15 août 2009

Le Crime est notre affaire

Je n'ai pas compris de quoi parlait ce film. Je crois que c'est une resucée des histoires "façon" Agatha Christie et autres Mystère de la jambe jaune, un film plus ou moins sur la gangrène ou le choléra adapté récemment par Bruno Podalydès au cinéma. Dédé Ducolbac et Catherine-Alain Frot sont un couple bourgeois qui chie dans la soie en se disant "vous" et qui écrit à quatre moignons des polars de gare minables, comme précisément celui qu'on est en train de zieuter, nous spectateurs, pour une mise en abîme qui fout froid dans le dos. Leur vieille tante, Annie Cordy, assiste à un meurtre dans un train qui croise le sien, et elle s'empresse de le raconter à ses neveux affamés. Lui, Dussoliard, s'en fout. Elle, Frot, décide d'élucider ce mystère pour enfin mettre dans sa vie le piquant qu'elle ne sait plus mettre dans ses livres et surtout dans son lit. Alors elle va profiter du départ de son fumeux de mari vers l’Écosse, où il s'en va participer à une drôle de manifestation dont j'ai rigoureusement oublié chaque détail, pour s'en aller quant à elle vers un drôle de manoir où tout lui indique qu'elle mettra la patte sur la clé de l'énigme qui l'obsède. Là-bas, elle croisera tout un tas de gueules brisées du cinéma Français, mais aussi quelques visages sympathiques attirés là par un chèque juteux et la réjouissante perspective de passer quelques mois de tournage en Auvergne aux frais de la princesse, princesse qui n'est autre qu'un réalisateur adulescent et un poil réac sur les bords, Pascal Thomas, le gros rat qui se cache derrière tout ça.



Mais vraiment, rien à foutre. Non ce qui compte c'est cette scène, au tiers du film, quand Dudule Dissolvant part en kilt à son colloque Ecossais, lâché à la gare par une épouse pressée de l'y laisser pour compenser le néant de sa vie érotique en cherchant du côté des cadavres - c'est bien la seule raison plausible pour que quelqu'un s'intéresse avec euphorie à des morts, et ça, Pascal Thomas, qui a le nom de scène le plus pourri du monde (quid de son prénom, quid de son nom de famille ?), l'a bien compris.



A ce moment là, Andy Duchovny, notre plus grand acteur Français, peut-être le plus grand de tous les Français, coince son pépin dans une bouche d'égout qui se transforme en bouche d'aération métropolitaine pour les besoins de la scène et au mépris d'un goof évident. Son kilt est alors soulevé par l'aération et on est à deux doigts d'apercevoir les grosses couilles d'André D. Deerhunter qui s'efforce de rabaisser les volants de sa jupe sous le regard malicieux des passantes, une poignée de vieillardes ahuries, dans un hommage suffoquant et chargé en testostérone aux Sept ans de réflexion de Marilyn Monroe. Cette scène dure au bas mot, sans mentir, et sans exagérer, quelques six minutes. Au bout de trois minutes Andrzej du Cellier se dégage, mais il se refout les pattes dans le tapis aussi sec et on en reprend pour trois plombes. C'est officiellement et scientifiquement la scène la plus longue de l'histoire du cinéma. C'est un jalon essentiel pour tout fan de Dada Düsseldorf, à voir !


Le Crime est Notre Affaire de Pascal Thomas avec André Dussolier, Catherine Frot, Chiara Mastroianni, Claude Rich, Melvil Poupaud et Hyppolite Girardot (2008)

11 commentaires:

  1. Tu m'as presque donné envie, salopardo ! J'imagine déjà une sorte d'hommage croisé à Wilder/Carpenter bien dégueulasse avec une scène si longue qu'elle emplit la durée du film à elle seule.

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  2. Encore un film joliment épinglé !

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  3. ça se voit que c'est un trés beau film

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  4. Je ne sais pas trop où vous écrire du coup un comment sans rapport, je viens de pondre un petit article sur le dernier Inglorious Bastards, cela ne colle pas avec mon blog (musique musique musique), je voulais savoir si cela pouvait peut-être vous interesser? (Suite à votre sondage...)

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  5. Je vous propose de me donner votre adresse mail pour pouvoir entrer en contact.

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  6. La scène du 7 minutes de kilt est en effet traumatisante.

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