Cette resucée de L'Homme invisible, décidément peu gâté par le cinéma, se veut dans l'air du temps. Par simple opportunisme, ou par réelle conviction, nous lui laisserons le bénéfice du doute, Leigh Whannell fait donc de son nouveau thriller de science-fiction une métaphore sur la condition des femmes abusées, harcelées, étouffées par leur conjoint. L'homme invisible est ici un dangereux maniaque, ingénieur pionnier en optique, qui profite de sa dernière innovation pour persécuter la femme qui a osé le quitter, fuyant ainsi la relation toxique dont elle était prisonnière. Sur le papier, on se dit pourquoi pas et, après le sympathique Upgrade, petit film de SF divertissant qui parvenait intelligemment à se départir de son maigre budget, nous étions sincèrement curieux de découvrir le nouveau bébé de Whannell. Il y avait de bonnes raisons d'y croire et la présence d'Elisabeth Moss en tête d'affiche annonçait tout le sérieux du projet. L'actrice, qui en a vu d'autres, campe donc avec dévouement cette femme traumatisée qui va vivre une terrible descente aux enfers, le pire étant son extrême solitude dans toutes les épreuves qu'elle traverse. Personne ne la prend au sérieux, quand elle ne passe pas tout simplement pour une folle aux paroles délirantes, même aux yeux de ses proches. La reprise du mythe à ces fins n'est a priori pas bête du tout et permet une mise en relation pertinente, qui trouve un bien triste écho aujourd'hui.
Malheureusement, force est de constater que l'on a tout de même bien vite fait le tour de cette idée de départ maligne. Le scénario finit rapidement par accumuler les retournements trop énormes, au prix de la cohérence globale, Leigh Whannell s'appuyant un peu trop sur notre suspension of disbelief. Alors certes, le film est prenant, tendu et parfois oppressant. On se demande bien comment notre pauvre héroïne réussira à se sortir de là, on veut connaître le fin mot de cette histoire, aussi tordue soit-elle. Alors on regarde, assez bêtement. Car côté mise en scène, il n'y a franchement pas grand chose à se mettre sous la dent, malgré le sujet choisi, éminemment cinématographique. Il n'y a, à vrai dire, rien que l'on ait pas déjà vu mille fois, à savoir des personnages malmenés par une force invisible, traînés sur le sol et tout le tintouin. Leigh Whannell n'en est qu'à son troisième film en tant que réalisateur, mais il fait déjà dans la redite : les scènes d'action reprennent les mêmes idées que celles d'Upgrade, avec ces mouvements de caméra, à la fois fluides et brutaux, qui épousent les chutes ou les coups des personnages, le tout accompagné par des effets sonores électro barbants.
Malheureusement, force est de constater que l'on a tout de même bien vite fait le tour de cette idée de départ maligne. Le scénario finit rapidement par accumuler les retournements trop énormes, au prix de la cohérence globale, Leigh Whannell s'appuyant un peu trop sur notre suspension of disbelief. Alors certes, le film est prenant, tendu et parfois oppressant. On se demande bien comment notre pauvre héroïne réussira à se sortir de là, on veut connaître le fin mot de cette histoire, aussi tordue soit-elle. Alors on regarde, assez bêtement. Car côté mise en scène, il n'y a franchement pas grand chose à se mettre sous la dent, malgré le sujet choisi, éminemment cinématographique. Il n'y a, à vrai dire, rien que l'on ait pas déjà vu mille fois, à savoir des personnages malmenés par une force invisible, traînés sur le sol et tout le tintouin. Leigh Whannell n'en est qu'à son troisième film en tant que réalisateur, mais il fait déjà dans la redite : les scènes d'action reprennent les mêmes idées que celles d'Upgrade, avec ces mouvements de caméra, à la fois fluides et brutaux, qui épousent les chutes ou les coups des personnages, le tout accompagné par des effets sonores électro barbants.
Par mansuétude, on retiendra tout juste ces quelques plans trop rares, et surtout situés au début du film, qui traînent habilement en longueur. La caméra panote lentement et s'attarde ou s'arrête sur des espaces vides, nous invitant à mieux les scruter, à essayer d'y déceler une présence invisible. Pour le reste, c'est donc très pauvre... L'univers de Whannell paraît tourner à vide, avec notamment cette baraque high tech hideuse, antre de l'homme invisible, qui ressemble à s'y méprendre à celle du méchant d'Upgrade (soulignons toutefois que ce dernier film était infiniment plus convaincant que celui-ci dans sa peinture d'un monde futuriste). Tous les louables efforts d'Elisabeth Moss ne servent à rien, elle est peut-être la seule à la hauteur, et l'on pourra d'ailleurs s'étonner du choix d'un acteur si transparent pour jouer l'homme invisible (le fade et mauvais Oliver Jackson-Cohen)... En définitive, cet Invisible Man nous rappelle surtout que Leigh Whannell est d'abord un grand copain de James Wan. Son dernier film a la même allure que ceux de celui dont il était jadis le fidèle acolyte. Un tour de manège, un train fantôme, certes plutôt captivant, mais trop long, assez creux et qui mettra certainement à rude épreuve la patience des moins friands de ce type d'expérience. Pour les autres, c'est l'assurance d'une soirée vite passée, mais on est tout de même en droit d'espérer mieux, non ? La sensation horrifique de ce premier trimestre ne pèse finalement pas lourd et on attend à présent plus grand chose du remake à venir d'Escape From New York sur lequel planche désormais Whannell...
Invisible Man de Leigh Whannell avec Elisabeth Moss, Aldis Hodge, Oliver Jackson-Cohen et Harriet Dyer (2020)
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