Nous avons vu ce film au cinéma. C'était le dernier Chabrol, il fallait aller le voir sur grand écran, même si on ne savait pas du tout que ça serait le dernier Chabrol quand on est allé le voir. Quoique. Y'avait de gros indices... N'espérez pas le thriller hard-boiled annoncé par cette affiche sanglante qui ressemble à un poster de chez Total, avec le Bibendum Michelin et tout le tintouin. N'espérez pas le polar bourré de testostérone que laissent espérer les gros bras du casting : Cornillac, Gamblin, et surtout Depardieu. Ce film annonçait la mort au moins cinématographique de son auteur, définitive disons, parce que les précédents Chabrol étaient déjà en demi-teintes quand ils n'étaient pas complètement foirés : La Fleur du mal, La Demoiselle d'honneur, La Fille coupée en deux... Mais avec Bellamy on atteignait un comble dans la quête du vide, du néant. Impossible aujourd'hui de nous rappeler l'intrigue de ce film, son sujet global, le moindre dialogue ou la plus petite scène. Hormis peut-être deux décadrages sans saveur et le vague flash d'un face-à-face musclé entre Gamblin et Depardieu dans un Formule 1, où l'acteur obèse passait son temps à secouer ses draps et à refaire son lit. On croit aussi se souvenir d'une scène tendue entre un raptor surexcité et Laura Dern dans un mini-short que Lynch porte depuis en béret, mais nous ne sommes pas persuadés que cette scène soit bel et bien dans Bellamy.
Le pire c'est que même pendant la séance on aurait été infoutus de comprendre de quoi parlait le film. Entre co-rédacs on nageait complètement dans le récit insipide du père Chabrol (Félix imite avec ses mains le mouvement de la brasse à mes côtés). A la fin de sa vie, faire un film devenait plus que jamais pour Chacha un prétexte pour satisfaire à sa gourmandise et à son épicurisme légendaires, toujours la main droite au fion d'une serveuse ou d'une assistante (le souci naissant du fait qu'il n'employait que des membres de sa famille à tous les postes du plateau), et la main gauche accrochée à son quart de rouge, "la boisson du garde rouge !", se plaisait-il à hurler très fort. La fameuse pause d'entre midi et cinq devenait de plus en plus matière à procès pour Chacha et ses invités, pas les derniers à verser dans la picole, et notamment Depardieu, cas auquel nous avons choisi de consacrer la fin de cet article.
Toutes les grandes stars française du cinéma sont-elles condamnées à finir en eau-de-boudin ? Amy Winehouse, Whitney Houston, Jean Reno, Christian Clavier et donc Gérard Depardieu. Le trio infernal des gros tocards de droite, même si Reno et Clavier n'ont jamais au grand jamais été des stars, en tout cas pas en France. Sur ce blog on aimait Depardieu jusqu'à récemment, en vérité jusqu'à son intervention au meeting de Sarkozy, où il est allé gueuler que notre président serait un saint homme injustement lynché par le peuple de France, un homme qui "ne fait que du bien et dont on ne dit que du mal"... On pouvait espérer que l'acteur, qui a commencé sa carrière détendu du gland dans un film prônant une certaine liberté, couilles à l'air et chapeau de paille enfilé sur des cheveux de la même étoffe, ne serait pas devenu un militant de droite prêt à tout pour copiner avec les puissants quels qu'ils soient. C'est raté. On ne dira pas du jour au lendemain que c'est devenu un mauvais acteur, juste qu'il est totalement à côté de plaque, à la ramasse, qu'il nous fait de la peine et que s'il a toujours un bon moteur, y'a plus personne au volant.
Bellamy de Claude Chabrol avec Gérard Depardieu, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac et Marie Bunel (2009)
Bellamy de Claude Chabrol avec Gérard Depardieu, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac et Marie Bunel (2009)
En lisant un peu vite j'ai cru que ce film mettait en scène une course poursuite entre Gamblin et Gégé, chacun dans sa Formule 1, sur le circuit de Monza. J'ai certes lu un peu vite, mais je me suis rapidement fait la remarque que Gégé la Saumure ne pourrait jamais au grand jamais s'insérer dans une telle auto.
RépondreSupprimerL'erreur est permise vu que sur l'affiche, en regardant vite, on le croirait revêtu d'une combinaison de pilote, en fait c'est juste sa fameuse salopette du dimanche (et de tous les autres jours de la semaine), l'unique vêtement capable de contenir son énorme bide, celle-là même qu'il porte dans tous ses films et récemment encore dans La Tête en friche :
Supprimerhttp://ilaose.blogspot.com/2010/11/la-tete-en-friche.html
J'ai pensé comme Joe ! Elle était pas un peu comme ça l'affiche de Michel Vaillant ?
SupprimerY'a de ça ouais. La vitesse de défilement de ce film est inversement proportionnelle à celle d'une F1. Par contre on le regarde exactement comme on regarde un grand prix sur TF1 le dimanche après-midi, en pionçant comme un rat, ou plus vraisemblablement on ne le regarde pas.
SupprimerTrès déçu par ce film : http://www.christoblog.net/article-bellamy-82274582.html
RépondreSupprimerMerci pour le lien !
SupprimerUn article sur les amitiés de Depardieu :
RépondreSupprimerhttp://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120503.OBS4615/sarkozyste-depardieu.html