15 août 2008

Vanishing Point

Lancé à fond les ballons depuis Denver et ignorant tous les principes fondamentaux du code de la route, un homme au volant d'une magnifique Dodge Challenger blanche s'est donné pour but de livrer le véhicule à San Francisco en moins de 15 heures. Tous les flics de chaque état qu'il traverse se lancent à sa poursuite.

Bien maigre synopsis, me direz-vous. Le début du film m'a en effet déconcerté, puisque je craignais qu'il s'agisse seulement d'une poursuite en bagnole d'une heure et demie. Or, j'ai beau apprécié les poursuites, surtout quand elles sont si bien filmées et si bien accompagnées musicalement, cela ne suffit tout de même pas à me tenir en haleine très longtemps. Heureusement, le film ne tarde pas trop à s'épaissir et à gagner de l'intérêt. On en apprend davantage sur le passé mouvementé du personnage principal et on devine les raisons de ses agissements absurdes. Il devient peu à peu l'égal d'un héros, une sorte de symbole pour la contre-culture américaine de ces années 70, soutenu par les hippies qu'il rencontre sur la route et guidé dans sa course par un animateur radio aveugle et noir. Il traverse également une série d'épisodes comique et émouvant, quand il se fait braquer par un couple d'auto-stoppeurs homosexuels et quand un vieillard solitaire lui vient en aide alors qu'il est perdu en plein désert.



Vanishing Point prend finalement des allures de film existentiel, indissociable de son époque, et il rappelle en ce sens des œuvres comme Easy Rider de Dennis Hopper ou encore le mémorable Macadam à Deux Voies de Monte Hellman. Ce genre de films où de jeunes gens décident, envers et contre tout, d'être totalement maîtres de leurs destins, animés par un vif désir de liberté mêlé à un profond désespoir, dans l'Amérique du début des années 70. Il s'agit également d'un film culte, dont le statut n'est pas volé.


Vanishing Point de Richard C. Sarafian avec Barry Newman et Cleavont Little (1971)