Ce film retrace la rencontre entre Jocelyn Quivrin et Eric Rohmer sur le tournage des Amours d'Astrée et de Céladon. Le scénario est signé de Quivrin lui-même, qui voulait raconter comment il est arrivé sur ce tournage en ne rêvant que de tourner dans un gros film hollywoodien à la con et en se foutant à plein tube de la gueule d'un type comme Rohmer, puis comment il a progressivement pigé qu'en fait Rohmer était un sacré bonhomme, peut-être plus intéressant à fréquenter que les débiles aux manettes de Fast and Furious. Le film dépeint donc la belle épiphanie d’un ancien crétin, le tout co-écrit et filmé par Léa Falzar, à qui l’on devait déjà jusque là une belle poignée de saloperies (Notre univers impitoyable, Ensemble c’est trop, Cookie, etc.).
Rendre un hommage à Rohmer quand on filme comme Léa Fazer est une gageure, certes. Mais au fond on se demande à quel point ce film, qui est dédié à Quivrin et à Rohmer (morts à trois mois d’intervalle en 2009 et 2010, l'un à 30 piges, l'autre à 89), est un hommage à Eric Rohmer, rebaptisé Cédric Rovère pour les besoins (?) du film. Quand on voit l’idée que se fait Léa Fazer du cinéma de Rohmer, notamment dans cette scène où Pio Marmaï (il incarne Quivrin, et le supporter, aux côtés d'Alice Belaïdi, l'éternelle standardiste haïssable de Canal+, dans chaque plan de ce film, demande beaucoup d'indulgence et de philanthropie), où Pio Marmaï donc et son colocataire regardent dans leur canapé ce qui se veut un pastiche (mais qui est une vraie parodie, et pas finaude) de films tels que Le Genou de Claire ou Conte de printemps, on se dit qu’au fond la réalisatrice doit mépriser ce cinéma-là, ou du moins très mal le comprendre. Il est bien triste, mais pas si étonnant, que des gens aient pu prendre le film pour, je cite, une « satire du cinéma d’auteur ».
Léa Fazer ne parvient jamais à restituer un minimum de la beauté et de l’intelligence du cinéma d’Eric Rohmer, ni de sa personne (qui se limite ici, sous les traits sympathiques de Michael Lonsdale, au goût des lettres et de la vinasse, alors qu'il n'est pas bien difficile de savoir, quand on est censé s'intéresser de près au sujet, que si Rohmer était évidemment féru de littérature et capable de réciter des tas de poèmes sans forcer, il ne buvait en revanche jamais de vin, préférant se nourrir de thé à longueur de journée). Fazer se contente plutôt de faire passer le cinéaste pour une sorte de vieux sage discret qui, d’une seule phrase — comme si c'était si simple... — parvient à opérer un déclic dans la tête de son jeune protégé : le jeune homme devient en une fraction de seconde un bon acteur, Pio Marmaï, un bon acteur. Maestro (rien que le titre...) se concentre donc, à défaut d'avoir quoi que ce soit à dire à propos de Rohmer ou de son cinéma, sur une histoire d’amour sans intérêt entre Marmaï et Déborah François, soit entre un branleur pétomane fan de Bruce Willis sur le point de découvrir l'existence de Labiche, et une actrice hautaine, coincée et fan de Tchekhov, sur le point de découvrir l'existence de la bite.
Mais même sur ce chapitre, a priori plus dans ses cordes, Léa Fazer se vautre et donne envie de maudire son horrible patronyme sur sept générations au moins. Revoyons plutôt Pas son genre de Lucas Belvaux, autre film français récent traitant du rapport amoureux entre gens d'origines culturelles diverses, mais de façon intelligente et sensible. Pour le coup voilà un bel exemple de ce que le cinéma français populaire doit, ou peut, être, loin de ce que les Léa Fazer de France et de Navarre produisent à la chaîne en se plaçant abusivement sous son patronage, pondant des coquilles vides telles que ce film, coquilles dans lesquelles on ne trouve bel et bien rien mais sur lesquelles on retrouve toujours quelques traces tenaces de fientes (comme sur ces œufs bio qui sortent juste de la poule et qui coûtent bel et bien la peau du cul).
Rendre un hommage à Rohmer quand on filme comme Léa Fazer est une gageure, certes. Mais au fond on se demande à quel point ce film, qui est dédié à Quivrin et à Rohmer (morts à trois mois d’intervalle en 2009 et 2010, l'un à 30 piges, l'autre à 89), est un hommage à Eric Rohmer, rebaptisé Cédric Rovère pour les besoins (?) du film. Quand on voit l’idée que se fait Léa Fazer du cinéma de Rohmer, notamment dans cette scène où Pio Marmaï (il incarne Quivrin, et le supporter, aux côtés d'Alice Belaïdi, l'éternelle standardiste haïssable de Canal+, dans chaque plan de ce film, demande beaucoup d'indulgence et de philanthropie), où Pio Marmaï donc et son colocataire regardent dans leur canapé ce qui se veut un pastiche (mais qui est une vraie parodie, et pas finaude) de films tels que Le Genou de Claire ou Conte de printemps, on se dit qu’au fond la réalisatrice doit mépriser ce cinéma-là, ou du moins très mal le comprendre. Il est bien triste, mais pas si étonnant, que des gens aient pu prendre le film pour, je cite, une « satire du cinéma d’auteur ».
Léa Fazer ne parvient jamais à restituer un minimum de la beauté et de l’intelligence du cinéma d’Eric Rohmer, ni de sa personne (qui se limite ici, sous les traits sympathiques de Michael Lonsdale, au goût des lettres et de la vinasse, alors qu'il n'est pas bien difficile de savoir, quand on est censé s'intéresser de près au sujet, que si Rohmer était évidemment féru de littérature et capable de réciter des tas de poèmes sans forcer, il ne buvait en revanche jamais de vin, préférant se nourrir de thé à longueur de journée). Fazer se contente plutôt de faire passer le cinéaste pour une sorte de vieux sage discret qui, d’une seule phrase — comme si c'était si simple... — parvient à opérer un déclic dans la tête de son jeune protégé : le jeune homme devient en une fraction de seconde un bon acteur, Pio Marmaï, un bon acteur. Maestro (rien que le titre...) se concentre donc, à défaut d'avoir quoi que ce soit à dire à propos de Rohmer ou de son cinéma, sur une histoire d’amour sans intérêt entre Marmaï et Déborah François, soit entre un branleur pétomane fan de Bruce Willis sur le point de découvrir l'existence de Labiche, et une actrice hautaine, coincée et fan de Tchekhov, sur le point de découvrir l'existence de la bite.
Mais même sur ce chapitre, a priori plus dans ses cordes, Léa Fazer se vautre et donne envie de maudire son horrible patronyme sur sept générations au moins. Revoyons plutôt Pas son genre de Lucas Belvaux, autre film français récent traitant du rapport amoureux entre gens d'origines culturelles diverses, mais de façon intelligente et sensible. Pour le coup voilà un bel exemple de ce que le cinéma français populaire doit, ou peut, être, loin de ce que les Léa Fazer de France et de Navarre produisent à la chaîne en se plaçant abusivement sous son patronage, pondant des coquilles vides telles que ce film, coquilles dans lesquelles on ne trouve bel et bien rien mais sur lesquelles on retrouve toujours quelques traces tenaces de fientes (comme sur ces œufs bio qui sortent juste de la poule et qui coûtent bel et bien la peau du cul).
Maestro de Léa Fazer avec Pio Marmaï, Michael Lonsdale, Déborah François, Alice Belaïdi et Dominique Reymond (2014)
Jolie quasi-pèterie !
RépondreSupprimerCa me file envie de foutre le feu que ce film existe.
RépondreSupprimerSi ça peut faire découvrir Rohmer à deux ou trois... :D
RépondreSupprimerQu'il est con ce Binoche!
RépondreSupprimerSavez-vous où est Robert ?
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