9 novembre 2008

Hellboy 2 : les légions d'or maudites

J'ai tenté de regarder Hellboy 2 ce week-end et j'ai pas tenu bien longtemps. C'est quand même mortellement con comme film, avec seulement des types tous plus laids les uns que les autres qui se battent sur fond vert je ne sais même pas pour quelles raisons tant l'histoire m'a saoulé. La palme de la laideur revenant tout de même à la version juvénile d'Hellboy, qui choque le spectateur dès la première scène, attribuée ex-æquo au personnage de Selma Blair, qui a la particularité d'entrer en combustion dès qu'elle s'énerve ce qui, à l'image, se traduit par l'un des effets les plus ratés qu'il m'ait été donné de voir sur un écran. Je crois que je deviens simplement allergique à ce genre de films, qui ne sont qu'enchaînements de scènes d'actions ridicules à peine justifiées, où les effets spéciaux sont si envahissants qu'ils ne pensent même plus une seconde à passer inaperçus ou à créer l'illusion, ce qui est pourtant leur nature propre.



J'ai arrêté le film juste après la scène où l'affreux prince cerné à la mine mauvaise et aux cheveux couleur pisse tue son propre père après une cabriole ridicule afin de lui chiper le bout de plastique doré manquant pour faire à nouveau chier le monde. Avant cela, il avait éliminé à lui seul toute une armée minable lors d'une chorégraphie lamentable. La scène de l'interminable attaque des "fées mangeuses de dents" (évidemment, en anglais, leur nom est moins ridicule, mais tout paraît moins ridicule en anglais, c'est bien connu) avait déjà failli avoir ma peau. Rien que l'idée de savoir que, d'après le scénario, Selma Blair est enceinte d'Hellboy me donne la nausée. J'imagine la tronche du gamin et le spectacle hideux qu'a dû être leurs ébats et je recule d'une heure ou deux mon repas du soir. Vous allez croire qu'il m'en faut peu, mais mon imagination a bien moins de limites que l'équipe de techniciens derrière ce foutu film.



Guillermo Del Toro croit mener avec brio une double carrière, avec d'un côté ses films hollywoodiens, qui sont de grosses machines à fric aux budgets colossaux (Blade 2, Hellboy 1 et 2) ; et de l'autre ses films plus "européens", beaucoup plus personnels et souvent mieux reçus par la critique (L'Échine du Diable, Le Labyrinthe de Pan). Son nom est désormais gage d'une certaine qualité, d'une certaine crédibilité artistique, et on a fini de le confondre avec l'acteur Benicio. Il ne sait pas qu'il échoue dans les deux tableaux et que ses films, quelle que soit leur nature, portent les mêmes défauts. A savoir, pour résumer, une certaine puérilité voire une grande naïveté dans la façon qu'a Del Toro d'aborder de la même façon un comic merdeux et des sujets autrement plus sérieux, d'aucuns diront plus graves (la guerre d'Espagne, où l'on retrouve son bestiaire habituel avec ses méchants monstres et ses gentilles fées). Son film peut-être le meilleur reste Cronos, qui remonte à une époque où il n'avait pas encore le cul entre deux chaises.



En apprenant que notre ami Guillaume désire prochainement s'attaquer à l'adaptation d'une nouvelle d'H.P. Lovecraft, j'ai la mâchoire qui tremble. Si c'est un prétexte pour nous étaler d'autres spécimens de son affreux zoo, résultats d'SFX miteux, j'en connais un qui risque de se retourner dans sa tombe.


Hellboy 2 : les légions d'or maudites de Guillermo Del Toro avec Ron Perlman et Selma Blair (2008)