Malgré l'accueil relativement bon qui fut réservé à son premier long métrage, le deuxième film de Jim Cummings est sorti en France en toute discrétion, directement en vidéo.
Avouons-le tout net, The Wolf of Snow Hollow ne rassure pas vraiment
quant à la capacité de l'acteur-réalisateur à se renouveler et à nous
raconter autre chose que les efforts tragicomiques d'un trentenaire en
pleine crise existentielle
pour se maintenir à flot et reprendre sa vie en main. Sous ses allures
de comédie horrifique dans laquelle un prétendu loup garou terrorise une
petite ville de l'Utah recouverte de neige, The Wolf of Snow Hollow est
de nouveau le portrait pathétique d'un homme au bout du rouleau qui ne
parvient plus à dissimuler son mal-être derrière son badge et sa tenue
de flic.
La rupture guette toujours
ce père divorcé et irresponsable, méprisé par son adolescente de fille et rabaissé par son ex-femme,
ce mauvais flic agité et maladroit, en proie à l'alcoolisme, demeurant dans l'ombre du shériff, son paternel vieillissant.
Une quasi redite de Thunder Road donc, si ce n'est que Jim Cummings se
montre étonnamment adroit quand il s'aventure sur les terres inédites et
risquées de l'horreur, insufflant une petite ambiance de mystère
bienvenue à son film dès son classieux générique d'ouverture et
distillant quelques scènes de tension efficaces. Surtout, palpite avec
délicatesse au cœur du récit une jolie relation père-fils rendue
d'autant plus touchante que le père en question est incarné par le
regretté Robert Forster, pour son ultime apparition à l'écran.
Le plus beau moment du film est d'ailleurs sans conteste ce mouvement de
caméra aussi simple qu'élégant, empreint d'une certaine pudeur, qui se
contente d'effectuer lentement le court aller
retour entre la mine déconfite de Jim Cummings et un lit d'hôpital
désormais vide pour nous apprendre la mort du père. Par ailleurs, avant
de nous émouvoir, Jim Cummings aura bien su quelques fois nous amuser,
avec son jeu si atypique, toujours aussi à l'aise dans la peau de ce
personnage fragile, imprévisible et si souvent ridicule, sur la brèche,
peut-être un peu lui-même.
The Wolf of Snow Hollow de Jim Cummings avec Jim Cummings, Robert Forster, Riki Lindhome et Chloe East (2020)
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