hollywoodienne du cinéaste d'origine française et marqua les débuts d'une fructueuse collaboration avec son ami producteur, Val Lewton, lequel l'invita à enchaîner l'année suivante, et avec une plus grande liberté, les tournages de Vaudou puis de L'Homme Léopard. Jacques Tourneur n'est pas le seul cinéaste de talent auquel Val Lewton sut donner un coup de pouce indispensable : il permit également à Robert Wise et Mark Robson de signer leurs premiers films. 




Toujours très étroitement impliqué dans les scénarios des films qu'il produisait, mais rarement crédité au générique pour cela, Val Lewton sut engendrer une filmographie cohérente, avec des thèmes et des motifs récurrents, des histoires en apparence simples mais très évocatrices, souvent magnifiées par des cinéastes doués, désireux de faire leurs preuves, et où l'horreur, toujours suggérée, vient systématiquement titiller l'imagination du spectateur de la plus noble des façons. Les titres des films produits par Lewton, souvent dignes des plus vilaines séries b, se voulaient facilement accrocheurs mais ils pouvaient en réalité cacher de vrais chefs d’œuvre du genre. Les films de Val Lewton sont donc pour la plupart très éloignés de la superficialité de leurs titres : on peut souvent questionner leur réelle appartenance au genre fantastique, les interpréter de différentes façons et il ne faut surtout pas espérer y retrouver ce qui fait le bonheur des amateurs de séries b ou z déviantes. Les films d'horreur RKO des années 40 rendent ainsi toute sa beauté à un genre trop souvent réduit à une simplicité et une pauvreté affligeantes, le condamnant logiquement à un léger mépris auprès de quelques critiques et cinéphiles.




Parmi ces films impulsés par le précieux Val Lewton, Le Récupérateur de Cadavres (en vo, The Body Snatcher, à ne pourtant pas rapprocher du roman de Jack Finney qui a inspiré le chef d’œuvre de Don Siegel et le brillant remake de Philip Kaufman) est sans aucun doute l'un des plus aboutis. Parfois présenté à tort comme la confrontation explosive de deux icônes du cinéma d'horreur, Boris Karloff et Bela Lugosi (ce dernier n'ayant pourtant qu'un rôle très secondaire, la réelle star étant Karloff), le film de Robert Wise est l'adaptation d'une nouvelle éponyme de Robert Louis Stevenson aux thématiques très proches du célèbre Dr Jekyll et Mister Hyde, inspirée des célèbres meurtriers Burke et Hare. Robert Wise nous plonge dans l'atmosphère lugubre de la ville d'Edimbourg du début du XIXème siècle, un étrange décor où il semble ne jamais faire jour, traversé d'ombres menaçantes et de carrosses fuyants. Nous y suivons les malheurs d'un professeur en chirurgie, le Dr MacFarlane (Henry Daniell), tourmenté par l'inquiétant Gray (Boris Karloff), un rustre cocher. Un pacte secret lie les deux hommes : le Dr MacFarlane a régulièrement besoin de cadavres de personnes fraîchement décédées pour approfondir sa connaissance du corps humain et donner des cours d'anatomie à ses étudiants, l'impressionnant Gray lui en fournit donc illégalement, en déterrant d'abord les tombes des cimetières puis en ayant recours à des méthodes beaucoup plus radicales...




Pour nous raconter ce petit conte morbide au final glaçant dont l'ambiance m'a joliment évoqué celle des meilleures nouvelles fantastiques de Maupassant, Robert Wise choisit un noir et blanc très contrasté du plus bel effet qui donne un cachet remarquable à son film. Ce dispositif formel lui permet de souligner très simplement l’ambiguïté de deux protagonistes aux multiples zones d’ombre, qui nous apparaîtront finalement comme deux facettes d'une même entité, vouée à s'autodétruire. Débarrassé de son maquillage, Boris Karloff garde une présence magnétique à l'écran. Les scènes les plus réussies du film sont celles où l'inquiétant cocher, qu'il incarne avec talent, intimide son alter ego, le docteur tiraillé par son éthique scientifique et un passé que l'on devine très trouble. Dans l'une de ces scènes, la plus marquante, un beau monologue sur les limites du pouvoir scientifique est prononcé de la bouche même de celui qui prêta définitivement ses traits grossiers à la créature de Frankenstein, le film semble alors directement faire écho aux deux chefs d’œuvre de James Whale. C'est grâce à ce rôle offert par Val Lewton sur un plateau que Boris Karloff fut enfin libéré de celui qui lui collait à la peau, et sa carrière put enfin trouver un second souffle. Pour Robert Wise, c'était les débuts d'une longue carrière, faite de nombreux succès et couverte des plus prestigieuses récompenses. Le Récupérateur de cadavres fait partie des quelques pépites que renferme son inégale filmographie, où tous les genres ont été visités avec brio par ce cinéaste talentueux et touche-à-tout.


Le Récupérateur de cadavres de Robert Wise avec Boris Karloff, Henry Daniell, Russell Wade, Rita Corday et Bela Lugosi (1945)

63 commentaires:

  1. Superbe article, ces images en noir et blanc magnifique me donnent des frissons dans le dos !

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  2. Un bel article pour un film que j'adore ! Excellente mise en scène et un scénario très solide ! Si on ajoute à cela une excellente interprétation de Boris Karloff, cela nous fait un superbe film. Une histoire très intéressante qui soulève beaucoup de questions sur la déontologie et les sciences ... à voir donc !

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  3. Monsieur Cinéchoc15 avril, 2013 22:51

    Grand classique de la RKO et excellent film, visionnez la Maison du Diable si vous voulez vous familiariser avec ces films au cahier des charges très stricts, ce qui en fait un genre à part entière.

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    1. Séfria Islemont16 avril, 2013 20:36

      La Maison du Diable... Mouais, bfff... Une sacrée escroquerie je dirais.
      Mais pas celui-ci qui est en effet aussi bon que M'sieur Félix il l'a dit et écrit.
      J'avoue avoir une faiblesse pour la soi-disant suite de la La Féline, The Curse of the cat people. Me tombez pas dessus. Il est pas super bon ( ni une daube quand même!), je sais, je sais, mais je l'aime bien malgré tout. C'est sûrement psy.
      A part ça:
      Robert Wise... Me laisse fortement dubitative. Tout ce que j'adore dans West Side Story n'est visiblement pas tourné par lui.
      Ne parlons pas de Sound of music. Sans le sound de la zique et Julie, on se demande si on en parlerait encore.
      Ni de son soporifique Star:, Ni du Coup de l'Escalier... pffff. Là aussi, heureusement que les acteurs ont un charisme d'enfer.
      La Canonnière de Yang Tsé... Aargh beurk, jamais pu le finir et c'est pas faute que la tévé française nous le passe et repasse façon Angélique la marquise !
      Bref, on peut en énumérer un bon paquet comme ça, de pensums wisesques !
      Lourdingue, le Robert et honnêtement pas super wise si je peux me permettre.
      On sauve: Le Jour où la terre s'arrêta, Le Récupérateur de cadavres, The Set-up, et...?
      Je sèche.

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    2. "Les rats du désert" aussi, peut-être, qui est un film de guerre honnête, surtout que les rats c'est Richard Burton et James Mason.

      Ptet pas un très grand cinéaste Wise, en tout cas les jeunes Turcs des Cahiers ne l'aimaient pas des tonnes et ont imposé Hitchcock et Hawks aussi contre Wise et quelques autres, très respectés (voire surestimés) à l'époque (enfin je crois).

      J'avais pas trop accroché à "The Haunting" à l'époque, malgré de belles scènes (notamment celle dans l'escalier en colimaçon), mais ça date. Il faudra que je le retente et que je découvre ce Récupérateur de cadavres.

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    3. Il est clair que ça n'est pas un grand auteur, mais il me semble qu'il peut être un remarquable faiseur, pour les trois titres que tu as cités, notamment. J'ai une préférence personnelle pour The Set-Up, qui suffirait à me rendre le cinéaste sympathique même s'il n'avait fait que ça. J'aime vraiment beaucoup ce film !
      Il paraît que Le Mystère Andromède est très bon, l'as-tu vu ?

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    4. Pas vu Andromède. J'imagine que le script ne devait pas être mauvais puisque signé Crichton quand il écrivait de bons trucs. Donc joker .
      Oui, tout-à-fait d'accord que Wise est un bon "artisan" comme on dit. C'est plus qu'honorable, oui.
      Mais peut-être meilleur (faisant illusion...??) quand il avait un studio ou un prod. comme V.Lewton pour le cadrer?
      Parce que, Le Récupérateur de cadavres, possède la patte Lewton/RKO, comme les films de Robson à la même époque, au même endroit. Ils se ressemblent. L'auteur finit par devenir invisible : The Body Snatchers, L'île des morts, la 7e victime, Bedlam... j'ai toujours un peu de mal à nommer les auteurs de ces films-là. La façon est honorable mais... interchangeable.
      C'est d'abord Le studio et le producteurs qui semblent leur donner cette tonalité, ce style si repérables.
      Alors que, bien sûr, il y a une patte, un style, une oeuvre Tourneur indéniable et identifiable, elle, malgré ce même environnement RKO/Lewton.
      See what I mean ?
      Les Rats du désert, d'accord. Honnête, c'est le mot. Mon souvenir de ce film, là, j'avoue, est lointain. Me souviens de Burton hurlant "Sortez de vos trous, les rats du déserts!". Et, donc, du désert. Et de Mason aux tempes rasés. Souvenirs assez limités, j'en conviens.Peut-être un signe...?
      Mais, c'est pareil que pour Le Coup de l'escalier: Wise prend des acteurs tellement somptueux (Mason/Burton , Ryan/Belafonte , Andrews/Plummer, etc. )! Des gens comme ça, c'est un tel délice de les regarder, de les écouter, qu'on passe évidemment sur le reste! Avec un poil trop d'indulgence. Il me semble bien.
      Mais bon. Je ne le déteste pas , notre Wise! ça se laisse voir sans déplaisir. Et certains films avec même un réel intérêt.
      J'ai le souvenir de Je Veux vivre avec Susan Hayward. Lourdingue, démonstratif. Mais sombre ambiance jazzy, belle photo NB à la James Wong Howe (à vérifier, mais c'est le nom qui me vient, là comme ça), Hayward assez balèze en condamnée à mort, et une scène de chambre à gaz assez prenante. Oui, c'est plutôt pas mal... sauf que lourdingue et démonstratif, y a pas.
      Un peu trop consciencieux.
      Certains me diront que ce n'est pas forcément un défaut.

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    5. Frimi Snatcher18 avril, 2013 09:56

      Moi j'te rejoins pour La Malédiction des Hommes-Chats, Séfria Islemont, c'est mignon comme tout, ouaté et onirique. Pas loin de talonner La Féline.
      Sinon Wise c'est pas dans des loukoums graisseux comme West Side Story ou La Mélodie du Bonheur qu'il faut tenter de déceler son talent, plutôt dans des solides bobines à tendance "black" comme l'étonnamment brutal Né pour Tuer (avec ce grand taré de Lawrence Tierney, le mec qui se fait bannir de l'American Cinematheque à 78 ans pour avoir pissé dans une bouteille de coca sans se lever et avoir lancé à une spectatrice médusée: "ben quoi, t'en as jamais vu une ?"), les incontournables The Set-Up (j'crois qu'on est tous d'accord sur celui-là) et Odds Against Tomorrow mais aussi les intéressants et méconnus House on Telegraph Hill (La Maison sur la Colline en vé-èf, fortiches les distrib) et The Captive City.
      Pour bibi, le meilleur truc que Bob Wise a pu faire reste quand même Marqué par la Haine (Somebody up zere likes me), superbe biopic du grand puncher Rocky Graziano incarné par un Paul Newman dans la fleur de l'âge.
      La Tour des Ambitieux et La Loi de la Prairie c'est pas trop dégueu non plus, chacun en son genre.
      Le Mystère Andromède ça se défend aussi mais on va dire que je l'ai trouvé un peu... hhmmm... austère. Dans la veine "adult SF/new hollywood" ça ne dame pas le pion à 2001, y a pas à tortiller.
      Et, enfin, attention à bien mettre des gants quand tu parles de La Septième Victime, Lisma. Merveille parmi les merveilles. Plus beau specimen de l'école Val Lewton. 70 minutes d'un bonheur cinématographique sans égal. Voui voui.
      LdF

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    6. Attention à bien mettre des gants pour parler de West Side Story aussi ! "Graisseux" ? Taré :)

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    7. Lawrence Frimey18 avril, 2013 10:47

      West Side Story ? Bof. Patchwork de cinéastes. Trop de monde en cuisine. Pis c'est trop lent, ça traîne, ça s'épanche comme un baklava avec trop d'miel dedans. Alors oui, y a de chouettes moments. Y a Natalie. Mais franchement Rémillon... toi-même t'as vu des meilleures comédies musicales non ?

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    8. C'est pas la question. Grand film. Et Natalie n'est pas son premier argument, vu qu'elle est belle mais doublée par une chanteuse un poil zélée. Y'a des scènes sublimes là-dedans (notamment celle d'"America", où l'harmonie entre la mise en scène, le montage, la musique, le jeu des acteurs, les paroles de la chansons, les couleurs et les mouvements est un petit miracle, du genre qui me relève tous les poils d'un coup et me tirerait presque les larmes).

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    9. Tu en fais un peu des caisses sur La 7ème Victime, LdF ! :D
      Certes, il y a des scènes vraiment sublimes (celle de la douche, celle du couloir, celle du métro, si tu vois de quoi je parle), mais elles m'ont semblé n'être que des fulgurances magnifiques traversant un film très inégal et assez obscur, qui avait eu du mal à retenir mon attention tout du long... Mais il a quelque chose d'assez fascinant, c'est sûr, quelque chose qui peut peut-être provoqué l'enthousiasme démesuré... ;-)

      Quant au Récupérateur de cadavres : vous êtes un peu injuste avec Wise. Ce film-là, c'est vraiment dans le haut du panier des productions Val Lewton, et le savoir-faire de Wise ne doit pas y être étranger... :D

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    10. La 7ème Frime18 avril, 2013 13:29

      Nada, John. Je trouve même que j'en ai fait 10 fois pas assez moi, avec le recul. Je n'y vois rien d'inégal, bien au contraire ça me paraît d'une formidable homogénéité tout ça. Quant à "l'obscurité" dont tu parles, ça constitue plutôt une des (nombreuses) qualités du film. Pourquoi vouloir toujours qu'on nous montre les choses à gros traits ? :D
      LdF

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    11. Assez d'accord avec John Nada (excellent pseudo ^^) : La Septième Victime est intéressant mais en dehors de quelques passages, quel ennui ! Overrated !

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    12. Pas aussi overrated que ton argumentation, Raphy.
      LdF

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    13. Je n'aime pas non plus qu'on nous montre les choses à gros traits, comme tu dis, LdF, je me suis mal exprimé en employant le mot "obscur". A vrai dire, je n'ai pas de souvenir très précis de ce que raconte La Septième Victime (c'est dire si l'histoire m'a marqué), je me souviens de quelque chose proche de Rosemary's Baby, et pourtant je n'ai pas vu le film il y a longtemps. J'avais eu l'impression d'un film un peu brouillon. Bon, avec ce que tu en dis, et ce que tu as copié de Lourcelles, tu donnes aussi envie de le revoir, j'avoue ! J'étais ptêtre passé à côté !

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    14. Je n'ai pas le temps d'argumenter plus et.... je me souviens pas trop du film pour tout dire!! Je me suis ennuyé à part quelques moments dont parle John Nada, je me suis ennuyé, voilà, ça je m'en souviens bien! De la même période et dans le même style, je préfère Carnival Of Souls.

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    15. Pas tout à fait la même période, ceci dit...
      1943/1962.

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    16. Carnival of Souls, mouais... ça boxe pas vraiment dans la même catégorie, faut pas déc. C'est un film pas mal, avec une ambiance et des idées de mise en scène intéressantes, mais l'actrice principale délivre ce qui me semble être une des performances les plus calamiteuses jamais vues sur un écran - encore heureux que ce soit pas sur scène sinon j'te lui aurais balancé des tomates, moi. Ben tiens, voilà un cas d'école dans le genre "mauvais acteur qui peut te ruiner un film" comme dirait l'autre.
      LdF

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    17. En tout cas, elle est très agréable à regarder, et elle a notamment de beaux pieds.
      Pour le reste, son jeu ne m'a pas gêné. ^^

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    18. Carfrimal of Souls24 avril, 2013 08:11

      Tu serais pas, à l'instar du grand Quentin Barbantino, un fétichiste des pieds des fois Johnny ? C'est mal.
      Pour le reste, tu es bien bon public. ^^
      LdF

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    19. Pas fétichiste, non, mais quand ils sont beaux, je le remarque et j'apprécie. ^^

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    20. Décidément y'a rien à faire on sera jamais d'accord je crois. L'actrice de Carnival of Souls est une vraie beauté et sa performance n'a rien de calamiteux.... au contraire elle dégage une fragilité qui colle parfaitement au perso.

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    21. Lissée Milfronts24 avril, 2013 14:48

      Pas vu ce film apparemment culte, mais juste en lisant le pitch, je vois pas du tout, mais alors pas du tout, le rapport ou le lien avec le film Val Lewton.
      A toutes fins utiles, l'actrice aux panards renversants se nomme Candace Hilligoss.
      Sur les photos du film, elle a l'air vieille. Elle a dû mentir sur sa date de naissance, dans sa bio. A plus l'air d'avoir 40 balais que 27.
      Mais c'est p't'être ça qui lui donne cette "fragilité qui colle au perso"...?

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    22. Frimace Mini-grosse24 avril, 2013 19:12

      Ça me rappelle une chanson de Ginette Reno qui disait un truc dans le genre:

      "Cette espèce de fragilité
      Qu'il a dans le regard m'émeut."

      Blague à part, un ch'tit aperçu de la performance à fleur de peau de cette grande tragédienne: http://www.youtube.com/watch?v=5o4AePKA-Qs

      "Thank you, but I'm never coming back"... Regardez un peu la large palette d'émotions déployée en prononçant cette phrase. Naturel, quand tu nous tiens.
      LdF

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    23. Liz Frame-Mont26 avril, 2013 07:57

      Connais pas le film ni le jeu total de l'actrice mais j'abonde néanmoins dans ton sens, Frim: car j'ai vu la séquence piquée à Psycho : la fille roule de nuit sur la route 66 au milieu de nulle part : elle ne sait même pas cligner correctement des yeux ! Quant à avoir l'air seulement effrayé, elle ne peut visiblement pas. Peut-être à cause de ce drôle de menton fuyant qu'elle a , et qui lui tombe la mâchoire d'une étrange façon...?
      Bref, sur cette séquence bien pompée sur les égarements voituriers et nocturnes de la pauvre Marion Crane, on peut faire la comparaison point par point entre ce qu'une très bonne actrice peut évoquer d'un simple froncement de sourcil ou battement de cils, et les limites affligeantes de cette pauvre âme perdue d'Hilligoss.
      Une "vraie beauté" tu disais @Raph ...? Eh bé.... Tu dois trouver Isabelle Nanty hyper sexy, toi, non ?
      Par ailleurs, je me demande, à la simple vue du syno, en quoi l'idée a pu venir à quelqu'un qu'on pouvait associer ce "Carnaval des âmes" à la "7e victime"... C'est un peu comme comparer "Où est passée la 7e compagnie" à "Bunny Lake a disparu".
      Dans les 2 cas, on cherche.

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    24. allez c'est bon j'abandonne

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    25. Isabelle Frimy26 avril, 2013 15:45

      Les deux films ont peut-être en commun le fait d'avoir une ambiance lugubre et mystérieuse mais bon... à part ça c'est vrai qu'ils ont un pitch et des enjeux complètement différents.
      Tiens, je viens de tomber sur une anecdote pas piquée des hannetons à propos de cette chère Candace Hilligoss qui nous casse tellement les gosses (comme diraient nos amis francophones outre-Atlantique): paraît qu'elle aurait lancé l'idée d'une suite à Carnival of Souls dans les 80's après avoir scénarisé le truc d'elle-même. Ça s'est concrétisé vers 92-93 lorsqu'elle a rencontré un prodo qui voulait bien s'y intéresser et qui a bossé avec la gorette pendant 1 ans et demi. Seul hic: le type a fini par lui poser un lapin et c'est via la presse qu'elle a appris qu'il avait commencé le tournage d'un remake à son insu. Plantée sur le carreau la miss...
      Passablement croquignolet le plagiat de Psycho, Liz, en effé. D'ailleurs au-delà du jeu d'acteur, on pourrait dire que physiquement Janet Leigh et Sans-grâce Hilligoss c'est un peu la tarte tatin de Bocuse et la tourte aux champignons de Borel.
      LdF

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    26. X est plus belle que Y, machin a plagié trucmuche....
      Non mais c'est fatiguant de discuter avec vous! Je comprends pourquoi je n'interviens presque jamais sur blogs et forums.... si c'est pour avoir affaire à ces duels ridicules et ses oppositions systématiques holalalala On m'y reprendra plus!!

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    27. Carnival of Froums26 avril, 2013 17:25

      En même temps c'est qui qui a commencé à opposer La 7e Victime à Carnival of Souls, hein ? Hein ?
      Sérieux Raphy, c'est de bonne guerre ce qu'on fait là. Si tout le monde était d'accord sur tout au pays des roudoudous qu'est ce qu'on s'emmerderait !
      Peace bro...
      LdF

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    28. Je crois que c'est vous qui compariez les prod Val Lewton et dénigriez Le récupérateur de cadavres... fin bref, on va pas jouer à "c'est qui qu'a commencé"....
      Aussi je parlais de Carnival of Souls car je l'ai découvert grace à ce blog, que je remercie encore pour ça ^^

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    29. Silla Remisefront27 avril, 2013 01:18

      Meuuuh non Raph, fô pas le prendre comme çâ, lâh... C'est ça qui est drôle au pays de la Cinéffily : s'envoyer des pains de pelloches à la figure, avec des "ta blondasse est plus moche que la mienne", des "mon musclé est plus bicepsé que le tien", et tout ça. Si tu joues pas le jeu, si tu te vexes à cause d'un poil, c'est que tu prends tout ça trop au sérieux. Comme disait Alfred "It's only a movie, dear Ingrid"...
      Y a pas mort d'homme (ça c'est ma vieille tatie qui le dit).
      Ceci dit, elle est quand même super pas belle, la blondasse carnivalesque et elle nous soûle...(hon hon hon).

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  4. Par curiosité, vous avez quel âge les Frémont ? Vous avez vu un paquet de films !!

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  5. Misty Fremotila18 avril, 2013 16:20

    J'ai pas fini de voir The House on Telegraph Hill. J'ai arrêté au milieu en me disant "Demain la suite"...
    ça fait 1 an.
    La 7ème victime... Moui, je crois que tu le perches un peu trop haut çui-là, Lawrence Frimey. Notamment, de grosses faiblesses irréfutables, de gros stéréotypes coriaces côté scénar.
    Et, tiens, à propos de Lawrence, le Tierney (frangin du Scott Brady de Johnny Guitar, mais tu sais ça évidemment), franchement s'il pissait bien dans le coke, il jouait drôlement mal sur l'écran. Un bloc de pierre a plus d'expression. Ryan Grosselangue, à côté , c'est le farfadet aux mille visages! Un monolithe qui pisse dans des bouteilles c'est rare, c'est sûr, mais j'eusse préféré le voir faire sur la toile. Je t'assure, c'est pas du tout un bon film , Born to kill.
    Obscurité, vous dites...? Mais c'est ça aussi, entre autres, la signature Val Lewton/RKO, non? Y a rien qui cache mieux le manque de pognon qu'une belle lumière travaillée!
    Bon, quant à WSS... Toutes les parties tournées par Wise sont quand même hyper-chiantes, voire les plus chiantes (la rencontre avec ce flou rouge dégueu autour des personnages baark, toutes les scènes sirupeuses, bien romantico-neuneus, les scènes blablas , ouais t'as raison Frim : graisseuses. Pile le mot.
    Mais y a cette musique et ses chorégraphies à tomber. Là, je me plains pas qu'il y ait trop de monde en cuisine. Je me plains juste qu'il y ait Robert Wise à la tête de la 2eme équipe.
    Les danses survitaminées (notamment "America") ont été filmées dirigées par Robbins. Papy Wise, lui, pendant ce temps-là, il dormait dans son fauteuil. Quand on le réveillait, il tournait les interminables séquences du balcon, du bal, etc
    @anonyme : On demande pas leur âge aux dames.
    Mais j'ai vu beaucoup de films.

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    1. Les séquences du balcon (avec le halo rouge sang du crépuscule) et du bal (avec les colonnes de lumière sur les amants) sont réalisées à la truelle oui. Et si c'est bel et bien à Wise qu'on les doit, et si le reste n'est pas de lui, ça confirme les soupçons à son endroit. Mais je ne parlais pas de Wise, je parlais du film dans son ensemble, et c'est un sacré film, pas entièrement parfait mais putain de bien, je maintiens. (Et je suis peut-être le seul mais j'adore le générique d'ouverture de trois plombes avec les trois traits colorés qui forment peu à peu l'image de la ville surplombée, la première fois que j'ai vu le film j'ai cru que la copie était vérolée, c'était osé !).

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    2. Non, non, non ! Comme do-rémi avec son WSS à l'huile de vidange, je maintiens mon admiration sans borne pour cet éblouissant chef-d'œuvre qu'est La 7e Victime. Ce film c'est le joyau secret, le diamant noir du fantastique et de la morbidité. Pis d'abord c'est Lourcelles qui l'a dit. Na ! Blague à part, je ne suis pas toujours d'accord avec les opinions de Jacky mais là, lui et moi on se rejoint comme deux gouttes d'eau. Je me permets d'ailleurs de lui passer la parole:

      "l'une des œuvres les plus « hantées » de l'histoire du cinéma. Le film impressionne d'abord par son incroyable richesse en personnages, séquences, détails étonnants. Richesse nullement handicapée par la très grande modicité du budget et un métrage assez bref de '71. Pareil prodige n'était pas rare dans le cinéma hollywoodien, mais il est saisissant de le voir relié ici à un sujet aussi insolite et aussi, pourrait-on dire, intime. Lewton s'exprime ici comme il le ferait dans un poème ou dans une confession, à tel point que, lors d'une projection récente, des membres de la famille de Lewton [décédé en 1951] eurent l'impression qu'il était présent dans la pièce. Nombreux, variés, inquiétants ou mystérieux, la plupart des personnages représentés dans l'intrigue ont une relation particulière et personnelle avec la mort - abandon, attirance, frayeur fascinée, résignation, plus rarement répulsion - qui donne au film son caractère unique. Cette relation est leur principal souci et Lewton la décrit, ou plutôt l'effleure, sans recourir à aucun décor insolite, à aucun effet d'horreur, à aucune représentation de personnage monstrueux ou extérieurement anormal. On a pu souligner à juste titre l'apparente banalité des réunions des Palladistes. Ce sens aigu, pour ne pas dire obsessionnel, qu'avait Lewton de la litote, du non-dit, se manifeste constamment dans le film et culmine bien entendu avec le bruit final de la chaise renversée qui atteint, dans l'expression de la morbidité, une limite extrême et quasi indépassable. [...] les deux scènes de la découverte du cadavre dans le métro et de la poursuite de J. Brooks à la fin égalent, et peut-être dépassent, quant à leur composante cauchemardesque et labyrinthique, tout ce que le film noir, Siodmak et même Lang ont donné de meilleur. Poète de l'instinct de mort, de l'anxiété, de la consomption, de ces forces qui envahissent l'être pour le détourner de son épanouissement, Val Lewton a modelé sa matière dans le registre du « surgissement » et de la fascination morbide. Il y a ajouté une nuance personnelle de réserve, de désespoir poli, de romantisme à peine murmuré, sans équivalent au cinéma."

      Voilà, je cite épais mais c'est selon moi la plus belle analyse, la plus belle interprétation qu'on ait pu faire à propos du film.
      LdF

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    3. Sélia Firmimont18 avril, 2013 20:32

      Bah oui, le générique. Une merveille pure !
      Mais le générique c'est pas Wise. Le générique, il est (encore lui!) du gigantesque Saül Bass !!! Tu parles qu'il est un peu bien !
      Of course que l'ensemble est beau, à ce putain de film!
      Attends... La musique est géante, les danses sublimes, les dialogues percutent, les comédiens excellents (même Richard Beymer, que tout le monde crache dessus, moi je le trouve impecc).
      Mais , honnêtement, Y aurait eu un autre que Robert Wise pour le "liant" , et si tout le "non-chanté non-dansé" avait pu être à la hauteur de sommet du reste, l'objet eût été simplement sublime.

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    4. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

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    5. Scott Frimy (bis)18 avril, 2013 20:51

      La Maison sur la Colline Télégraphique, je t'invite à mettre tes préjugés au placard à (gros-)linge et à le voir en entier, Misty. C'est vrai que la première moitié est un peu laborieuse mais tu verras que la suite, à partir du moment où sa se corse sévère pour l'héroïne, vaut son pesant d'arachides.
      Le Lawrence, moui, bon d'accord c'est pas l'acteur le plus extériorisé de sa génération. C'est pas non plus celui au jeu le plus subtil. Mais il a suffisamment une sale gueule et une dégaine intimidante pour assurer dans ces rôles de hard to boiled. 'Fin moi je trouve. Pis je vois pas en quoi le fait qu'il soit monolithique rende Born to Kill mauvais, crénom ! Il est impec ce p'tit B nerveux, vachard et serré comme un ristretto, voyons.
      L'Anonymousse, multiplie le nombre de lettres de mon pseudo par 6, divise le tout par 4, ajoute 53 à cette somme, additionne l'ensemble des chiffres du résultat obtenu et tu connaîtras mon âge. :P
      LdF

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    6. Sélia Firmimont18 avril, 2013 21:08

      Bravo, ça c'est envoyé !

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    7. Tu es donc une vieillarde.
      Et vous vivez en couple, les deux Frémont ? ^^

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    8. Scott Frimy (quater)18 avril, 2013 21:21

      Ouh la vilaine faute ! Je voulais bien sûr écrire "où ÇA se corse".
      LdF

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    9. Isil Afermement18 avril, 2013 22:38

      Rhôô. Tu cliques sur "répondre", mais si kékun fait la même chose 15 secondes avant, ta réponse a l'air de s'adresser au second et pas au premier. (C'est clair ce que je dis...?)
      Bref, mon "Bravo ça, c'est envoyé" répondait donc à Anonyme 20:43, à propos de sa très fine et originale remarque sur Paris dans un gorgeon (j'avais opté pour finesse et originalité moi aussi).

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    10. Missi Fermement18 avril, 2013 22:53

      @ Scott Frimy bis 20:51
      Bon, ok, je verrai aussi Le Télégraphiste de la Maison ,après avoir revu quand même la 1ere partie. Mais, donc, ho, ho, cette cabane trouée au fond du jardin qui donne sur la rue derrière en contrebas... Tordant non?
      Et puis, tu sais tout de suite que le Basehart il est pas franc du collier. Heureusement que c'est Basehart (non, je ne ferai pas de mauvais jeux de mots avec son nom , et je te prie, Frim, de ne pas t'y aventurer non plus! Ce très grand acteur sensible mérite notre respect).
      Bref. J'ai dit que j'allais revoir dans la minute la victime 7.
      Au fait, puisque Lourcelles, il cite Lang... La perche m'est doublement tendue : Quelqu'un a-t-il vu La 5ème ?
      Je parle de victime , toujours.

      Pour revenir à Lawrence Tierney (c'est con pour la pauvre Gene, cet homonyme): si, quand même, ça compte un peu. Un mauvais acteur ça peut te ruiner un film. Bon, d'accord, Daves il arrive à nous faire avaler Troy Donahue dans des scénarios improbables.
      Mais tout le monde n'est pas Daves.
      Et là, donc, il est question de Wise. Oui, quand même.

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    11. La 5ème Frime19 avril, 2013 09:35

      Oui, la cabane trouée au fond du jardin comme tu dis, c'est digne de figurer dans un clip de Brelca Cisfran. Et puis le Richie Brise-Coeur (oups... tu disais quoi déjà ?) c'est vrai qu'il sent le fagot dès le départ. Mais faut voir ça comme une alléchante preview de ce qui va se passer par la suite.
      La Victime 5ème du nom pour sûr que j'l'ai vu moué. C'est du bon Lang, façon dernière période (hollywoodienne hein, pas la rebirth hindouo-bengalo-mabusienne à Berlin) donc généreusement asséché, qui vaut pour ses portraits de journaleux bien dégueulasses (la Lupino et le vieux Mitchell y sont impériaux) plus que pour son intrigue proprement dite. Je voue quand même une assez nette préférence à L'Invraisemblable Vérité, encore plus dégraissé mais au scénar judicieusement tortueux. Xcellent çui-là.
      Quant aux tarteurs (comprenez "acteurs tartes") qui peuvent te niquer un film par leur seule présence nauséabonde, c'est vrai que ça existe: Andy Garcia, Keanu Reeves, Clavier, Léaud, Demaison, Francis Huster,.. le choix est vaste. Mais on trouve aussi le phénomène inverse. Des mecs tellement talentueux derrière la caméra qu'ils arrivent à te transformer les endives qu'ils filment en or massif (oué, bon, ça va...): Daves avec Troy Danao, certes, mais aussi McT et Cameron qui te pondent des masterpieces avec Schwarzie et Willis en tête de distrib, Brisseau qui te remodèle Sylvie Vartan (si, si) en héroïne hitchcockienne ; même Patrick Sébastien a réussi à nous faire digérer sa chevelure suintante de graisse de fricadelle en s'offrant un rôle secondaire dans le bouleversant T'aime... non là j'déconne. Bref tout ça pour dire que le Lawrence (bon, oui, Gene c'est d'une autre trempe, forcément) j'le trouve pas trop mal dirigé chez Wise ou chez Felix Feist (dans le très bon p'tit noir qu'est The Devil Thumbs A Ride principalement. Tu l'as déjà vu celui-là Fermement ?). Le mentonneux Quentin Gargantino himself lui a filé un rôle bien sympa dans Les Clebs du Réservoir. C'est à Lawrence que revient l'honneur de dire à Steve Buscemi "je t'appelle pink parce que t'es une tapette, ok ?". Haha ! Haem. Bon.
      LdF

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    12. Fibrisa Melonte22 avril, 2013 01:25

      Ah bah non, pas vu le Les Pouces du Diable en virée (ma trad vaut ce qu'elle vaut). Mais le titre est attirant, il a son pesant d'énigmatique. Même si je risque de rester définitivement hermétique au jeu autistique de Lawrence T.
      En revanche, j'ai revu la 7e Victime et... j'avoue, j'avoue. Ambiance assez belle, oui. J'aurais bien vu Dario Argento en faire un remake car tout y est : l'héroïne innocente sortant de son pensionnat gothique plongée dans la grande ville labyrinthique et faisant face à une entité satanique... C'est un giallo pur et dur avant l'heure.
      Oui, c'est vraiment bien. Avec une force un peu... hypnotique : cette étonnnante scène du métro, les reflets des vitres sur le dos des personnages, la mort du détective, les filatures nocturnes, et cette fin... tranchante! Juste un regret: que les acteurs masculins soient si passe-partout et sans attrait. On dirait qu'ils ont pris le frère de George Sanders parce qu'ils ne pouvaient pas l'avoir lui (pourtant le grand George ne devait pas être trop cher non plus à l'époque!). Quant aux 2 autres, ils sont proprement inexistants (alors que leurs personnages ambivalents auraient mérité une interprétation plus tendue tout de même, plus consistante).
      Kim Hunter, en revanche, est vraiment très bien. Elle était fort jeune mais son jeu est sûr, elle arrive à faire la candide (elle écarquille les yeux avec un talent certain) sans être cruche, pas facile à réussir.
      Merci, Frim, de m'avoir poussée à écarquiller les miens. Sous sa facture B, ce film est au final plutôt retors et mérite en effet qu'on s'attarde sur lui.
      Une question quand même : C'est quoi, qui, quesse, où ça, cette 7e victime? Se sont gourés de titre ou de film ?

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    13. The Devil Thumbs a Frime22 avril, 2013 17:38

      Ah ben j'aime mieux ça ! Hypnotique, tranchant, retors,.. on voit que tu es moins passé à côté du truc c'te fois, ça fait plaisir Fibrisa. Par contre le Dario Argentino, si c'est pour accoucher d'un étron informe de plus (fait que ça depuis une dizaine d'années, le con) je préfère qu'il se reconvertisse en pizzaiolo, ça nous évitera des ulcères.
      D'après ma logique infaillible, la 7e Victime c'est la sister à Kim: elle serait en fait le septième membre de la secte à mourir pour avoir un peu trop ouvert sa gargue. J'imagine que c'est ça.
      Sinon c'est vrai que Tom Conway fait un peu George Sanders sous diazépam, il a jamais eu le piquant et la truculence du frérot. Mais bon, ça me gêne pas outre mesure dans ce film, les actrices (Kim Hunter en particulier, comme tu l'as souligné) compensant largement ce cast masculin un brin morne.
      The Devil Thumbs a Ride, chope-le si t'en as l'occasion. C'est du black de derrière les fagots, 1h03 à tout casser, tendu comme un ressort, et pis Lolo Tierney a encore une réplique du tonnerre là-dedans: en allant mettre du jus dans une station-essence, le pompiste lui montre la photo de sa mioche et Tierney de lui répondre "from the look of those ears, she's gonna fly before she walk". Terrible.
      LdF

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    14. Slita Fermenot22 avril, 2013 21:21

      Je crois bien n'avoir rien vu de Dario depuis au moins 20 ans. Non, je pensais bêtement à Suspiria en disant ça, le pensionnat, le cercle, l'entité obscure, les couloirs et les labyrinthes. Rien que du logique. Il a dû voir ce film, j'imagine.
      Dis donc, tu sais quoi ? Ta ligne de dialogue sur la photo de la mioche qu'à les oreilles de Dumbo, ça me dit sérieusement quelque chose, mais alors sérieusement ! Je me demande s'il ne me serait pas passé, un jour, devant l'oeil gauche, ce film. Mais pour que je m'en souvienne, faut que l'oeil droit soit généralement aussi dans le coup...
      Ou alors, on l'aurait plagié...?
      Fô dire qu' elle est drôle et irrévérencieuse, celle-là !
      Commence à m'être sympathique le Monolithique. Tiens, j'en ai une rigolote: je connaissais un vieux cinéphile (qui a rejoint John Wayne à c't' heure). Il racontait qu'il tenait une boîte à Montparnasse dans les années 65-75. Et qui c'était son pote de virées soiffardes et saignantes? Scott Brady, le frangin. Scott Brady a vécu 1 ou 2 ans à Paris. Funny isn'it ?! Ton Tire-Lolo était peut-être pas bien loin.

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    15. Dario Frimento23 avril, 2013 15:18

      Bon en même temps des comme celle-là t'en entends facilement dans les préaux, c'est un peu à chaque fois la même vanne à une ou deux variantes près pour celui qui a eu la chance d'avoir de grosses cages à miel. C'est comme quand tu dis d'un mec au profil cyranesque: "lui il a pas besoin de parapluie pour aller s'en griller une dehors quand il pleut".
      Excellent ton anecdote, le monde est p'tit pardi ! M'étonnerait pas en effet que son échalas de frérot traînait quelquefois dans le coin, peut-être en train de participer à un p'tit flip cup dans un bar environnant ou que sais-je.
      LdF

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  6. Sélia Firmimont18 avril, 2013 20:44

    Bon. Dak. Je vais de ce pas me la revoir, cette 7e Victime, et tenter d'y traquer la litote, le non-dit, le poète de l'instinct de mort, etc. etc.
    Ceci dit, il est signé Mark Robson, ce film. Pas Val Lewton.
    Rendons à César...

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    1. Ça dépend si tu aimes ou pas le réalisateur. Si c'est un réalisateur que tu n'aimes pas, tout le mérite revient logiquement à Val Lewton...

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    2. Scott Frimy (bis)18 avril, 2013 20:57

      Justement, je cite (eh oui, encore) un autre passage de cette note de Lourcelles qui affirme noir sur blanc: "il est clair, pour autant que quoi que ce soit puisse être clair dans ce film, que Robson (dont c'est ici le premier film) a agi, plus encore que dans Bedlam, comme le bras, l'agent, l'intermédiaire de V. Lewton. Lewton est à 100% l'auteur de cette Septième Victime." Bon ben voilà, l'a tout dit le Jacko.
      LdF

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    3. Sélia Firmimont18 avril, 2013 21:12

      Fumeuse équation.
      Absurde théorème.

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    4. Mon adage de 21:12 s'adressait à Anonyme 20:48

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    5. Mark Robson a réalisé un beau film de guerre en 54 : http://ilaose.blogspot.com/2012/09/les-ponts-de-toko-ri.html

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    6. Missi Fermement18 avril, 2013 23:01

      Whâââârrfff.... Les Pont de Toko-Ri !!! Laissez-moi me rire !!!!
      Quelle poilade ce film !
      En revanche... Plus dur sera la chute : ristretto bien noir, bien serré, comme disait l'autre, plus haut. Et final poignant. Pour moi, un des meilleurs de Robson.

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    7. The Frimer They Fall19 avril, 2013 09:51

      Point vu le film dont vous causailler mais Plus dure sera la chute c'est du tout bon, bien dakodak avec toi Fermement. Le dernier rôle de Bogie, qui semble parler via son rasoir électrique et qui risque de s'envoler à tout moment avec ses 13 kilos tout mouillé. Fait mal au coeur. Mais sacré rôle et sacré film, je te suis.
      LdF

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    8. Silona Ferimonte19 avril, 2013 10:09

      @ Rémi :
      çui qui l'dit qui y'est!
      Sérieux. Les Ponts de Toko-Ri, quesse que c'est long, mais long, on attend, on attend, ça cause, ça cause, et on attend , on attend encore... pffff.
      Certes avec des comédiens fort jolis à regarder, mais aussi émouvants que des tatamis. Et, justement, un peu trop beaux.

      Par ailleurs, ça m'étonne que, dans l'article sur ce film, tu écrives qu'il existe de "rares films sur la guerre de Corée".
      Il y a Mann, bien sûr , que tu cites, mais aussi Sirk (Les Ailes de l'Espérance), Fuller (J'ai vécu l'enfer de Corée), et plus diversement : Flammes sur l'Asie de Dick Powell (chanteur à ses heures de gloire), Commando en Corée, sans compter les films post-Corée comme Sergent La terreur de Brooks, voire Le Frankenheimer Ze Manchrian Candidate, etc etc. En outre, je suis sûre qu'en cherchant un peu, il doit exister des platrées de séries B ou Z sur le sujet.

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    9. Pas d'accord avec toi sur Toko-Ri. L'attente fait tout l'intérêt du truc, presque comme dans Le Dernier jour d'un condamné d'Hugo finalement, et taper sur William Holden et Grace Kelly, c'est pas un projet, mais peu importe. Et je dis qu'il n'y a pas tant de films que ça sur la guerre de Corée relativement au nombre de films ricains sur la 2nd guerre, sur le Vietnam, voire sur la 1ère GM.

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    10. sala mentefret19 avril, 2013 11:26

      D'accord sur l'intérêt d'une attente... bien écrite, bien mise en scène. Mais là, désolée, la mise en scène de Robson n'équivaut en rien l'écriture d'un Hugo. Loin s'en faut.
      Je tape pas sur Holden et Kelly. Je dis juste qu'ils sont trop beaux, trop lisses, pour le sujet. C'est important l'émotion, merde. Et là, ils distraient l'attention du sujet. C'est dommage pour Robson. Je serais pas étonnée que la prod lui ait imposé le couple, vu qu'à l'époque ils étaient ensemble. Holden, à cette époque, n'était pas au meilleur de son jeu (Euphémisme. Il pouvait, dans certains rôles, être carrément ennuyeux).
      Quant à Kelly, l'a-t-elle jamais été ? Entre les pattes d'un génie (Ford, Hitch), elle fait magnifiquement illusion. Avec les autres, on voit quand même les coutures . Pas mauvais mauvais, son jeu. Mais quand même pas loin du stéréotypé. Avec si peu d'aspérités que, elle aussi, peut être franchement ennuyeuse.
      Donc, Ennuyeux + Ennuyeuse + film d'attente avec mise en scène académique = On fixe sa montre. Ou on roupille. Ou on regarde avec des potes en se marrant.
      Mais je comprends que les yeux soient aveuglés et le sens critique terrassé, annihilé, par la plastique de la demoiselle.
      Je comprends parfaitement.

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    11. Je rajoute "La Gloire et la Peur" de Lewis Milestone qui passe en ce moment sur le câble. Gloire et peur, donc, en Corée.

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