14 décembre 2014

The Wild Blue Yonder

The Wild Blue Yonder est, comme l'annonce son générique d'ouverture, "a science fiction fantasy by Werner Herzog". Bricolé à partir d'images d'archive et de documentaires divers (on reconnaît d'ailleurs des bouts du superbe Encounters at the End of the World), le cinéaste allemand signe là une sorte de petit docufiction à la forme très originale et au scénario drôlement ambitieux, digne d'un mauvais blockbuster estival. Brad Dourif, seul vrai acteur à l'écran, incarne un extra-terrestre qui a trouvé refuge sur notre planète il y a des années. Planté dans un décor de désolation, il nous raconte, face à la caméra, comment des astronautes humains ont fini par l'imiter, en partant eux-mêmes à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil pour l'espèce humaine, la Terre étant devenue trop pauvre et insalubre pour continuer à nous abriter. On ressent encore tout l'amour de Werner Herzog pour la science, parfois même un peu trop, puisqu'il peut passer dix bonnes minutes à filmer en apesanteur le morne quotidien des astronautes dans leur vaisseau. C'est parfois assez fascinant (de les voir dormir à la verticale avec des attaches pour ne pas voleter dans le vaisseau pendant leur sommeil, de les voir s'obliger à faire des petits exercices physiques pour ne pas que leurs corps s'affaiblissent, etc) mais, il faut bien l'avouer, c'est aussi un peu long.




Herzog peut aussi prendre son temps à filmer amoureusement des scientifiques en train d'expliquer des formules mathématiques terribles et réaliser des calculs impossibles sur tableau blanc, il parviendrait alors quasiment à nous faire regretter d'avoir abandonné les maths en classe de 4ème. L'humour très particulier du cinéaste donne parfois lieu à des moments assez savoureux, comme quand Brad Dourif soutient que la première erreur irréversible de l'humanité est de s'être mis à élever les cochons, provoquant la sédentarité de l'homme et tout un tas d'autres erreurs à la chaîne menant, à terme, à la destruction du globe. Il faut aussi souligner que Brad Dourif prend son travail très à cœur et fait magnifiquement vivre le beau texte d'Herzog, quand il apparaît seul devant la caméra pour nous raconter son expérience en tirant des tronches pas possibles ou, en voix-off, pour illustrer les images soigneusement choisies par son compère. Même si nous sommes très loin des sommets de la filmographie du cinéaste teuton, The Wild Blue Yonder est en somme un petit film écolo assez beau, encore une fois très stimulant et formellement plutôt malin dans sa construction.


The Wild Blue Yonder de Werner Herzog avec Brad Dourif (2005)

5 commentaires:

  1. Merci. Je me rends compte que je n'ai vu que 2 films de Herzog, Nosferatu et Bad lieutenant (les nains aussi mais pas sur). Quels sont ses films les plus réussis selon vous ?

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  2. Il faut voir Aguirre et Fitzcarraldo ! Pour le reste je laisse répondre mon acolyte qui a vu beaucoup plus de films du bonhomme que moi.

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  3. Et il faut voir aussi les documentaires ! La Grotte des rêves perdus, Encounters at the end of the world, Grizzly Man...

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  4. La Grotte des pas perdus oui, à voir !

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  5. Gitaaaaanooooo
    El olor de mi cuuuuulo !

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