
En tirant brillamment profit d'une histoire qui semble avoir été écrite pour le cinéma, par l'intermédiaire de trucages simples et soignés dont la machine elle-même est une parfaite illustration, George Pal fait d'un classique de la littérature de science-fiction un excellent film du même genre. Certains passages où l'explorateur, installé dans sa machine géniale, assiste aux transformations successives de son monde sont même d'une fascinante poésie. Regarder la terre vieillir, confortablement assis dans un fauteuil, concerné mais à l'abri de tout et dans l'indifférence la plus totale, n'est-ce pas là l'une des aspirations de tous cinéphiles ? Quand il rejoint ses compagnons déjà attablés pour leur raconter son aventure, encore très perturbé et à la fois enchanté par ce qu'il vient de vivre, l'explorateur pourrait très bien ressortir d'une salle de cinéma plutôt que de sa fameuse machine. Son aventure est d'ailleurs si passionnante qu'il y retourne aussitôt après l'avoir contée, laissant cette fois-ci les autres spectateurs orphelins, sur le mot "fin".
La Machine à explorer le temps de George Pal avec Rod Taylor, Yvette Mimieux et Alan Moore (1960)