Premier film, premier cri. Gilles de Maistre a lancé son projet plein de bonnes intentions : il voulait parcourir le monde et filmer des accouchements partout, histoire de nous rappeler qu'une femme du Sud-Soudan accouche pareil qu'une femme de la Sarthe. Démarche profondément humaniste, résultat catastrophique d'un tournage apocalyptique. Premier jour de tournage, première destination, l'Ouganda : premier mort-né. Seconde destination, la Suède : mort subite du nourrisson. Troisième destination, le Brésil : fausse couche. Quatrième destination, la Corée du sud : cette fois-ci ça passe ! Pile au moment où Gilles de Maistre commençait à penser qu'il portait la méga poisse, l'enfant paraît, presque en trop bonne santé : 22 kilos à la naissance, dont 12 kilos de genoux et trois kilos de cheveux, s'il est bien vivant, il s'agit néanmoins d'un freak, tant pis, derrière la caméra qui tressaute De Maistre s'écrie : "Il vit ! La putain de sa race il vit !".
À la cinquième naissance, direction le Canada, tout se passe comme sur des roulettes, l'enfant est sain et sauf. Mais cette fois-ci c'est dans le regard du père qu'un bouleversement s'opère. En effet, alors que Gilles de Maistre filme la sortie du nouveau-né de son giron maternel, en gros plan et en cinémascope, on entend un râle du papa qui vomit toutes ses tripes à côté du cadreur. C'est le cas classique du malaise vagal en pleine maternité. L'histoire somme toute assez banale d'une couvade qui tourne mal, d'un père qui s'est un peu trop impliqué dans l'accouchement de sa femme, qui n'aurait pas dû prendre trop à cœur sa fonction de reporter in vitro, et qui se prend de haine pour lui-même et sa curiosité débordante. Comment accepter son fils Andreasen, mais c'est un autre débat, un dommage collatéral de la triste épiphanie survenue le jour J de l'accouchement. C'est le malheur de certains pères aux yeux globuleux. C'est ce qu'a réussi à capter la caméra sans peur et sans reproche d'un Gilles de Maistre à l'estomac bien accroché. Que l'enfant meure en naissant, qu'il naisse avec des genoux de 12 kilos ou en pleine santé, dans tous les cas, le papa en voit parfois trop et dégobille sur ses godasses.
Le Premier Cri de Gilles de Maistre (2007)
À la cinquième naissance, direction le Canada, tout se passe comme sur des roulettes, l'enfant est sain et sauf. Mais cette fois-ci c'est dans le regard du père qu'un bouleversement s'opère. En effet, alors que Gilles de Maistre filme la sortie du nouveau-né de son giron maternel, en gros plan et en cinémascope, on entend un râle du papa qui vomit toutes ses tripes à côté du cadreur. C'est le cas classique du malaise vagal en pleine maternité. L'histoire somme toute assez banale d'une couvade qui tourne mal, d'un père qui s'est un peu trop impliqué dans l'accouchement de sa femme, qui n'aurait pas dû prendre trop à cœur sa fonction de reporter in vitro, et qui se prend de haine pour lui-même et sa curiosité débordante. Comment accepter son fils Andreasen, mais c'est un autre débat, un dommage collatéral de la triste épiphanie survenue le jour J de l'accouchement. C'est le malheur de certains pères aux yeux globuleux. C'est ce qu'a réussi à capter la caméra sans peur et sans reproche d'un Gilles de Maistre à l'estomac bien accroché. Que l'enfant meure en naissant, qu'il naisse avec des genoux de 12 kilos ou en pleine santé, dans tous les cas, le papa en voit parfois trop et dégobille sur ses godasses.
Le Premier Cri de Gilles de Maistre (2007)
AFRREUX!
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