Sorti en avril 2017 quelques semaines avant Alien : Covenant et souvent présenté comme supérieur à l'énième méfait du vieux Ridley Scott, Life : Origine Inconnue est un nouveau film de monstre venu de l'espace. L'histoire est simple : des astronautes de la station spatiale internationale réceptionnent une sonde revenant de Mars. Celle-ci contient un micro-organisme a priori inoffensif qui est la première preuve tangible d'une vie extra-terrestre. D'abord accueilli par des hourras, cet organisme douchera rapidement les espoirs de toute l'équipe quand il révélera sa vraie nature : une belle saloperie, grossissant à vue d’œil et bien décidée à fumer tous les membres de l'équipage les uns après les autres, en commençant bien entendu par le black. C'est du jamais vu dans l'histoire du cinéma d'horreur et de science-fiction !
Disons-le tout net : Life est un film bête comme ses pieds qui cherche simplement à nous captiver pendant 1h30. L'oeuvre de Daniel Espinosa a la seule qualité de ne pas chercher à être autre chose, mais c'est aussi sa grosse limite, évidemment. Nous n'en garderons pas le moindre souvenir, malgré une ou deux scènes plutôt efficaces. Je pense surtout à la première confrontation entre Ryan Reynolds et la bestiole, devenue une pieuvre blanchâtre vicelarde, fatale à l'acteur. Cette scène est réussie pour deux raisons : le suspense y fonctionne assez bien et c'est toujours un vrai plaisir de voir Ryan Reynolds mourir (ici plutôt atrocement puisque l'alien lui entre dans le corps par la bouche pour mieux le faire vomir du sang et crever lentement de l'intérieur). A part ça, rien à signaler. Même le titre moisi est révélateur du manque d'inspiration criant qui caractérise le projet. La créature, point important de ce genre de films, n'est pas complètement ratée mais elle n'est pas marquante du tout ni particulièrement flippante, à l'image de tout l'ensemble.
Les personnages, bien qu'incarnés par des acteurs connus (Jake Gyllenhaal, Ryan Reynolds, Rebecca Ferguson, Fabrice Santoro), sont des pions sans âmes ni charisme, des fantômes minables auxquels on ne s'intéresse à aucun moment. Lesdits acteurs ont l'air très peu concerné, simplement là pour encaisser un chèque de paie sans trop d'effort. Jake Gyllenhaal, d'une fadeur terrible, a d'ailleurs avoué en interview qu'il avait accepté le rôle pour passer quelques semaines "en apesanteur" en compagnie de son vieil ami Ryan Reynolds "sans se prendre la tronche" (sic). D'ordinaire habitué aux rôles exigeants l'amenant régulièrement à perdre du poids et à appliquer les méthodes strictes de l'actor's studio, la vedette explique qu'il voulait se "vider [sa] tête pleine de merde" (sic). Des aveux qui en disent long de la part d'un acteur qui ne connaît pas la langue de bois...
Life se déroule presque toujours à gravité zéro, ce qui permet à ses stars de flotter autour d'une caméra qui navigue entre eux, explorant les recoins de la station spatiale, parfois lors de plans-séquences qui se veulent impressionnants mais qui n'ont rien de vraiment remarquables. On sent bien que l'ambition réelle de Daniel Espinosa est de signer le pendant horrifique du Gravity d'Alfonso Cuaron mais nous n'en avions pas besoin. Le film est si pauvre que quelques spectateurs désemparés ont échafaudé toute une théorie faisant de l'oeuvre d'Espinosa (qui, contrairement à ce que son nom laisse à penser, est un cinéaste suédois et non coréen) une sorte d'histoire originel expliquant la symbiote de Spider-Man 3. C'est dire s'ils étaient désireux de donner du corps à un scénario honteux et à un film terriblement famélique... Life serait tout juste un honnête téléfilm de deuxième partie de soirée, un dimanche soir, sur TF1, et je comprends la rage immense des honnêtes gens qui ont payé de leurs propres sous pour assister à ce triste spectacle sur grand écran.
Life : Origine Inconnue de Daniel Espinosa avec Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson et Ryan Reynolds (2017)
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