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26 octobre 2015

Creepshow

Creepshow est un film d’horreur à sketches réalisé par George A. Romero en 1982, d’après un recueil de nouvelles de Stephen King, The Crate and Weeds. C’est en travaillant sur l’adaptation pour le cinéma des Vampires de Salem (qu’il abandonne quand il devient question d’en faire une mini-série et qui atterrit dans les mains de Tobe Hooper, pour le beau résultat que l’on sait), que Romero sympathise avec Stephen King. Ils montent alors ce projet, Creepshow, scénario sur lequel ils travaillent sans doute à quatre mains puisque le film rend directement hommage aux comics dont Romero a toujours été friand (d’ailleurs son dernier « film », Empire of the Dead, a vu le jour sous forme de bande-dessinée). L’hommage aux E.C. comics passe d'abord par le prologue du film.




Dans le prologue, un père de famille complètement con interdit à son bambin de lire les comics horrifiques dont il raffole, aussi, après avoir reçu la visite d'un fantôme, le gamin aura l'idée de se venger à l'aide d'une poupée vaudou. Mais King et Romero s'inspirent également de la bande dessinée pour les transitions entre chacune des cinq histoires de leur film : chaque histoire apparaît résumée sur une planche, puis la première case, via un fondu enchaîné, passe du dessin au "réel", s’incarne sous nos yeux et prend vie. L’idée s’avère finalement assez anecdotique, mais à vrai dire peu importe, car ce sont les sketches qui comptent et ils sont, pour la plupart, assez sympathiques.




Le premier segment, « La Fête des pères », est ceci dit l’un des moins réussis. En cause, des personnages peu fouillés et guère attachants. Pure chair à canon, ils ne sont là que pour se faire trucider, l'un après l'autre, généralement hors-champ, par un zombie sorti de sa tombe. C’est bien de lui dont on se souviendra, ce squelette répugnant qui, d’une voix métallique sortie des tréfonds, ne cesse de répéter « I want my cake » (l’individu fut en effet empoisonné le jour de la fête des pères, et il veut son gâteau, qui prendra finalement la forme d’une tête coupée surmontée de quelques bougies assez sommairement disposées - on ne lui en veut pas trop). La créature a une sacrée allure, et sauve l’épisode. D'autant que cette façon de demander un truc à manger avec une voix qui fout les j'tons m'a personnellement rappelé mon ancien colocataire. Le seul problème est qu'on ne côtoie pas suffisamment ce mort-vivant et que l’on se fout totalement de ceux à qui il s’en prend. Pourtant cela inclus ce cher Ed Harris, qui n’a pas ici l’occasion de marquer la pellicule comme il en sera capable ailleurs.




La deuxième histoire, « La mort solitaire de Jordy Verrill », a le mérite d’être plutôt originale et mémorable. On y retrouve, seul devant la caméra, Stephen King en personne (peu avare en caméos dans les adaptations de ses bouquins, il tient ici le « premier » rôle, dans un film qui certes en compte plusieurs). Il incarne le héros éponyme de l’affaire, un fermier complètement décérébré. King passe le sketch à loucher comme un abruti, et le gazon qui se met à lui pousser dans les trous de nez ne lui donne l'air qu'à peine plus crétin. Le personnage, au début de l’épisode, est tout jouasse d'apercevoir une météorite qui vient s’écraser dans son champ. Malheureusement, le caillou réagit vivement quand il le touche et contamine tout ce qui l'entoure. Drôle de contamination du reste, qui consiste à faire pousser une végétation luxuriante et légèrement envahissante tout autour du point de chute, soit sur le domaine de Jordy Verrill, et sur Jordy Verrill lui-même, qui a posé le doigt sur la pierre extraterrestre. Le fermier trépané finit donc par ressembler à un buisson humain. Bizarre, cette histoire, au fond, mais suffisamment surprenante pour marquer les esprits. Stephen King, qui a me semble-t-il eu la main lourde, quelques fois, sur la question de l’écologie, met ici les pieds dans le plat et à vrai dire c'est plutôt réussi !




Le troisième sketch, « Something to Tide you Over » (que les distributeurs français ont tenté, non sans difficulté, de traduire sans tout perdre du jeu de mot original par « Un truc pour se marrer »), est le ventre mou du film. Un peu trop long, un rien banal, c’est l’épisode le moins réussi (car le premier a le mérite de nous présenter une créature sympathique). On y découvre Leslie Nielsen dans un rôle à contre-emploi de mari jaloux et meurtrier. Il enterre sa femme d’abord (Gaylen Ross, actrice principale de Zombie), puis l’amant de sa femme ensuite (Ted Dansen, l'un de ses premiers rôles), dans le sable, sur la plage, à quelques kilomètres de distance, ne laissant dépasser du sol que leurs têtes, tournées face à la marée montante. Puis il installe une caméra ainsi qu’un poste émetteur en face de chacune des victimes afin qu’elles ne ratent rien de leurs morts respectives. Les amants sont engloutis, et le mari psychopathe, tout satisfait, va dormir sur ses deux oreilles. Du moins le croit-il, jusqu’à ce que ses victimes reviennent le hanter, sous forme de cadavres bleus trempés de la tête aux pieds, increvables en bons zombies (deux segments sur cinq leur font la part belle, Romero a dû y être sensible), et bien décidés à lui rendre la pareille. La mise en place du double meurtre est trop laborieuse et le retour tant attendu des deux morts-vivants nous laisse sur notre faim, car ils n’ont rien de bien effrayant, ni dans leur allure ni dans leurs déplacements. Histoire cousue de fil blanc et rythme paresseux aident cependant à d’autant mieux apprécier ce qui suit.




Le quatrième récit, « La Caisse », est selon moi, et malgré son titre peu avenant, le meilleur du film, en tout cas celui que j’aurais bien vu s’étaler sur la durée d’un long métrage entier (à condition bien sûr de donner plus d’épaisseur qu’ils n’en ont déjà aux personnages). Le concierge de l’université de Carnegie-Mellon découvre, en faisant le ménage un soir dans le lieu déserté, une gros caisse, planquée sous un escalier, sur laquelle est inscrit quelque chose comme : « Expédition en Arctique, juin 1834 ». Il dérange Dexter Stanley, un éminent professeur d’université, en pleine garden party, pour le prévenir de sa découverte. L’autre rapplique et les deux hommes tirent la lourde caisse poussiéreuse de sa cachette pour découvrir ce qu’elle contient, et qui semble se mouvoir à l’intérieur… La scène de l’ouverture de cette fameuse boîte de Pandore est particulièrement réussie, tandis que les deux hommes entreprennent de desceller le couvercle, retirant un par un les vieux clous qui maintiennent le secret enfermé. Le concierge, croyant apercevoir un regard qui le toise du fond de la caisse, est mal avisé d'y plonger un bras : il se fait aussitôt engloutir par la créature tapie à l’intérieur. On pense à la fois à The Thing et à la séquence d’introduction de Jurassic Park. Sauf qu’à l’intérieur de la boîte ne se trouve ni un virus alien, ni un raptor, simplement une sorte de singe avec une tronche pas possible. Les personnages parleront de diable de Tasmanie, mais la chose, surnommée "Fluffy" par Romero, ressemble plutôt au Big Foot du film éponyme. A ceci près qu’elle est dotée d’une rangée de crocs terribles dont elle sait faire bon usage. La créature transforme rapidement les couloirs de l’université en marre de sang. Le piquant survient quand un autre prof, Henry Northrup (interprété par Hal Holbrook, le prêtre dans Fog), auquel Dexter Stanley est venu raconter, horrifié, ce qu’il a vu, décide de profiter de cette aubaine pour se débarrasser de son insupportable épouse (qu’interprète la sur-bustée Adrienne Barbeau, par qui l’on rejoint Carpenter à nouveau, dont le nom est d'ailleurs mystérieusement inscrit sur la fameuse caisse, cf. image ci-dessus).




Le dernier épisode, « Ça grouille de partout », est le plus sérieux de l’ensemble, le plus détaché de cet humour noir qui gouverne la série de sketches, mais il n’est pas sans saveur. On y retrouve ce bon vieux E.G. Marshall, dans le rôle d’Upson Pratt, PDG d’une grande entreprise, qui méprise ses subalternes et reste cloitré chez lui, dans un appartement d’un blanc immaculé, ne communiquant avec l’extérieur qu’à travers téléphone et ordinateur. Maniaque paranoïaque, Pratt fait assez vite la rencontre d’une blatte, puis d’une autre. Les premières sont faciles à exterminer, et Pratt semble y prendre son pied, mais l’invasion prend vite une certaine ampleur, le film en annonçant un autre, tourné quinze ans plus tard par William Friedkin : Bug, qui jouera aussi de la polysémie du mot.




Sauf erreur de ma part, Romero n’a adapté qu’un seul autre roman du King après ce Creepshow. Il devait initialement signer l’adaptation de Simetierre, sur laquelle il travailla pendant un an, mais il quitta le navire suite à un différend avec les producteurs, au bénéfice de Mary Lambert (la dame récidiva d'ailleurs avec Simetierre 2, et vous avez cité pratiquement toute sa carrière, pas si dégueulasse, quand vous avez prononcé ces deux titres). Dix ans plus tard, Romero remet donc le King sur le couvert, avec La Part des ténèbres, gros échec à sa sortie, plus ou moins réhabilité aujourd’hui, et que j'ai personnellement découvert il y a quelques mois sans déplaisir, même si je serais déjà bien incapable de vous en dire quoi que ce soit. Il existe par ailleurs un Creepshow 2, tourné en 1987 par Michael Gornick, avec Romero au scénario, que j'ai de côté depuis longtemps et dont je vous parlerai peut-être quand je l'aurai vu. Une chose est sûre, Romero a bien assuré sa reconversion derrière la caméra, et c'est tout à son honneur quand on voit ce qu'est devenu son acolyte de toujours, Bebeto, qui a fini sa carrière au Al Ittihad Djeddah, en Arabie saoudite, en 2002, et qui depuis taille des pipes sur la 113 (je l'ai croisé, du moins je crois bien que c'était lui).


Creepshow de George A. Romero avec Ed Harris, Stephen King, Leslie Nielsen, Ted Danson, Hal Holbrook et E. G. Marshall (1982)

25 octobre 2011

Les Yeux de Julia

Bon, on va la faire courte : ce film aurait mieux fait de s’intituler « Les Seins de Julia ». Ok, c’est facile. Mais voyez ce film et vous comprendrez. Il n’y en a que pour eux. Le réalisateur est forcément accro aux nichons de son actrice. C’est flagrant ! Mais on le comprend. Ma parole, comme on le comprend… Ces seins, on les voit dans un peu toutes les situations, bien que jamais dénudés, hélas. On les voit surtout balloter à qui mieux mieux lorsque l’actrice prend ses jambes à son cou, ce qui lui arrive à plus d’une reprise, croyez-moi, et en talons je vous prie. Car nous sommes en présence d’un thriller horrifique comme le cinéma espagnol en produit en grande quantité ces derniers temps. Ils sont parfois de qualité, et c’est plutôt le cas ici. A nouveau produit par la vache-à-lait Guillermo Del Toro, Les Yeux de Julia est un thriller honnête et efficace, que l'on doit au cinéaste Guillem Morales, déjà auteur du très sympathique El Habitante Incierto, au pitch aussi simple que malin, où nous assistions à la déchéance d'un type sombrant progressivement dans la folie, persuadé qu'un étranger vit dans son immense maison.

Le petit pull gris qu'elle porte pendant la majeure partie du film a été retrouvé dans un état déplorable à la fin du tournage, détendu comme un vieux froc Celio*

Je vous l'annonce sans détour : je n’ai rien compris à l’histoire des Yeux de Julia. En effet, j’avoue avoir vu ce film sans les sous-titres, seulement parce que les caractères empiétaient trop souvent sur la poitrine de l’héroïne. Mater ou piger, il faut choisir. J’ai eu vite fait ! Mes quelques notions d’espagnoles acquises pendant mes 9 années passées à étudier ce dialecte en collège et lycée m’ont tout de même permis d’avoir quelques repères. En gros, c’est donc l’histoire d’une femme qui enquête sur les circonstances réelles de la mort de sa sœur jumelle car elle ne croit pas une seule seconde à la thèse de son suicide. En outre, notre héroïne est atteinte d’une maladie qui lui fait progressivement perdre la vue, d’où le titre. Il s'agit d'une terrible maladie génétique, qui s’aggrave tout au long du film et qui nous offre quelques scènes intéressantes où le réalisateur réussit à assez intelligemment tirer parti de ce ressort scénaristique. Je pense notamment à une scène particulièrement bien pensée où notre héroïne, qui y voit encore correctement (on est au début du film), se retrouve entourée de femmes aveugles dans un vestiaire. Ces femmes nues échangeant justement sur la disparition de sa sœur, l’héroïne s’approche sans bruit pour en savoir davantage. Mais ces aveugles ont naturellement leurs autres sens surdéveloppés, et ressentent donc assez vite la présence de l’héroïne. Elles se mettent alors à l’entourer lentement, tendant leurs bras comme des zombis, et finissent par l’emprisonner au milieu d’elles jusqu’à ce qu'une autre présence, bien plus inquiétante, se manifeste à son tour... Le réalisateur nous offre là une scène réutilisant et s'amusant de situations chères à certains films d'horreur (les films de maisons hantées - pour la présence "invisible" - et de morts-vivants - l'allure des femmes aveugles donc), ainsi qu'un astucieux inversement des rôles qui se termine par un retournement de situation très adroit ne manquant pas de surprendre le spectateur. Une excellente scène, tout à fait à l'image de ces chouettes idées que l'on retrouve fréquemment dans ces films d'horreur espagnols réalisés dernièrement (je pense par exemple à la partie de "Un, deux, trois, soleil" avec les fantômes de L'Orphelinat). Bon, par contre, faudra dire à Guillem Morales que c’est très très rare quand un aveugle a, à la place des yeux, deux grosses billes bleues fluos, condamnées à rester figées, et donc méga flippantes. Mais on lui pardonne aisément ce petit écart.


Ici, l'actrice est sapée et attifée pour une montée des marches. Dans le film, elle a une allure plus normale et naturelle. Mais je tenais à vous laisser apprécier ce relief hors-norme.

L’actrice en question, qui fait chavirer les teubs de notre cinéaste et de nous autres, c’est la dénommée Belén Rueda, déjà en tête d’affiche de L’Orphelinat, le film fantastique qui a cassé la baraque il y a quatre ans, explosant tous les records au box-office espingouin. Il est de coutume d’appeler « scream queen » ces actrices abonnées aux films d’horreur, condamnées à crier et à courir à droite à gauche, pourchassées par un détraqué (comme l'ont été jadis Jamie Lee Curtis, Adrienne Barbeau et, plus récemment, Jennifer Love Hewitt ou Neve Campbell). Hé bien j’ai trouvé en la personne de Belén Rueda ma nouvelle scream queen préférée, celle dont j’aimerais moi aussi cisailler les vêtements au couteau. A l’exception de la taille de son bonnet, Belén Rueda dénote un peu avec le profil de la scream queen habituelle, le plus souvent très juvénile et bête comme ses pieds. Il s’agit en effet d’une femme d'âge mûr, tutoyant la cinquantaine, et à l'intelligence normale. Soit dit en passant, s’il me faut vendre mon âme au Diable pour que ma dulcinée ressemble à ça à 50 piges, je le fais sans hésiter, je brade mon âme à Satan, je signe où ? Sur son cul ?! Belén Rueda fait partie de ces femmes espagnoles blondes, vous savez, d’une couleur de cheveux typiquement espagnole, une couleur qui sent le soleil et la paella. Elle a une peau que l'on devine épaisse et douce, le regard noisette qui va avec, et un visage de caractère mais agréable. Elle a vraiment le physique typique de ces espagnoles d’outre-tombe qu’on aurait tous adoré avoir comme prof de langue vivante au bahut. J’aimerais qu’elle m’apprenne mes leçons, j’aimerais faire mes devoirs avec elle, le sommet du crâne frottant légèrement ses doux hauts sous pression. Ça serait drôlement sympa... Par ailleurs, je ne prends pas de risque en imaginant qu’elle doit être un véritable cordon bleu, une cuistot hors-pair, préparant amoureusement des plats toujours généreux, qui comblent l’appétit de ses convives. J’aimerais être confortablement attablé en terrasse de mon château en Espagne et la voir m’amener mon assiette remplie à ras-bord de polenta, puis se pencher pour la déposer face à moi et ainsi effleurer mon épaule avec sa poitrine si opulente. Bref. Cette actrice fait ressurgir du fond des âges tous nos rêves les plus machistes. C'est à cause de femmes de cette trempe que l'Espagne est considérée comme le pays où il fait le plus bon vivre. Je ne l’ai pas encore dit, mais c’est inévitable : Belén Rueda est bien entendu une grosse MILF, vous l’auriez deviné sans que je l'écrive et je voulais éviter une telle vulgarité, mais voilà qui est fait, tant pis ! Dans Les Yeux de Julia, son personnage a un vieux mari aux cheveux blancs qu'on imagine tout ramolli du zgeg, ça fout la rage et c'est fait exprès.


Ce vieux type doit sûrement carburer au Viagra et à la Vitamine C pour gérer sa bombe de femme, et ce serait bien légitime !

A la 18ème minute, Belén Rueda enfile un gilet parce que dehors il fait frisquet. Les coutures de son petit pull gris menacent alors d’exploser à cause du mouvement qu’effectue l’actrice pour trouver ses manches. Je me suis repassé ce court moment une bonne dizaine de fois. Ça n'est pas normal. Belén Rueda ne peut pas dormir sur le ventre. Son nombril n'a jamais vu la lumière du jour. Elle n'a pas besoin de raquette pour jouer au ping-pong. Tout ça me brûle le cerveau... Et ça ne s'explique pas !


Les Yeux de Julia de Guillem Morales avec Belén Rueda, Clara Segura et Julia Guittiérrez Caba (2010)