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4 septembre 2018

Mission : Impossible - Fallout

Dans cette suite directe de Mission Impossible : Rogue Nation, l'équipe menée par Ethan Hunt court après des boules de plutonium qu'une société anarchiste menace de faire sauter sous le prétexte qu'une "grande souffrance amène une grande paix" et que "plus grande est la souffrance, plus grande est la paix" (c'est la phrase que l'on entend le plus souvent dans le film, je l'ai donc retenue, c'est elle qui justifie tous les méfaits des méchants, dont on a d'ailleurs tôt fait de deviner l'identité réelle). Ce nouvel épisode a l'avantage de ne se consacrer qu'à une seule intrigue, il ne cherche guère à imbriquer plusieurs mini-aventures les unes dans les autres, ce qui est déjà mieux que le précédent. A partir du moment où l'on a compris que Tom Cruise et sa bande sont à la recherche de ces boules maudites qu'ils ont connement laissé filer dès la première scène, on peut voir venir et passer une séance pas si désagréable que ça.




Avec les Mission Impossible, c'est toujours le même problème : on ne sait pas quelle échelle de valeur utiliser ni à quoi l'on peut se référer pour les juger. Car il est tout de même nécessaire de relativiser ce que l'on vient de voir, d'abord pour essayer de comprendre l'engouement autour de la saga pilotée par Tom Cruise sans avoir envie de se pendre. En effet, si l'on va voir ces films en cinéphile naïf qui espère passer un vrai bon moment de cinoche, on peut en ressortir avec une boule au ventre terrible. Non, les Mission Impossible gagnent énormément à être confrontés aux autres productions du moment et du même genre. Face aux blockbusters US actuels, ce nouvel opus est encore une fois un cran au-dessus du lot. Fallout vaut mieux que la plupart des gros films d'action hollywoodiens du moment, il y a peu de doute là-dessus. Si Tom Cruise a des milliards de défauts et surtout un melon incroyable qui se manifeste par le besoin irrépressible de faire de lui un surhomme infaillible, il lui reste encore suffisamment de neurones pour ne pas transformer sa franchise personnelle en une déchetterie à ciel ouvert comme Die Hard ou d'autres saloperies du même acabit, souvent saccagées par leur propre vedette devenue sénile (ex : Bruce Willis).




A côté d'une saga comme Fast & Furious, les Mission : Impossible passeraient presque pour des films d'intellectuels destinés aux spectateurs exigeants... Et si l'on pense à une saga encore plus similaire comme James Bond, Tom Cruise remporte le duel haut la main, puisque c'est là encore beaucoup moins con. Pas (trop) de machisme bas de plafond ici. Ethan Hunt, comme cela est d'ailleurs souligné dans cet épisode, n'a connu que deux femmes qui ont réellement compté dans sa vie : Julia (la fraîchement liftée Michelle Monaghan) et Isla (l'agréable Rebecca Ferguson). Bien qu'il soit au moins aussi irrésistible pour la gent féminine que son alter égo des services secrets britanniques, Ethan Hunt ne s'amuse pas à répandre son sperme aux quatre coins du globe ni à compléter son tableau de chasse impressionnant à chaque nouvel épisode. C'est déjà ça. Pas de "Mission Impossible Girl" comme on parle de "James Bond Girl", même si une starlette comme Léa Seydoux peut avoir tenu sensiblement le même rôle dans les deux franchises. Pas de fétichisme pour les belles bagnoles non plus. Tom Cruise est bien sûr un as du volant mais il se fout pas mal de ce qu'il conduit, il est capable de semer n'importe qui en pilotant et manœuvrant n'importe quoi, en laissant lui aussi des épaves derrière lui mais en préservant autant que possible les centres historiques des plus belles villes du globes (007 devrait en prendre de la graine).




Et si l'on ouvre encore davantage l'éventail comparatif, un Mission : Impossible sera toujours plus supportable, à mes yeux, qu'un film de super-héros comme il en sort à la chaîne depuis près de 20 ans, quand bien même le personnage campé par Tom Cruise n'a pas grand chose à envier à ces tocards indestructibles en spandex. Enfin, si l'on compare ce Fallout aux autres titres de la saga, il ne s'agit clairement pas du pire. Il se tient bien mieux que Rogue Nation, qui était très laborieux, mais s'avère moins amusant et léger qu'un Ghost Protocol, qui reste sans doute mon "préféré". Notez que je ne me suis pas amusé à les revoir tous pour établir un classement définitif, une fois suffit. Notez aussi l'emploi des guillemets pour rappeler l'amour tout relatif que je porte à cette série dont, au fond, je me contrefous royalement. Je fais simplement là mon travail de blogueur ciné. Je me suis rendu au multiplexe comme on va à l'usine, j'ai pointé, et je n'y serais jamais allé si des amateurs moins regardant ne m'y avaient pas amicalement convié.




Ce M:I-6 est l'occasion de constater que Tom Cruise a semble-t-il définitivement abandonné l'idée de confier la réalisation de chaque chapitre de sa saga fétiche à un cinéaste différent, un vrai, à la patte reconnaissable. Il préfère désormais faire ça avec son faiseur attitré, le docile Christopher McQuarrie, déjà impliqué dans sept films de la star, en tant que réalisateur, scénariste ou producteur. McQuarrie n'a aucun style particulier, il travaille plutôt proprement, il n'est pas moins doué qu'un autre pour filmer une course-poursuite dans les rues de Paris (qui ne marquera en rien l'histoire des courses-poursuites au cinéma), il est un peu plus inspiré quand il s'agit d'une scène de baston dans les teuchios du Grand Palais. Ce M:I-6 n'est qu'une succession de scènes d'action (courses à pied, en moto, en bagnole, en hélico ; chute libre ; combat au couteau, mano a mano, à l'aide des éléments du décor ; fusillade, impasse mexicaine, etc, tout y passe), le rythme est enlevé, mais il n'y a rien de mémorable. Tout est beaucoup trop exagéré pour que ça fonctionne. L'ultime poursuite en hélicoptère, où Tom Cruise s'empare de l'appareil sans souci avant de s'en servir façon kamikaze pour rattraper son ennemi, est par exemple bien trop longue et improbable.




Mais le fond est touché lorsqu'on délaisse l'action pour se consacrer un court instant à des personnages lamentables dont nous nous fichons éperdument des petits problèmes existentiels. Quand Ethan Hunt retrouve enfin son ancienne femme, nous avons ainsi droit à une scène d'un ridicule achevé où Michelle Monaghan regarde Tom Cruise comme s'il s'agissait d'une apparition divine, sourire béat, yeux de merlan frit, tout cela devant son nouveau mari, séduit lui aussi par la grande star, à deux doigts de lancer tout haut "Please, bang my wife !". Autre moment d'émotion, autre sommet de ridicule : quand le tout bouffi Vingh Rhames raconte, les larmes aux yeux, les déboires amoureux de son copain Tom Cruise à une Rebecca Ferguson très émue à son tour. Quoi de particulier en dehors de ça ? Un générique d'ouverture particulièrement hideux qui est une sorte de bande-annonce minable de tout ce que l'on s'apprête à voir, un thème musical qui n'inspire vraiment plus rien d'intéressant, et voilà, c'était le dernier épisode en date d'une franchise qui profite de la médiocrité ambiante du cinéma de divertissement américain pour se faire remarquer. Il ne faut vraiment pas attendre grand chose de la Vie pour en faire un superbe film d'action... 


Mission Impossible : Fallout de Christopher McQuarrie avec Tom Cruise, Simon Pegg, Henry Cavill et Rebecca Ferguson (2018)

15 janvier 2012

Mission : Impossible - Protocole Fantôme

On dit très souvent à propos de ce nouveau Mission Impossible qu'il s'agit du meilleur film de la série. Alors oui, certes, trêve de suspense, je suis entièrement d'accord, ce quatrième volet est clairement au-dessus des autres. Mais est-ce que ça veut vraiment dire quelque chose ? A mon sens, non, du tout ! Qualitativement parlant, la franchise Mission Impossible est davantage à rapprocher des Fast & Furious que des Die Hard, Indiana Jones ou autres Armes Fatales. Cette franchise n'est pas du tout fondée sur un ou deux bons films, non, elle est seulement le véhicule d'une méga-star toute puissante, j'ai nommé Tom Cruise, qui semble adorer plus que tout autre chose que l'on fasse de lui l'égal d'un demi-dieu aux capacités physiques et cognitives proprement outstanding !


L'acteur assure ses propres cascades !

Je fais donc partie de ceux qui ont cru contempler la Mort droit dans les yeux pendant toute la durée du premier volet signé Brian De Palma. Heureusement que je n'avais pas d'objets contondants à portée de main... Quant au numéro 2, que dire ? A moins d'adorer les fientes de colombes et les pirouettes en motocycles, il faut vraiment ne pas être très regardant sur la marchandise pour se satisfaire d'un spectacle si proche du néant. Une mascarade imbuvable mise en boîte par un John Woo littéralement pris en otage, qui conserve encore aujourd'hui sur sa tempe l'empreinte du fusil à canon scié de Tom Cruise, la vedette tyrannique, particulièrement déchaînée dans ce misérable opus. Plus récemment, le M:I-III (prononcer "M two pownts aïe slash aïe aïe aïe" par ses nombreux détracteurs) de JJ Abrams a tenté de relancer la saga en l'orientant davantage vers le thriller hard-boiled, dans un festival de scènes d'action sans queue ni tête durant lesquelles Cruise sue sang et eaux et rebondit sur des bagnoles en CGI pour sauver Michelle Monaghan. Michelle Monaghan ! Pas terrible la girlfriend de Dieu... Si j'étais lui, elle aurait une toute autre tronche, croyez-moi ! Mais revenons donc à ce quatrième épisode...


A part quand il s'agit de cascades risquées.

M:I-4. Mission deux points Impossible petit tiret quatre. Blague à part : je n'ai jamais compris ce choix typographique. Quand je lis "M:I-4", ça débouche forcément sur un dialogue intérieur inextricable avec moi-même, de quoi me pourrir une après-midi : "Alors cette mission, dis m'en un peu plus ? - Non cherche pas, elle est impossible. - Alors à quoi bon, tocard ? Et on soustrait quatre, c'est ça ? Mais quatre quoi ? Et soustrait à quoi ? - Laisse pisser... - Mais pourquoi ? Pourquoi ?". C'est un smiley peut-être ? Ou plusieurs smileys ? C'est un smiley, c'est ça ? Ou bien, la mission est impossible mais moins quatre, ce qui fait qu'elle est tout de même plus facilement réalisable qu'une mission impossible à laquelle on aurait seulement soustrait deux ou trois. Si mon raisonnement se tient, plus on avancera dans la saga, plus les missions seront possibles. La seule mission réellement impossible était donc celle du film de Gérald de Palma, qui s'intitulait simplement Mission : Impossible. Mais c'est une théorie qui ne me convainc pas totalement, car la bête logique hollywoodienne irait plutôt dans l'autre sens. Bigger, louder, stronger. La théorie du smiley me semble plus crédible. Un smiley très bizarrement coiffé, avec un bec de lièvre... Je ne sais, je ne sais, mais ça me fait du bien d'en parler.


Visez un peu son oreille ! Un clin d’œil à Ratatouille ?

Mission Impossible 4
(laissons de côté la ponctuation) est un honnête blockbuster. Un gros film d'action à l'ancienne, préférant les vraies cascades aux CGI à tout-va et parsemé de quelques scènes très efficaces (celles à Moscou et Dubaï). Ce film aura même le don de vous scotcher à votre fauteuil à plus d'une reprises si vous êtes une personne encore impressionnable et, surtout, si vous n'êtes pas définitivement las des acrobaties de la vedette d'1m50, car une chose est claire : en cas d'allergie à Tom Cruise, passez votre chemin ! L'acteur à la carrière chancelante misait gros sur ce film et il fait strictement tout pour se mettre en valeur dans la peau de ce surhomme à l'intelligence infaillible et au courage hors-norme, un héros comme on en voit plus beaucoup. Cela pourrait être seulement ridicule si l'acteur n'avait pas ce charme particulier et désormais si familier qui opère plus ou moins selon le public visé et s'il ne savait pas su bien s'entourer. Plus que dans tous les autres épisodes de la saga, l'équipe de choc est ici assez mise en avant et fonctionne plutôt bien. Pour une fois, le très british Simon Pegg apporte quelques petites touches d'humour assez bienvenues. C'est même la première fois que cet acteur m'est sympathique, lui que je trouve d'ordinaire si pégeux. Jeremy Renner a lui bien du mal à exister aux côtés de Cruise et Pegg : il est le faire-valoir du premier et la marionnette impuissante du second. L'athlétique et féline Paula Patton apporte quant à elle un atout charme non-négligeable à l'ensemble, tout particulièrement visible lors d'une scène où elle apparaît dans une robe moulante et très échancrée qui laisse peu de place à l'imagination. D'un autre côté, le capital foncier imposant de Léa Seydoux, soit la foule présente en permanence à son balcon, est à peine exploité, et l'actrice française ne ressort pas spécialement grandie de cette escapade hollywoodienne.


"Cacher ma gaule..."

On ressort de ce long divertissement assez rassasié. On regrettera toutefois que le dernier tiers du film soit nettement en-deçà. Au lieu de finir en apothéose, le spectacle donne ainsi l'impression de s'essouffler quelque peu. On regrettera aussi que le grand vilain soit campé par un acteur sans aucun charisme et que ses motivations soient vraiment ridicules (comme c'est d'ailleurs une habitude dans ce genre de films, et tout particulièrement dans ces films de super-héros auxquels MI4 ressemble à s'y méprendre étant donné la nature surhumaine de son imposant héros). Quant à la "patte" Brad Bird, j'ai pour ma part bien eu du mal à la déceler, à part peut-être lors du générique, assez plaisant et tout droit sorti des studios Pixar. Mais ne vous y trompez pas : MI4 reste avant tout un produit manufacturé et taillé sur mesure pour la gloire de sa star infatigable et omniprésente. Rien ne dépasse, tout est calculé au micromètre, pour un usage unique et, ma foi, plutôt satisfaisant. Succès critique et public assuré en ces temps de disette de grands spectacles hollywoodiens. Pari réussi pour la star. Un cinquième volet ne devrait pas tarder à voir le jour.


Mission : Impossible - Protocole Fantôme de Brad Bird avec Tom Cruise, Paula Patton, Simon Pegg et Jeremy Renner (2011)